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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 23:00

LA GREVE DES MAGISTRATS INQUIETE

Au départ était le projet de loi sur la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature. Selon les Magistrats dont la grogne ne fléchit pas, ce projet aurait été confectionné dans la plus grande discrétion sans qu'il ne leur ait été soumis au préalable.


Le gouvernement qui ne semble pas fléchir estime qu'il n'a pris que ses responsabilités face à la sclérose que vit la Magistrature Centrafricaine accablée de tous les maux. Le texte a néanmoins été transmis à l'assemblée Nationale, ce qui n'a pas manqué de susciter des réactions au sein de la Magistrature, qui sans déclarer officiellement être en grève, refuse de siéger lors des différentes audiences. Très astucieux, les magistrats se présentent tous les jours à leur lieu de travail, se réunissent en assemblée Générale, débattent des problèmes propres à leur corps de leur avenir professionnel et se dispersent. La situation ainsi créée à sérieusement perturbé les audiences qui d'ailleurs depuis près d'un mois ne se tiennent plus.

L'impunité érigée en principe
Pour le gouvernement, le statut de la Magistrature ne lui donne pas le droit de se mettre en grève. Mais puisque l'ancien texte de loi portant organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature a été taillé sur mesure, le gouvernement selon le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Thierry Savonarole Maleyombo, à les mains et les pieds liés et ne peut prendre aucune sanction. Toujours selon M. Maleyombo, le gouvernement prend acte de la situation qui prévaut aujourd'hui. Pour le Garde des Sceaux, la démocratie exige un fonctionnement harmonieux des Institutions de l'Etat. Les Magistrats sont des hommes de loi et ce sont eux qui disent l droit.
Pour le gouvernement, les Magistrats auraient dû attendre la suite de la requête adressée à l'Assemblée Nationale pour le retrait du texte de loi sur la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature avant d'engager des actions. A propos des projets de loi a souligné Thierry Maleyombo, l'assemblée Nationale a pris acte de la démarche et la commission chargée d'étudier le projet de texte a écouté les magistrats, les professeurs de droit et les Avocats. Pour la défense du projet de loi querellé, le Ministre Maleyombo, qui n'a pas marché ses mots a ouvertement déclaré que l'impunité s'est installée dans le Corps de la Magistrature et on encourage même cette impunité et c'est pourquoi par le projet de loi sur la réforme du Conseil Supérieur de La Magistrature, le gouvernement voudrait mettre un terme à l'impunité au sein de la Magistrature.

Des règlements de compte en perspective
Les Magistrats dont la carrière dépend de la réforme n'émettent pas sur le même diapason que le Ministre en Charge de la Justice. Pour les Magistrats qui ont passé au peigne fin le projet de texte sur la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature, des intentions inavouées se cacheraient derrière la réforme et ils affirment que par des manœuvres souterraines, le gouvernement chercherait à diviser les Magistrats dont le sort est pourtant lié au texte combattu par la profession. Pour certains Magistrats convaincus de la légitimité de leur lutte, le gouvernement veut profiter du passage en force de ce texte pour régler la compte à certains Magistrats qui feraient ombrage aux autorités en s'appliquant à ne dire que le droit et rien que le droit. Le danger pour ceux chargés de dire le droit est justement voir ce droit disparaître du prétoire pour faire place à la politique, car le choix des Magistrats aux postes de responsabilités au sein des différentes juridictions ne se ferait plus sur la base de l'ancienneté, de la compétence, mais sur la base de certains maux qui gangrènent l'Administration publique centrafricaine. La Magistrats disent ouvertement que les propos lénifiants du Ministre de la justice pour les diaboliser font partie des scénarios mis en place pour endormir les députés et dresser l'opinion nationale et internationale contre leur Corps.

Les magistrats refusent d'être caporalisés
Les magistrats en colère qu'ils savaient d'avance que ce bras de fer actuel entre leur Corps et les autorités devaient arriver, car le Chef de l'Etat, président du Conseil Supérieur de la Magistrature leur voue une antipathie qui ne dit pas son nom et une haine viscérale. Le fait que les Magistrats refusent de se plier aux injonctions de l'exécutif dans certaines affaires exaspèrent les autorités politiques. Alors, soulignent les Magistrats, pour mieux faire passer ses décisions, le gouvernement a besoin d'une catégorie de Magistrats promus sur la base du clientélisme, du népotisme et des affinités politiques. La Magistrature actuelle selon certains Magistrats serait mal aimée parce qu'on lui prête l'intention de regorger d'opposants et des cadres du anciens régimes. Ce serait pour cette raison que les Magistrats refuseraient de se plier aux directives gouvernementales lois de certains procès à forte connotation politique. Ils ont même cité les exemples des procès de nos confréries Michel Alkhaly Ngady et Faustin Bambou.

Le refus disent les Magistrats d'être caporalisés ne les met pas en odeur de sainteté avec le gouvernement, qui voit plutôt ses intérêts que ceux du Justiciable centrafricain. Les Magistrats campent sur leur position et déclarent ouvertement qu'ils feront usage de tous régler au mieux cette affaire, qui risque de sonner le glas de l'indépendance de la Justice Centrafricaine.


Jeudi 28 Août 2008
Madimba -Nimba
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