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29 mars 2006 3 29 /03 /mars /2006 16:05
Le développement régional pour résoudre le problème migratoire
28.03.2006 | 14h47 
Réunion préparatoire de la Conférence euro-africaine

Le Comité de pilotage, chargé de la préparation de la Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à Rabat les 10 et 11 juillet prochain, a eu une deuxième séance de travail lundi à Rabat. Une réunion importante à la fois par le nombre et la qualité des participants que par son objet.

Des experts, venus de Tunisie, du Portugal, du Nigeria, de la République du Congo, de la Grande-Bretagne, du Sénégal, d'Espagne, de France, d'Allemagne, d'Autriche, de Finlande, du Ghana, d'Italie, de Libye, du Mali, d'Irlande, du Niger, de Mauritanie, de Malte et du Maroc, en plus de la Commission européenne ont eu une journée de travail intense pour fixer les axes d'intervention pour les participants à la Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement de Rabat. Un rendez-vous capital qui connaîtra la participation de près de 60 pays africains et européens et ceux d'une dizaine d'Organisations régionales et internationales, avec l'objectif d'apporter des solutions concrètes, appropriées et durables au défi de la gestion des flux migratoires.

L'approche est intéressante. L'initiative est venue du Maroc de faire réunir l'ensemble des parties concernées par le phénomène, à la fois du côté des pays importateurs que de celui des pays récepteurs, et entamer une réflexion responsable et volontariste autour de la question complexe qu'est la migration. Une démarche qui ambitionne de faire assumer leur responsabilité par tous.

Le diagnostic est fait, à chaque fois, d'un seul côté et chacun renvoie la balle à l'autre pour ce qui est de la gestion d'un problème pourtant multidimensionnel. L'idée du Maroc est donc de faire confronter les expériences pour sortir avec une vision commune et surtout une action concrète et consensuelle pour une meilleure gestion de la question migratoire. Une canalisation des énergies est nécessaire pour éviter un gaspillage inutile.

La réunion des membres du Comité de pilotage a ainsi permis de cadrer les thèmes d'intervention de la prochaine Conférence de Rabat. Les participants aux travaux du Comité ont de fait appelé, lundi à Rabat, à l'adoption d'une vision organique du processus migratoire, en particulier la synergie entre développement et immigration.

L'objectif souligné est celui d'apporter une réponse intégrale et urgente à la problématique migratoire entre l'Afrique subsaharienne et l'Europe, sur la base d'un partenariat entre pays d'origine, de transit et de destination.
Les participants aux travaux du Comité ont, par ailleurs, estimé que la réponse globale à la problématique de l'immigration devrait notamment aborder les problèmes de développement structurel à l'origine de la tendance à ce phénomène.

Youssef Amrani, directeur général des Relations bilatérales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a ainsi relevé l'aspect important de cette première recommandation des membres du Comité de pilotage qui lie la problématique migratoire à l'impératif de développement et qui devrait, de ce fait, jeter les bases d'une véritable coopération entre l'Europe et l'Afrique.

Les participants à la réunion de lundi à Rabat ont, également, plaidé pour le travail avec les populations de migrants et les diasporas en tant que facteur de développement, de modernisation et d'innovation dans les sociétés d'origine, le renforcement des capacités des pays émetteurs et de transit en vue de gérer les flux migratoires, l'intensification de la lutte contre l'immigration illégale et le trafic d'êtres humains, y compris la réadmission des immigrants légaux, l'amélioration de voies légales à l'immigration et la mise en œuvre d'une politique active d'intégration et de lutte contre l'exclusion, la xénophobie et le racisme dans les pays d'accueil.

Pour les membres du Comité de pilotage, une approche cohérente de la gestion du phénomène migratoire doit émaner d'une double constatation: la 1ère est que les flux migratoires sont positifs pour les sociétés concernées s'ils sont correctement maîtrisés selon un principe d'intérêt partagé et régulé de manière concertée, tandis que la 2e est que le phénomène migratoire crée une relation étroite entre tous les pays concernés.

La Conférence ministérielle euro-africaine entend ainsi impulser la coopération en matière de renforcement des capacités financières, logistiques, techniques, matérielles et humaine dans le but de maîtriser les flux migratoires. Une telle action est à même de permettre aux pays africains d'adapter leurs moyens à la mesure de l'ampleur du phénomène de l'immigration illégale.

Cette rencontre ministérielle, la première du genre, ambitionne également d'amorcer une coopération en matière de contrôle du territoire et des frontières, dans le respect de la souveraineté nationale. Ce contrôle, qui relève de la responsabilité de chaque Etat, est essentiel pour mieux contribuer au démantèlement des réseaux et itinéraires de la migration illégale, du trafic des êtres humains et du crime organisé.

Les participants aux travaux du Comité de pilotage ont, dans ce sens, affirmé que le renforcement des capacités administratives et judiciaires et de la bonne gouvernance dans les pays africains est nécessaire pour la création d'un climat favorable au développement économique et à l'investissement étranger et local.
La gestion des flux migratoires entre l'Afrique et l'Europe, ont-ils souligné, doit en premier lieu s'inscrire dans un partenariat de lutte contre la pauvreté et de promotion du développement durable, précisant que l'immigration ne devrait pas être perçue comme une menace, mais au contraire comme une source d'enrichissement tant pour le pays d'accueil que pour le pays d'origine.

La réunion du Comité de pilotage relève ainsi d'une importance primordiale, dans la mesure où elle lie la problématique migratoire à l'impératif de développement et jette les bases d'une véritable coopération entre l'Europe et l'Afrique.
Cette rencontre, qui se tient dans un contexte marqué par l'intensification des crises humanitaires provoquées par les afflux croissants d'immigrés irréguliers d'origine subsaharienne vers l'Europe, vise à aborder de toute urgence et dans un esprit de co-responsabilité, les différents aspects et les diverses phases du processus migratoire.

Synthèse rédaction | LE MATIN 
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