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27 juin 2006 2 27 /06 /juin /2006 19:10
En préparation de l’apocalypse : Le 30 juin, éviter le schéma centrafricain
 


Comment se passera l’apocalypse annoncée le 30 juin par l’opposition ? * On doit soit considérer les menaces de cette opposition comme des paroles en l’air soit les prendre au sérieux. * La tournée de l’Udps en Europe aurait pour but de rencontrer l’Europe non officielle. * L’opposition aurait des contacts avec certains milieux militaires dans le cadre du mercenariat. * Des troubles attendus à Kinshasa afin de nécessiter une force africaine qui aurait pour mission d’appliquer le schéma centrafricain au Congo avec une force africaine qui aiderait les opposants à contrôler le pouvoir.

Ainsi, dans certains milieux plus crédules, on se trouve dans la nécessité de faire des provisions en perspective de cette journée. Après ce qui était arrivé le 30 juin 2005 pour le même motif que la transition devrait se terminer et que les institutions devraient disparaître, le gouvernement peut se dire que rien de bien grave n’arrivera à ce pays. Il suffirait de bien positionner la police pour circonscrire les manifestations. Cela est possible. Mais on devrait se demander si cette opposition est prête à refaire ce qu’elle avait fait et qu’elle sait avoir échoué. L’autre question que l’on peut se poser est celle de savoir ce que cette opposition attend de son action ce 30 juin 2006. Si c’est tout simplement pour mettre les militants dans la rue pour quelques heures et pour voir la vie se poursuivre après comme si rien n’était arrivé, on peut se dire que les manifestations du 30 juin 2006 ne valent pas la peine d’être organisées. Mais l’opposition est-elle naïve à ce point pour tourner en rond ?

De nouvelles stratégies pour plus d’efficacité

Cette fois, il y a lieu d’être prudent dans la mesure où on a affaire à une opposition frustrée, qui fait des négociations une question de vie ou de mort. Car, si cette opposition rate le train électoral actuellement en marche, elle devra attendre 5 ans après. Et même dans ce cas, il lui sera difficile de rattraper le train. Cela veut dire qu’elle devra être à la touche pendant au moins dix ans. C’est pourquoi s’il faut faire arrêter le temps, si elle en a les moyens, cette opposition n’hésiterait pas un seul instant. Si également elle peut jeter le pavé dans la marre, elle le ferait afin que tout le monde parte perdant. Pour se convaincre de cet état d’esprit, on doit tenir compte du fait que l’on n’a pas affaire à une opposition normale, une opposition capable de jouer jeu honnête, en attendant le moment propice pour rebondir. On a plutôt affaire à des gens qui confondent opposition, adversité et haine. Compte tenu de tout cela, on peut croire au schéma apocalyptique que cette opposition annonce. Il est vrai que hier, c’était des menaces pour agiter le spectre de la peur, dans le but d’amener le pouvoir à négocier. Mais, pour ne pas être ridicule, sachant que sa stratégie ne fait plus peur à personne, cette opposition peut faire flèche de tout bois pour paraître crédible, surtout si à l’extérieur du Congo, elle peut trouver une oreille attentive à sa détresse.

La tournée européenne

L’Udps, principal parti politique de cette opposition a dépêché dernièrement une délégation en Europe. Officiellement, c’était pour convaincre les occidentaux de la nécessité d’obtenir l’organisation des négociations politiques qui auraient pour but de marquer un temps d’arrêt dans l’organisation des élections afin de permettre l’implication de l’Udps. Pour ce faire, l’Udps avait-il besoin de déplacer une équipe lorsqu’on sait que les pays occidentaux les plus impliqués dans les affaires congolaises et qui peuvent d’une manière ou d’une autre influer sur les décisions, sont présents dans le Ciat. Il va de soi que ces pays sont informés au quotidien de la situation politique congolaise. C’est cela, selon nos sources qui a motivé le déplacement, non pas pour convaincre ceux qui savent ce qui se passe, mais pour trouver d’autres partenaires. Dans toute société libre, il y a toujours ceux qui ne partagent pas la vision officielle de leurs pays sur les évènements du Congo. La délégation de l’Udps est donc allée chercher des appuis de l’Europe non officielle avec tout ce que cela comporte comme conséquences. Ceci étant, dans certains milieux, on craint que l’Udps ait contacté les milieux pas très orthodoxes qui sont capables d’utiliser tous les moyens, dont les armes pour se faire entendre. On ne doit pas continuer à comprendre comme un bas chantage le discours de l’Udps selon lequel, « puisqu’on ne comprend que le langage des armes, tout le monde va y recourir ». Pour ce faire, la seule possibilité n’est pas d’aller acheter les armes en Europe. Il suffit d’être en contact avec des hors-la-loi, comme Nkundabatware et autre Mutebutsi pour troubler la paix au Congo. Certaines sources parlent des missions de l’Udps à l’Est du pays particulièrement à Bunia, Goma et autres, où des antennes travailleraient avec des officiers étrangers dont des Nigérians et des Ougandais. En prévision du 30 juin 2006 justement, on fait état des soldats dont la morphologie ferait penser aux Nigérians qui seraient partis de l’Est du pays, après rencontre avec l’antenne de l’Udps pour Kinshasa. Que peut-on faire avec quelques dizaines de mercenaires lorsqu’on sait que Kinshasa est à ce jour l’une des villes les mieux gardées du pays. L’objectif de l’opposition, ce n’est pas de prendre la ville, mais de créer des troubles capables de faire comprendre à la communauté internationale qu’elle avait tort de ne pas faire oreille attentive à ses revendications. Tout a pour but d’obliger le pouvoir à négocier.

Eviter toute force africaine au Congo

Si l’engagement des pays européens au Congo est clair, celui des pays africains n’a aucune lisibilité. Avec les pays africains, on ne sait parfois pas ce qui se cache derrière le sourire et le discours d’amitié. Dans les milieux de l’Udps, on ne jure que sur l’envoi d’une force africaine au Congo dans le but semble-t-il, de sécuriser tout le monde. La raison avancée c’est que l’armée nationale et la police seraient partiales et que la force européenne aurait un parti pris. Certains chefs d’Etat africains seraient prêts à appuyer cette thèse. Et le pouvoir congolais, craignent les observateurs avertis, peut subir le sort de Ange Félix Patassé, trahi presque par la force de la Cemac envoyée à sa rescousse. Le même scénario on l’avait également vécu à N’djamena où les soldats zaïrois assistaient passifs à l’avancée des hommes de Habré pour chasser Goukouni Weddeye. Pour que cela marche en Rdc, il faut des troubles à l’occasion de la prétendue fin de la transition le 30 juin2006. Les manifestations devront avoir une ampleur capable de convaincre et justifier l’envoi d’une force africaine. Ce serait tout de même étonnant que l’Afrique, incapable de s’assumer au Darfour par manque des moyens, cherche à ouvrir un front au Congo. Qui financera l’opération et pourquoi ? C’est à peine croyable. Mais le gouvernement congolais doit se comporter en homme averti. Si la proposition d’une force africaine arrivait à lui être faite, il devra y regarder à deux fois avant de dire oui. Cette proposition devrait être prise avec des pincettes à cause de son caractère inapproprié qui pourrait cacher des intentions inavouées. Car, personne ne peut dire que cette force africaine ferait mieux que la Monuc et la force de l’Ue.

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