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23 juillet 2006 7 23 /07 /juillet /2006 23:38

Campagne élections 2006

Kabila, Bemba, Pay Pay, Kashala... dans le pelon d'en tête

La campagne électorale tire vers sa fin. Dans exactement cinq jours. On vient donc de s’engager dans la dernière ligne droite avant le dépôt du bulletin dans l’urne. Qui l’emportera ? Enigme.

Le 29 juillet 2006, la campagne électorale prendra fin, et le 30 juillet, le peuple congolais ira aux runes, tant à la fois en ce qui concerne l’élection présidentielle que les législatives. Donc, nous ne sommes plus qu’à cinq jours du moment fatidique au terme duquel sera connu « la sanction » du peuple congolais.

Mais au regard de la campagne électorale, il n’est interdit à personne de rêver et de se lancer dans des calculs de probabilité, chacun selon ses données. Qui donc l’ emportera en ce qui concerne l’ élection présidentielle avec 33 candidats ? Qui de 9 mille candidats aux élections législatives figureront parmi les 500 parlementaires qui seront appelés à représenter le peuple au Parlement ? Autant des interrogations difficiles.

CAMPAGNE DESEQUILIBREE ET TIEDE A KINSHASA

Jusqu’à ce jour, la population n’a pas connu de grands moments de cette campagne électorale. La campagne électorale à l’américaine tant promise n’a pas encore eu lieu. Cela est dû à plusieurs facteurs.

En effet, la campagne a été déséquilibrée au regard de ces écarts de moyens entre les concurrents. Le décalage est manifeste. Du moins au niveau présidentiel avec des candidats favorisés par leurs fonctions actuelles et des facilités à leur disposition. Déséquilibre favorisé aussi par cette campagne précoce au mépris de la Loi électorale. Des institutions d’appui à la démocratie, notamment la Haute Autorité des Médias, HAM, ont dénoncé à plusieurs reprises cette violation, tapé du poing sur la table pour ramener toutes les parties à l’ordre.

Bien pire, cette campagne électorale a été émaillée par des actes d’intimidation, tant à Kinshasa qu’ en provinces, par l’usage d’un langage pervers et une arrogance qui a sidéré plusieurs observateurs. Serait-ce dû à la pression même des élections ou à cette obsession du pouvoir ? Les deux.

Campagne déséquilibrée. Le fait était perceptible à travers la qualité des affiches, effigies et calicots. Cela sautait aux yeux pour reconnaître facilement ceux des candidats qui avaient des moyens importants et d’autres qui n’en disposaient pas. Ou encore ceux des candidats de complaisance, ayant décidé de se lancer dans une nouvelle aventure politique sans conviction. Mais au-delà de ces affiches et calicots, il y a eu également la substance des messages : un contenu pauvre. Comme pour dire que nombreux sont des candidats qui ne se sont pas préparés en conséquence.

Cependant, cette campagne a été tiède à Kinshasa. Indifférence de la population, déçue par ces nombreuses années infructueuses de la politique ou fatiguée par une classe politique versatile ? Les deux, car il n’y a pas eu de discours politiques réellement attirants.

Et dès lors que la population de Kinshasa est imprévisible, elle a n’a pas attaché beaucoup d’importance à cette campagne électorale, ses préoccupations étant plutôt ailleurs, bien que cette population tient aller aux élections. Il n’y a pas eu trop d’engouement comme lors de grands événements politiques. En plus, les programmes et projets de société, sont quasiment les mêmes.

LE DERNIER MOT AUX PROVINCES

Tiède à Kinshasa, il nous revient qu’à l’intérieur du pays, l’ ambiance était chaude. Ce qui explique ce fait que la plupart des candidats, même ceux qui ont débuté la campagne en retard, ont pris le chemin des provinces.

Il est vrai, le dernier mot des élections reviendra à l’électorat des provinces. Seuls les candidats qui ont capitalisé cet aspect du problème peuvent s’attendre à des résultats satisfaisants. Et ce pour plusieurs raisons. De prime abord, les élections ont avant tout une coloration régionale. On vote d’abord le « sien ». Voilà pourquoi les candidats prévoyants ont préféré commencer leur campagne électorale à l’intérieur du pays.

Mais tout cet engouement ? Certes, de nombreux candidats ont drainé une foule nombreuse à leur meeting. Du moins pour les candidats à l’élection présidentielle. Mais il faut noter que plusieurs personnes se sont déplacées plus pour des raisons de « curiosité » que pour des sympathies politiques : entendre et voir le candidat à l’élection présidentielle. De là, tabler sur une popularité et avancer un quelconque pronostic, serait trop risqué.

PRESIDENTIELLE : VICTOIRE AU PREMIER TOUR ?

Qui l’emportera au premier tour lors de l’élection présidentielle ? Il est prématuré de répondre à cette interrogation. Certes, le candidat Kabila a mené une campagne électorale tambour battant, soutenue par une action médiatique bien dosée. Il est parmi ceux des candidats, si pas le seul, à visiter toutes les provinces. A la journée de dimanche 23 juillet, il ne lui restait que les provinces des deux Kasaï et du Bas-Congo. Grâce à la machine de propagande électorale mise en place depuis plusieurs mois, au plan des évaluations à chaud, s’entend, Kabila accuse une avance sur les autres candidats.

Mais un autre candidat qui est parti en campagne au même moment que lui a également les mêmes chances. Il s’agit de Jean-Pierre Bemba. Mais rien ne dit jusque là que le duel opposera les deux personnalités. D’autres candidats ont aussi tous les atouts pour déjouer tous les pronostics. Nous faisons allusion à Antoine Gizenga, Azarias Ruberwa, Pay Pay, Oscar Kashala, l’indépendant Matusila avec le réseau catholique. A la lumière des premiers éléments médiatiques, Kabila, Bemba, Pay Pay et Kashala sont dans le peloton d’ en tête.

Cependant, nous venons de nous engager dans la dernière ligne droite de cette campagne électorale, d’autres candidats mettront ce temps à profit pour convaincre les indécis. Ainsi, les professeurs Mokonda Bonza, Nzanga Mobutu, Roger Lumbala, Lunda Bululu, Nzuzi wa Mbombo, Wivine Nlandu, Joseph Olengahnkoy, peuvent contraindre les favoris à aller au deuxième tour. Car, au stade actuel de la présidentielle, ceux qui disposent d’un électorat naturel auront un mot à dire même au deuxième tour.

Dans cette campagne tiède, déséquilibrée, d’autres candidats se sont jetés à l’eau tardivement. Allusion faite au général Likulia, Me Kamanda wa Kamanda. Quant aux autres, à peine si l’on sait qu’ils étaient en campagne. Ceci dit, des 33 candidats inscrits au départ, et si jamais il y aurait un second tour, les candidats qui resteront en lice ne seront pas plus d’une dizaine. La partie demeure serrée.

ET LES LEGISLATIVES ?

A ce niveau, les choses sont beaucoup plus incertaines. Certes, les choses se passeront comme à l’échelon présidentiel. C’est-à-dire, ceux qui ont su préparer pendant plusieurs mois d’avance ce scrutin. Ceux-là pourront tirer les dividendes d’une bonne organisation. Tout comme ceux qui ont un électoral naturel partiront avec les faveurs des pronostics. Or, au regard de cette pléthore des candidats, nombreux sont ceux qui ont banalisé les élections. Lorsque l’on sait que pour une circonscription électorale avec deux sièges à pourvoir, l’on a enregistré une cinquantaine de candidats, cette démocratie au rabais risque de poser certains problèmes lors du choix : la qualité risque d’être aliénée.

Au demeurant, rien n’est encore joué. La campagne électorale qui n’a pas encore livré tous ses secrets jusque-là, vient de s’engager dans la dernière ligne droite.

Reste à chaque candidat de bien effectuer les derniers mètres du parcours électoral. Dans la tolérance, le respect de l’adversaire et sans intention de tricher.

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