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21 septembre 2006 4 21 /09 /septembre /2006 14:08

LES DEBOIRES DE L'EXECUTIF CENTRAFRICAIN




La décision rendue par la Cour Criminelle de Bangui le mercredi dernier relaxant les accusés et co-auteurs ou complices des rebelles du FUC accusé d'avoir voulu déstabiliser le régime de Bangui a fait des vagues dans le milieu proche du pouvoir. Malgré la décision de justice qui acquitte les présumés auteurs de complot, complicité de complot et association de malfaiteurs, cette sentence ne semble pas rencontrer l'agrément des princes du pouvoir qui voudraient coûte que coûte que des peines d'emprisonnement fermes soient infligées aux accusés.
Devant cette situation, les organisations des droits de l'homme se sentent interpeller au premier chef en vue de prévaloir le droit rien que le droit.
Déportés pour une nouvelle fois à la prison de Bossangoa, ces pauvres compatriotes qui croient enfin recouvrer leur liberté, étaient accompagnés par des éléments de l'Unité Spéciale de Protection, bien armés dans cette prison où, ils ont subi durant leur détention les pires sévices corporels. D'ailleurs, cette déportation a été placée sous le commandement du célébrissime lieutenant Eugène Ngaïkoïsset, chef de région militaire de Bossangoa, qui était secondé par le sergent chef Ouada.
Selon toute vraisemblance, l'ordre de ramener les 13 acquittés à Bossangoa proviendrait du Général François Bozizé qui aurait laissé des consignes fermes de maintenir les acquittés en prison jusqu'à son retour de Cuba où il devait prendre part au sommet des chefs d'État des pays non alignés.
En effet, le rejet du verdict de la Cour Criminelle par le pouvoir de Bangui surprend plus d'un qui se pose la question sur le comportement peu orthodoxe de ceux qui sont appelés à diriger la destiné du peuple centrafricain. D'aucuns pensent que les vieilles habitudes reprennent corps, dans ce contexte de 21e siècle.
La RCA traverse des moments difficiles liés à la tension de trésorerie, au conflit armé dans la partie septentrionale du pays, ainsi qu'une crise de confiance entre les différentes composantes de la nation et le pouvoir. Cette décision de justice qui devait apaiser la tension au sein des différentes familles des personnes acquittées, a suscité la panique totale dans le pays car, la prison de Bossangoa qui a été réfectionnée ressemble aux camps de concentration à l'époque fasciste.
De sources concordantes, Bozizé aurait très mal apprécié la décision. Ce qui traduit que la justice centrafricaine est très loin d'être indépendante car, elle est toujours sous le poids de l'exécutif. Cette situation ne pourra nullement donner l'occasion aux magistrats d'exercer en toute impartialité.
L'histoire, comme on le répète à chaque fois, ne semble pas enseigner les autorités du pays. Cette manière de gérer n'est plus de ce siècle dit des hommes civilisés et instruits où la liberté est la règle et la prison l'exception.
En l'espèce, on a tendance à croire que c'est plutôt le contraire chez les autorités politiques nationales qui aimeraient que la prison soit la règle et que la liberté, l'exception. Ce qui traduit dans les faits que nous nous retrouverons dans le jungle ou dans une République bananière.


Mony Tamkourou
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