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19 février 2007 1 19 /02 /février /2007 19:50

(L'intelligent d'Abidjan 19/02/2007)


L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire était hier, sur Onuci-Fm. André Janier a parlé du sommet France Afrique de l’après Chirac et de la Françafrique.

D’un côté, il y a 45 ou 50 chefs d’Etat et de l’autre il y en a un donc c’est normal que les plus nombreux pèsent plus que celui qui est seul.

Mais, je conviens avec vous aussi que la modification de l’expression avait aussi une explication logique contenu des évolutions naturelles des relations qui unissent le contient africain avec la France. Le monde évolue et ces relations internationales évoluent en même temps. Et en ce qui concerne l’Afrique et la France. Le monde évolue et ces relations internationales évoluent en même temps. Et en ce qui concerne l’Afrique et la France, c’est tout a fait normal qu’au moins ou réfléchissent à leur avenir et qu’on adapte l’évolution du monde aux spécificités de ces relations.

Alors selon vous les relations France-Afrique sont-elles sur une pente ascendante ou descendante ? Je n’aime pas beaucoup le terme France-Afrique, surtout quand on l’écrit en un seul mot. Pour moi et pour nous en France, cette expression parait aujourd’hui quelque peu dépassée. Elle a eu 100 ans, elle a vécu. Aujourd’hui, nous préférons parler comme je l’ai fait depuis le début de relation entre les pays du continent africain et la France. Mais, je répète aussi que nous disions tout à l’heure, à savoir que ces relations ont évolué depuis les indépendances et elles continuent à évoluer en France, mais aussi en Afrique. Il y a une réflexion intéressante et importante qui s’est engagée. Cela n’exclut pas, bon il y a un thème général de la conférence, il y a des réunions qui sont organisées autour de ce thème et sous thèmes et cela n’exclue pas et ce sont eux qui font l’intérêt de ce genre de rencontres en marge de la conférence dans les salons, un certain nombre d’entretiens séparés bilatéraux, et autres sur les sujets d’actualités du moment.

On parle d’africanisation à l’Elysée, c’est vrai ? Ce sont des expressions de journalistes que nous les diplomates refusons d’employer. On a écrit et c’est vrai aussi que cette conférence des chefs d’Etat d’Afrique et de la France sans doute la dernière à laquelle participera le président Chirac avait établi avec le continent Africain des liens tout à faire particuliers. Je dirai sentiments personnels, des relations très personnalisées avec la plupart des chefs d’Etat africain que le président Chirac tutoie et cela donne un relief un peu particulier à cette conférence.

Les journalistes dans certains journaux ont parlé des adieux du président Chirac à l’Afrique. Le président Chirac laisse son héritage, l’axe Abidjan-Kigali et parfois Pretoria qui ne manque pas de dénoncer les positions de Paris sur les problèmes africains ? Comme vous le savez les relations internationales bilatérales ou multilatérales connaissent des hauts et des bas dans tous les pays du monde à toutes les périodes. Nous n’allons pas entrer dans les détails ici. Les relations entre la Côte d’Ivoire et la France, on ne peut pas dire qu’elles sont mauvaises. Les relations entre les deux Etats, vous citez les Rwandais, c’est différent. Avec le Rwanda, le chef d’Etat rwandais a décidé de rompre les relations diplomatiques avec la France pour des raisons qui sui sont propres.

Regrettez-vous l’absence du président Laurent Gbagbo à Cannes ? Nous n’avons pas à commenter la présence ou l’absence du Président Gbagbo. Il a été invité officiellement à participer à la conférence de Cannes comme il avait été invité il y a deux ans à participer à celle de Bamako. Il y a deux ans, c’est le président Malien qui l’avait invité et cette année, c’est le président Chirac. Une invitation tout à fait officielle, la même qu’ont reçu tous les chefs d’Etat africains. Et le président Gbagbo nous a fait savoir qu’il avait décidé que ce serait le président du conseil économique et social, M. Laurent Dona Fologo qui présiderait la délégation ivoirienne à Cannes.

A l’heure du dialogue direct en Côte d’Ivoire, quelle est la position de la France sur le processus de sortie de crise ? J’ai eu l’occasion de dire à plusieurs reprises qu’en répétant la déclaration des plus hautes personnalités françaises, que la France comme l’ensemble de la communauté internationale ne s’oppose pas au dialogue direct. Depuis le début de la crise en Côte d’Ivoire, nous avons dit et avons respecté que nous continuons à dire que la sortie de crise ne peut se faire que par les Ivoiriens. Il n’y a pas d’exemple dans le monde où on a réglé entièrement la crise de l’extérieur. Donc, le fait que les Ivoiriens aient décidé de dialoguer entre eux pour tracer la voie de sortie de crise, on ne peut que s’en réjouir. Et formuler des vœux pour que ce dialogue réussisse et débouche sur des résultats concrets. Ceci dit, la communauté internationale observe de près et avec intérêt le développement de dialogue. Elle se tient prête depuis le début de la crise à assister, à aider les Ivoiriens, s’ils le souhaitent. Mais, le salut viendra des Ivoiriens. Et si ce dialogue débouche sur un accord, tout le monde s’en réjouira à commencer par la France.

Le sommet Afrique-France de Cannes sera le dernier du président Chirac. Pour son successeur, ce sera la rupture ou la continuité avec le continent africain ? Non. La rupture sûrement, pas la continuité évidemment, parce les relations internationales dépassent de beaucoup la personnalité de tel ou tel acteur. Ils peuvent, ces acteurs déterminer un style ou un cadre particulier. Mais, ce sont les intérêts des pays où groupe de pays qui priment. La France qui est voisine de l’Afrique, qui a tissé au cours des siècles des liens très étroits avec le continent africain. Cela ne peut pas s’effacer parce qu’une personne change à la tête de l’Etat français ou d’un pays africain. Donc, l’intérêt de la France pour l’Afrique réciproquement survivra au changement si c’est le cas en France. Peut-être, il y aura un style déférent. Je remarque qu’à Paris, on va sauter une génération. Une génération d’âge. Quels sont les candidats actuels à l’élection présidentielle. C’est une nouvelle génération normalement qui devrait accéder à la présidence de la république. Et, comme c’est le cas en Côte d’Ivoire. Je le vois bien ou encore je discute avec des Ivoiriens de telle ou telle génération. Les approches sont parfois un peu différentes. Le futur pensionnaire du palais de l’Elysée à paris n’aura pas connu les Forces de la colonisation. Et il observera le continent africain avec un œil nouveau. Mais, tant mieux, de même qu’en Côte d’Ivoire, il y aura à faire à la nouvelle génération pratiquement qui n’a pas connu aussi la colonisation. Mais, tout ça va dans le sens de l’histoire. Les fondamentaux ne changent pas puisque ce sont les intérêts politiques, économiques et des relations humaines qui restent très étroits. Et ça, rien ne peut les effacer. Mais, le style, la méthode peut et doit changer pour s’adapter à l’environnement et à l’époque. Nous vivons aujourd’hui l’époque de la mondialisation, de la communication et de la révolution. Les déplacements qui se font de plus en plus nombreux changent la donne. Mais, le fond reste le même, la France ne peut pas ignorer l’Afrique et l’Afrique ne peut pas ignorer la France. L’Europe maintenant d’ailleurs au Nord de la Méditerranée à cause de l’étroitesse des liens qui se sont tissés au fil des décennies entre les deux continents. Propos retranscrit sur
Onuci-Fm par C.S

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