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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 19:18
Limogeage de deux officiers à Mpila
(Mwinda 10/03/2007)


" L'homme des masses " aurait-il échappé à un coup d'Etat alors qu'il s'apprêtait à rentrer au pays après le sommet Afrique France de Cannes ? En tout cas, le limogeage de l'amiral Hilaire Mouko et du colonel Serge Oboa, respectivement chef de la sécurité présidentielle et officier de sécurité de Denis Sassou Nguesso alimente aujourd'hui de folles rumeurs à Brazzaville.

Mais que s'est-il donc passé ? Tout serait parti d'un différend qui opposait depuis plusieurs mois Hilaire Mouko à Serge Oboa. Un différend qui, semble-t-il, relevait d'un simple d'un conflit d'intérêts.

Il faut dire qu'au palais de Mpila on ne s'ennuie guère : par exemple pour une raison inconnue le sieur Olesongo, ci-devant officier d'ordonnance du grand chef en serait, paraît-il, venu aux mains dernièrement, dans un avion et en plein vol, avec " Le Spécial ", le " vice-président " Okemba.

S'agissant des deux officiers de sécurité, au fil des mois, leurs différends se seraient aggravés au point que leurs éléments respectifs en seraient arrivés, un jour, à un affrontement sans merci. Notons que les éléments d'Hilaire Mouko assuraient la sécurité de Denis Sassou Nguesso en tenue militaire coiffés de bérets violets, et ceux de Serge Oboa étaient toujours en civil autour de " L'Homme des masses ". Mais, Hiérarchiquement, Serge Oboa relevait de l'autorité d'Hilaire Mouko.

Après le sommet de Cannes donc, Denis Sassou Nguesso, qui avait prolongé son séjour en France d'une semaine, devait rentrer un samedi à Brazzaville. Mais, informé in extremis par ses services de renseignement de l'absence injustifiée des éléments du colonel Serge Oboa à l'aéroport International de Maya Maya, ce dernier, toujours prudent comme un sioux, a craint pour sa vie. Une inquiétude d'autant plus fondée que, d'après certaines informations, Hilaire Mouko ne se retenait pas, en privé, d'affirmer qu'un destin national l'attendait peut-être un jour. Alors, " L'homme des masses ", qui a toujours en mémoire les circonstances de l'assassinat de Marien Ngouabi, a vite fait de différer son retour. Il est rentré le lundi suivant, très tôt le matin, confiant sa sécurité entre les mains du chef d'état-major de son armée.

Alors quelques questions : qu'a bien voulu faire Hilaire Mouko ? une révolution de palais ou a-t-il seulement voulu sanctionner un subalterne qui commençait à lui manquer de respect ? Les Congolais s'interrogent.

Notons que la note de limogeage des deux officiers a été publiée le week-end dernier. Le roi de Mpila a ordonné aux deux indésirables de libérer sous 48 heures les villas qu'ils occupaient non loin de son palais. Dans les milieux informés on rapporte que le plus affecté par ce limogeage serait le colonel Serge Oboa. L'officier serait inconsolable. Le pauvre : en dépit d'un bon traitement financier, il n'aurait pas eu le temps de s'offrir une maison à Brazzaville. Quant à Hilaire Mouko, il devra faire preuve d'imagination pour espérer conserver son train de vie.

A l'heure où nous écrivons ces lignes " L'homme des masses ", qui a pris part aux festivités marquant les 50 ans de l'indépendance du Ghana, après une réunion à Libreville, se serait rendu vers une destination inconnue. Le temps de se reposer peut-être quelque part - Maroc ? Espagne ? - après une intense période de travail…

Franck Naya

© Copyright Mwinda

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