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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 12:36

CAS DOGO : LE POUVOIR DE BANGUI DANS L'EMBARRAS




Le 26 mai 2006, le public centrafricain a été réveillé en pleine nuit par la nouvelle de la disparition tragique au front de l'ex libérateur Célestin Dogo, l'un des fidèles serviteurs du Général Bozizé de la rébellion jusqu'à la conquête du pouvoir le 15 mars 2003. Cette mort subite de l'homme censé être invincible a non seulement mis fin à toute une histoire héroïque mais aussi et surtout, a été l'objet de beaucoup d'interrogations tant de la part du pouvoir que des observateurs de la vie politique nationale. Pour le pouvoir, si le courageux Dogo est mort au front, cela démontre à suffisance que la situation sur le terrain est intenable et préoccupante. Cela consacre par la même occasion le fait que l'insécurité est pleinement établie sur le sol centrafricain et compromet dangereusement la paix en Centrafrique.
Cependant, pour bon nombre de compatriotes centrafricains ainsi que des personnalités politiques et diplomatiques, la question cruciale est relative au statut de Célestin Dogo. Peut-il être considéré comme un militaire encore en activité ou un civil ? Cette interrogation est fondée dans la mesure où le célébrissime Célestin Dogo à la suite de l'assassinat de Marzanne et Mamadou Ngaïssona avait été radié du contrôle de l'armée par décret signé par le Chef suprême des Armées et Ministre de la Défense Nationale François Bozizé. Cette radiation avait été médiatisée et aussi bien l'opinion tant nationale qu'internationale était au courant de ce que ce compagnon de lutte du Général Bozizé n'a plus qualité d'agir au nom des forces de défense et de sécurité de la République Centrafricaine. Il a été remis à sa famille et par conséquent est devenu un civil comme les autres citoyens. Comment le haut commandement militaire qui avait conscience que Dogo a été radié de l'Armée peut-il encore accepter que celui- ci puisse faire partie du détachement militaire composé de 2 sections des éléments de la Garde Présidentielle appuyés par une section des éléments du BMIA ? A-t-il été tacitement reconduit dans ses fonctions par un décret muet ? Autant de questions qui peuvent aider à comprendre comment les plus hautes autorités politiques centrafricaines contribuent au non respect des décisions et textes qu'ils ont pourtant promis de respecter. Et comme Dogo fait partie d'une mission officielle des forces de défense et de sécurité avec tout ce que cela comporte d'illégalité, on se demande sous quel signe seront organisées ces obsèques. Le Chef suprême des Armées et Ministre de la Défense Nationale François Bozizé doit être en ce moment très embarrassé par cette situation qui le place dans une position très inconfortable aussi bien vis-à-vis de l'opinion nationale qu'internationale. D'ailleurs, des voix s'élèvent au sein des parents de Dogo pour dire qu'une plainte doit être déposée contre le régime de Bangui aux fins d'un probable dédommagement suite à la disparition de leur fils. En voulant renouer avec l'illégalité pour défendre la patrie en danger, le régime de Bangui a soulevé plus de problème qu'il n'en résolve.


Mercredi 07 Juin 2006
Harly - Schengen
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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 12:03

LES 50 FANTASSINS DU BMIA ECOPENT DE 15 JOURS D'ARRET




Alors que l'on croyait que la pratique des fiches mensongères qui ont coûté la vie à bon nombre de compatriotes centrafricains a totalement disparu du paysage politique national, les derniers événements qu'a connu le pays ont mis au clair que cette pratique existe encore. Les éléments du BMIA qui ont regagné Bangui sans avis de la haute hiérarchie militaire l'ont appris à leurs dépens. Les fichistes du gouvernement ont laissé entendre que les éléments du BMIA qui ont quitté leur poste pour descendre sur Bangui avait pour seule ambition de venir déstabiliser le régime de François Bozizé. L'on se rappellera que le Chef de l'Etat en personne ainsi qu'une armada d'éléments se sont rendus à la rencontre de ces soi-disant déserteurs pour les combattre et anticiper l'exécution de leur projet. Ces éléments ont été immédiatement conduits à la Présidence de la République où ils ont eu droit à un interrogatoire musclé du Chef de l'Etat. Il en ressort dans un premier temps de cet interrogatoire que lesdits éléments sont injustement sanctionnés par le contrôle paiement. Curieusement, tous ces éléments ont été mis sous les verrous. Cette situation complexe a révélé en public que ces éléments n'ont aucunement l'intention de découdre avec le régime de Bozizé mais plutôt, ils sont venus rendre fidèlement compte à la hiérarchie militaire, ce qu'ils ont vécu sur le terrain à savoir, l'inégal rapport de force sur le terrain. Ce qui veut dire que l'armement utilisé par les rebelles était supérieur à celui de nos forces de défense et de sécurité. Ces éléments du BMIA affirment même que s'ils ont eu la vie sauve, c'est parce qu'ils sont des FACA que les rebelles considèrent comme des compagnons d'armes et non des ennemis. D'ailleurs, le communiqué de presse du Ministère de la Défense Nationale l'a si bien reconnu; les rebelles hostiles au pouvoir de Bozizé étaient lourdement armés et on ignore la source de provenance de leurs équipements militaires. Le haut commandement de l'Armée qui n'a pas cru ces éléments du BMIA a qualifié leur comportement de désertion et en a profité envoyé sur terrain, des ex libérateurs fidèles au Général Bozizé. Il a fallu que les éléments de la Garde Présidentielle appuyés par une section des éléments du BMIA puissent être mis en déroute par les rebelles pour que le haut commandement de l'Armée se rende à l'évidence. Et comme les faits semblent trancher avec la version des éléments du BMIA, n'est-il nécessaire pour le pouvoir de tirer toutes les leçons qui s'imposent ?
Aux dernières nouvelles, on nous apprend que lesdits éléments seraient condamnés à purger encore quinze jours de prison. Et pourtant, ils ont prévenu à temps, les autorités militaires de notre pays à s'entourer de toutes les garanties pour éviter des pertes inutiles en vies humaines dans les rangs des forces loyalistes. L'urgence de l'heure recommande désormais aux autorités militaires et politiques de notre pays de s'entourer de toutes les précautions nécessaires avant le déclenchement de toute action de représailles. Les fiches mensongères ont encore failli coûter la vie à des innocents.


Mercredi 07 Juin 2006
Harly - Schengen
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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 11:54

MISKINE- N'DJADDER, MEME COMBAT

 

 



La République centrafricaine est en proie aux difficultés inhérentes à l'insécurité et au développement. En dépit de ces réalités, certaines intentions malveillantes tentent par tous les moyens de réduire les efforts entrepris. Le président qui n'incarne pas la paix a voulu donner l'impression d'un homme qui pouvait galvaniser les ressources nécessaires pour provoquer un réel déclic de développement. Mais les derniers évènements qui se sont produits dans la préfecture de la Vakaga ont donné plus raison à ceux qui pensent que le pays doit aller à reculons. Toutes ces actions ont été annihilées par les prétendus groupes rebelles qui sévissent dans la partie Nord et Nord Est du pays.
Les évènements survenus récemment constituent des éléments convaincants pour faire une autre lecture de ce qu'on peut aujourd'hui qualifier de rébellion. Le Général Abdoulaye Miskine qui avait déclaré urbi et orbi qu'il est le commanditaire de toutes les attaques perpétrées par ses éléments du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) a revendiqué les attaques du village Tiringoulou au cours desquelles, l'intrépide lieutenant Célestin Dogo avait trouvé la mort.
Au lendemain des tueries de Paoua (104 morts), Abdoulaye Miskine avait accordé une interview à RFI pour revendiquer la paternité de ces attaques qui, pourtant, incombent aux guérilléros de l'APRD que dirigeait le soldat de 1ère classe Jean Jacques Larmassoum alias Larma désormais sous les verrous dans la ville bannière de Bossembélé à quelques kilomètres de Bangui aménagé par François Bozizé pour embastiller ses ennemis politiques. Le combat que mènent les deux factions rebelles notamment l'Union des Forces Républicaines (UFR) de Florian N'djadder et le FDPC d'Abdoulaye Miskine est extrêmement dangereux vu l'ampleur de cette opposition armée qui s'enlise.
Les membres de la société civile centrafricaine se sont levés pour dénoncer la méthode moins démocratique des gouvernants de gérer les affaires du pays sur le plan politique. Depuis la prise de pouvoir par le Général Bozizé en mars 2003, le pays ne parvient pas à se relever de sa torpeur. Les compatriotes qui se sentent exclus de la gestion voudraient se faire entendre à travers la détonation des armes. C'est ainsi que les principaux acteurs de cette subversion demeurent les chefs rebelles Miskine et N'Djadder qui s'agitent pour perturber l'ordre public.
Miskine qui n'a pas sa langue dans la poche a cru devoir revendiquer les attaques du village Tiringoulou. Or, selon les informations recueillies, le mouvement qui sévit à Birao n'est pas sous son contrôle du FDPC d'Abdoulaye Miskine.
En un mot, les attaques perpétrées dans cette partie du pays sèment la confusion dans l'esprit des compatriotes. Le gouvernement Élie Doté ne cherche nullement à fournir des explications fiables à la population qui demeure dans l'ignorance la plus totale. Ce qui n'est pas de nature à favoriser un climat de sécurité dans le pays.
Le président de l'UFR est très réservé ces derniers temps par rapport à tous ces remous mais il faut redouter le pire qui pourrait surgir à tout moment si les gouvernants ne prennent des dispositions qui s'imposent. Ceux-ci doivent désormais comprendre que l'État ne doit pas être mis à sang et à feu.



Mercredi 07 Juin 2006
Marcel Dexter Gazikolguet
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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 11:44
 

 

Communiqué de presse des trois députés de Paoua au sujet de la mission de Elie Doté
(Centrafrique-Presse 06/06/2006)
( 06/06/2006)


Nous, Députés des trois circonscriptions de Paoua, principaux concernés par la situation sécuritaire qui prévaut dans cette partie de la République centrafricaine et ses conséquences au plan social, venons d’apprendre par voie de presse que le Premier Ministre M.Elie Doté effectuera du 7 au 9 courant, une « mission de paix dans le Nord ».

Disposés à œuvrer, dans certaines conditions, aux côtés du Gouvernement à la recherche des solutions permettant la restauration de la sécurité, préalable au retour des populations dans leurs villages, Nous n’avons été associés ni de près ni de loin à cette démarche gouvernementale.

Cette mission que M. Doté s’apprête à effectuer sur la pointe des pieds à Paoua ne vise d’autre objectif que celui d’effacer les traces des crimes en tentant de faire reprendre la vie en milieu rural comme si de rien n’était.

Eu égard à notre exclusion de l’initiative, Nous estimons que cette mission n’est qu’une manœuvre de diversion qui n’apportera ni baume au cœur des familles endeuillées, ni de l’assurance aux populations toujours en brousse, encore moins de l’espoir à toute cette zone, grenier du pays.

Compte tenu de la gravité des événements de Paoua, du traumatisme qu’ils ont occasionnés aux populations et de la désorganisation sociale qui en a résulté, toute prétention à ramener la paix dans cette partie du pays doit procéder d’une démarche empreinte d’objectivité, de sérieux et de sincérité.

En ce qui nous concerne, Nous réitérons l’exigence :

1°) de l’ouverture d’une enquête internationale indépendante

2°) de la libération sans conditions des ressortissants de Paoua arbitrairement détenus à Bangui, Bossangoa, Bossembélé etc…

3°) de l’ouverture d’un véritable dialogue politique



Fait à Bangui le 6 juin 2006


Député de Paoua 3

Luc Apollinaire Dondon Konamabaye




Député de Paoua 1

Joseph Zoukétia Boykota





Député de Paoua 2

Christophe Ndouba
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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 11:30
Le PM va conduire une "mission de paix" dans le nord
(Xinhuanet 06/06/2006)
( 06/06/2006)


YAOUNDE, 6 juin (XINHUA) -- Le Premier ministre centrafricain Elie Doté va conduire du 7 au 9 juin une "mission de paix" à Paoua, dans le nord de la Centrafrique, où plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées fin janvier dans la répression d'une attaque de "bandits armés", selon une information de Bangui mardi.

Le chef du gouvernement va se rendre dans cette ville à 500 km au nord de Bangui, capitale centrafricaine, à la tête d'une délégation formée par des parlementaires, des ministres, des représentants des Nations unies, de l'Union européenne (UE), de la Croix-Rouge, des organisations de défense des droits de l'Homme et des pays voisins.

Cette délégation devra "écouter les préoccupations de la population, la rassurer afin qu'elle vaque librement à ses occupations, et lui apporter une éventuelle assistance humanitaire ".

Des "insurgés" armés avaient attaqué le 29 janvier les forces de défense à Paoua. Le raid avait été durement réprimé par les Forces armées centrafricaines (Faca) et la Garde républicaine, chargée de la sécurité présidentielle.

Le gouvernement a reconnu que les affrontements avaient fait 27 morts, mais une mission de l'Union des journalistes centrafricains (UJCA) a évalué à au moins 80 les personnes tuées par les forces de défense. Fin

© Copyright Xinhuanet

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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 02:08
Bradage de la souveraineté

QUAND LES POLITICIENS CONGOLAIS se déchaînent, ils perdent le nord. Ils soutiennent mordicus ce qu’ils dénonçaient hier dans les circonstances semblables. Hier, lorsque l’opposition politique dite radicale avait le vent en poupe, sa volonté était souveraine. C’est en vain que le chef de l’Etat de l’époque lui demandait de réduire ses ardeurs à se considérer comme seule émanation du peuple pour lequel elle avait le mandat exclusif de parler en son nom. C’est en vain que Mobutu avait demandé à la conférence nationale souveraine de tenir compte des autres opinions. Alors qu’il n’y avait eu aucun référendum, cette opposition estimait que la voix du peuple étant la voix de Dieu, la demande de Mobutu n’avait pas droit de cité. cirInvité au conclave pour « requalifier le processus », l’opposition radicale pilotée par Tshisekedi a dit niet. Même le président du Hcr-Pt n’a pas fait le déplacement du Palais de la Nation après la rencontre de N’Sele. Finalement, le dialogue du Palais de la Nation a eu lieu sans cette opposition et sans Mgr Monsengwo. N’ayant pas les moyens de sa politique, cette opposition a été contrainte d’aller aux concertations du Palais du Peuple. Le Dialogue a eu lieu, mais il a divisé l’opposition autant que l’avait fait la Cns et le conclave du Palais de la nation. C’est de ces concertations qu’est née la troisième voie qui a consacré le divorce d’une part entre Kengo et quelques uns de ses amis de l’opposition radicale et de l’autre entre cette opposition et Mgr Monsengwo. Le dialogue que d’aucuns considèrent à tort comme une panacée, n’a résolu aucun problème. Bien au contraire. Mais ces négociations, contrairement à ce qu’on veut nous imposer aujourd’hui, se tenaient dans le cadre institutionnel mis en place par la Cns. Quand l’Afdl prend le pouvoir en 1997, un nouvel ordre politique est mis en place. L’opposition à laquelle se joindront les marionnettes des agresseurs, dira ne pas se reconnaître dans cet ordre politique. Il fallait donc une solution extra- constitutionnelle. Le dialogue de Sun City se justifiait. Il a mis en place un nouvel ordre politique. Il peut avoir échoué, il peut également avoir mal fonctionné, il ne revient cependant pas à certains individus - dont la seule qualité est d’avoir créé un parti politique - de le remettre en cause. Car, cet ordre politique avait prévu des mécanismes de sa liquidation, notamment l’adoption d’une nouvelle constitution qui inaugure un nouvel ordre politique. Cette constitution a été adoptée par référendum. Si on la met de côté pour de nouvelles négociations, c’est-à-dire pour une solution extra - institutionnelle, on fait un coup d’Etat. Qui peut prendre telle responsabilité ? Quelle garantie qu’en agissant ainsi on n’ouvrirait pas une boîte à pandore ? On peut tout faire, même dialoguer chaque jour, mais personne n’a le droit d’usurper la souveraineté nationale, de s’improviser chercheur de solutions aux problèmes en lieu et place des institution qui sont issues d’un ordre institutionnel consensuel et qui ont été légitimées par le peuple à travers la nouvelle constitution, même de façon seulement transitoire.

L’Avenir

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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 01:55
 

04/06 :Tchad: Sur 700 mercenaires faits prisonniers 60% sont Soudanais (1er ministre tchdien)

Le Premier Ministre, M. Pascal Yoadimnadji au sommet de la CEN-SAD à Tripoli: " sur plus de 700 mercenaires faits prisoniers le 13 avril 2006 à N'Djamena, 60% sont Soudanais ".

M. Pascal Yoadimnadji, Premier Ministre, Chef du Gouvernement a representé du 1er au 02 juin 2006 le Président de la République du Tchad Idriss Deby Itno aux travaux de la VIII eme conférence au sommet de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens ( CEN-SAD).


Au nom du Président Idriss Deby Itno, le Premier Ministre, M. Pascal Yoadimnadji a fait aux Chefs d'Etats de la CEN-SAD la communication ci-après, portant sur la situation qui prévaut au Tchad:

" Votre frère, Son Excellence Idriss Déby Itno m’a chargé de vous faire une communication succincte de la situation qui prévaut au Tchad.

Comme vous le savez tous, le conflit du Darfour cause d’énormes préjudices au Tchad et au peuple tchadien depuis son déclenchement en 2003 (dégâts humains, dégâts, économiques, dégâts environnementaux). Le peuple tchadien et son Gouvernement qui ont payé un lourd tribut à la longue guerre civile en connaissent le prix. Voilà pourquoi dès le déclenchement de ce conflit, nous nous sommes empressés d’offrir nos bons offices aux parties soudanaises en conflit pour parvenir le plus rapidement possible à une solution politique.

Vos Excellences se souviennent que l’accord de cessez-le-feu humanitaire a été conclu sous l’égide de Son Excellence Monsieur le Président de la République du Tchad Idriss Déby Itno, 8 avril 2004 à N’Djamena, suivi le 25 mai de la même année d’un accord portant création d’une Commission paritaire pour préparer un cadre global de concertation en vue du règlement du conflit du Darfour.

Le Gouvernement tchadien a donc été le premier à voler au secours des frères soudanais pour les aider à trouver une issue pacifique au conflit qui les oppose. Il a également été le premier à accueillir et à aider les réfugiés soudanais avant que la Communauté internationale n’intervienne. Le Tchad, co-médiateur dans les négociations d’Abuja, a joué un rôle déterminant. Il s’en est retiré récemment à cause de l’attitude inamicale du Gouvernement de Khartoum qui regroupe, entretient et arme des mercenaires à sa solde pour déstabiliser le Tchad.

Sans qu’il soit besoin de faire de long développement, chacun de vous a en mémoire l’agression perpétrée contre le Tchad le 13 avril dernier. Les mercenaires faits prisonniers, l’armement et les équipements récupérés sont des illustrations frappantes de cette agression perpétrée par le Gouvernement soudanais contre le Tchad. Sur plus de 700 mercenaires faits prisonniers 60% sont Soudanais.

Tout cela en violation flagrante des principes fondateurs de nos organisations continentales que sont l’Union Africaine et la CEN-SAD.

Nos organisations continentales, nous les avons voulues et créées pour être des espaces de paix, de fraternité et de coopération fructueuse entre nos pays et nos peuples. L’accord de Tripoli du 8 février 2006 que nous avons conclu sous les auspices de Son Excellence Guide de la Révolution, Haut Médiateur de la paix dans l’espace CEN-SAD, n’a reçu jusqu’aujourd’hui aucun début d’exécution. Il a été violé à plusieurs reprises par le Gouvernement soudanais. Au moment où nous parlons, le Gouvernement soudanais concentre à nos frontières des mercenaires à sa solde pour perpétrer d’autres agressions. Nous mettons à profit ce Sommet pour vous tenir le langage de la vérité de façon à ce que vous ne soyez pas surpris le moment venu.

Le Tchad veut vivre en paix à l’intérieur de ses frontières. Il veut vivre en paix avec les pays et peuples voisins. Il ne nourrit aucune visée expansionniste contre quiconque. Mais s’il est attaqué, il saura se défendre.

Excellence, Guide de la Révolution d’El-Fateh, Haut Médiateur Permanent de la Paix dans l’espace CEN-SAD,

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,

Excellences Messieurs les Premiers Ministres, Chefs de Gouvernement,

Excellence Monsieur le Secrétaire Général de la CEN-SAD,

Mesdames et Messieurs,

Son Excellence Monsieur le Président de la République du Tchad, le Gouvernement et le peuple tchadien expriment toute leur gratitude à Son Excellence Guide de la Révolution d’El-Fateh, Haut Médiateur Permanent de la Paix dans l’espace CEN-SAD pour l’attention particulière qu’il accorde aux questions de sécurité dans l’espace CEN-SAD. Nous lui faisons confiance et l’encourageons dans cette voie de salut pour l’Afrique et les Africains.
En revanche, nous ne comprenons pas que notre organisation, l’Union Africaine continue à observer un silence complice par rapport aux agissements du Gouvernement soudanais dont la volonté manifeste est de transposer au Tchad le conflit du Darfour. Dès le lendemain de l’agression perpétrée par le Soudan au cœur même de la capitale N’Djamena, une délégation de l’Union Africaine dépêchée sur les lieux pour s’informer des tenants et aboutissants de cette agression dont les preuves sont avérées, s’est permise d’outrepasser le mandat à elle confiée pour s’adresser à la presse nationale et internationale en demandant le report du scrutin présidentiel du 3 mai 2006. Jusqu’à là, nous n’avons enregistré aucun désaveu de la part de l’Union Africaine.

Pour nous Tchadiens, le conflit du Darfour et l’agression soudanaise sont intimement liés. Voilà pourquoi, tant que nous ne verrons pas la volonté politique de nos organisations continentales à s’impliquer pour ramener la paix, nous sommes en droit de demander à ce que le Darfour soit placé sous mandat des forces onusiennes pour aider à ramener la paix dans cet espace.

Excellence, Guide de la Révolution d’El-Fateh, Haut Médiateur Permanent de la Paix dans l’espace CEN-SAD,

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,

Excellences Messieurs les Premiers Ministres, Chefs de Gouvernement,

Excellence Monsieur le Secrétaire Général de la CEN-SAD,

Mesdames et Messieurs,

Le Tchad se félicite de l’accord de paix intervenu le 5 mai dernier à Abuja. Cet accord est assurément un pas décisif dans la voie du règlement politique du conflit du Darfour, même si toutes les parties soudanaises en présence n’y ont pas encore adhéré. Nous rendons un vibrant hommage aux illustres hommes d’Etat africains qui ont pesé de tout leur poids pour parvenir à ces résultats, en particulier, Son Excellence Olesegun Obassanjo Président de la République Fédérale du Nigeria, parrain des négociations, Son Excellence Dénis Sassou Nguessou, Président de la République de Congo et Président en exercice de l’Union Africaine, Son Excellence Alpha Oumar Konaré, Président de la Commission de l’Union Africaine.

Le Gouvernement de la République du Tchad ne dressera aucun obstacle à l’application de cet accord contrairement aux allégations sans fondement qui tendent à faire croire qu’il soutient certaines parties soudanaises pour faire échec à l’application de cet accord.

Le Tchad plus que quiconque a tout intérêt à la restauration de la paix au Soudan qui permettra aux centaines de milliers des réfugiés soudanais se trouvant sur son territoire de regagner leur pays et aussi de mettre un terme aux sacrifices des populations hautes tchadiennes.

Excellence, Guide de la Révolution d’El-Fateh, Haut Médiateur Permanent de la Paix dans l’espace CEN-SAD,

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat,

Excellences Messieurs les Premiers Ministres, Chefs de Gouvernement,

Excellence Monsieur le Secrétaire Général de la CEN-SAD,

Mesdames et Messieurs,

Le scrutin de l’élection présidentielle s’est déroulé conformément au calendrier électoral. La campagne présidentielle et le scrutin du 3 mai dernier se sont déroulés dans la paix et la sérénité sans qu’il y ait eu un coup de feu de tirer n’en déplaise à ceux qui ont demandé leur report. Son Excellence Idriss Déby Itno Président de la République du Tchad vous remercie pour vos messages de félicitations et d’encouragement pour sa réélection pour un nouveau mandat de cinq ans. Il me charge de vous dire qu’il sera toujours à vos côtés pour œuvrer avec vous pour le règlement pacifique des conflits qui surgissent çà et là dans notre continent de façon à ramener la paix nécessaire au développement de nos pays respectifs.


Je vous remercie de votre aimable et bienveillante attention ".

Source: Alwihda -

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6 juin 2006 2 06 /06 /juin /2006 01:58
 

06/06 :Tchad: Fausse mort de Nour, les Services de renseignements soudanais ont désinformé leur homologues tchadiens

Au moment où l’information sur l’arrestation du conseiller et fils du président tchadien pilule la presse internationale, le peuple tchadien apprend à grand renfort d’affirmations erronées d’inexactitudes et d’information infondée, la mort du capitaine Mahamant Nour président du Front uni pour le changement et la démocratie, le Fuc.
La manière dont l’information a été rendue publique par les autorités tchadiennes est à ce titre révélatrice. Même si, pour les autorités tchadiennes, l’occasion s’est présentée pour se faire oublier l’arrestation de Déby fils à Paris, pris en possession de la drogue, rien ne garantit donc que ne soit pas le service secret soudanais qui a piégé la très jeune Agence nationale pour la sécurité, ANS. Pourquoi alors cette farce ? Depuis le début de l’émergence de l’opposition armée tchadienne sur les territoires soudanais, les autorités de ce pays ont prit le soin d’éliminer toute preuve de leur implication. Après l’offensive des rebelles du Fuc sur la capitale tchadienne le 13 avril, Il a été constaté non sans surprise que la Chine est accusée de fournir des armes aux rebelles tchadien. On est allé jusqu’à faire des tonnes d'analyses sur l'intérêt chinois pour le pétrole tchadien! Pourtant et malgré le matraquage médiatique et les accusations foudroyantes, la Chine n’a pas jugé nécessaire de réagir ou « n’a pas encore appris la nouvelle » comme l’indique ironiquement un observateur occidental. Alwihda a apprit très tôt la nouvelle. Depuis 7H du matin, heure GMT, des pressions s’étaient exercées sur la rédaction pour faire passer la nouvelle concernant la mort du capitaine Nour. Bizarre et plutôt incompréhensible, quand on disait que « Nour en visite en Chine décède lors d’un escale à Dubaï » ! Or, Nour est habitué à effectuer ses déplacements dans le plus grand secret. En dehors des services secrets soudanais et trois de ses frères, personne même pas les instances du Fuc - qui d’ailleurs n’ont jamais existé- ne pourrait être au courant. Pourquoi évoque t-on plus précisément la Chine en ce moment précis ? La question n’est pas de savoir qui a véhiculé l’information ? puisqu’il est désormais clair, mais quel est l’intérêt derrière cette farce ? Cependant, il n’est pas du tout exclu que les services de renseignement soudanais cherchent à débusquer une taupe au sein du FUC. En tout cas, le régime tchadien reste le seul perdant dans cette affaire. Un petit effort de son service lui aurait empêché de tomber dans ce piège humiliant. Car le service français ont déjà localisé Nour avant 14H. Le soir, Rfi tend son micro au leader du Fuc qui s’est dit même prêt à amorcer un dialogue franc avec le régime. Franchement, nous ne sommes plus dans le domaine de l’information mais de la désinformation des services secrets. Youssouf Togoïmi, Laoken Bardé, Dr. Alharis Bachar, Moïse Kété, Abbas Koty et enfin Mahamat Nour…Pour les autorités tchadiennes, il y a lieu de communiquer la nouvelle au peuple tchadien qui attend impatiemment un changement. Or le contexte n'est pas le même et quitte au président tchadien de comprendre qu'en dehors de Nour, il y a Jinedi, Tollomi, timane, Babikir, Dassert, Kitir, Koty...les politico-militaires sont multiples et la disparition de Nour ne doit en aucun moment le réjouir.

Enfin, l'histoire peut retenir que par cette désinformation active les Services de renseignements soudanais ont "planté" leurs collègues du Tchad.

Source: Alwihda -

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6 juin 2006 2 06 /06 /juin /2006 01:42

Incendie criminel du domicile de la famille Dondon (C.A.P)

 

 

 

Bangui 3 juin 2006 (C.A.P) - Dans la nuit du 2 au 3 juin à 01 heure du matin, trois individus en treillis et munis de trois bidons, ont arrosé d’essence la maison de l’ancien préfet Etienne Dondon, frère cadet de l’ancien président de l’Assemblée nationale et premier vice président du MLPC parti du président Ange Félix Patassé, située dans le 3ème arrondissement de Bangui et où réside également Luc Apollinaire Dondon Konamabaye.

L’intention criminelle des incendiaires ne fait aucun doute dans cet acte d’autant plus qu’ils auraient promis de revenir pour achever leur mission une fois la place mortuaire qui se tient juste devant la maison des Dondon finie.

Contacté par Centrafrique-Presse, la famille Dondon a fait part de son intention de porter plainte en justice contre x. Le bureau politique du MLPC compte également se réunir pour prendre position au sujet de cet incendie dont tout indique qu’il ne doit pas être étranger aux menées de la clique des dissidents du MLPC qui ont fait l’objet de sanctions à l’issue du conseil politique national de ce parti tenu le 24 décembre 2005.

Ces controverses ont récemment donné lieu à une décision judiciaire qui a renvoyé dos à dos les deux parties en cause, celle légitime de Dondon et celle dissidente de Koyambounou.

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5 juin 2006 1 05 /06 /juin /2006 12:42

Mama Sifa, la mère de J. Kabila, parle

* «Aux côtés de Mzee, j’étais une militante. Nous étions ensemble pour combattre l’injustice, lutter contre Mobutu qui avait confisqué le pouvoir»

* «Joseph est mon enfant, au même titre que sa soeur Jaynet et les autres. Or lui, on le qualifie de « Rwandais » . Et sa sœur alors, qui est-elle ? …»

Notre consœur Colette Braeckman, du journal Le Soir, vient de réussir une exclusivité. Elle a fait parler Mama Sifa Maanya, mère de Joseph Kabila, président de la République. Mama Sifa parle de sa vie privée, d’épouse, de mère de militante révolutionnaire, et de ses enfants. Plus précisément de Joseph Kabila. «Je dois m’ abstenir de descendre à ce niveau-là : tout ce que je peux dire, c’est qu’ il est bien mon fils. Il n’est pas question pour moi de passer à la télévision, de sortir de ma discrétion… », a-t-elle déclaré en réponse à une question sur tout ce que l’ on dit sur Joseph Kabila. Mama Sifa, mère de J. Kabila, épouse de Laurent-Désiré Kabila, parle pour la première fois.

Madame Sifa Maanya n’est pas une femme publique. Discrète, pudique mais pas effacée, elle ne reçoit jamais les journalistes, sauf lorsqu’il est question de ses activités sociales au sein de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila. Exceptionnellement, peut-être parce qu’elle savait que nous avions naguère rencontré Mzee (le sage en swahili, surnom donné au défunt président) à plusieurs reprises, alors qu’il traversait l’Europe dans la plus grande discrétion, elle a accepté un entretien, qui s’est déroulé dans un vaste bureau de la Gombe. Un lieu fonctionnel mais dépouillé. Peu de meubles, pas de tableaux, de tapis, pas de signes extérieurs de richesse. Madame Sifa, vêtue avec soin mais sans ostentation, est restée elle-même et avant d’entamer la conversation, elle nous convie à prier ensemble et demande à Dieu de nous bénir.

D’emblée, cette femme originaire de Kabambare au Maniema, tient à rappeler qui elle est : « aux côtés de Mzee, j’étais une militante. Nous étions ensemble pour combattre l’injustice, nous voulions lutter contre Mobutu qui avait confisqué le pouvoir ».

Dès l’assassinat de Lumumba, en 1961, Laurent-Désiré Kabila se lance dans la lutte politique, mais c’est après la prise de pouvoir de Mobutu, en 1965, qu’il a créé un maquis près du lac Tanganyika : « Nous avons commencé la lutte dans la région de Fizi, où nous avions installé notre état-major. Mais nous avons souvent dû nous déplacer dans les montagnes, obligés de fuir les attaques des forces de Mobutu. Nous avons ainsi fondé Hewa Bora 1, Hewa Bora 2, Makanga. C’est à Kasingere, près de Makanga, que nous avons fondé notre parti, le PRP (Parti de la révolution populaire) En dernier lieu, nous nous sommes fixés à Wimbi, qui fut notre dernier camp dans le maquis. »

Madame Sifa se refuse à qualifier de difficile la vie dans le maquis : «Nous nous suffisions à nous-mêmes et vivions dans une parfaite égalité. Grâce à l’agriculture, nous avions assez à manger, nous vivions aussi des produits de la pêche, de l’élevage. C’est vrai, nous manquions souvent de sel et d’huile et comme les médicaments devaient provenir de Tanzanie, nous préférions recourir aux remèdes traditionnels. Mais notre population était sensibilisée, et elle ne se plaignait pas». Déjà engagée lorsqu’elle rencontre le leader du PRP, Sifa, par la suite devient cadre du Parti de la révolution populaire créé par Kabila et elle s’occupe de la formation politique, en particulier des femmes.

«Nous avions des réunions avec les gens de notre classe, et nous leur expliquions pourquoi il fallait combattre cette dictature qui écrasait les paysans. Dans le maquis, nous pratiquions l’éducation permanente, chacun devait suivre des cours de formation politique, mais aussi apprendre à lire et écrire. Les sessions politiques proprement dites se donnaient en sept jours, puis ceux qui avaient été formés étaient envoyés dans d’autres villages pour enseigner à leur tour ».

Si elle ne se plaint pas de conditions matérielles, Sifa se rappelle cependant que « Il n’y avait évidemment pas d’électricité dans le maquis, mais pas de bougies et d’allumettes non plus : pour faire du feu, nous devions frotter des pierres pour faire jaillir l’étincelle… ». Les vêtements aussi étaient rares : elle avait un seul pagne, peut-être deux, mais la plupart du temps, les gens portaient des vêtements faits de raphia et d’écorces.

C’est dans ce maquis égalitaire mais très pauvre que sont nés, en 1971, ses premiers enfants, les jumeaux, Jaynet et Joseph. La première, suivant la tradition des Luba du Katanga fut appelée Kyungu, le second porta le nom de Kabange, ce qui veut dire le deuxième. Virent ensuite d’autres naissances, dont Sifa murmure la liste, Joséphine, Zoé, Masengo… « C’est dans le maquis que la famille s’est constituée, et les enfants, dès l’âge de 3 ans, fréquentaient l’école que nous avions créée. Ils étudièrent dans le maquis durant cinq ans. »

Après 1975, tout le monde fut forcé d’aller vivre à Wimbi, au bord du lac Tanganyika, car les attaques des troupes de Mobutu étaient incessantes, « ils nous bombardaient, nous pourchassaient dans les montagnes, nous ne pouvions plus résister ». A Wimbi comme dans la montagne, Sifa poursuit ses activités militantes : « j’ étais secrétaire adjointe de l’Organisation des femmes révolutionnaires du Congo, OFRC, qui fut créée en même temps que le PRP. C’était une branche du parti, une organisation qui s’occupait de l’encadrement des femmes et servait de soutien aux forces combattantes. A Wimbi, de nombreux enfants étaient sans famille, à la suite de la guerre, des maladies et d’autres causes encore. C’est alors que Mzee a créé le « comité populaire des œuvres sociales » chargé de s’occuper de ces enfants et je devins la gérante principale de ce centre. Mais son existence n’a pas duré longtemps, car nous avons été dispersés par les forces de Mobutu. » Alors que d’autres combattants de l’époque rappellent que les forces mobutistes brûlaient systématiquement les récoltes afin d’affamer le maquisis, Mme Sifa confirme : «nous avons été forcés de manger de l’herbe, des plantes sauvages, nous étions dans une situation que vous ne pouvez même pas imaginer… »

Dans les années 77-78, Mzee prend la décision de quitter Wimbi, et d’évacuer sa famille vers Kigoma en Tanzanie. Les jumeaux Joseph et Jaynet partent les premiers, car ils doivent poursuivre les études et la maman suivra quelque temps plus tard: « nous avons traversé le lac, car rester au Congo était vraiment trop dangereux… » Viendra ensuite le tour de Laurent-Désiré Kabila lui-même, accompagné de quelques fidèles. Il est obligé de se replier, car de nombreux militants ont trahi et quitté le maquis où il ne peut rester seul.

Dans le pays du président Nyerere, la famille Kabila est accueillie, protégée, par Kazadi Nyembwe, un compagnon de lutte de Mzee, qui est lié par alliance au secrétaire général du parti du président Nyerere. Sifa insiste avec reconnaissance: « il nous a protégés, cachés, car même là, la police de Mobutu nous recherchait pour nous éliminer. Si la vie dans le maquis pouvait paraître difficile, en Tanzanie, c’était bien pire. Là, nous n’avions rien, alors que dans le maquis on s’entraidait, on vivait dans une certaine égalité. Il faut dire aussi que si nous sommes partis, c’est aussi parce que tout le monde nous avait trahis, car Mobutu avait corrompu, soudoyé. Les derniers qui restaient subissaient les bombes, les embuscades, tout était mis en œuvre pour les coincer, les capturer. Notre séjour en Tanzanie, nous l’appelions un repli stratégique, car nous avions bien l’intention de revenir un jour dans notre pays, le Congo. »

C’est pour cela d’ailleurs que, malgré les difficultés financières, Laurent-Désiré avait tenu à inscrire Jaynet et Joseph à l’école française de Dar es-Salaam, afin qu’ils apprennent le français pour le jour où ils rentreraient au pays. Un ancien ambassadeur de Mobutu à Dar es-Salaam se souvient des moyens considérables dont il disposait à l’époque, chargé qu’il était de traquer Kabila et les siens, qui se dissimulaient sous des noms d’emprunt.

Comment la famille subvenait elle à ses besoins ? Madame Sifa ouvre ses mains, elle les regarde, pensive : « mais je travaillais, je cultivais un petit champ, un shamba, et je vendais mes légumes au marché, comme toutes les femmes pauvres en Afrique. Plus tard, j’ai tenu une petite échoppe, c’est ce qui me permettait de payer les études des enfants. Mzee y tenait beaucoup, mais il ne s’entretenait pas de politique avec sa famille. Cette éducation-là, moi je m’en chargeais. J’expliquais aux enfants pourquoi nous avions décidé de quitter le maquis pour venir en Tanzanie, pourquoi nous refusions de nous considérer comme des réfugiés, car nous étions avant tout des révolutionnaires ».

Malgré la sympathie du président Nyerere et la protection de Kazadi, la Tanzanie reste dangereuse : « Mobutu a tout essayé pour nous éliminer : le poison, les femmes, les embuscades, l’argent… »

Mme Sifa dément les histoires selon lesquelles Mzee aurait été un père et un mari absent, multipliant les voyages en Europe et dans le monde : « il n’a quitté le maquis que deux fois, et c’était pour demander de l’aide aux amis en Europe, car nous manquions de tout… « Les années ont passé, mais elle se souvient encore du soutien qui fut apporté par Pierre Galand, alors secrétaire général d’Oxfam-Belgique, et du fait que Philippe Borel, alors membre du Comité Zaïre, fut le seul à visiter ce maquis dont Mobutu niait l’existence.

A propos de la Tanzanie, Sifa évoque les réactions de fierté de son mari : « il refusait que l’on nous assiste comme des nécessiteux, que l’on nous considère comme des réfugiés. Il répétait que nous étions des révolutionnaires… D’ailleurs à un moment donné il a dit « stop », et décidé de refuser toute l’aide qu’on pouvait nous proposer. Il déclarait que désormais nous allions nous prendre en charge… »

C’est à ce moment qu’elle a commencé à cultiver et à vendre sa petite production. Sifa s’insurge contre la légende qui assure que son mari se serait livré à des trafics divers, d’or entre autres : « C’est tout à fait faux. Il n’était intéressé que par la politique, la lutte révolutionnaire. C’est moi qui entretenait la famille avec mon travail… »

Après avoir terminé les études secondaires à Dar es-Salaam et fait, comme tout le monde en Tanzanie, une année de service militaire obligatoire, les jumeaux sont envoyés à l’Université de Makerere en Ouganda. Philippe Borel, le vieil ami, veille sur eux de loin, car la sécurité n’est pas assurée et les services de Mobutu rodent toujours. Jaynet s’inscrit en journalisme, Joseph à la Faculté de droit.

La maman se souvient des dispositions de Joseph « tout petit, il avait déjà un tempérament de chef, il rêvait d’être militaire, de diriger une armée ». En souriant, elle évoque le gamin qui alignait de petites voitures pour en faire un convoi militaire, tout en précisant que le père n’était pas favorable à ce que Joseph se lance dans la carrière des armes. Les études de droit ne dureront pas longtemps, car Joseph seconde bientôt son père qui dresse des plans pour reprendre la lutte dans son pays. Alors que tout le monde raconte que la première guerre du Congo a été décidée par les présidents Museveni et Kagame, qui sont allés chercher Laurent-Désiré Kabila lorsqu’il ne s’agissait plus que de donner un visage congolais à cette intervention étrangère, Sifa dément : « dès le début des années 90, les préparatifs avaient commencé, pour s’intensifier en 1994. C’est en 1995 que Joseph a rejoint son père pour préparer la guerre. Tout naturellement il était à ses côtés lorsque les opérations ont commencé en 1996. En Ouganda, Mzee travaillait avec d’autres compagnons, comme Kisasse Ngandu. Mais il nous fallait être très prudents, car le terrain était miné…

Nous avions réfléchi et tiré les leçons des erreurs commises au début, résumées dans un petit fascicule, consacré aux sept erreurs de la révolution…On n’est pas allé chercher Mzee, il était là : c’est depuis la mort de Lumumba que nous combattions la dictature. Ce fut une longue lutte… »

Le 17 mai 97, Sifa se trouve encore en Tanzanie avec les plus jeunes des enfants, lorsque Mobutu fuit le pays et que les troupes rebelles entrent dans Kinshasa. C’est un mois plus tard qu’elle arrive dans la capitale, en toute discrétion : « Mzee ne voulait pas que l’on évoque sa vie privée… ». Elle confirme que lors de la première guerre, en 96-97, Joseph se trouvait aux côtés de James Kabarebe, le général rwandais qui dirigeait les opérations militaires.

Joseph tenait-il son père informé de ce qui se passait sur le front ? « Sans doute, je le suppose, mais ce que je sais c’est que le Mzee avait été très fâché d’apprendre les atrocités, les massacres commis par ses alliés : nous, notre lutte ce n’était pas ça, notre conception de la libération, ce n’était pas la vengeance… ».

QUELLES VALEURS AVEZ-VOUS ENSEIGNE A VOS ENFANTS ?

Ici Maman Sifa réfléchit longuement, croise les mains puis parle d’une traite, sans s’interrompre : « nous leur avons appris l’amour de la patrie, le respect de la famille. Nous avons essayé de leur donner un code de bonne conduite, et aussi des leçons de modestie, d’humilité. De leur apprendre à vivre en paix avec leur prochain.

Dès le début de notre lutte, nous avons essayé de transmettre à nos enfants notre vision du monde, nous avons voulu les façonner afin qu’ils combattent l’injustice. Moi en tous cas, je suis restée fidèle à cet idéal révolutionnaire dans lequel j’ai essayé d’éduquer mes enfants…Je sais que son père a transmis à Joseph l’amour de sa patrie, sa volonté d’unifier, de pacifier le pays.. »

Lorsque nous lui demandons si Mzee serait fier de son fils, la sérénité de Maman Sifa se brise : pour elle, cette fierté est évidente, car « Joseph, à sa manière et avec ses méthodes à lui, a tenté de poursuivre l’œuvre de son père » Lorsque nous l’interrogeons sur les qualités de Joseph, Sifa a l’éloquence d’une mère aimante : « il a toujours eu une grande force de caractère, il réfléchit avant d’agir, il n’a jamais été un enfant turbulent… Au contraire, il a toujours été calme, il ne parlait pas beaucoup, il était facile, patient. S’il était fâché, il ne le montrait pas. Il faut dire que moi aussi je lui ai enseigné comment être poli, jamais insolent : c’est cela notre culture… »

Sifa, mère et épouse, exhale cependant quelque amertume : « ah les Congolais… Quand je pense que Mzee leur a sacrifié sa vie, et qu’ils l’ont tué… Chaque fois que je repense à sa mort, mon cœur redevient tout rouge… Nous avons lutté ensemble pendant quarante ans, il a essayé de libérer ce pays du mobutisme et à la fin, ils l’ont assassiné…» .

Maman Sifa ne nie pas la souffrance qu’ elle éprouve au vu des mensonges, des calomnies qui visent son fils : « il est mon enfant, au même titre que sa sœur Jaynet et les autres, or lui, on le qualifie de « Rwandais ».

Et sa jumelle alors, qui est-elle ? Tout cela est douloureux, mais je dois m’abstenir de répliquer, je ne peux pas descendre à ce niveau-là : tout ce que je peux dire, c’est qu’il est bien mon fils…Il n’est pas question pour moi de passer à la télévision, de sortir de ma discrétion…

De toute façon, j’ai des activités sociales dans la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila que je dirige avec ma fille Jaynet. Je m’occupe de l’encadrement des femmes, des veuves et des orphelins. Nous nous occupons de l’agriculture, pour combattre la faim. C’est dans ce cadre qu’au marché de la Liberté (ndlr. construit sur la route de l’aéroport de N Djili) nous avons créé une mini-minoterie qui produit de la farine à partir du maïs que nous avons cultivé dans nos champs et qui aide aussi la population qui apporte son maïs. »

A la veille du mariage de Joseph, Maman Sifa se réjouit, tout en souhaitant « une fête modeste, en famille, suivant la tradition… «A tout moment le souvenir du défunt lui revient en mémoire: « il était parti au maquis à 1’âge de 19 ans, et a été assassiné alors qu’il en avait 59. A ce pays il a sacrifié 40 ans de sa vie, sa famille, sa jeunesse. Moi, j’ai vécu avec lui pendant 32 ans, il m’avait choisie, nous avons eu nos enfants, je me suis consacrée à eux et à la lutte. Que veulent-ils savoir d’autre ? Comment peuvent-ils dire que je suis venue du Rwanda ? Et pourquoi visent-ils aujourd’hui Joseph ? »

Maman Sifa refuse d’évoquer les menaces qui pèsent toujours sur son fils, les attentats qui ont déjà été déjoués. Se prenant la tête dans les mains, elle conclut: « il est entre les mains du Seigneur. Je prie Dieu de le protéger, de le laisser accomplir son destin… ».

PROPOS RECUEILLIS A KINSHASA PAR COLETTE BRAECKMAN

Ndlr : Le titre et les inter-titres sont de la Rédaction

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