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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 01:32
 

 

Bruits de bottes à l’Est: Kagame défie le futur président de la RDC
(Le Potentiel 09/11/2006)
( 09/11/2006)


« Si nous sommes attaqués par des milices rebelles ou par quiconque, nous aurons le droit et la capacité de régler le problème ». Cette déclaration est de Paul Kagame, président du Rwanda faite à la presse à l’ Université des Nations Unies au Tokyo, au Japon. Et d’ajouter : « Nous ferons ce que tout pays ferait si nous sommes attaqués. C’et aussi simple que ça ».

Voilà une déclaration qui n’est pas du tout de nature à faire plaisir à Kinshasa encore préoccupé par les /Présultats de l’élection présidentielle. Et ce n’est pas par hasard que Kagame menace d’envoyer ses troupes en République démocratique du Congo, si les rebelles rwandais demeurent toujours en République démocratique du Congo. Déclaration qui intervient juste au moment où la Rdc entend saluer l’élection du futur président de la République.

Kagame saisit donc cette opportunité pour le « défier » en remettant pratiquement sur la table la sempiternelle question des interahamwe.

Comme s’il voulait déjà tester la capacité du futur président de la République démocratique du Congo à gérer cette question. Il le pousse en quelque sorte, avant qu’il ne soit en fonction, à la considérer comme une priorité s’il tient à avoir la paix pendant les premiers jours de son règne.

Evidemment, fidèle à sa stratégie, Kagame recourt à la « tactique de la pression » dont il s’en est servi pendant ces trois années à l’approche de chaque importante échéance politique en RDC pour attirer l’attention de la Communauté internationale sur son pays. L’on sait qu’à ce propos, il a bien joué jusqu’ici la carte à telle enseigne que toutes les personnalités internationales qui ont séjourné dans la région des Grands Lacs culpabilisaient en quelque sorte la RDC, invitant chaque fois le Congo-Kinshasa à gérer avec diligence cette question. D’où la mise en place d’une tripartie « RDC-Rwanda-Ouganda », sous l’égide de Washington pour régler justement ce problème des rebelles rwandais. Cette tripartite a été élargie au niveau du Burundi, constituant ainsi une initiative parallèle à la démarche de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Pour preuve, la signature de la « déclaration de Dar es Salaam », et bientôt le « Pacte de paix, de stabilité et de développement de la région des Grands Lacs » qui n’est rien d’autre qu’un pacte de non agression et de défense mutuelle.

UN LEADERSHIP FORT, UN ETAT FORT

Kagame est-il en train de « tester » le futur gouvernement avec la fin désormais acquise de la transition ? On serait tenter de répondre par l’affirmative. Kagame annonce donc ses couleurs. Et qui de Bemba ou de Kabila remporterait les élections, les relations de la RDC avec le Rwanda dépendraient en priorité de la gestion de la question des rebelles rwandais.

Ce genre de test doit absolument avoir du répondant au travers la mise en place d’un leadership fort pour un Etat fort. C’est même un défi que le prochain gouvernement devra lever pour que ce genre de « menaces » cesse. Qu’effectivement une page de l’histoire doit être tournée pour que tous les pays voisins aient de la considération envers la RDC qui ne doit plus être le maillon faible de l’Afrique centrale ou des Grands Lacs.

En effet, cette question des rebelles rwandais a trop collé à la peau des Congolais et servi de fonds de commerce à certains régimes de la région. Il convient par conséquent de relancer des initiatives existantes et prises ensemble avec les partenaires extérieurs ainsi que les organisations internationales, en l’occurrence l’Onu et l’UA pour accélérer le processus de désarmement et de rapatriement des rebelles rwandais vers leur pays d’origine. Car, comme il a été prouvé à travers le règlement de plusieurs conflits, ce genre de problème devra absolument avoir une solution durable au plan interne. C’est entre Rwandais d’abord pour que la RDC ne serve plus de bouc émissaire. Et si, comme l’a ajouté, le président rwandais «de travailler avec le gouvernement de la RDC », même en cas d’attaque, le problème doit être posé par voie diplomatique, dans le cadre des institutions ad hoc de deux pays au regard des avancées enregistrées sur ce point. Il y a lieu de se départir de cette « tactique de pression ». Car, la RDC ayant tiré les leçons de ces guerres d’agression, et s’étant engagée résolument à mettre en place des institutions démocratiquement élues pour favoriser la stabilité et la sécurité tant sur le plan national que régional, la RDC disions-nous, connaît désormais le prix de la paix. Elle n’accepterait plus que des prétextes sécuritaires des pays voisins perturbent à nouveau le processus de pacification et du développement durable de la région des Grands Lacs.




Par Freddy Monsa Iyaka Duku


© Copyright Le Potentiel

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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 00:27

09/11 :Tchad: Quatre-vingts rebelles regagnent Abéché, annonce le quotidien Le Progrès

Dans son édition du mercredi 08 novembre 2006, le quotidien Le Progrès annonce le ralliement de quatre-vingts rebelles à l'Armée Nationale Tchadienne.

"L’Armée Nationale Tchadienne enregistre, ces derniers temps, une vague de ralliements de rebelles provenant de différentes oppositions armées opérant à la frontière soudanaise.

Quatre-vingts éléments, à bord de cinq véhicules, dont un doté d’une arme lourde 14,5 mm, ont regagné la légalité la semaine dernière. Ils sont conduits à la hiérarchie, à Abéché, par le Préfet d’Assongha ( dont le chef-lieu est Adré), le Général de Brigade Touka Ramadane.

D’après le Préfet d’Assongha, ces soldats viennent de quitter les rangs de trois mouvements rebelles de l’Est, pour regagner la légalité. Le premier groupe est dirigé par Adoum Barkallah, un chef de secteur de l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD) de Mahamat Nouri. Le deuxième, venant du Socle pour le Changement, l’Unité Nationale et la Démocratie (SCUD), a rallié les forces gouvernementales sous le commandement de Djoumma Allabahane. Les soldats du Rassemblement Populaire pour la Justice (RPJ) de Abakar Tolli ayant regagné la légalité sont dirigés par le Colonel Ahmat Pekeli, Adjoint du Commandant Moussa Kogué.

Interrogé par la journal Le Progrès, le Préfet d’Assongha, le Général Touka Ramadane, a répondu que les actions ayant abouti à ce retour à la légalité de ces soldats s’inscrivent dans le cadre de la politique de la main tendue prônée par le Président Idriss Deby Itno.

En tant que médiateur, il a relevé qu’il a tenté d’entrer en contact avec les frères en opposition, pour leur expliquer la situation réelle du pays. C’est après avoir compris cela qu’ils ont décidé de regagner la légalité, dit-il. "

b

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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 02:15
Air CEMAC à la recherche d’un partenaire stratégique
(APA 08/11/2006)


APA - N’Djaména (Tchad) Les Etats membres de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), ont décidé de chercher un autre partenaire stratégique, à la suite du désistement de Royal Air Maroc (RAM) dont les conditions ne sont pas favorables à Air Cemac.

‘’La RAM a demandé l’exclusivité du trafic pendant quinze ans et l’auto - assistance pour le handling. Ces conditions sont inacceptables pour certains pays, dont le Tchad qui estime que cela clouera au sol la compagnie communautaire avant même son décollage », a expliqué à APA, Guelpina Ceubah, Directeur Général de l’Autorité de l’Aviation Civile du Tchad.

Une réunion regroupant les responsables en charge de l’aviation civile des pays membres de la CEMAC et les experts de cette organisation se sont retrouvés à N’Djamena la semaine dernière pour statuer sur la relance du processus de création d’Air CEMAC.

Un appel international à manifestation d’intérêt vient d’être lancé par le ministre d’Etat, tchadien chargé des Infrastructures, également président du comité ad hoc, Adoum Younousmi.

« Le partenaire technique recherché doit disposer d’une compagnie aérienne de notoriété pouvant faire valoir son savoir-faire technique et administratif en matière de gestion, conformément aux standards internationaux et aura l’obligation d’adhérer aux objectifs et attentes des actionnaires », souligne le communiqué.

Le postulant doit également présenter un dossier contenant notamment, une lettre de manifestation d’intérêt, un business plan et un schéma de développement de l’instrument communautaire, adressé avant le 4 décembre prochain au ministère des Infrastructures du Tchad.

« Le bon partenaire stratégique que nous recherchons pour relancer Air CEMAC aura 70% de parts et les Etats auront à partager à part égale 30%. Ce qui veut dire que les Etats sont minoritaires », a indiqué M. Ceubah.

Les pays de la CEMAC avaient décidé de porter sur les fonds baptismaux, la compagnie communautaire en 2001 à Yaoundé. Mais, l’accouchement semble difficile, car lié à plusieurs contingences, notamment économiques.


IAM/of/APA
08-11-2006

 

© Copyright APA

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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 01:58
La Centrafrique et le Tchad: L'Elysée est confondu
(Tchadactuel 08/11/2006)
( 08/11/2006)


Que le Soudan présente une menace pour la paix et la sécurité internationales pour ce qui se déroule à l'intérieur de ses frontières, c'est vrai en Droit International et sur le de la vertu . Dire que le Soudan agresse la Centrafrique ou le Tchad ou occupe Birao, cela relève de la paranoïa des politiques au Pouvoir de l'Etat. C'est tromper les citoyens ou l'opinion internationale. C'est manquer de respect aux citoyens. C'est même prendre les centrafricains pour des personnes qui sont incapables de réaliser.

Ceux qui le disent doivent se convaincre d'une chose : Bozizé et Idriss Déby sont au Pouvoir de l'Etat par coup d'Etat. Ce qui trouve grâce aux yeux de la France. La France patrie de la liberté. L'hexagone terre de la démocratie. Les français sont fiers de leur République ; ce, l'Etat républicain. L'Elysée est garant de ces valeurs fondamentales sources de sa richesse, ses progrès technologiques, scientifiques et économiques. L'Elysée veut cette démocratie chez lui et seulement exclusivement sur son territoire : la France. Mais, au regard des Etats d'Afrique francophone au Sud du Sahara, notamment "le pré-carré" Elyséen ou français, l'Elysée à aucun ne préoccupe d'établir l'Etat de Droit, la liberté et la démocratie au sens du respect de l'alternance au Pouvoir de l'Etat. Du Burkina- Faso au Togo, du Cameroun au Tchad et aussi le Gabon, de la Centrafrique de Bozizé au Congo-Brazzaville, - même le Sénégal à l'époque de M.Abdou Diouf- l'alternance élément essentiel à la démocratie non seulement fait défaut, mais chose curieuse convient à l'Elysée. Parce qu'il ne s'accommode pas à la démocratie et l'Etat de Droit dans ces Etats. La démocratie et la liberté qui pouvant s'exprimer dans ce "précarré" constituent selon l'Elysée un danger considérable pour ne pas dire mortel pour les intérêts vitaux de la France. Comme si seule la France a des intérêts dans ce bas-monde. Les autres n'en disposent pas. Ainsi, la Centrafrique et le Tchad donnent la démonstration de cette politique du clair-obscur sinon de la confusion. Des dictateurs au Tchad et en Centrafrique portés au Pouvoir de l'Etat par la France au moyen de coup d'Etat c'est-à-dire de la violence, de la terreur et de l'horreur. L'Elysée n'a que du mépris pour la démocratie et l'Etat de Droit dans ces deux Etats. C'est en cela que la réflexion est pertinente et ouvre sur la question de soutien de l'Elysée ou de la France à des dictateurs. Une attitude ignoble et écoeurante. Un choix odieux et sans odeurs de la vertu. Heureusement la honte ne tue pas. L'Elysée ment sur la démocratie. Il trahit les principes de l'Etat de Droit ; ce, pas chez lui, mais chez les autres. Comme si la démocratie, la liberté et l'Etat de Droit sont la propriété exclusive des citoyens français. Cela donne la saveur de l'obscurantisme d'antan, scellé par l'égo-centrisme européen de la civilisation moderne que l'Elysée ne s'est pas encore séparé. La preuve, la démocratie qu'il prétend défendre au Tchad et en Centrafrique est sciée par les populations, contestée par des rébellions, critiquée par les partis politiques de l'opposition. Bozizé n'est pas démocrate. Idriss Déby ne l'est pas. La misère et la pauvreté se côtoient dans la société prenant au dépourvu les dictateurs. Jamais, la politique n'a signifié pour eux, pouvoir-faire et réciprocité. Ils sont au Pouvoir de l'Etat par la force : des pleurs ici ou la-bas, des crimes et délits partout, des restrictions des droits et libertés, des finances publiques opaques, sombres et ténébreuses. C'est ce que l'Elysée veut de la Centrafrique et du Tchad.

Mais la raison doit rattraper l'Elysée. Parce que la liberté ou la démocratie, l'Etat de Droit s'expriment dans ces Etats. C'est dire que cette démocratie que l'Elysée impose à ceux-ci n'est pas la vraie, mais la fausse. Et cette démocratie met l'Elysée en branle parce qu'elle n'est pas libérale. Voilà il est confondu pour ses contre-vérités. L'état actuel, piteux, conflictuel et belliqueux des deux Etats est la marque de l'échec de la politique africaine de l'Elysée. L'Elysée, depuis la chute du mur de Berlin et la désagrégation de l'empire soviétique n'a pas repensé ou reformé sa politique africaine. En fait l'Elysée ne s'est pas adapté à l'évolution de la mentalité politique des élites africaines francophones de la France. La rébellion Tchadienne exige la liberté, la démocratie et l'Etat de Droit et pour tout la démission de Idriss Déby. La rébellion centrafricaine veut le départ de Bozizé du Pouvoir de l'Etat. Elle revendiquait le dialogue. Bozizé sombrait dans le refus parce que rassuré du soutien de la France, des forces de la Cémac et de la Cémac(Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale). Cela dit, l'on ne peut que déplorer l'attitude de l'Elysée au sujet des soutiens qu'il porte aux dictateurs. Le mal centrafricain actuel, c'est Bozizé. Le danger tchadien du moment est Idriss Déby. Ce qui se déroule dans ces deux Etats est la manifestation de la liberté. Si l'Etat de Droit était respecté, ces rébellions n'auront pas le droit d'exister. La force attire la force. Et le malheur est l'Elysée est du côté des coups d'Etat et des dictateurs. La lecture du paysage politique de ces deux Etats témoigne que l'Elysée doit lâcher Idriss Déby et Bozizé. Pour éviter à la sous-région ou aux Etats concernés la guerre civile. Le rétablissement de l'Etat républicain s'impose au Tchad et en Centrafrique dans l'immédiat. C'est cela comprendre la Centrafrique et le Tchad. La confusion est trop défavorable à l'Elysée qu'à ces deux Etats.

© Copyright Tchadactuel

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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 22:07
 Appel à la vigilance du président Bozizé
Bangui, 7 nov. (ACAP) Le Président de la République, François Bozizé, a réuni mardi 7 novembre 2006 l'extérieur, tous les chefs de quartier des huit Arrondissements de Bangui, qu'il a appelés à la vigilance suite à l'occupation de la localité de Birao (1087 km au nord-est de Bangui) le 30 octobre dernier par des rebelles accusés d'être soutenus par le Soudan.


Centrafrique/Sécurité

François Bozizé a accusé des pays étrangers, en général, et le Soudan, en particulier de chercher à s'accaparer des immenses richesses de la République Centrafricaine par rebelles interposés.

Le chef de l'Etat centrafricain a étayé son accusation contre le Soudan par le fait qu'Abdoulaye Miskine, ancien homme de main du président déchu Ange Félix Patassé et le marabout Hamat Fakine se trouvent actuellement sur le territoire soudanais et font des navettes entre le Soudan, Lomé et le Tchad.

Selon François Bozizé, ces rebelles sont à la solde des opposants centrafricains en exil, dont il se garde pour l'instant de révéler les noms ainsi que de certains ambassadeurs en service en République Centrafricaine.

« Nous ne sommes pas opposés au dialogue », a-t-il déclaré, « mais il faut faire attention à ce que ce dialogue soit un bon dialogue » et non pas une farce.

La rencontre du président centrafricain avec les chefs de quartier intervient 24h avant la marche pour la paix organisée par les forces vives ce mercredi 8 novembre afin de protester contre l'occupation de Birao.


Mardi 07 Novembre 2006 - 16:34
Sébastien Lamba/ACAP
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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 20:29
Que veulent les rebelles ?



Le lieutenant Florian Bedaya Ndjadder, secrétaire général de l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement), dont les troupes ont revendiqué la prise de la localité centrafricaine de Birao le 30 octobre, vraisemblablement avec l’appui d’éléments soudanais (voir pp. 48-49), ne manque apparemment ni de moyens ni d’entregent. Après avoir séjourné à Bamako, au Mali, où il s’est fait recevoir par le président Amadou Toumani Touré, ce fils d’un général patron de la gendarmerie sous le régime Patassé a été signalé à N’Djamena puis au Cameroun, avant d’atterrir à Brazzaville où il séjourne actuellement. « Si François Bozizé refuse de se démettre, nous continuerons notre marche sur Bangui », a-t-il confié à J.A. Avant de préciser ce qui lui tient lieu de programme : une période de transition de deux ans « à la mauritanienne », au terme de laquelle le chef de l’État issu de la rébellion se retirera pour laisser la place à un président « démocratiquement élu ». Et qui dirigera la Centrafrique pendant ce laps de temps ? « Moi ou quelqu’un d’autre », lâche Ndjadder.
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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 19:23

Aux abois, Bozizé s'en prend aux magistrat s, aux journalistes et à Abel Goumba

Bangui, 7 nov. (C.A.P) – Bozizé a réuni ce jour, les chefs de quartiers et chefs de groupements de Bangui et sa région pour leur parler de la prise de Birao et des menaces de la rébellion de le renverser par la force. A cette occasion, il s'en est violemment pris dans des propos tenus en langue nationale le sango et diffusés sur les antennes de la radio nationale, aux magistrats qu'il a accusés de mettre systématiquement en liberté les rebelles qui sont arrêtés par les services de sécurité et également aux journalistes de la presse nationale à qui il a aussi demandé d'affûter leurs plumes pour bien couvrir l'entrée des rebelles dans Bangui.




fils Francis qu'il remettrait le pouvoir le moment venu.

S'agissant du Pr Abel Goumba qui se trouve présentement en France et qui avait récemment cru devoir l'exhorter à dialoguer avec la rébellion, Bozizé lui a fait une réponse du berger à la bergère lui demandant de se rendre dans le maquis pour dialoguer lui-même avec les rebelles et de venir lui en rendre compte.
Il a aussi dit en direction des magistrats que les balles des rebelles, qui chaque jour s'approchent de plus en plus de la capitale ne sauront pas distinguer entre les pauvres gens et leurs gros ventres.

Bozizé qui est un habitué du langage ordurier volant au ras des pâquerettes, a manifestement franchi le rubicond au cours de cette rencontre avec les notables et chefs de quartiers de la capitale. C'est le signe d'un homme aux abois et qui a très peur. Dans son discours prononcé à Mbaiki le 15 mars 2006 à l'occasion du troisième anniversaire de son coup d'état du 15 mars 2003, Bozizé on se souvient, avait déclaré qu'il avait conquis le pouvoir par la force et que c'est aussi par la force qu'il s'en irait. Il avait aussi conclu que c'est à son

Centrafrique-presse
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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 19:01

Marche pour la paix



Plusieurs milliers de personnes ont commencé à défiler mercredi matin à Bangui à l'occasion d'une "grande marche pour la paix" organisée pour dénoncer l'occupation par des rebelles de la ville de Birao, dans le nord-est de la Centrafrique.

A l'appel de plusieurs organisations de la société civile proches du pouvoir et de nombreux partis politiques de la majorité présidentielle, le cortège est parti de l'avenue Barthélemy Boganda et devait converger vers la place de la République.

Plusieurs députés et ministres, ainsi qu'un grand nombre de jeunes, participaient à cette manifestation.

Des manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "non à la violence", "non à la rébellion armée", "non à la guerre" ou "nous voulons la paix".

Un mémorandum devait être remis au président François Bozizé au terme de cette marche.
Une alliance de rebelles centrafricains, l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), a revendiqué la prise de Birao, à plus de 800 km au nord-est de Bangui, qu'ils occupent depuis le 30 octobre. Les autorités ont accusé le Soudan voisin de soutenir ces "assaillants", ce que Khartoum a démenti.

Le gouvernement a pour l'instant rejeté les appels au dialogue venus des rebelles, mais n'a pas encore lancé de contre-offensive pour reprendre le contrôle de Birao.

les images de la grande marche de la paix
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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 18:49

ABAKAR SABONE SOUHAITERAIT QUE LE POUVOIR REVIENNE AUX MUSULMANS



ABAKAR SABONE, porte-parole de l'UFDR
ABAKAR SABONE, porte-parole de l'UFDR
Le Confident (LC) : Capitaine Abakar Sabone, vous étiez le compagnon de lutte du général François Bozize que vous avez porté au pouvoir le 15 mars 2003. Quelles sont les raisons de votre divorce ?
Abakar Sabone (A.S.) : Puisqu'il n'a pas respecté le pacte qui nous liait : il était question que nous prenons le pouvoir, qu'il gère la transition avec un premier Ministre Musulman dont aucun de nous qui sommes sur le terrain serait membre du gouvernement et que toutes les
régions de la RCA y soient représentées, qu'il organise les élections pour passer le pouvoir aux Civils. Mais il ne l'a pas respecté puisqu'il manifestait déjà le désir de se présenter au scrutin présidentiel. Évidemment,après maintes confrontations pour nous convaincre dans ce sens, cela n'a pas marché puisqu'il savait déjà que nous ne pouvons pas être d'accord. Pour concrétiser son ambition, il avait créé de toutes pièces, la situation du 17 avril 2004 pour nous faire quitter de force notre pays avec la complicité de la CEMAC pour une prétendue mission de bons offices de son excellence le Président DEBY du Tchad sur recommandation du Président Gabonais EL ADJ OMAR BONGO.

La deuxième raison, il n'a pas respecté les engagements qu'il a pris à savoir dédommager les invalides pour ceux qui veulent regagner la vie civile …et c'est cette deuxième raison qui est à l'origine de l'évènement de 17 Avril 2004.

Je suis intervenu personnellement ce jour sur ordre du Général BOZIZE à travers son fils Francis pour ramener le calme en ma qualité de chargé de mission au Ministère de la Défense.
Dès que je suis arrivé sur le terrain, le Général Président envoie sa garde présidentielle nous tirer dessus et tout de suite, j'ai compris que j'ai été envoyé pour être exécuté. C'est ainsi que j'ai rallié la cause des insurgés… pour légitime défense.

LC : Pour l'heure, la population centrafricaine est réticente pour soutenir une autre rébellion qui reprend les mêmes discours que la précédente. Cette population a peur d'assister à des exactions et pillages des entreprises, des projets de développement ainsi que des biens des particuliers. Que dites-vous à ce sujet ?

A S: C'était sur l'ordre de Francis BOZIZE de tout vendre, de tout détruire à son compte pour paralyser le Gouvernement de PATASSE selon son propre terme. Nous venons maintenant sur des nouvelles donnes. Son Excellence notre Président M. Michel DJOTODIA avait donné des instructions fermes quant à ce qui concerne la protection et la sécurisation des Entreprises publiques, privées et étatiques. Les Projets de développement ainsi que les biens des particuliers.

LC : Après l'attaque de la ville de Birao, le lundi 30 octobre 2006, les autorités centrafricaines ont indexé le Soudan comme étant le parrain de votre rébellion. D'autres personnalités voient la main de la Libye et font allusion à l'expansion de l'islam ou mieux à l'intégrisme musulman.
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A.S. : Écoutez Monsieur le Journaliste, lorsqu'on veut noyer son chien, on l'accuse de rage. Et dites-moi s'il vous plaît les musulmans Centrafricains de Centrafrique n'ont – ils pas droit au pouvoir parce qu'ils sont musulmans, islamistes et représentent un danger pour la nation ? Les chrétiens ont gouverné 46 ans, où sommes nous? au paradis ? Non il faut reconnaître que la RCA notre pays est un Etat laïc et démocratique où doivent vivre en paix, toutes les confessions (Chrétiens, Musulmans, Animistes et Autres). Entre autres, si les pays précités étaient derrière nous, nous serions depuis longtemps à Bangui.

LC : Vous semblez ramez à contre-courant de la volonté de la communauté internationale et des recommandations du dialogue national qui interdisent la conquête du pouvoir par la force. Quelles sont les chances de réussite de votre entreprise ?

A.S. : Pour nous, ce n'est pas le suivisme. Ce n'est pas parce que BOZIZE est venu par la force au pouvoir, que nous voulons également suivre son exemple, non, non et non. Vous-même en tant que Centrafricain, vous viviez les méfaits de la mauvaise gouvernance de François BOZIZE. Ce dernier s'obstine à ne pas vouloir dialoguer. Que devrions-nous faire ? Nous vouer au destin ? Même dans les Etats les plus démocratiques, il faut se battre pour ses droits. Et c'est vrai, les combats sont différents. Le nôtre, c'est celui que nous vivons.
LC : Quelles sont vos relations avec les mouvements rebelles hostiles au régime de N'Djamena et avec ceux qui veulent renverser le pouvoir de Bangui, notamment Abdoulaye Miskine, Florian Ndjadder et les autres?
A.S. : Notre problème est Centrafricano - Centrafricain. Nous n'avons rien à voir avec les rebelles Tchadiens. Quand un réel problème se pose, BOZIZE et ceux qui le soutiennent d'une manière et d'une autre méconnaissent cette réalité. Vous dites bien ABDOULAYE Miskine, Florian N'DJADER et autres sont – ils des Centrafricains ou pas? Si oui, ils sont également touchés par le malaise BOZIZE.
LC : Quel est le bilan de votre assaut sur la ville de Birao et confirmez-vous le fait qu'il y a eu des victimes civiles?
A.S. : Nous nous battons pour tout le monde sans discrimination. Dans nos rangs, il y a des bandas, gbayas, mandjas, yakomas….et ceux de Birao. De notre côté, nous déplorons deux morts et deux blessés. Du côté des forces gouvernementales vingt morts, dix prisonniers et des dizaines des ralliés. Le Sous Préfet est bel et bien vivant en bonne santé et en liberté. Aucun membre de sa famille n'a été touché. Nous lui avons demandé de reprendre ses fonctions. Il est aussi victime de la mauvaise gouvernance de BOZIZE et sa famille. Esclave, il est comme bien d'autres « travailler pour ne pas être payé ».
LC : L'opposition politique centrafricaine, la jeunesse, les femmes et la société civile ont sollicité la tenue d'un dialogue en vue de résoudre durablement les crises qui secouent ce pays. Etes-vous prêts pour participer à ce dialogue, s'il devait avoir lieu ?

A.S. : L'UFDR informe l'opinion nationale et internationale de sa bonne volonté depuis toujours pour une solution pacifique avec le gouvernement. Mais, le mutisme et la fermeté du Président BOZIZE d'engager une solution armée plongera certes l'ensemble du pays dans le chaos. Afin d'éviter aux populations le calvaire et surtout pour éviter à notre pays ce qui se passe aujourd'hui en Côte d'Ivoire et en Somalie ou ce que le Rwanda avait connu, l'UFDR née de la fusion des trois mouvements politico-militaires, se dit favorable et ouverte au dialogue sans exclusif. Nous allons tout de suite vous dire que depuis deux mois, nous sommes en train de vouloir négocier avec Bangui par le biais du Gouvernement béninois qui a voulu nous aider dans ce sens. BOZIZE a toujours refusé le dialogue. Nous venons à peine deux semaines d'adresser une lettre à l'un des Présidents de la CEMAC pour nous aider à trouver une solution pacifique, BOZIZE refuse toujours. Fort de ce refus délibéré de François BOZIZE à dialoguer, nous sommes obligés de faire recours à ce que nous vivons aujourd'hui à BIRAO pour l'amener à écouter les cris et douleurs du peuple Centrafricain. C'est-à-dire, l'obliger par la force des armes à accepter le dialogue et tenir compte de la géopolitique de notre pays. C'est pour gagner la paix qu'on fait la guerre. On ne finit jamais une opposition armée par les armes mais plutôt par le dialogue. Cette table ronde de la réconciliation nationale définitive que nous exigeons doit regrouper les partis politiques de l'Opposition, les mouvements politico – militaires (UFDR, APRD, UFR…), les syndicats représentant toutes les institutions de l'Etat, les masses paysannes et surtout la jeunesse dont les gouvernants abusent toujours de la confiance pour les écouter et dégager ainsi l'essence des remèdes appropriées aux maux. Tout problème créé par l'homme trouve sa solution chez l'homme. Et toute maladie qui surgit dans la nature trouve ses remèdes appropriés dans la nature.

CONCLUSION
Ce ne sont ni les armes, ni les beaux discours politiques, ni les billets de banque qui sauveront notre très beau et riche pays.
Le remède le plus sûr et efficace est la vertu, la valeur morale des compatriotes intègres (je dis bien intègres) qu'il faut exhorter, mobiliser, conscientiser, sensibiliser et les responsabiliser afin de sauver le pays. Posez – vous la question : pays très très riche et peuple toujours très très pauvre pourquoi ? J'espère et je pense qu'à partir d'aujourd'hui, l'UFDR a cette responsabilité et elle y veille. Que le bon Dieu nous bénisse tous.




Propos recueillis par Jean Siopassa (Le Confident)
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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 01:35
Les amis siciliens d'Omar Bongo
(Libre antenne 07/11/2006)


Pour admirer le linge le plus sale du régime Bongo, nul besoin d’infiltrer la blanchisserie du palais. De très beaux spécimens s’exposent régulièrement, mine de rien, à la Une de L’Union, le quotidien du pouvoir.

Me Louis-Gaston Mayila appartient à la catégorie d’exploitants forestiers que nous estimons le plus, celle qui nous lit. Françafricain d’exception, l’actuel Vice-Premier ministre gabonais, ministre de la Solidarité nationale, des Affaires sociales, du Bien-être et de la Lutte contre la pauvreté est un pilier de la kleptocratie bongoïste depuis plus de trois décennies : conseiller personnel du jeune dictateur dès 1974, plusieurs fois ministre, président du Conseil économique et social depuis 1997, ce vice-président du parti au pouvoir est aussi actionnaire unique de la Compagnie forestière de Tsamba Magotsi (COFMA).

Il est bien vu en France. Grand officier de l’ordre national du Mérite, commandeur de la Légion d’honneur, commandeur des Palmes académiques, Me Mayila s’occupait en 2005 de la direction de campagne d’Omar Bongo auprès des Gabonais de l’étranger, y compris ceux de l’Hexagone. Ce travail s’est déroulé, tout comme l’élection, sans incident. Il est vrai que la Société Générale s’est plaint un moment auprès d’American Express du règlement par carte bancaire des frais d’une conférence débat et cocktail au Concorde Lafayette. Le raout a coûté 50 000 euros.

Il y a un an, nous avons pris la liberté de publier un listing des forestiers gabonais redevables d’arriérés auprès du fisc de leur pays. Loin derrière Bongo père et fils, avec presque un milliard d’euros, mais aussi à la traîne du Premier ministre de l’époque et sa petite famille (279 743 200 FCFA), ainsi que du ministre du Pétrole (259 085 400 FCFA) et celui des Travaux publics (154 140 000 FCFA), Me Louis-Gaston Mayila s’y affichait avec un très honorable 72 632 000 FCFA. Par la suite, il a été le seul hiérarque gabonais à nous avoir honoré d’un échange d’information.

En août 2005, dans une lettre à l’ONG gabonaise qui a diffusé nos informations, il précise que le règlement de la somme citée est alors en cours – ce que nous ignorions totalement – et qu’ « En droit, lorsque le débiteur et le créancier ont signé un moratoire et que le débiteur respecte les échéances […] ce deal vaut titre libératoire » – principe dont nous étions déjà au courant. Mais de cet informateur inattendu, nous avons appris beaucoup plus. Il y a dans son style épistolaire quelque chose du Romain antique :

« Tout pouvoir a un début, a une fin, nous sommes payés pour le savoir et les exemples autour de nous abondent. »

« Je n'ai jamais cessé dans mes discours, dans mes prises de position publiques [de dire] qu'un homme politique doit être capable de rendre des comptes à tout moment. »

Voir ci-dessous.

« Sur son char, tiré par quatre taureaux blancs, le bouffon de César lui rappelait ceci : “N'oublies [sic] pas César que tu es mortel” ».

Ceci nous l’avons en effet oublié. « Nous » ? Mais que vaut notre piteuse première personne du pluriel face à une troisième personne aussi singulière ?

« Aujourd'hui, en pleine crise de l'emploi, Louis Gaston MAYILA emploie plus de 250 personnes. Si vous donnez une femme à chacun [sic] et une moyenne de un à deux enfants par personne, le compte est vite fait, du nombre de personnes qui vivent grâce à l'initiative et à l'action de Louis Gaston MAYILA. »

« S'il y en a qui pensent qu'être au pouvoir est une sinécure et qu'un poste politique est une rente viagère, MAYILA n'est pas dedans. »

Fessée bien reçue. Et encore :

« Je suis un des rares [G]abonais, sinon le seul, qui exploite en direct mon permis sans passer par les fermiers qui se sucrent sur le dos des [G]abonais et qui bénéficient grassement des largesses de la Banque Mondiale. »

L’actuel Vice-Premier ministre gabonais conclut sur cette ode à la bonne gouvernance :

« Quand on a la naïveté sinon la bêtise de confier le fichier du Trésor d'un pays à une Institution Internationale, on doit savoir que ceci, un jour ou l'autre se retournera contre le pays. »

Redevables depuis un an envers cet auteur, nous nous trouvons finalement, heureusement, en mesure de lui rendre la faveur. Nous espérons qu’il saura apprécier.

*

It's almost irresistible. She's so deliciously low. So horribly dirty.

Professor Henry Higgins, My Fair Lady

On va longtemps se souvenir du dîner de gala organisé au palais du bord de mer le 17 août, lors de la fête de ce qu’il est convenu d’appeler « l’indépendance ». Les invités les plus branchés sont venus de loin. L’Union leur a consacré sa Une.

« Omar Bongo Ondimba honoré pour son engagement pour la paix.
Le président gabonais s'est vu décerner le trophée de la paix 2006 par le Parlement mondial des Etats pour la sécurité et la paix, nouvelle société des Nations qui a dépêché à Libreville les Prs Eugenio Caliguira, Ciro di Costanza et le Dr Massimiliano Alesi. »

Excusez-nous de devoir citer longuement :

« Le président gabonais devient ainsi, suite au choix porté sur sa personne par cette auguste institution […] grand Chancelier international et sénateur à vie de ce Parlement. Il rejoint les anciens présidents Nelson Mandela, Gorbatchev et Hugo Sanchez [sic], ainsi que d'autres illustres personnalités […]. Bongo Ondimba a donc reçu des mains des membres du Parlement pour la paix les attributs y relatifs. Notamment le trophée de la paix 2006, le diplôme attaché à ce trophée, le drapeau du Parlement mondial des Etats pour la sécurité et la paix, son passeport et les copies de tous les diplômes qui s'attachent à ces qualités. C'était en présence des hôtes de marque du Gabon […] et du gotha institutionnel et politique gabonais visiblement heureux de cette marque de considération et de reconnaissance de l'oeuvre accomplie des armées durant par le président Bongo Ondimba, dans le règlement des conflits dans de nombreux pays du continent […]. »

Peu de détails, sinon que

« Les allocutions des Prs Eugenio Caliguira (ministre de la Coopération diplomatique internationale au sein du Parlement et avocat international membre du Bureau international de Londres), Ciro Di Costanza (Maître de cérémonie international du Parlement, Pr de conférence universitaire, en Italie, en Urkraine [sic] et aux Etats-Unis) et surtout celle de Me Louis-Gaston Mayila, sénateur au Parlement mondial des États pour la sécurité et la paix, membre de la Haute chambre, ont ponctué cette cérémonie. »

Voici quelques trop brefs extraits de cette dernière allocution :

« “La paix a un nom et un visage, ceux d'Omar Bongo Ondimba” ». Visage auquel l’orateur s’adresse en déclamant : « “Vous vous dépensez sans compter” » – pour « l’Afrique » s’entend – « “avec un dévouement et une abnégation qui désormais font école” ». Le président gabonais est du coup assimilé à un « “dépositaire” », en l’occurrence de « “sagesse africaine” ». Aparté du journal : « le président Bongo Ondimba a toujours su cultiver les cinq (5) vertus fondamentales selon “la Kabbale” que sont, la bonté, la justice, l’amour, la sagesse et la vérité. » C’est bien de notre cher mollah Omar qu’on parle ? Oy vey…

Selon Me Mayila, le vénérable mystique apporte au parlement mondial « “un plus d'âme, un plus de sagesse, un plus de prestige. Mais surtout un peu plus de chacune des vertus” énoncées plus haut. » Impossible de rater la répétition du thème de la vertu.

C’est dommage que le forestier Vice-Premier ministre n’ait eu rien de plus solide à nous dire d’une instance dont il jure que « “Le rôle, l'importance, et l'influence […] grandisse[nt] à mesure que s'amoncellent à l'horizon des menaces pour la paix du monde” ». A noter que Louis-Gaston Mayila est « sénateur » de l’institution en question depuis le 15 novembre 2004. Absent d’un récent inventaire de ses innombrables « distinctions honorifiques », ce titre figure parmi ses « fonctions occupées ». Un bon boulot.

C’est ainsi que nous nous voyons offrir, sur un plateau, le dernier projet d’un personnage que les juges anti-mafia connaissent bien, qui est souvent dénoncé dans la presse italienne comme proche de l’extrême droite et du monde du mercenariat, et dont la condition psychologique serait, selon les services secrets péninsulaires, « marcatamente anormali ».

Voyons ça ensemble.

Il n’y a pas meilleure introduction au Parlamento Mondiale per la Sicurezza e la Pace – basé à Palerme, disons-le tout de suite – que son hilarant site web. La page d’accueil existe en plusieurs langues, y compris celle, plus ou moins, de Molière :

« Le parlement pour la paix et la sureté du monde que est aussi connu pour etre etabli le 15 Decembre 1975 pendant des jours très diffcilies pour la intialtive de un Ortodox Eveque Mons.: Viktor Busá. Il a recu la Presidence pour toute sa vie et le Mons Makarios III a até Elireé comme secretaire Generale. Il a eté aussi le President de Cypre. Après la mort de sa beauté Makarios pendant l’anneé 1977 La postion etait pour Dr Sypros Kiprianou qui etait le President de la Republique de Cipre qui est devenu Le Vice-President du Parlement du Monde Pour la paix et la sureté. »

On a bien compris : le parlementaire en chef, Viktor Busà, serait un patriarche de l’église biélorusse (non reconnue par l’église orthodoxe). Plus loin on apprend que ses amis parlementaires l’appellent « Lord Presidente Internazionale ». Appellation digne du noble but poursuivi :

« la defense de toutes les villess du monde et la sureté des Nations selon les norms du Droit International et Les lois priveées. »

Précision :

« Tous Le Etats que veulent etre partie du Parlement du Monde devran supporter le development economique, politique, morale, religiueuse, culturale et diplomatique entre tous les gouvernements […]. »

Il est entendu que les envoyés de l’auguste parlamento bénéficient de « tous les benefits et l’immunité diplomatique ». On va y revenir.

Ah ben, jusqu’à aujourd’hui, le bilan global est assez positif. Impressionnant même :

« […] intervention dans crises diplomatiques et guerres comme dans les Nationes suivantes: Turquie contre Cypre, Guerre en Somalie and Ethiopia internal conflict Uganda, Central African Republic, Mali, Chad, the Congo, Zaire, Mozambique, Angola et la guerre dans le Moyen Est. En outre a partecipé dans la mediation entre le conflict de guerre avec Ecuador et Perù, dans la guerre civile en Modavie et la Persecution raciste en l’Afrique du Sur, a fait une grande action pour la protection de minoriteés. Le Parlement du Monde aussi deplores la continuation des experiments nucleares de la France en Oceanie. »

Très fort, cette préoccupation chez Busà pour le sort des pays africains. L’Union a omis d’inclure « Sesee-Seko-Mobutu [sic] ex Chef de Zaire » dans la liste des bénéficiaires précédents du trophée qu’a reçu en août dernier le Chef du Gabon et co-fondateur de la Françafrique,

Non seulement

« La Greffierie du Parlement International Pour la Sureté et la Paix du Monde a etabli des relationes diplomatiques avec des Nationes Africaines ou de-facto avec nombreuses Institutiones […]. »

mais

« Le Parlement du Monde a partecipé dans les elections politiques de nombreuses nationes comme la Repubblique du Congo (Brazzaville) en envoyant un accrediteé observateur. »

Certes, à première vue le parlement pue le pétrole. Un de ses deux vice-présidents n’est autre que Teodoro Obiang, PDG de l’entreprise familiale « la Guinée équatoriale ». L’autre –malgré l’allusion de l’Union à l’ancien footballeur mexicain Hugo Sanchez – s’appelle Hugo Chavez. Pourtant, le poids des députés de Palerme n’est pas en simple fonction de leurs barils. Lansana Conté, generalissimo de la Guinée, se charge du secrétariat général : son pays est riche en pétrole, pauvre, pour l’instant, en production pétrolière. Sont membres du Consiglio supremo di présidenza, Leurs Excellences Luis Almeida Cabral et Manuel Pinto da Costa, anciens autocrates des pays producteurs de deuxième rang que sont le Sao Tomé-et-Principe et la Guinée Bissau. Ils sont assistés par le ministre libérien des Postes, le ministre adjoint somalien de la Santé, le ministre malgache de l’Environnement, ainsi que l’excentrique ancien premier ministre de la Grenade – aujourd’hui plus excentrique que jamais puisque mort depuis 1997. Amici, il se peut qu’on ait affaire ici à des postes fantômes.

Le site du parlamento propose une intéressante page sur son vice-président Obiang, où l’on apprend qu’en 2002 il se voit décerner le titre de docteur honoris causa en relations internationales de la « Senior University International ». Cette école réapparaît curieusement sur la page très détaillée consacrée à sa Béatitude Monseigneur Busà, profil qui n’est disponible qu’en italien, mais qui se comprend assez facilement. Après déclinaison de son état civil –

« Mons. Viktor Busà, Arcivescovo Ortodosso della Chiesa Russa-Autocefala, è nato il 15 Dicembre 1941 a Palermo, dove risiede. Artista, letterato e scienziato di chiara fama mondiale […] » –

il est précisé que ce faiseur de paix est

« Rettore Internazionale della Senior University (Canada - USA), Rettore Internazionale dell'American International University (USA - Suriname), nonché Presidente della Commissione Scientifica Europea dell' American International University (USA - Suriname). »

Seul hic, c’est que Senior University et American International sont des universités du seul cyberspace. La première a souvent changé de nom ces dernières années. En juin 2006, sous le sobriquet « Rutherford University », elle est chassée de sa domiciliation dans le Wyoming aux USA, où elle manquait de toute accréditation. Une enquête fédérale de 2004 s’était indignée des diploma mills (usines à diplômes) dont cet Etat était un bastion, pourvoyeurs juteux de qualifications permettant d’accéder aux emplois publics. Sur l’attrayant site de Rutherford – et c’est tout à son crédit – on ne se vante que du « décret officiel » que lui a octroyé « the International States Parliament for Safety and Peace ». La rumeur dit que cette fac vient de déménager au Swaziland.

Ne nous attardons pas sur le cas de l’« American International University (USA – Suriname) », alias « University of Louisiana ». Elle a été démasquée il y a six ans déjà.

Gothique à temps plein, Busà porte plusieurs casquettes. La plus importante de ses nombreuses fonctions universitaires est « Professore Straordinario di Tanatologia, » – c’est l’étude de la mort et de l’agonie, il n’est jamais trop tard pour le savoir – « Storia della Medicina e Sessuologia ». Une chaire de la chair quoi. Cet enseignement serait assuré au « Psychoembriology College di San Paolo del Brasile ».

*




Un ladro son forse ? Son forse un bandito ?
Qual altro cliente da me fu tradito ?
Mi paga quest’uomo… fedele m’avrà.

Sparafucile, Rigoletto, acte III

On va peut-être arrêter là. Pour toute information complémentaire sur notre « Presidente Onorario della Banca di Germoplasma del Mediterraneo di Palermo » on a deux options. Vous êtes libres de consulter ses nombreuses monographies, dans la mesure du possible : certaines d’entre elles, à l’instar de la quasi-totalité de son œuvre poétique, semblent n’avoir jamais été déposées à la Biblioteca nazionale. En vain nous y avons cherché des titres comme :

« Introduzione al fenomeno omosessuale (Ed. USEC, 1974) »
« Manifesto per una nuova politica popolare delle Nazioni (Ed. Accademia Italiana, 1976) »
« Tesi sul Tyrannosaurus Rex (Ed. Pellerito, 1984) »
« Aspetti Psicopatici nella criminalizzazione (Ed. Universitarie, 1985) »
« La Tanatomania nella Psichiatria contemporanea (Ed. Accademia Siciliana per le Scienze, 1996) »
« Patogenesi e patologia della paranoia multiforme (Ed. Accademia Siciliana per le Scienze, 1999) »

Deuxième option : abonnez-vous au très lucide mensuel italien, La Voce della Campania. Depuis plus de deux ans cet ancien canard du Parti communiste italien met à nu les accointances réelles de Busà.

La curiosité de la rédaction s’éveille dès l’ouverture de l’enquête du procureur de Gêne sur le regretté Fabrizio Quattrocchi, ce spécialiste de la sécurité privée, enlevé et exécuté en Irak en avril 2004. Il paraît que le défunt fut un « collaborateur occasionnel » de la société IBSA Italie, boîte d’un passioné d’arts martiaux nommé Giacomo Spartaco Bertolleti. Jusqu’à sa démission courant 2005, celui-ci était un des membres les plus actifs de l’International Bodyguard & Security Services Association (IBSSA), organisme créé en France en 1994, avec siège à Budapest, secrétariat à Tel Aviv et compte bancaire en Floride. Aux dernières nouvelles, le président honoraire d’IBSSA est « H.R.H. Prince Michael James Alexander Stewart of Albany », de son vrai nom Michel Lafosse. Cet imposteur belge, se prétendant descendant direct de Bonnie Prince Charlie – ainsi que, plus plausiblement, l’attaché culturel de l’ambassade des chevaliers de Malte au Sao Tomé – est actuellement dans la nasse de la justice britannique pour faux et usage de faux, notamment lors de l’obtention de sa nationalité britannique. Parallèlement, l’Office of the Scottish Charity Regulator enquête sur deux fondations bien pourvues qu’il aurait montées à sa propre gloire. En juillet 2006, en instance d’expulsion, Lafosse quitte Edinburgh pour rentrer en Belgique habiter avec sa maman.

Les 25 et 26 septembre 2004, le parlamento mondiale et IBSSA organisent ensemble, à Palerme, une « XII Conference on Security of the Mediterranean », où, figurez-vous, il est beaucoup question d’Irak. Dans un « rapport » apparemment rédigé dans la foulée, Giacomo Bertoletti évoque l’intervention d’un « cheik Mamoud Ahmed », qui s’exprimait

« en langue française de l’université de la Sorbonne les yeux radieux qui subjuguent le public qui se tait en écoutant. […] Il se présente : “Je suis le chef d’un tribu irakien de 18 millions, PDG d’une grande société pétrolière, peut-être je serai président ou vice-président si les élections de janvier 2005 aura lieu. […] Je ne plaisante pas, si la monarchie absolue existait toujours, […] peut-être j’aurais été roi.” »

Le cheik appelle à un effort de guerre renforcé « afin de terminer le travail de défense contre des groupes terroristes qui pour la plupart ne sont pas irakiens ». Que Giacomo Bertoletti ait été parmi le public médusé de ce monsieur pourrait s’expliquer de par sa qualité de représentant principal en Italie de la co-organisatrice IBSSA. Pourtant il est aussi « coordinateur international d’IBSSA pour la région du Golfe ». Nous soupçonnons qu’il ne s’agit pas là de celui de Naples.

Peu après la disparition de Quattrocchi, Bertoletti supprime le seul lien sur le site web de sa société « Sport Promotion » : celui renvoyant au parlamento de Busà. Pas grave. En juin 2005, La Voce déniche un listing interne confortant la thèse d’une « longue affiliation » entre les deux hommes.

Pas surprenant dans ces conditions que celui que les journalistes considèrent le numéro due de Busà soit membre honoraire d’IBSSA. Au sein de l’hémicycle de Palerme, le Sicilien Rocco Giacalone est « Capo del Cerimoniale », « Ambasciatore Straordinario e Plenipotenziario » et « Portavoce ufficiale del Consiglio Supremo di Presidenza ». Pour La Voce, parlement et Rambos seraient « étroitement liés ».

Et au mensuel de s’inquiéter que,

« Formés en Italie, les mercenaires issus de la synergie IBSSA-Parlement mondial trouvent la voie ouverte au recrutement sur n’importe quel front de guerre, grâce aux bonnes entrées de l’organisme palermitain et aux passeports diplomatiques qu’il délivre et qui sont reconnus par de nombreux états étrangers. Et peut-être même par l’état italien. »

De nouvelles révélations en octobre 2005. Busà et d’autres membres de son équipe auraient été longtemps détenteurs de « passeports diplomatiques à durée illimitée » d’une alarmante ONG macédonienne, la « First Children’s Embassy of the World Megjashi » (FCEWM). Privilège qu’ils partageaient avec le néo-fasciste Riccardo Sindoca, « consul honoraire à Milan » de cette opération. Rappelez-vous que le co-fondateur du Dipartimento studi strategici antiterrorismo (DSSA) est arrêté avec son complice Gaetano Saya début juillet 2005 pour avoir projeté l’enlèvement en France de plusieurs gauchistes italiens exilés, dont le plus célèbre, Cesare Battisti – celui qu’ils appelaient « le Porc rouge ». L’opération avortée aurait bénéficié des contacts du DSSA dans le milieu des pieds nickelés en Irak.

La presse française présente le DSSA comme une « cellule d’investigation parallèle sur les islamistes, les antimondialistes, la gauche radicale et modérée », composé d’anciennes barbouzes « se revendiqua[n]t ouvertement de George W. Bush ». Son ambition principale : « éliminer le terrorisme islamique et protéger le pape ». Pour Le Figaro, il aurait été le bras armé des partis fascistes Movimento sociale italiano et Destra Nazionale. Et surtout un bon ami du syndicat de police Unione Nazionale. En effet, l’arrestation des cerveaux Sindoca et Saya s’est accompagnée de la mise en examen de pas moins de 24 policiers, gendarmes et agents de la répression des fraudes.

Rien vu, rien entendu à la direction de l’ambassade macédonienne des bambins, pour qui Sindoca était simple « expert international en sécurité et diplomatie ». Allez comprendre. La justice italienne enquête sur des liens éventuels entre le DSSA et IBSSA. La Voce, lui, parle déjà du « lien occulte » entre le DSSA et le parlement mondial.

Peut-être Louis-Gaston Mayila pourrait-il nous aider à trancher ce débat. Un des trois porte-flingues de Busà dépêchés au gala du grand kabbaliste de Libreville était un certain Ciro di Costanzo, propriétaire d’un gymnase de karaté en banlieue napolitaine. En tant que « consul général en Italie » de la First Children’s Embassy, il aurait été le boss de Sindoca, consul à Milan.

Ce qui est sûr c’est que Ciro di Costanzo est un fanatique de golf. Voyez, de toute urgence, le site web de « Birdie per la vita », fondation dont il est président d’honneur et qui semble faire dans l’humanitaire à Mogadiscio, au Congo-Brazzaville, au Liberia et… en Serbie. Est présent sur ce site un larmoyant président de la Somalie :

« Aidez-nous ! La paix est notre objectif, mais nous avons besoin d’aide. Si l’Europe et les USA ne nous aident pas maintenant, au moment où nous nous battons pour la paix, nous risquons véritablement de devenir une base terroriste. Le terrorisme est contre notre religion […]. Nous avons formé une armée de 20 000 jeunes hommes, mais il nous manque de l’argent pour les payer. Le désarmement n’est pas facile et personne ne nous aide. […] On veut rendre opérationnel le port et l’aéroport mais nous ne pouvons pas y arriver seuls. Aux entrepreneurs prêts à nous aider, nous proposons les terres gratuites et l’exemption fiscale. »

*

Très actuels, les papiers parus dans La Voce della Campania n’ont pourtant pas omis de revisiter le lointain passé judiciaire de sa Béatitude Busà.

Ses ennuis commencent en 1989 avec l’enquête du juge turinois Lorenzo Poggi sur une ribambelle de malfaiteurs supposés qui auraient voulu « confectionner et distribuer des diplômes sans valeur légale portant des timbres contrefaits de la CEE ». Aux côtés de Busà s’y trouve l’affable prince Alliata di Monreale, mafieux multicarte planant entre univers maçonnique, CIA et excités anticommunistes de tout poil. Le juge obtient la permission du président du Conseil d’accéder aux fiches des services secrets sur Busà. C’est un personnage, lit-il,

« psychologiquement instable et notoirement mythomane avec une tendance à inventer des entités de nature diverse […] ».

Un des premiers à avoir pressenti des liens entre le parlement de Palerme et le monde de la maçonnerie parallèle, le juge Poggi vise « l’università Pro-Deo » et le « Sovrano Militare Ospedaliero Ordine di San Giorgio in Carinzia ». Il découvre, dans l’entourage immédiat de Busà, un certain Piero Tabellini.

Encore un passionné d’Afrique, comme on l’apprendra par la suite. Fin 2002, en faux commissaire européen, Piero Tabellini déboule à Brazzaville avec dans ses valises un « prix lauréat des docteurs de la CEE » pour le Cobra en chef, dont il fallait « récompenser [les] efforts en faveur de la démocratie et le maintien de la paix et la cohésion sociale ». Au lieu des Prodi, Barre et Giscard promis, ne débarquent que « quelques personnalités italiennes et françaises de second ordre et une “princesse belge” mal identifiée ». Cette délégation est « logé[e] dans les deux principaux hôtels de la capitale et transporté[e] dans des véhicules officiels escortés d’une armada de motards ». Manque de pot – si c’était bien ça – la supercherie est exposée au tout dernier moment, aucun prix n’est finalement attribué. Fête et bouffe sont annulées.

Revenons au pedigree de Busà. Le 7 juillet 1996, en tête à tête avec des magistrats de la Direzione distrettuale antimafia (DDA) de Reggio Calabria, un repenti du nom de Curio Pintus (5 ans et 6 mois de prison), affidé du chef de la ’Ndrangheta d'Africo (28 ans), se met à parler des montages qu’a couvert sa rentable boîte aux lettres panaméenne, « Soliman Finance ». L’interrogé déclare avoir utilisé le parlamento mondiale « pour déplacer l’argent d’un pays à l’autre ». Dieu sait que Pintus en avait pas mal. En 1993, la Banque centrale d’Argentine lui aurait remis des promissory notes d’une valeur de 650 millions de dollars.

1996 : pour les mafieux, c’est l’annus horribilis. Les instructions baptisées « Phoney Money » et « Chèque to chèque » battent leur plein et connaissent une éphémère célébrité. Avant d’être retirée au substitut du procureur d’Aoste et enterré, « Phoney » implique l’arrestation de 18 financiers supposés friands de recyclage et familiers de la loge maçonnique P2 et la ligue du Nord. Rien que de très banal. Il en allait tout autrement avec « Chèque to chèque » (36 arrestations), où le substitut au procureur de Torre Annunziata s’est rapidement trouvé nez à nez avec des indices de trafics d’armes, de dinars libyens, d’or, et de cochonneries radioactives, entre autres. A la hauteur du scénario, une distribution de rêve : Vladimir Zhirinovsky l’ultra nationaliste russe et anti-sémite, Licio Gelli le patron octogénaire du P2, Ricard Maria Carles l'archevêque de Barcelone. Faisant des débuts remarquables : Nicholas Oman, marchand slovène de missiles et consul honoraire du Liberia à ses heures, et Said Omar Mugne, « industriel » somalien et fin connaisseur du trafic d’armes qui intéressait tant la journaliste italienne Ilaria Alpi au moment de son assassinat en mars 1994 en Somalie.

Le parlamento mondiale aurait été cité lui aussi dans cet écheveau de bonheur. Pas plus de précisions du côté de La Voce. Osons l’observation qu’un certain « ZHIRINOVSKY S.E. Sen. Dr. Vladimir » s’affiche toujours comme l’« Ambasciatore Straordinario e Plenipotenziario » du dit parlamento.

D’autres observations seraient plus hasardeuses. Que le « mercure rouge », l’osmium et le plutonium de « Chèque to chèque » seraient passés par la Biélorussie n’aurait sans doute pas grand-chose à voir avec le fait, signalé plus haut, que Busà se veut patriarche de « l’Eglise orthodoxe biélorusse slave » depuis 1971. Quant aux supporters somaliens du parlamento, nous naviguons à vue. Certes, il y en a, et on est parfois très content de le faire savoir. Une courte dépêche pondue au lendemain du 11 septembre par un certain Fernando Mariotti, envoyé plénipotentiaire, claironne à qui veut l’entendre que selon le ministre somalien du commerce il n’y a pas, à Mogadiscio, ni de Ben Laden en fuite ni aucun de « ses acolytes ».

Mais pour aussi utile qu’elle soit, la bio de Busà version La Voce passe carrément à côté d’une bien bonne. En clair : du sommet de sa carrière. Disons le comble. Reste à savoir si le reportage paru dans La Stampa du 30 juillet 1999 ne fait pas partie intégrante des procédures que nous venons de feuilleter.

« Pour vendre de l’uranium et de faux titres diplomatiques, les trafiquants se sont servis de passeports du “Parlement mondial pour la sécurité et la paix”, une organisation méconnue jusqu'il y à peu dans les milieux diplomatiques. Hier, des carabinieri de Rome, au cours d’une opération comportant l’arrestation de huit personnes […], ont saisi un montant de pesos argentins d’une valeur d’un milliard de lire. L’organisation trafiquait de l’uranium provenant de San Diego en direction de la République du Zaïre, en échange de matériel militaire, escroquant instituts de crédit italiens et étrangers par le biais d’un réseau de sociétés financières opérant entre Rome et la Sicile, à l’aide de faux titres et certificats de crédits. […] Le “Parlement mondial”, créé il y a 25 ans à Palerme par monseigneur Vittorio Maria Busà, aurait des représentations diplomatiques dans tous les pays et un petit siège “anonyme”, situé au centre du chef-lieu sicilien ; ses représentants affirment ne pas être “ni criminels ni trafiquants, mais seulement des messagers de la paix”. Les huit arrêtés (deux Siciliens et six Romains) sont accusés d’association de malfaiteurs en vue de la fabrication de faux billets et titres d’Etat, et de trafic de matériel radioactif. »

*
Fatalement, nous nous acheminons vers un anticlimax. Car à côté du terrible patriarche de Palerme, un Eugenio Caligiuri fait figure de doux chérubin. Voir photos. Deuxième membre de l’équipée librevilloise d’août dernier, cet humble consul honoraire de la Guinée équatoriale en Roumanie – et « Ambasciatore at Large » du parlamento – est d’une légitimité rare. Rien à voir avec Busà. Ou presque.

De nationalité australienne, le jeune Caligiuri est « cyberdiplomat », comme il se présente dans son cv en ligne (en espagnol). S’il semble avoir été éduqué, récemment, au Chili, où est hébergé son site web, il aurait aussi fréquenté l’« Universite des Sciencies Humaines » en « Francia ». Institution dont nous avons jusqu’ici ignoré l’existence. L’érudit serait également « Doctor en Jursiprudencia, Estados Unidos de América », école de droit homonyme semble-t-il de la superpuissance hyper connue.

Spécialiste en relations internationales, membre de l’internationale de gros bras IBSSA, Caligiuri est avant tout médecin de renom. Il détient un « Licenciado en Cirugía (Summa Cum Laude) Medico », d’une école qui n’est pas nommée, un « Certificado de Postgrado en Cardiología et Clínica et Acupuntura » de West China University of Medical Sciences, et un « Diploma de Acupuntura Clínica » de la « República de Singapur ».

Il accumule déjà les honneurs les plus divers, à commencer par ceux décernés par la même « Rutherford University » qui a su gratifier Busà et Obiang. Plus sérieusement, il est « Miembro academia de Ciencias de Nueva York », une vraie institution. Devenir membre vous en coûtera 95 dollars par an si vous êtes résident américain, 115 dollars dans le cas contraire. A la « Sociedad Americana de Derecho Internacional », dont il est également membre, la carte annuelle se vend à 165 dollars.

Un peu plus occultes sont les droits d’entrée dans l’« Orden de San Gerardo De la Soberana Orden de los Caballeros de Malta ». Tout comme ceux pour devenir « Arkansas Traveller », « Kentucky Colonel », « Nebraska Admiral », ou « Tennessee Squire ». Notre cyberdiplomate ne manque pas de signaler que ce dernier titre le rend citoyen honoraire du comté de Moore dans le Tennessee. Il aurait pu ajouter que l’organisme qui l’octroie est la distillerie de l’excellent whisky Jack Daniels.

Les Blancs, ils se marrent bien en Afrique, non ?

« Hijo Benemérito » d’Obiang-père depuis décembre 2005, l’artiste Caligiuri rencontre OBO pour la première fois en juin 2006, soit deux mois avant de revenir à Libreville avec son trophée, et cela, selon lui, « à l’invitation du gouvernement du Gabon ». C’est noté. En septembre dernier, Calgiuri reçoit un « mandat spécial » d’Obiang pour organiser sa virée au XIème Sommet de la Francophonie, qui s’est tenu cette année à Bucarest. Quelle chance pour le consul honoraire en Roumanie.

Si l’Australien est donc aux antipodes même du style Busà, un parlement mondial pour la sécurité et la paix domicilié aux Bahamas en est plus éloigné encore. A l’œil nu, « The International Parliament of the States for Safety and Peace » de Nassau serait une sorte de parlamento bis, en réalité c’est un clone maléfique, à en croire les mises en garde de Busà. Dont acte.

Sauf que le parlement de Nassau et celui, officiel, de Palerme ont beaucoup en commun. En premier lieu, « Son Excellence » Kevin Charles King. Bizarrement, le chef du faux parlement est toujours indiqué sur le site du vrai comme « Ministro Plenipotenziario ». Facheux oubli du webmaster sicilien sans doute.

L’équipe de King est nettement plus réduite que celle de Busà. Pour l’aider à appuyer le gouvernement bahamien en matière d’« élections, de désastres [sic], d’éducation, de conflits [sic], et d’assistance médicale », le prétendant King, quoique chevalier de Malte, ne peut compter que sur M. Julian Stubbs et le Dr. Jonathan Carey. M. Stubbs – « a certified Personal Protection Specialist (PPS) » et ancien « Surveillance officer » à Atlantis Resort and Casino – est l’actuel PDG de Rohi Protective Services. Le docteur Carey, homme de Dieu, a reçu son doctorat en « psychologie pastorale » de Faith Theological Seminary à Tampa, en Floride. Pendant six ans il gérait une école « alternative » pour « étudiants avec problèmes disciplinaires chroniques ».

Difficile à savoir ce qui a pu être à l’origine du schisme entre obédiences bahamiennes et siciliennes. Il est vrai que King semble flirter avec une branche qui attire de plus en plus le canal historique : le business New Age. Chairman du conseil exécutif de la « World Organization of Natural Medicine » (WONM) – contrefaçon éhontée de la « World Organization of Natural Medicine Practitioners » (WONMP) palermitaine – il serait lui-même docteur de médecine « naturelle » et de médecine de « Naturopathy ». Ainsi que de médecine tout court. Ses diplômes sont de l’« Open International University of Complimentary Medicine », de l’« International Naturopathic College », du « Zoastarian College of Complimentary Medicine (Accredited by the United Nations) », etc. L’« etcetera » est de lui : ses « Additional Certificates and Diplomas » sont « To numerous to mention ». Dommage seulement que « complimentary » veuille dire « gratuit », que « Zoastarian » s’écrive « Zoroastrian », et que « to numerous » ne veuille rien dire du tout.

On comprend qu’à être associée à de tels gens, la maison mère de Palerme ait dû craindre pour sa crédibilité.

Ce serait pourtant salutaire de savoir combien de fonds le parlamento véritable, lui, a récoltés, le 14 septembre dernier à Brampton au Canada. S’y inaugurait ce jour-là un « Institute of Energy Wellness » – disons un Institut de l’énergie de bien-être – où il a été proposé aux invités de contribuer pour 15 dollars à l’assemblée de Palerme afin d’« aider la paix dans le monde ». Evidemment, la directrice de cette nouvelle fac, la « Hon. Dr. Sabina M. DeVita, Ed.D, R.N.C.P., D.N.M., CBP, OSJ, IPSP » est membre du parlamento et de la WONMP.

La pétillante « Dr. » Sandra Rose Michael de Honolulu, inventrice d’un truc qui s’appelle l’« Energy Enhancement System », se présente elle aussi comme copine de Busà. Auprès de ses disciples elle recommandait le Congrès annuel de celui-ci, à Palerme, aussi chaleureusement qu’elle a promu le fundraiser de Bramption. Cette guru s’extasiait, courant octobre, d’un « projet d’avenir pour Chernobyl avec le ministère ukrainien de Santé ».

Gary Young, aussi de l’Institut de good vibes, est « député ministre » de Busà dans l’Etat de l’Utah. Vendeur de remèdes miracles dits « huiles essentielles », c’est un personnage dans la grande tradition des charlatans du Far West. Monsieur le Sheriff l’a arrêté à plusieurs reprises. Doc Young a pratiqué la médecine sans licence, il a fait de la fausse publicité, il semble aussi avoir menacé des gens avec une hache.

Mais enfin. On ne va pas lister chaque personne sur terre se réclamant de la haute chambre de Palerme. Ce serait trop long. Jetons aux orties ce sbire libanais, le feu Maurice Khoury Hanna Dib, qui aurait représenté l’« Allied Veterans Organization » au couronnement de Bokassa, ainsi que décoré Baby Doc des « official Star and Gravat of Honor of the Signum Fidei Order of Munich (Germany) ». Laissons aussi de côté le cas de Thomas J. Serafin, PDG de « The Apostolate for Holy Relics, Inc. », une « non-profit, tax-exempt Calif. Corporation » promouvant « l’éducation des fidèles, la vénération des restes des saints, et la préservation des reliques ». Passons nous enfin de « BJ in den Bosch », démarcheur hollandais des vieilles dames écossaises, proposant une adhésion au parlamento (afin d’aider « les pauvres de l’Ethiopie ») contre le paiement de 140 dollars, histoire de couvrir les frais de port et de plastification du certificat officiel.

*

Notre question est plutôt la suivante. Les services français qui veillent jour et nuit au bonheur d’Omar Bongo, sont-ils finalement incompétents ou seulement traîtres ? Le jeu d’enfant auquel nous venons de nous livrer sans vergogne, ne l’ont-ils pas joué eux aussi, plus discrètement ?

Notre seule ambition est d’être juste, pas justicier. Mettons que les colonels et autres anciens paras du palais du bord de mer ne lisent pas les journaux italiens. Mettons que leur connexion ADSL soit un peu lente. Soit. Soyons charitable. Problème :

Un an avant la remise de trophée à Bongo, des escrocs présumés du parlement mondial ont été mis en examen et écroués en France. Pour des faits, ça va de soi, commis sur le territoire français.

Le 13 juin 2006, Bernard Payet-Descombes et Gabriel Maiolino ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Lyon pour « escroquerie ». Ils sont accusés d’avoir soutirer 550 000 euros à six familles de la haute bourgeoisie lyonnaise.

« Les deux prévenus se disaient les dignes représentants d’un organisme lié au Vatican, baptisé “parlement mondial pour la sécurité et la paix”. Sa vocation humanitaire, ses apparences officielles, les titres de “député” et de “ministre plénipotentiaire” ont donné des gages. […] En 2002, les deux prétendus diplomates organisaient même un voyage au Sénégal, en présence des plus hautes autorités locales, en vue d’un projet de lutte contre la sécheresse, nommé “Sud-Pakao”. “Un paravent humanitaire sans substance” estime le juge d’instruction. »

Faux « héritier d’une procureure générale », M. Payet-Descombes s’est révélé chauffeur en situation d’invalidité. Financier fictif de haut vol, M. Maiolino est un réel retraité de l’enseignement technique.

Au moins pour M. Payet-Descombes, l’arnaque était payante. L’homme possède un Rolls Royce Silver Shadow, une Bentley et « une très rare Rochet-Schneider de 1911 ».

Les scribouillards de la presse locale sont allés à la recherche de la « mission diplomatique » du parlamento à Lyon, rue Stalingrad. Ils ont découvert « un immeuble sans âme, avec une flopée de sociétés civiles immobilières (SCI) sur les boîtes aux lettres, mais aucune trace de la représentation en question ». Ils ont demandé à « un spécialiste des questions religieuses » ce qu’il pensait de la charte du parlamento : il la trouvait « “contraire à toutes les pratiques de l’église chrétienne” ».

Fidèles à leurs habitudes, les médias français n’ont pas cru bon de s’informer sur le volet africain de cette affaire. Le projet sénégalais aurait échoué grâce au refus du président Wade de le déclarer d’utilité publique. Les Lyonnais avaient prévu

« la construction d’un passage à deux voies au pont Gouloumbou reliant Kolda à Tambacounda, la route Vélingara-Fafacourou-Kolda, le dragage du fleuve Casamance, le barrage de Témento, la route internationale Kolda-Bissau, des aéroports, des hôtels communautaires, les brigades de gendarmerie et leur équipement, des postes de santé, etc. »

Le tout pour 238 milliards de FCFA, dont l’origine était peu claire, ce qui explique des « insinuations suspectant les initiateurs de blanchiment d’argent sale », à quoi les initiateurs ont donné des gages on ne peut plus sûrs :

« […] Selon une source bien au fait du projet, Bernard Payet Descombes, représentant du Parlement mondial pour la paix, aurait juré la main sur le cœur qu’on pouvait estampiller la manne “En provenance du Parlement mondial”. »

Gare au régime Bongo ! C’est une simple arnaque.

Arnaud Labrousse, octobre 2006
Arnaud Labrousse, auteur de "Le Silence de la Forêt".

http://www.mamboundou2005.com/2006/11/les_amis_sicili.html#more

 

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