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23 mai 2006 2 23 /05 /mai /2006 10:16

Une nouvelle grève des conducteurs qui  pose soucis à Charles MASSI



Bangui, 22 mai (ACAP) Les conducteurs de taxis et bus de Bangui ont entamé, lundi 22 mai, un arrêt de travail à l’appel de l’Union syndicale des travailleurs de Centrafrique (USTC) afin de protester contre la faiblesse des tarifs pratiqués et les tracasseries policières.

Dans la matinée, le trafic était quasiment interrompu entre le Kilomètre 5, au sud-ouest, et Gobongo, à la périphérie nord de Bangui, contraignant de nombreux usagers à recourir au système D (marche, auto-stop, etc.) pour se rendre à leur travail ou faire leurs courses.

Cet arrêt de travail fait suite, selon le syndicat, « à l’inapplication et aux multiples violations » d’un accord signé en janvier dernier et qui avait mis fin à une grève faisant suite à une hausse des prix de carburant.

Les grévistes reprochent au gouvernement « la non sensibilisation des usagers par les autorités compétentes sur les prix de taxis fixés à150 F et 125 f pour les bus au lieu de 100 et 75 F CFA actuellement. »

Réagissant à ce soudain mouvement d’humeur des taxis et bus, le ministre d’Etat à l’Equipement et aux Transports, M. Charles Massi, a qualifié d’illégale cette grève censée durer 3 jours, précisant que pour observer une grève, « il faut d’abord introduire un préavis de grève, or mon département n’a jamais reçu un préavis de grève ».

Pour M. Massi, ce sont les chauffeurs et receveurs des taxis et bus qui devraient s’évertuer à sensibiliser les usagers afin de maintenir les prix officiels.

S’agissant des sorties de la brigade motorisée de la gendarmerie que les taxis considèrent « abusives », le ministre a rétorqué qu’il était normal que la police mène des contrôles dans la ville.

Il convient de rappeler que l’accord de janvier dernier prévoyait l’interruption à Bangui de tout contrôle routier par les forces de défense et de sécurité, de 6 heures du matin à 21 heures, et des actions à destination des axes routiers de provinces pour veiller au strict respect des barrières légales et procéder au démantèlement des barrières illégales et infliger des sanctions aux contrevenants.




Sébastien Lamba/ACAP
22 mai 2006

 

© Copyright Agence Centrafrique Presse

 

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2 mai 2006 2 02 /05 /mai /2006 00:58

POURQUOI BOZIZE DOIT NEGOCIER AVEC LES REBELLES CENTRAFRICAINS

Devant le spectacle inquitant que nous livrent le TCHAD de DEBY et les REBELLES DU FUC, la République centrafricaine s'apprête à vivre des moments difficiles. Nonobstant d'une décision précipitée de NGOUPANDE Ministre des affaires etrangères sur le soutien de notre pays ainsi que la fermeture de notre frontière avec le SOUDAN.

Il est clair que BOZIZE étant installé par DEBY ne pouvait que soutenir son parrain [g]mais dans cette situation aussi gravissime ne devrait on pas faire preuve de la vraie [/g]diplomatie qui consiterait à faire une déclaration officielle soutenant la resistance du DEBY au putsch  et en coulisse proposer une négociation permettant à notre pays d'être neutre?

LE DANGER PROBLABLE DU SOUDAN ET DU RDC

Comment se peut il que notre pays se sachant déjà menacé par les rebelles de MISKINE  [/g]et  dont les éléments sont constitués à 98% des EX libérateurs Tchadiens positionnés et térrorisant tout le [g]Nord Centrafricain puisse donné une occasion propice à ces derniers de se rapprocher des [/g]FUC afin de pouvoir bénéficier du soutien du Soudan et certaines grandes puissances [g]qui cofinancent cette rebellion Tchadienne.?

COMMENT EXPLIQUER LA SIMULTANEITE DE LA FERMETURE DE NOS FRONTIERES AVEC LE DEPOT AUSSI TARDIF DE PLAINTE AU CPI CONTRE PATASSE ET MBEMBA?

Ce qui est plus gravissime encore c'est que le dépôt de plainte contre MBEMBA en [g]pleine période électorale Présidentielle est quand même mal venu étant donné que cela [/g]risque de destabiliser ce dernier.

Il est à noter que depuis le passage de KABILA à Bangui, le candidat MBEMBA a pris ses distances vis à vis de ce dernier.

Ce que le nous craignons tous, c'est qu'en cas de défection aux présidentielles MBEMBA puisse prétexter [g]ce dépôt de plainte et rentrer en conflit indirectement avec les autorités centrafricaines et soutenir les éléments de son papa L'ANGE NOIR PATASSE.
La Republique sera t'elle prête pour gérer plusieurs conflits en même temps?
]Notre crainte est de plus en plus grande depuis que nous avions appris que nos frontières ne sont que des passoires"YENGUERE"avec deux ravitaillements en deux jours sur une frontière dite fermée donc protégée???

PRIONS DIEU QUE BOZIZE ENGAGE LE DIALOGUE AU PLUS VITE EN CENTRAFRIQUE POUR CALMER LES ESPRITS

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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 01:15

CERTAINS MAGISTRATS SE DESOLIDARISENT DE LA GREVE




Une semaine déjà de grève des magistrats centrafricains. Le bilan de cette action semble mitigé. La décision d'arrêt de travail et de la tenue quotidienne d'une assemblée générale arrêtée par l'amicale des magistrats centrafricains depuis mardi 18 Avril 2006 ne suscite plus l'adhésion de certains magistrats.
Après l'engouement qui caractérise toujours le début d'une pareille action, bon nombre de magistrats, selon nos sources, pensent que leur mouvement serait en train de prendre une direction plutôt politique que corporatiste. Ainsi, ces derniers se seraient désolidarisés de cette grève en vaquant à leurs différentes tâches alléguant des impératifs professionnels.
Le communiqué radio adressé par le bureau de l'Amicale des magistrats Centrafricains (AMCA) à leurs collègues des provinces les invitant à descendre d'urgence à Bangui en vue de se joindre au mouvement serait le détonateur de cette division dans le rang des grévistes.
Selon un informateur qui requiert l'anonymat, le Garde des Sceaux Paul Otto aurait reçu en fin de la semaine dernière quelques magistrats qui auraient désavoué les nouvelles orientations qu'impose l'AMCA à ce mouvement. Ce qui a donné de la vigueur au ministre de la Justice pour rédiger par son cabinet d'ailleurs composé des magistrats directeurs un communiqué officiel signé du Directeur Général des Services Judiciaires et le faire diffuser en toute urgence par les bons soins du Directeur de Cabinet du ministre de la communication sur les ondes de Radio Centrafrique. Ce communiqué demande à tous les magistrats travaillant dans l'arrière pays de rester sur place car des solutions sont trouvées aux problèmes posés. Le Garde des Sceaux Paul Otto qui se défend de ne rien connaître du fond de cette grève a laissé le soin au Directeur Général des Services Judiciaires qui est de surcroît magistrat, de convaincre ses collègues de l'issue favorable déjà trouvée par les autorités politiques aux revendications des magistrats.
Pendant ce temps, le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, le Président François Bozizé se tourne les pouces, convaincu que tôt ou tard les magistrats finiront eux-mêmes par se mordre le nez lorsque certains seront fatigués d'une action qui n'aura pas d'écho.
La division donnera inéluctablement la force aux autorités politiques de bien sévir dans les rangs des diseurs de droit. Déjà certaines rumeurs du côté du pouvoir font état des menaces de sanctions qui planent sur les acteurs du mouvement. Ce qui est sûr, l'union fait la force et la défection de certains magistrats qui privilégient leurs intérêts égoïstes risquent de déboucher sur des conséquences néfastes pour l'avenir des mouvements corporatistes au sein de la magistrature centrafricaine.
précisons que la grève des magistrats trois ans après le changement politique dans le pays traduit bien un malaise social grandissant. Quoique les autorités politiques fassent, la politique de l'autruche, l'eau finira toujours par déborder le vase si elle n'est pas contenue à temps. Ces mêmes autorités avaient refusé entre-temps tout esprit de dialogue recommandé par certaines couches sociales. Mais aujourd'hui, elles ont fini par demander la tenue d'une rencontre de discussion sur la paix. Le malaise social est perceptible. Il faut regarder la réalité en face et appliquer la thérapeutique appropriée au mal social.


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24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 19:06
Centrafrique : 13 mortes dans un accident de circulation à Ippy (Centre - Est)

22/04/2006

Bangui, 22 avril (GABONEWS) - 13 personnes ont trouvé la mort samedi dans un accident de la circulation dans les environs de la ville d'Ippy située à 500 Km au Centre-Est de Centrafrique, a annoncé une radio rurale centrafricaine.

« Sur les 42 passagers à bord du véhicule accidenté, 13 ont trouvé la mort sur le champ et 36 autres dont 9 grièvement blessés sont évacués à l'hôpital de Bambari situé à 100 Km du lieu de l'accident », a indiqué le correspondant de la radio rurale Jean Nestor Bomongo.

L'état défectueux des routes de l'intérieur en Centrafrique et la surcharge sont généralement à l'origine de nombreux et fréquents accidents dans le pays.

GN/JLG/YLG/06


 
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24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 10:33

Manifestation de la jeunesse contre l'insécurité (AFP)

 

Bangui, 22/4/2006(AFP). Plusieurs milliers de personnes, pour la plupart des jeunes, ont manifesté vendredi dans la capitale centrafricaine Bangui pour dénoncer l’insécurité grandissante qui sévit depuis plusieurs mois dans le nord du pays.

Organisée par une Coordination de la jeunesse, la marche a rassemblé, selon les sources, de 5 à 10.000 écoliers et étudiants, membres de formations politiques, de confessions religieuses ou d’ONG, qui ont défilé dans les rues de Bangui jusqu’à la présidence de la République.

Là, le coordonnateur de la marche Daniel Nzéwé a lu un message dénonçant "les exactions perpétrées dans les villes du nord", condamnant "la prise du pouvoir par les armes" et se proclamant pour "la paix, la sauvegarde de l’unité nationale, le retour définitif à la sécurité, le respect des droits de l’Homme, la lutte contre l’intolérance et le renforcement de la démocratie".

Le président de la Coordination de la jeunesse, proche de la coalition qui a soutenu le président François Bozizé lors des élections générales de 2005, a également lancé un appel à l’Onu, l’Union africaine (UA) et la communauté internationale pour qu’elles soutiennent la démocratie en Centrafrique.

Le chef de l’Etat a répondu à la foule en sango, la langue nationale centrafricaine, en lui promettant l’organisation d’une "réunion élargie aux différentes couches de la Nation, pour discuter de la paix dans notre pays".

"Voir des médecins assassinés, des maires tués, des soldats abattus, je dis non. Nous ne voulons plus de cela dans notre pays (...) nous voulons la paix au Tchad, nous voulons la paix au Soudan", a lancé François Bozizé.

"Mais nous nous opposons aux braqueurs, aux coupeurs de route et aux rebelles", a-t-il poursuivi. "Aussi, nous ne voulons pas que les jeunes soient manipulés, dressés, pour tuer leurs frères, soeurs et parents ou pour déstabiliser notre chère patrie", a conclu le président.

Plusieurs centaines de médecins, infirmières et personnels de santé ont par ailleurs défilé vendredi à Bangui pour demander un renforcement de la sécurité, après la mort le 9 avril de deux médecins centrafricains de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), assassinés par des "coupeurs de routes", a constaté un journaliste de l’AFP.

La sécurité s’est considérablement dégradée depuis près d’un an dans tout le quart nord-ouest de la Centrafrique, où se multiplient les exactions des "coupeurs de route" et, plus récemment, les raids de groupuscules hostiles au régime du président François Bozizé.

L’attaque de la ville de Paoua (500 km au nord de Bangui) par l’un de ces groupes le 29 janvier et la répression de l’armée qui a suivi ont fait plusieurs dizaines de morts, dont de nombreux civils.

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24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 10:29

Six personnes blessées par les coupeurs de routes à Berbérati (Gabonews)

 

Bangui, 22 avril (GABONEWS) - Alors que des milliers de personnes défilaient vendredi matin dans les rues de Bangui la capitale centrafricaine pour réclamer la paix et la sécurité dans le pays, six personnes dont quatre grièvement blessées ont été victimes d'une attaque des coupeurs de routes appelés communément « Zaraguinas » dans la ville de Berbérati située à 515 Km à l'Ouest de la Centrafrique, a annoncé la radio locale.

Selon le Directeur de la radio locale de Berbérati, M. René Pierre Ndoumbé, les victimes qui sont admises à l'hôpital de Berbérati faisaient partie des passagers qui étaient à bord d'un véhicule de transport en commun attaqué par des tirs nourris d'armes de guerre par les coupeurs de routes.

« Le médecin chef de l'hôpital préfectoral a déclaré que quatre blessés parmi les six sont dans une situation très critique car ils ont reçu des balles dans les parties sensibles du corps », a indiqué M. René Doumbé.

La précédente attaque d'une bande armée dans la même ville contre un véhicule de transport en commun remonte au 11 avril dernier. Deux éléments de l'armée nationale qui assuraient l'escorte avaient été assassinés.

Le Nord, le Nord- Ouest et l'ensemble de la région de l'Ouest de la Centrafrique sont le fief des bandes armées qui ont multiplié depuis le début de l'année les attaques contre les usagers des routes.

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22 avril 2006 6 22 /04 /avril /2006 12:17

COMMENTAIRE DE LA REDACTION:

[g]INFO OU INTOX ? En tout à en croire les proches du Ministre des affaires étrangères il serait souffrant car malgré sa longue hospitalisation en France il pas totalement récupérer.
Pour les analyses politiques, l'évection de Jean Paul Ngoupande devrait se faire depuis longtemps et ceci en même moment que le changement de Premier Ministre pour insuffler une nouvelle synergie communicative à ce gouvernement qui semble traîner et marquer les pas.

[g]Pour plusieurs raisons, BOZIZE a pris une décision sage celle de maintenir le Premier Ministre ELIE DOTE et le Ministre des affaires etrangères Ngoupandé dont l'optique d'apaiser la communauté MANDJA face aux derniers évènements survenus dans les quatiers dits rouges à Bangui  opposant cette communauté à celle des GBAYA.

[/g]En outre, le positionnement de Ngoupandé vis à vis du pays colonisateur qui tend à le considérer comme étant le seul intellectuel centrafricain fait de lui certainement un danger potentiel pour les années à venir.

[/g]Mais, Diantre !!! Ce bonhomme n'est il pas du passé comme les autres ????

Raymond BOMONGO
  

Les jours de Jean Paul Ngoupandé seraient-ils comptés aux affaires étrangères (C.A.P)

 

Bangui, 22 avr. 2006 (C.A.P) Selon des informations dignes de foi proches de la présidence de Bangui, un prochain réaménagement du gouvernement de Elie Doté devrait intervenir bientôt afin de décharger entre autre Jean Paul Ngoupandé de son portefeuille des affaires étrangères.

Raison officieusement avancée, la santé déclinante de ce dernier ne lui permet plus d’assumer les lourdes charges de ce département sensible. Récemment encore au pot d’adieu offert à la par l’ambassadeur de France Jean-Pierre Destouesse qui doit quitter la RCA, alors que tous les participants étaient debout, seul Jean Paul Ngoupandé était assis dans un fauteuil en raison de ses ennuis de santé.

Il avait été soigné au début de cette année à l’hôpital militaire du Val de Grâce pour des problèmes cardiaques et a dû interrompre sa convalescence pour regagner Bangui vu les menaces qui pesaient et continuent de peser sur son portefeuille ministériel.

Plusieurs prétendants se voient bien prendre sa succession. Il s’agit notamment de Karim Meckassoua actuellement directeur de cabinet de Bozizé et Charles Hervé Wénézoui secrétaire général de la présidence, deux personnalités qui ont pourtant déjà occupé par le passé ce portefeuille mais brûlent d’envie d’y revenir.

Il est donc fortement question que Jean Paul Ngoupandé soit déchargé du département des affaires étrangères et reste cependant ministre d'état sans portefeuille. C'est le plan que Charles Wénézoui, Karim Méckassoua et Guy Moskit seraient en train d'échafauder pour le président du PUN.

 

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5 avril 2006 3 05 /04 /avril /2006 18:24
TUERIES DE PAOUA : RAPPORT DE MISSION DES JOURNALISTES
Rapport rendu public par l'Union des Journaliste de Centrafrique à lors d'un point de Presse mardi 21 mars 2006 à l'hôtel Oubangui


INTRODUCTION
Grand rapport (logo zokwezo)
Grand rapport (logo zokwezo)
1- Rappel du contexte
Le 7 mars 2006, le Président de la République répondait à la requête de l'UJCA (Union des journalistes de Centrafrique), non par écrit, mais en mettant à sa disposition le Lieutenant Colonel Ludovic Ngaïféi, aux fins d'un reportage enquête, tel que sollicité par le Conseil Exécutif de l'UJCA dans sa requête du 20 février 2006, à Paoua et ses environs où sont signalés des événements tragiques.

2- Objectifs de la mission :
Une Mission composée de Barthélemy Féïdoka, Directeur Général de la presse présidentielle, Aïmel Blaise Yého et Patrice Zérémbi de Radio Centrafrique, Jean Christophe Touakouzou et Michel Karamba de Télé Centrafrique, le Lieutenant Benjamin Banga Békoï et l'Adjudant Léon Yakouma de la presse militaire, tous désignés par la Présidence de la République en violation des termes de la correspondance de l'UJCA adressée au Chef d'Etat Major Général des Armées (voir annexe), Michel Alkhaly Ngady, du journal Temps Nouveaux, Jean-Magloire Issa, de Radio Ndéké Luka, Guillaume Ouangalé, Gabriel Rhopo Mbrénga, Petit Jean Kombo, Grand Bonheur Kayomba, respectivement des quotidiens Le Citoyen, Le Démocrate, Le Confident et l'Hirondelle, désignés par l'UJCA.

L'Union déplore le fait que l'Etat se soit immiscé dans la désignation des journalistes du service public, une manière de consacrer la division entre la presse publique et la presse privée alors que l'UJCA est demanderesse de cette mission.

Cependant, animé par la volonté d'une réelle manifestation de la vérité, le Conseil Exécutif de l'UJCA a accepté la proposition de la Présidence de la République tout en déplorant l'absence de l'ACAP (Agence Centrafrique Presse).

Sur le plan de la protection, la mission a été encadrée par le Lieutenant Colonel Ludovic Ngaïféi, Chargé de mission opérationnel à l'Etat Major Général des FACA dans la région militaire Nord et Nord-Ouest, secondé par le Chef de Bataillon Olivier Douguéoua.

Sur le plan logistique, deux véhicules militaires de type SOVAMAG transportant des éléments des FACA et un bus pour le transport des journalistes ont été affectés par l'Etat major général des armées.

L'hébergement et la restauration des journalistes ont été pris en charge par l'Etat Major général des Armées.

L'objectif de la mission était de vérifier les informations reçues à Bangui et de les recouper, recueillir les témoignages et déclarations tant des témoins que des acteurs aux fins de mettre un terme aux supputations qui contribuent à ternir l'image du pays et à attirer négativement l'attention de l'opinion publique nationale et internationale sur les Forces armées centrafricaines.

En conséquence, une feuille de route a été remise aux reporters désignés par l'UJCA avec des recommandations précises sur la manière d'enquêter auprès de la population, des Organisations non gouvernementales présentes sur place, des confessions religieuses ainsi que des membres des services hospitaliers et des victimes.



 

TENTATIVE DE PRISE DE PAOUA PAR LES REBELLES.
Le détachement militaire à Paoua a été attaqué par des bandes armées se réclamant d'une rébellion (non identifiée) le 29 janvier 2006 à 12 h précises. De sources concordantes, ces attaques ont été effectuées simultanément sur trois fronts : le commissariat de police, la brigade de gendarmerie et la base militaire.

Au commissariat, les policiers ont pris la poudre d'escampette abandonnant celui-ci à son triste sort.

A la brigade de la gendarmerie, les gendarmes ont répliqué tuant 4 assaillants avant de se replier. Des armes ont été emportées par les rebelles. Après leur succès au commissariat et à la brigade de gendarmerie, la base militaire a été leur dernière cible.

Pour ce faire, les assaillants vont conquérir l'aérodrome, où ils se seraient tapis deux jours durant au nez et à la barbe des éléments des Forces de défense et de sécurité. Leur marche vers la base militaire, non loin de l'aérodrome, aurait drainé des jeunes âgés d'environ 10 à 16 ans et des femmes armés de gourdins, barres de fer, cailloux criant « victoire, camarades» les bras levés en signe de victoire.

Selon les militaires, devant ce spectacle où jeunes et femmes sont en première ligne, ils ne pouvaient procéder qu'à des tirs de sommation.

Dès que les civils ont pris fuite, ils se sont retrouvés nez à nez avec les assaillants qui ont pris pour boucliers humains les jeunes et les femmes. Parmi les assaillants, il faut relever la présence de deux cavaliers. Après les informations recueillies, il y eut des combats entre les assaillants et quelques éléments des FACA en faction à la base sur les cent vingt que compte la compagnie.

De ces combats, les militaires ont prouvé leur détermination et témérité pour protéger leur base qui n'a pas été prise par les ennemis. Toutefois, au cours de ces attaques, un véhicule militaire de type SOVAMAG a été récupéré par les assaillants et leur a servi de sillonner la ville sous l'acclamation de la population enthousiaste indiquant que la ville de Paoua est désormais sous leur contrôle.

Pendant ce temps, les militaires, absents de leur poste, accouraient de toutes parts pour regagner leur base et prêter mains fortes à leurs compagnons d'arme assaillis.
Ces allégations ont été attestées par les populations de Paoua.

 

II – RIPOSTE DES FORCES DE DEFENSE
a) Les FACA
Les éléments des Forces de défense ont poursuivi les assaillants sur plusieurs axes et en ont abattu un certain nombre, récupérant au passage la SOVAMAG. Au cours de cette course poursuite, ils ont également tiré sur des civils. La riposte a duré trois heures. Les pertes dans les rangs des militaires n'ont pas été signalées. Secret défense oblige peut-être. Dans les jours suivants, du 30 au 31 janvier, un ratissage a été organisé par les Forces de défense sur un rayon de 50 kilomètres autour de la ville de Paoua.
La ville sera passée au peigne fin avec fouilles systématiques des maisons. Les quartiers Lycée et Traitant dont les habitants sont soupçonnés d'être complices des rebelles sont particulièrement visés. Des check point sont installés pour le contrôle d'identité. Là, les militaires ont procédé à des arrestations arbitraires. Les élèves en paieront un lourd tribut.

 

Témoignages
u[LIEUTENANT COLONEL LUDOVIC NGAÏFEÏ ]u
Selon le Lieutenant colonel, après l'attaque du 29 janvier, « nous avons travaillé dans Paoua et dans toutes les pénétrantes qui convergent vers Paoua, à savoir les routes de Paoua-Bossangoa, Paoua-Bocaranga et Paoua-Bémal sur un rayon de 50 km.

Nous avons constaté effectivement que certaines localités environnantes ont servi de base de préparation pour ces attaques. Nous nous y sommes rendus pour déloger les assaillants. Mais nous n' y sommes pas allés avec le cœur de Mère Thérésa. Nous avons employé les gros moyens et la population a eu peur. Nous ne l'avons pas pour autant attaquée. Quand il y a eu résistance, naturellement, nous avons employé nos armes pour faire peur. Notre réaction à l'attaque du 29 janvier a effectivement engendré la peur parmi la population. Il y a eu attaque, c'est vrai et nous avons réagi. Il ne m'appartient pas de donner le résultat de nos ripostes. Vous êtes là sur le terrain.

Est-ce que nous avons opprimé cette population ? Est-ce que nous ne l'avons pas opprimée ? C'est à vous vraiment de juger et de le dire exactement au peuple centrafricain.
Maintenant la question est de savoir ce qu'on doit faire pour ramener cette population en fuite. On n'est pas là pour faire de la propagande ni pour parler à une population comme des politiciens.

On s'est limité aux actions civilo-militaires c'est-à-dire soigner les blessés après ces attaques. Le gros du travail, ce sont nos hommes politiques, les élus du peuple. Il faut qu'ils viennent vers leur population. Qu'il y ait un langage d'apaisement. Sur les ondes, c'est parfois de l'huile qu'on jette encore sur le feu. Et quand on dit qu'il y aura encore des représailles dans ces zones, naturellement la population a peur de revenir. Par contre vous avez sillonné Paoua, vous vous êtes rendus compte que les hommes circulent. Les gens étaient revenus à un moment dans les villages tout simplement parce que le ministre de l'intérieur était passé ici et a parlé à la population. Nos élus et les maires des localités doivent venir parler à leurs administrés pour qu'il y ait apaisement afin que les gens regagnent leurs villages. Je crois que le maître mot, c'est la psychose. Parce que dès qu'ils voient les véhicules militaires, ils fuient en brousse. Pourtant s'ils restaient on s'arrêterait pour leur venir en aide notamment aux blessés. C'est inscrit dans nos activités.

Le Lieutenant Colonel réfute qu'on qualifie de rébellion ce que lui, en terme militaire appelle « action des agitateurs qui viennent se greffer sur celles des coupeurs de route. Nous allons vivre avec ces deux phénomènes, qui sont des phénomènes de société.

Ce sont des gens désoeuvrés qui se cherchent et naturellement on va vivre avec. Nous, militaires, nous ne pouvons peut être pas enrayer systématiquement ces phénomènes, mais nous pouvons réduire au maximum leurs effets de nuisance sur la vie de la population ». Il a évalué l'état global de la sécurité à 80-85%. « En dehors de ces actions de coupeurs de route et autres, on peut estimer à 85%. Pour un pays, c'est quand même pas mal.

Ne pensez pas qu'il n'y a que la République Centrafricaine qui les subit. Même en côte d'ivoire, au Cameroun et ici à côté de nous, le phénomène sévit. Mais seulement, il faut de gros moyens pour essayer d'encadrer nos commerçants, éduquer un peu nos peulhs, aider l'armée centrafricaine dans les actions qu'elle mène pour sécuriser au moins à 95% dans la zone de Paoua et ses environs, la zone Nord et zone Ouest en général.

L'autre phénomène, c'est ce que je disais tantôt, le phénomène des agitateurs qui s'attaquent à l'institution armée. Là, je n'ai pas 36.000 solutions ni 36.000 réponses. Celui qui s'attaque à l'institution militaire en subit le revers et ce n'est pas du cadeau. Ça, c'est clair. Nous sommes quand même une institution. On ne va pas laisser les gens s'attaquer à chaque fois comme ça à nos positions militaires.

Pour eux, je n'ai pas d'autres solutions que celles qui consistent à entreprendre des représailles. C'est beaucoup plus le phénomène Zaraguina qui nous tient à cœur. La population doit également chercher à contrer ce phénomène. Sur notre passage, vous avez vu que dans un village il y a eu une attaque juste quelques minutes avant que l'armée n'arrive.

La population est sortie avec les armes de chasse. C'est à peu près ce qu'on va demander à toute la population, là où sévit ce phénomène de coupeur de route. Il faut faire front. Vous-même vous l'avez constaté. Ce sont des gens qui ne sont pas superbement armés. On nous dit toujours qu'ils sont lourdement armés. Tout ça ce n'est rien du tout. Je crois que même la population peut déjà commencer à se défendre en attendant l'arrivée de l'armée.
Vous savez que nos armées, comme le dit souvent mon chef hiérarchique le général Gambi, Chef d'Etat Major des armées, sont en restructuration. Maintenant, nous sommes en phase de consolidation. N'oubliez pas que nous sommes dans la sous région, le pays qui a très peu d'effectif. Alors, on ne peut pas couvrir tout le territoire.

C'est très important. C'est pourquoi nous demandons également le concours et la participation de tous. Sécuriser une nation, c'est l'affaire de tout le monde, il n' y a pas que l'armée.

Nous pensons, on va essayer de réfléchir au niveau des instances de l'Etat Major, impliquer beaucoup plus les jeunes dans une forme d'auto défense. Nous allons former des jeunes, leur inculquer certaines notions de courage afin qu'ils puissent eux-mêmes, à leur niveau, commencer à faire ce travail.

La maison RCA ne brûle pas. Ce sont des phénomènes que d'autres pays connaissent mais seulement, ils savent comment véhiculer les nouvelles, ils savent comment les cerner et puis remonter le moral de tout un chacun afin qu'on ne puisse pas les considérer comme un drame national ».

u[b) LA GARDE REPUBLICAINE]u
De sources concordantes, le Lieutenant Ngaïkosset et ses hommes ont participé aux opérations de ratissage dans la ville de Paoua le 31 janvier. Il aurait déclaré en sango aux notables de la ville : «Mbi ga ti sala kwa ti mbi. Ngu a kè da apè» (en français « nettoyage à sec »). Son rayon d'action s'est situé au quartier musulman. D'autres sources attesteront que le Lieutenant NGaïkosset et ses hommes, à leur entrée dans Paoua, auraient tiré sur un groupe d'élèves qui fuyaient la ville. Les mêmes sources ont indiqué que tôt le matin déjà, ils auraient abattu trois jeunes qui auraient refusé de leur indiquer les caches d'armes des assaillants et le lieu de retraite de ces derniers. Selon les populations, un officier des FACA, au vu de ces exactions, aurait intimé l'ordre au Lieutenant Ngaïkosset de regagner sa base de Bossangoa. Ce qu'il fit.

Notons toutefois qu'après le 31 janvier, les autorités administratives, politiques et militaires dont le préfet de l'Ouham-Pendé, les députés suppléants, des notables et le capitaine commandant la compagnie militaire de Paoua etc. ont sillonné les localités éprouvées appelant la population à regagner leur domicile et à vaquer à leurs occupations.

Cet appel fut entendu. Les populations ont commencé à regagner leurs villages et à vaquer à leurs occupations quand, subitement, le 11 février 2006, le Lieutenant Ngaïkosset et ses hommes, firent irruption dans les communes de Nana Barya et Myapendé.

Des témoignages concordants recueillis à Paoua indiquent que le passage de la Garde Républicaine sur l'axe Nanga Boguila-Béboura et Béboura-Bémal ce jour, puis le 18 février, a semé la désolation occasionnant de nombreuses pertes en vies humaines. A ce propos, quelques chiffres sur lesquels nous reviendrons nous ont été donnés en ce qui concerne les communes de Myapéndé et Nana Barya, à savoir les villages Béboura 1, 2 et 3, Béogombo 1 et 2, Békoro-Ecole et Bénamkona.

u[Témoignages
Le Lieutenant Eugène Ngaïkosset de la Garde Républicaine, Commandant le Détachement, Nord et Nord Ouest basé à Bossembélé
]u.
«Une base militaire a été attaquée par des rebelles au Nord, précisément à Paoua et je me trouvais à moins de 100 kilomètres.

L'Etat major m'a demandé de porter main forte à cette unité. Je n'ai fait que remplir mon devoir de citoyen centrafricain.

Notre mission n'est pas d'aller massacrer une population. Nous nous sommes attaqués à ceux qui portaient des armes. Une partie de la population nous a été hostile notamment dans les villages Béboura 1, 2 et 3 où on nous a intimé l'ordre suivant». « Partez, partez, on n'a pas besoin de vous ici»!

u[UN LYCEEN]u
N.F., élève au Lycée de Paoua en classe de 1ère affirme : « Le 29 janvier 2006, il y a eu les événements de Paoua. Je suis revenu de l'église où j'ai dirigé la chorale pendant la messe. Face à l'ampleur des événements, j'ai accompagné ma famille pour la mettre en un endroit sûr. Après avoir retiré ma machine à coudre laissée à l'atelier, je me suis rendu à une veillée mortuaire vers le village Poulélé.

« C'est à ce moment que nous avons été arrêtés à une barrière militaire la nuit. Le lendemain matin nous sommes conduits à la base militaire pour subir des tortures. Sur 8 personnes arrêtées, je suis l'unique survivant. Les tortures étaient telles que l'un de nos compagnons infortunés qui tentait de s'évader a été froidement abattu par un militaire.
J'ai eu la vie sauve grâce à l'intervention du curé de la paroisse et du censeur du Lycée de Paoua. »

 

MEURTRES
a) Imputés aux FACA
La croix rouge mentionne pour la journée du 29 janvier, 9 corps à Paoua dont cinq n'ont pas été identifiés, cinq autres ensevelis dans une fosse commune dans l'enceinte de l'ancien hôpital érigé en centre de santé urbain, quatre dont Florent Djembert, commerçant, deux assaillants abattus vers le Lycée, quatre corps incinérés dans l'enceinte de la gendarmerie, un commerçant ambulant (Boubanguéré), celui de Vincent Bozoukon (35 ans, père de cinq (5) enfants) abattu derrière le Lycée, un blessé qui a succombé à ses blessures, un autre au quartier combattant 1, celui de William Béré, élève en classe de 5e 1 abattu à Bémal, 4 corps de jeunes assimilés aux assaillants, un blessé qui a succombé à ses blessures à l'hôpital, soit au total 35 morts
.
Le Jeune W.D 20 ans a été pris et conduit à la garnison militaire. A ce jour, il porte deux balles l'une à la main gauche et l'autre à la hanche. Le côté postérieur de la cuisse gauche porte une longue blessure de lame de rasoir;

L'élève F. N en classe de 1ère A 4' au Lycée de Paoua et chef de la chorale à la paroisse Sainte Famille faisait partie de 8 lycéens arrêtés et torturés à la garnison. Tout son corps a été lacéré, il a dit devoir son salut à l'intervention du curé de son église et du censeur du Lycée.
Le jeune C.A.D 22 ans habitant vers la barrière du quartier Poulélé, garçon de course et domestique des soldats de la garnison, a pris une balle à la cuisse gauche à son retour d'église des Frères de Biokara a-t-il dit.

L'instituteur A.N à l'école sous-préfectorale filles a été torturé par les FACA, et a choisi de se retirer à Bossemptélé.

Par contre, J.L et G.G n'ont reçu que des blessures.
Mais nous avons été lacérés, torturés à mort. Sur 8 personnes, je suis l'unique survivant avec des blessures graves. Nombreux étaient les élèves qui cherchaient à regagner leurs villages natals et qui ont été froidement abattus malgré les preuves qui attestent leur neutralité. Plus d'une vingtaine d'élèves ont perdu la vie en tentant de s'enfuir.

b) Imputés à la Garde Républicaine
La population mentionne la mort de 10 élèves qui fuyaient la ville de Paoua, 7 élèves sur l'axe Nanga Boguila Bétoko, 3 jeunes qui ont refusé d'obtempérer aux injonctions du Lieutenant Ngaïkossé, Mathias Ndoby, maître parent à Békoro- Ecole, 13 à Bémal dont Luc Miabé, agent de police originaire de Paoua en service au commissariat de police de Bémal aurait été inhumé à Béké, Saïdou Boderbé et Oméga Mala, un autre mort à Boria, un à Kébè, idem à Bessa et Béogombo 3, 2 à Béogombo 2, 9 à Bédoro.

Signalons que de source proche du Lycée, il est fait mention de ce que des innocents ont été froidement abattus par la Garde Républicaine, de même que des élèves auraient été tués dans l'enceinte du Lycée. Toujours de la même source il a été reconnu que des éléments de la Garde Républicaine n'ont pas été chevaleresques.

A l'exemple d'une personne non identifiée, prise de peur qui cherchait refuge dans une concession privée a été abattue au quartier Combattant 1;

Aux alentours du Lycée, quatre autres jeunes pris pour des assaillants auraient été abattus.

Des élèves revenant des petits villages en ville sur l'axe Béboura Paoua seraient fauchés, ils étaient confondus aux assaillants; ces décès n'ont pas encore été déclarés à l'administration de Lycée ni à la mairie.

De l'avis général, ces tueries imputées à la Garde Républicaine ont été à l'origine du repli massif de la population dans la brousse et dans les champs.

Le bilan est loin d'être exhaustif vu les moyens limités de la croix rouge locale pour se déployer sur tout le terrain. La peur empêche les parents des victimes à déclarer les décès de leurs proches. Au quartier Combattant 2, un chien a ramené de la brousse le bras d'un corps. Ce qui témoigne de la présence d'autres cadavres dans la nature.

 

IV - Répercussion des événements survenus sur la ville de Paoua et ses environs:
Paoua a été le point focal de la mission où la base du détachement militaire a été attaquée par les bandes armées le 29 janvier 2006, se réclamant d'une rébellion non identifiée. De l'avis de certaines personnes ressources, l'accalmie est certes en train de revenir. Mais la ville de Paoua reste sous le choc et la psychose est générale après la riposte et le ratissage militaires sur un rayon de 50 km. Paoua et ses environs ont pris un coup dur depuis les événements du 29 janvier. La population en dépit, de la présence militaire se sent en insécurité. En ville et dans les villages, c'est la peur des militaires. En brousse, ce sont les coupeurs de route et les «rebelles» qui sévissent.

Les populations sont prises en otage, elles sont entre le marteau et l'enclume.

A Korompoko
La mission a marqué un arrêt au village Ndowokota à 50 kilomètres de Bossangoa.
Tous les interlocuteurs, à l'absence des notables du village, ont unanimement et distinctement confirmé l'existence d'une fosse commune au village Gbélékétté voisin situé à 52 kilomètres. D'après les témoignages, les trois hommes seraient appréhendés dans un camion de transport de passagers et de marchandises à Bossangoa courant décembre 2005. Le camion qui venait de Bangui se rendait au marché hebdomadaire de Bétoko. Des armes de guerre auraient été trouvées sur ces trois personnes que des éléments de la garde républicaine ont fait descendre de leur véhicule au village Gbélékétté pour les abattre nuitamment. A y regarder de près, les trois hommes seraient appréhendés, exécutés et enterrés dans trois fosses séparément et non dans une fosse commune.
Apeurés, les villageois n'ont pu sortir qu'après le retrait des militaires pour découvrir les victimes étendues au sol, qu'ils ont enterrées dans trois fosses séparées.

Était également signalée la mort d'un habitant du village Ndowokota, père de cinq enfants, bastonnés par des porteurs d'uniforme au sujet de son gibier qu'il a mis en vente au prix de 3000 Fcfa, mais que ces derniers auraient voulu acheter à 1800 F cfa. Devant ce refus, il serait passé à tabac jusqu'à ce que mort s'en suive.

BOSSANGOA (CENTRE VILLE)
Les reporters, à défaut d'une demande d'accès à la maison d'arrêt de Bossangoa, ont recueilli des témoignages proches de ladite maison d'arrêt qui les ont situés sur le sort de sieurs :
Séraphin Datoloum, commerçant à Bassangoa; Sébastien Daïbé, couturier, à Bossangoa; Jérémie Aladoum, commerçant, à Bossangoa; Eugène Dokouna, président de la sous fédération du MLPC de Markounda,

Ces personnes ont été interpellées au mois de décembre 2005 et sont détenues à la maison d'arrêt de Bossangoa. De l'avis d'un interlocuteur qui a requis l'anonymat, ces prévenus sont présumés, auteurs d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

NANGA BOGUILA
Le sous-préfet Gilbert Wamatchi ne se trouvait pas à son poste depuis plusieurs mois, il serait à Bossangoa. Son intérim est assuré par le premier adjoint au président de la délégation spéciale de la ville de Nanga Boguila. Les témoignages montrent que Nanga Boguila a souffert de mauvais traitements de la part des éléments du détachement de la garde républicaine et son Chef le Lieutenant Eugène Ngaïkossé. Quelques noms de victimes ont été cités.

Le jeune Alfred Gala, fils de l'adjoint au président de la Délégation spéciale de la ville de Nanga Boguila, décédé, serait pris au mois de février par des hommes du lieutenant Ngaïkossé au village Boria à 10 kilomètres de Nanga Boguila sur une bicyclette, sur un pont. Il serait abattu et son corps reste introuvable.

Le prénommé Alphonse, résident au village Bondoro à 12 Kilomètres sur l'axe Nanga Boguila, se rendait dans sa belle famille au village Bongba, à 13 kilomètres sur l'axe Nanga Boguila Paoua lorsqu'il a été pris et liquidé courant février par des éléments de la Garde républicaine.

Le chef du village Bonté a été abattu au mois de février 2006 de nuit devant sa porte par l'équipe du lieutenant Ngaïkossé. La victime était aux côtés de ses fils qui venaient de subir la circoncision lorsqu'elle a été extraite pour être liquidée.

Au village Gbalin, un jeune homme a été abattu courant février 2006 par les éléments de la Garde républicaine.

Une dame enceinte, L.M a été blessée à la cuisse gauche au moment où elle allait se soulager.

NANGA BOGUILA PAOUA
Les villages situés entre Nanga Boguila Paoua et Nanga Boguila Békay à la frontière avec le Tchad à partir de Boria sont déserts. Sur une distance d'environ 50 kilomètres, il n'y a pas de vie dans les villages. Tout bruit du moteur de véhicules civils ou militaires fait fuir les villageois vers la brousse. Ce spectacle est la résultante du climat d'insécurité créé lors du ratissage musclé des FACA et de la Garde Républicaine, les 30 et 31 janvier et les 11 et 18 février 2006.

La mission n'a pu s'arrêter sur le tronçon, car il n' y a personne à interroger.
 

V - CONSEQUENCES
Sur le plan social : une psychose généralisée a gagné la population de Paoua. Hommes, femmes et enfants ont quitté leur domicile pour se réfugier dans la brousse. Tout véhicule militaire de passage dans les localités de Béboura, Bémal, Béogombo… inspire la peur et la panique.

Sur Le Plan sanitaire
Avec des corps inhumés ça et là ou restés dans la nature, les risques d'épidémie sont évidents. A l'approche de la saison pluvieuse, il est à craindre l'épidémie du paludisme chez les enfants.

Sur Le Plan éducatif
Au niveau du fondamental 1, sur 92 écoles dans la sous préfecture de Paoua, 51 dans les communes de Paoua centre, Babé Sar, Myapendé et Nana Barya ne fonctionnent pas ou fonctionnent au ralenti. Ce déficit se chiffre à 9418 élèves sur un total de 20247 au titre de l'année scolaire 2005-5006.

L'effectif du Lycée de Paoua pour l'année scolaire 2005-2006 est de 1589 élèves. Environ 500 élèves seulement vont en classe. Où sont passés les 1000 autres? Sont-ils morts? Recrutés par la rébellion ? Portés disparus ou retenus par leurs parents ?

A cela s'ajoutent les frais d'examens de fin d'année CEF1, concours d'entrée en 6è, BC et Baccalauréat qui ne sont pas encore versés à la direction des examens et concours alors que le délai est proche.

Sur Le Plan économique
L'axe Bangui Bétoko n'est plus praticable. Il y règne une insécurité générée par la rébellion.
La population de Paoua apeurée ne peut vaquer librement aux activités socio économiques dont les produits ravitaillent les marchés environnants et Bangui.

Sur Le Plan Politico administratif
Des têtes ont été visées pendant les événements. Monsieur Timothée Bolapa, député suppléant de Zoukétia Boykotta de la première circonscription de Paoua a reçu des tirs sur la palissade de sa maison pour soupçon de sa complicité avec les «rebelles».

Monsieur Siolo, Président du Tribunal de Grande instance de Paoua se trouve à Bouar.
Madame Mbaïkoua, Présidente de la délégation spéciale de la ville de Paoua est à Bangui depuis le début du mois d'Août.

Le sous préfet de Paoua Monsieur Théophile Lengounda est à Bangui. Le Secrétaire Général de la municipalité est à Bangui depuis plusieurs mois.

Le Chef du bureau des douanes de Bémal Monsieur Gilbert Féïganazoui se trouve à Bossangoa. D'autres fonctionnaires et agents de l'Etat qui sont affectés à Paoua n'ont pas encore rejoint leurs postes, craignant pour leur vie.

Le sous préfet de Nanga Boguila a déserté son poste de travail. Deux enfants des douaniers de Bémal sont entre les mains des assaillants. Il s'agit de : Yogot Geoffroy et Claire Wilibona.

Sur Le Plan sécuritaire
La circulation n'est pas du tout aisée dans la localité de Paoua. Non seulement, les assaillants se sont retranchés dans des recoins et créent l'insécurité, mais aussi, les coupeurs de route attaquent presque quotidiennement des véhicules des particuliers et de trafic dans le but de racketter les passagers.


VII - CONCLUSION
Des Rapports de collaboration entre les éléments des FACA et les reporters.
Les rapports entre les éléments des FACA et les reporters ont été très appréciables. Les reporters ont travaillé en toute liberté dans une ambiance emprunte de cordialité et de sympathie.

Génocide


Les reporters n'ont pas constaté un cas d'extermination planifiée d'une ethnie donnée à Paoua et ses environs. Il y a eu certes des tueries.

Des fosses communes.

Les journalistes sur le terrain ont constaté deux fosses communes dans la ville de Paoua : Une derrière l'ancien hôpital, l'autre au cimetière.

Des tueries
Il y a eu des victimes parmi la population civile suite aux évènements du 29 janvier et au passage du détachement des éléments de la Garde républicaine les 11 et 18 février sur l'axe Nanga-Boguila - Bémal. Cependant la mission est incapable de donner des chiffres exacts, n'ayant pu rencontrer tous les témoins du fait de la fuite des habitants dans la brousse et parce que les reporters ont été soupçonnés par certains habitants d'être des agents du régime. De même, il ne revient pas aux reporters de qualifier juridiquement les tueries de Paoua.
 

Union des Journaliste de Centrafrique (UJCA)
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27 mars 2006 1 27 /03 /mars /2006 16:08

UNIVERSITE DE BANGUI : LES ETUDIANTS SOLLICITENT L'ARBITRAGE DU PRESIDENT BOZIZE




Encore une fois de plus, ça promet d'être chaud sur le campus universitaire puisque les étudiants sont plus que jamais déterminés à ramener le gouvernement Doté sur les rails tant, ils en ont assez marre de ses promesses fallacieuses et utopiques. L'université de Bangui qui, il y a trois semaines de cela était le théâtre d'une démonstration de force entre étudiants et la police anti émeute sera encore au centre de l'actualité de la semaine. Le lundi 20 mars, ils étaient nombreux à se déporter dans les différentes facultés pour déloger leurs collègues qui prennent cours car affirment-ils, que seule la lutte collective pourra apporter des solutions idoines à leurs revendications légitimes.00
En effet, les objectifs de cette grève illimitée des étudiants sont entre autres, le versement des deux mois restants sur le deuxième trimestre de l'année 2004, le rétablissement du paiement trimestriel et la signature d'un moratoire de paiement des 23 mois d'arriérés de bourses. Pour le Président de l'Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANECA), Donatien Ndamo que nous avons rencontré, le Ministre en charge de l'Enseignement Supérieur Charles Armel Doubane leur a fait savoir qu'il ne fera rien pour satisfaire ses revendications et si possible, il mettra en prison les responsables de cette association facultaire et supprimer la bourse au niveau de l'Université. Aussi, il nous ont signalé qu'il y a quelques temps, des tracts anonymes circulent au niveau de l'Université de Bangui comme quoi, le Président de la République aurait laissé entendre que ce ne sont pas des étudiants qui font la grève mais plutôt des jeunes manipulés du « quartier sara » qui en profitent pour semer la zizanie ; pour ce faire, il compte cette fois ci les atteindre avec des balles réelles au cas où, ils tenteront de sortir dans la rue pour manifester leur mécontentement. Ces déclarations fortuites, éhontées et tellement gravissimes n'ont fait que soulevé la colère des étudiants qui sollicitent une rencontre solennelle avec le Chef de l'Etat François Bozizé pour d'amples clarifications.
Eu égard à tout ce qui précède, l'on se pose la question de savoir pourquoi réservé un tel traitement à ceux qu'on clame haut et fort qu'ils constituent l'avenir de ce pays ? Il n'est cependant un secret de polichinelle que la plupart des cadres qui sont actuellement aux commandes dans le pays sont passés par l'Université de Bangui et qu'ils ont été bénéficiaires des bourses de ce pays pour leurs études, alors pourquoi en denier le bénéfice à d'autres ? La question reste posée. Par ailleurs, les étudiants affirment que si le gouvernement s'exécute en leur payant les deux mois et qu'il arrive à signer le moratoire de paiement des arriérés de bourses, il y aura du calme sur le campus universitaire. En lieu et place de ses accusations qu'ils qualifient infondées, nous estimons qu'il est du devoir du gouvernement de prendre ses responsabilités en payant à ces pauvres étudiants leur dû. C'est dommage que la revendication des droits dans ce pays se fasse dans la rue et par des méthodes peu orthodoxes
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26 mars 2006 7 26 /03 /mars /2006 21:30
Le vrai visage de Bozizé en Centrafrique :



A la faveur d’un coup d’état perpétré le 15 mars 2003, en l’absence du Président Patassé en mission au Niger, grâce au soutien de certains pays de la CEMAC, de certains milieux français, mais particulièrement du soutien franco-tchadien, Bozizé a pris le pouvoir à Bangui. Dans ses premières déclarations, il disait qu’il est venu pour assurer une transition de deux ans, soulager les souffrances du peuple centrafricain, mettre en place les institutions de la République et se retirer du pouvoir. C’était trop facile de dire mais difficile d’appliquer. Dans l’euphorie, tout bêtement, et c’est le mot qui convient, certains intellectuels (Ngoupendé, Meckassoua, Goumba, Tiangaye, Malendoma), ont apporté leur caution à ce « projet paradisiaque » de reconstruction de la société centrafricaine. Une marche de soutien au nouveau régime était organisée dans les jours qui ont suivi ce coup. A l’occasion, le général Malendoma va jusqu’à demander à ce que Bozizé soit élevé au grade de général d’armée pour avoir renversé les institutions démocratiques par un coup d’état. Goumba se proclamant l’opposant traditionnel, patriarche de la démocratie à sa manière, homme aux « mains impropres » avait accepté le poste de 1er Ministre et avait promis monde et merveille aux travailleurs centrafricains. Maître Nicolas TIANGAYE, lui, occupait le poste de Président du Conseil National de Transition (CNT) que d’aucuns qualifiaient à l’époque de Consortium National des Traîtres pour les uns et Conseil National de Trahison pour les autres. Les syndicats ont observé une trêve pour permettre aux nouveaux maîtres des lieux d’engager de véritables réformes, d’asseoir sa philosophie KNK. Ce qui permettrait donc de lancer le pays sur l’orbite du 21ème siècle. Si ça ne tenait qu’à cela, on dirait que tout allait au mieux pour le bonheur du peuple centrafricain, ‘’bonheur qui leur manquait du temps de l’ancien régime’’. Toutes les conditions étaient réunies pour permettre à Bozizé de construire une NATION centrafricaine réconciliée avec elle-même, un ETAT DEMOCRATIQUE ET STABLE où règnent le DROIT, la JUSTICE, l’ÉQUITÉ.

Malheureusement, à mesure que les jours passent, le pouvoir de Bangui montre son vrai visage, étale devant ceux qui l’ont applaudi les vraies raisons du coup d’état. Le bonheur promit s’est vite transformé en malheur dans les familles avec de multiples cas d’assassinats, de tortures, de violations graves des Droits de l’Homme. Le bonheur s’est troqué en humiliation, le bonheur s’est muté en pauvreté. La misère s’accentue, les salaires, pensions et bourses promis à terme échu deviennent chimériques. La relance des activités agricoles (production cotonnière, etc.), n’existe que de mots, la « vraie démocratie » tant prônée pour justifier le coup d’état du 15 mars 2003, n’est qu’un rêve et le pays sombre dans la violence, la brutalité, les exécutions sommaires et extra judiciaires, la terreur, la pauvreté, la misère sans précédent. Aucune réforme sérieuse n’est engagée pour susciter l’engouement des bailleurs de fonds à venir investir dans le pays. Il n’y a aucun programme de société fiable. Si ce n’est que des slogans de campagne.

Alors que son prédécesseur Ange Félix PATASSE refusait de tendre la main de mendiant en comptant sur les propres efforts des centrafricains et sur leurs propres ressources pour développer le pays, Bozizé ne va pas manquer d’occasion pour se verser dans la mendicité à grande échelle, à chaque fois qu’il en a l’opportunité. Devant n’importe quel organe de presse, Bozizé fanfaronne la mendicité Qu’attendez-vous pour nous aider ? « Je voudrais ajouter quelque chose, en guise de conclusion. Je crois qu’il y a une injustice, un deux poids, deux mesures. Regardez le Liberia de madame Johnson-Sirleaf. À peine est-elle investie que le FMI, la Banque mondiale et tous les bien-pensants se précipitent pour régler ses dossiers financiers et accéder à ses demandes. Alors que nous, nous attendons depuis huit mois que l’on daigne examiner notre cas. Pourquoi ? Parce que nous sommes moins médiatiques ? Moins connus des Américains ? Moins présentables ? La Centrafrique a recouvré la légalité démocratique et constitutionnelle bien avant le Liberia et le Liberia passe avant la Centrafrique. Tant mieux pour le Liberia. Mais je ne saurais me résoudre à dire tant pis pour la Centrafrique. Nous méritons mieux. Il faut qu’on le sache et je le répéterai jusqu’à ce qu’on m’entende »[1].

Bozizé ne doit que s’en prendre à lui-même. Les élections ne suffisent pas pour inciter les bailleurs de fonds à financer le pays surtout, quand on sait dans quelle condition elles se sont déroulées. Pour accéder à l’aide internationale (le secret) : il faut créer les conditions de développement, avoir un projet fiable de société, faire de la bonne gouvernance une méthode de gouvernement, pratiquer une politique sociale et non antisociale, une politique de cohésion nationale et non de division nationale, bref, tout ce qu’un état moderne peut faire pour le bien être des citoyens. Bozizé est loin d’appliquer tout cela.

Une chose est vraie, un proverbe africain dit « tu ne pourras jamais continuer indéfiniment à te gratter avec les oncles de ton voisin ». Aussi, ce n’est ni avec l’argent de la manche que Bozizé va nourrir le PEUPLE CENTRAFRICAIN. L’argent qu’il quémande à tout bout de champ comme les malvoyants de l’entrée de la ville de Bossangoa, ne suffira pas pour acheter les charrues afin de relancer la production cotonnière avec les semences qu’il a importées du Burkina Faso. Cet argent est le fruit de dur labeur du peuple français et autre. Leurs Gouvernements n’ont pas fait la manche. Ils ont élaboré un programme de société qui a suscité l’attention des institutions financières. Un programme de société qui a suscité l’adhésion de leurs concitoyens et non CPE décrié par toute la jeunesse française.

Pour la RCA, la manne extérieure devra venir en complément de l’effort des centrafricains. L’effort des centrafricains n’est effectif que si le pouvoir en place développe une politique de cohésion sociale, une politique de développement et non une politique d’exclusion, d’anti-développement dans un ETAT de DROIT et non de NON DROIT[2].

Comment accepter asphyxier ses propres poumons ? Olivier Emmanuel Gabirault dans la déclaration de l'ALLIANCE POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES (ADP) du 16 mars 2006 sur la situation de l’insécurité au Nord condamne le mensonge du gouvernement centrafricain en ces termes : « Ce mensonge éhonté, indigne et criminel au peuple centrafricain traduit un mépris total à son égard dès l'instant où depuis plusieurs mois, on entendait parler quotidiennement d'assassinats et de violences dans cette zone » et ajoute que « surtout que le Nord Ouest, véritable poumon économique du pays et principal axe d'accès à la mer est en proie à l’insécurité…………. ». Ainsi,

Sur ordre de Bozizé, de dizaines voire de centaines de populations civiles, sans distinction d’âge ni de sexe, sont arrêtées, torturées, noyées, fusillées, humiliées, rouées de coups, égorgées, étranglées, empoisonnées, brûlées vifs simplement parce qu’elles sont de l’Ouham Pendé (Paoua, Bozoum, Bocaranga), de l’Ouham (Markounda, Batangafo, Kabo, Boguila)[3], à cause de leur supposé soutien à Patassé ou parce que pro-Patassé ou habitant dans la zone fief de Patassé.

Mais va – t – on renier ses origines, ses entrailles à cause de la terreur d’un régime dictatorial ? Non, seule la lutte libère. Aujourd’hui, les populations du nord sont brisées, elles sont martyrisées, demain elles seront libérées, libérées du joug de l’oppresseur Bozizé. Pour cela, il est vivement recommandé à toutes les filles et tous les fils et de Centrafrique d’utiliser tous les moyens en leur possession pour dénoncer les abus de violation grave des droits de l’homme de ce régime. L’occasion est donnée à chaque Centrafricain de dire avec la dernière énergie NON ! NON ! NON à Bozizé et son clan qui se servent du tribalisme pour gérer le pouvoir de l’état. NON ! NON ! NON à Bozizé et ses sbires qui apportent la haine, la déchirure sociale dans notre NATION. Autant de crises ont émaillé l’évolution de notre pays sous différents régimes, mais, jamais et au plus grand jamais, on a atteint un tel paroxysme. La terreur, le tribalisme, l’incompétence, la mendicité ont constitué la quintessence de ce régime aux abois. Un régime qui ne sait où mettre sa tête.

Face au refus du Général-Pasteur-Président-Ministre (de la DEFENSE) au pouvoir d'entamer un dialogue franc avec ses compatriotes, on apprend que Bozizé vient d’acheter (entre le 19 et le 21 mars 2006) aux USA un avion de type Hercule C 130 pour le transport de ses milices sur le front nord, alors que les fonctionnaires centrafricains totalisent 9 mois d’arriérés de salaire, les retraités 2 ans d’arriérés de pension, les étudiants de Bangui 18 mois d’arriérés de bourse, ceux de l’extérieur 2 à 3 ans selon les pays.

Bozizé prépare la guerre, la guerre contre le peuple centrafricain. Ce qui confirme bien la situation décrite par le Colonel-TTN Marboua dans sa lettre du 21 février 2006 adressée au Député DONDON. Le contenu de cette missive révèle en substance que Bozizé se dit avoir le soutien total de l’autorité suprême française pour mâter les populations du Nord et principalement, les ethnies Kaba, Souma, Talé, Karré, Dagba, Ngama, Pana, Gongué, et autres. Va – t – il érafler la région de l’Ouham Pendé et une partie de l’Ouham jugées hostile à sa politique de la carte de la République Centrafricaine ? Pourquoi, cette autorité suprême française ne lui fournirait pas des tracteurs, des machines et autres biens pour le peuple centrafricain en lieu et place des hélicoptères et armes ? Est-ce que Bozizé mesure un peu le degré de piège dans lequel il est plongé ?

Après les tueries de Paoua, le régime de Bozizé pratique une chasse aux sorcières dans l’administration centrafricaine. Tous les cadres de cette région qui occupent des postes de responsabilité sont purement et simplement démis de leur fonction sans raison aucune. Bozizé procède à l’arrestation sur la base d’une liste établie. A ce jour, filles et fils ressortissant de cette région croupissent dans les geôles du Camp de Roux, de la SERD, de la SRI, sans procès. Il s’agit de : Florence NDOUBA, Sosthène GUETEL, Lévi MALEKIAN, Clotilde GAMO, Pasteur Abel MONGAÏ et bien d’autres qui attendent leur tour. C’est ça l’état de DROIT !!!!

Facétieusement, sous l’emprise de l’enrichissement personnel, de la soif du pouvoir, Bozizé tue, massacre les populations civiles dans l’indifférence totale de ses tuteurs. Mais, il faut reconnaître que, comme une grandeur physique qui ne croît indéfiniment, aucun empire, aucune dynastie, aucun régime totalitaire ne subsistera éternellement. Les populations du nord demandent simplement à cette autorité suprême française de comprendre une chose, que les anciens combattants de l’Afrique Equatoriale Française, AEF (section oubanguienne) de la colonne Leclerc qui ont répondu OUI à l’appel du Général De Gaulle et qui ont combattu au côté de la France pour la liberté du peuple français, sont constitués à majorité des gens de ces ethnies qui, hier étaient français à part entière, amis de la France et aujourd’hui traités comme des esclaves, alors qu’ils luttent pour leur survie tout comme le PEUPLE français l’avait fait il n’y a pas très longtemps, lorsque, Hitler a voulu le réduire en esclave agricole ?

Pourquoi ce sentiment de haine vis-à-vis de la population du Nord ? Cette autorité suprême française a un compte particulier à régler avec Patassé, que cela le soit autrement ? Même en France, les hommes politiques ont leur fief que personne d’autres ne peut le ravir. Ils s’appuient sur leur région pour se faire élire ce qui est de plus normal, alors pourquoi imposer au Peuple Centrafricain une autre vertu de la démocratie, une autre conception de la démocratie ? Pourquoi cette haine gratuite ? L’amour ne se force pas, ne se décrète pas. On ne peut obliger quelqu’un à aimer quelqu’un. Pour se faire aimer, il faut créer les conditions.

Tout confirme que Bozizé est un clown employé pour torturer ses propres frères. Les extraits de différentes déclarations de Bozizé ci-dessous à différente occasion prouvent à suffisance et de manière irréfutable son vrai visage. Ce dernier n’est pas venu au pouvoir pour améliorer les conditions de ses compatriotes, argument évoqué pour justifier son coup d’état du 15 mars 2003. Il n’est pas venu pour aider le pays à se développer mais au contraire pour semer la division, développer la corruption, instaurer la haine tribale, pérenniser la pauvreté, cultiver la méchanceté et l’incompétence, bref, enterrer définitivement la NATION. C’est regrettable, ses échalas d’Afrique Centrale, de France ne se soucient guère de la souffrance du peuple centrafricain. Ci-dessous quelques déclarations aussi gravissimes sélectionnées au hasard qu’un chef d’état digne ne peut prononcer à l’endroit de son peuple.



1°/ BOZIZE le 5 février 2006 : PROPOS RECUEILLIS À BANGUI PAR FRANÇOIS SOUDAN pour le compte du journal Jeune Afrique[4]

La lecture des évènements de janvier 2006 opposant le sergent SANZE au Lieutenant YANGO KAPITA selon Bozizé :

Réponse Bozizé : …… Cela relève du fait divers manipulé. Une querelle de bar pour une affaire privée, qui dégénère en règlement de comptes. Ni plus, ni moins……………

Par rapport à la mise à sac du domicile de TIANGAYE : …….

Réponse Bozizé : Pur dommage collatéral. L’un des militaires impliqués était son garde du corps …………… ,

Par rapport aux libérateurs, éléments armés qui l’ont aidé à prendre le pouvoir et qui commettent des exactions dans Bangui ………

Réponse Bozizé : Ce type de phénomène est inévitable dans les situations d’après-guerre……..

Aucune condamnation ferme de ces différents crimes commis par ses compagnons sur les populations civiles, sur les hommes de droit, sur les journalistes, sur les militaires, etc. Si ce ne sont que des propos incendiaires, dignes d’un chef de bande armée et indignes d’un chef d’état.



2°/ BOZIZE le 15 mars 2006 à Mbaïki : discours de commémoration du 3e anniversaire de prise de pouvoir par la force

Bozizé Yangouvonda déclare ceci au sujet du génocide à Paoua et de l'insécurité dans le Nord-ouest

Réponse Bozizé : ….que les forces de défense et de sécurité n'ont fait que leur devoir qui est celui de défendre l'intégrité du territoire national[5]. Bozizé s’insurge contre les ONG, la Presse et tous ceux qui ont dénoncé qu'il y a eu épuration ethnique à Paoua ou simplement contre ceux qui ont dénoncé les graves violations des droits de l'homme….[6]. Quelle République allons-nous laisser à la génération future ? Une République bananière ? Un état barbare où, seuls ceux qui ont des armes font leur loi ?

En faisant allusion à l'affaire Sanzé, François Bozizé Yangoubouba dit ceci : « zo so a fa zo, mo zo ti droit de l'homme, mo mou lo na ya ti auto, mo goué mo zia lo na BONUCA, droit de l'homme ni la ? » ce qui veut dire, « quelqu'un qui tue, toi le représentant des droits de l'homme, tu le prends à bord de ton véhicule pour aller le placer sous la protection du BONUCA ; c'est cela les droits de l'homme ? ».

Ci-dessous, un extrait de commentaire du journal Le Confident à propos :

« …….Une déclaration aussi sensationnelle, fracassante et tellement gravissime puisque émanant d'un Chef de l'Etat démocratiquement élu au suffrage universel. Ce qui nous pousse à croire que le Chef de l'Etat, putschiste légitimé, ne s'est pas encore rendu compte qu'il a changé de statut depuis son investiture et qu'il est désormais Président démocratiquement élu. C'est bien dommage et on pourrait lui trouver des excuses car, le 15 mars lui rappelle encore son coup d'Etat contre Ange Félix Patassé. Cependant, là où le bat blesse, c'est que François Bozizé qui s'est prévalu du titre du tout premier grand rassembleur et qui dans sa profession de foi avait promis aux centrafricains de faire la promotion des droits de l'homme a cédé à la tentation de défendre les intérêts particuliers que l'intérêt général pour lequel il est élu. Comment comprendre l'acharnement du Chef de l'Etat à propos de l'assassinat du lieutenant Yango Kapita par le sergent chef Jean Claude Sanzé ? Cet acharnement peut s'expliquer par le fait que Yango Kapita, ex libérateur est aussi l'un de ses rapprochés qu'il préfère lui accorder un traitement assez particulier au détriment de tout ce qui ne l'ont pas poursuivi lors de sa rébellion. C'est ainsi que sur ordre du chef de l'Etat, ses soi disants « frères d'armes » se sont automatiquement rendus au BONUCA pour l'extirper de son lieu de refuge et avec la complicité active du Procureur de la République pour parfaire leur sale besogne. La suite, c'est ce que nous savons et que le Président de la République ne cesse de nous le rappeler à chaque moment quand il en a l'occasion. En faisant cette déclaration, François Bozizé confirme le principe selon lequel l'armée nationale n'est plus que l'ombre d'elle même car « ethnicisée, régionalisée et politisée » A vouloir prendre la défense d'un ex libérateur et rapproché, le Général Président légalise les multiples exécutions extra judiciaires commises par ses intouchables, et c'est vraiment dommage »



La déclaration de Bozizé à Mbaïki, aurait apparemment suscité le mécontentement d’un de ses tuteurs, le général Lamine Cissé représentant personnel de Koffi ANAN à Bangui qui a quitté les lieux de cérémonie pour regagner Bangui avant tout le monde[7]. Par rapport à la déclaration irresponsable de Bozizé à Mbaïki, le journal, Le Citoyen lui a proposé en lieu et place un discours d’apaisement et non un discours incendiaire qu’aurait tenu un chef de bande armée en intitulant : « Si j’étais Président de la République, voilà le discours que j’aurai tenu au peuple centrafricain à MBaïki[8] ».

Tout porte à croire que le régime de Bangui gère les affaires de l’état au mépris des règles de l’art. On ne s’improvise pas en politique. La critique est aisée mais l’art est difficile. On reconnaît un maçon au pied du mur a – t – on dit, etc. Voilà la triste réalité en Centrafrique, le vrai visage du « démocratiquement mal élu ». On ne peut être en même temps Pasteur de son église, Général de son armée, Ministre de Défense de son gouvernement, Collecteur et vendeur[9] de diamant de son pays, Président de la République et Chef de son état, ça fait trop et on perd le nord. C’est peut être pour ça que Bozizé mélange les pédales. Avec un tel syncrétisme politico-religieux-militaire, je m’interroge sur la sincérité et la nature du message d’amour que prêche chaque dimanche le Pasteur Bozizé à la paroisse du Christianisme céleste du PK 13, c’est là où il vient très souvent.



Mais, il est temps pour ceux qui l’ont propulsé aux commandes du pays de prendre résolument leur responsabilité pour éviter à la NATION CENTRAFRICAINE une tragédie inutile, version rwandaise. A la Communauté Internationale, aux parrains sous-régionaux et de la Françafrique de Bozizé, à la France démocratique, à l’Union Européenne, c’est inacceptable au seuil de ce siècle que des crimes gratuits soient commis sur les populations civiles dans l’indifférence totale ? Si vous ne réagissez pas, vous portez au même titre que Bozizé, la lourde responsabilité des assassinats perpétrés contre le Peuple, et, au même titre que lui, vous avez le sang de tous les tués sur vos mains et sur votre conscience.

La paix en Centrafrique exige le départ de Bozizé. On ne peut faire la paix avec lui.



C’est un va – t – en guerre.



Vie ou Mort, le PEUPLE VAINCRA, LA VERITE TRIOMPHERA !!!



Fait à Bangui le 22 mars 2006.



Rigobert AYANDE

Université de Bangui,

BP 1450, Bangui, RCA.







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[1] Interview de Bozizé dans Jeune Afrique n° 2352 du 06 février 2006.

[2] La situation des défenseurs des droits de l'homme en République Centrafricaine parue sur le site de ID+, des idées en plus 23/03/2006.



[3] Lire Rapport détaillé de l’Union des Journaliste de CentrAfrique paru le 21 mars 2006 dans Agence Centrafrique Presse

[4] Pour plus de détail, lire l’interview de Bozizé du 5 février 2006 dans Jeune Afrique.

[5] La défense de l’intégrité du territoire national, c’est d’aller massacrer les lycéens de Paoua à la sortie des cours. Lire l’appel lancé par l’UJCA en faveur des populations de Paoua dans jeuneafrique.com.

[6] Lire bilan des tueries publiées par les députés de la région et les ONG. Consultable sur le site de Le Confident.net

[7] Lire Le Confident n° 1198 du 20 mars 2006, page 3.

[8] Lire Le Citoyen n° 2381 du Vendredi 17 mars 2006.

[9] Se souvenir des mésaventures de Bozizé en Allemagne en 2004.

 

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