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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 16:25
Centrafrique : Insécurité et menace de famine dans le Nord

(Syfia Centrafrique) La famine guette le nord de la Centrafrique où les paysans, en bute aux exactions de l'armée nationale ou des rebelles, ne vont plus ni dans les plantations ni au marché. Craignant pour leur vie, ils se terrent chez eux ou dans la brousse.

"Sur une distance d’environ 50 km, il n’y a pas de vie dans les villages. Tout bruit de moteur fait fuir les villageois en brousse." Le récent rapport de l'Union des journalistes de Centrafrique (UJCA) sur la situation à Paoua (chef-lieu de la préfecture de l’Ouham-Pendé à 400 km au nord de Bangui), décrit une région encore sous le choc. Il énumère les nombreuses exactions sur les populations civiles dans cette ville de 149 000 habitants : au moins 35 morts imputés aux Forces armées centrafricaines (FACA), plus d'une dizaine d'élèves et d'adultes abattus par la Garde républicaine, de nombreux cas de tortures, etc.

Accusé par l'opposition de procéder à "l'épuration ethnique sous prétexte de lutter contre les responsables de l'insécurité dans le Nord", le pouvoir a financé une mission d'enquête de journalistes à la demande de l'UJCA. Celle-ci constituée des journalistes de la presse privée et gouvernementale, de chargés de communication de la présidence et de l'armée, et encadrée par des officiers de l'armée, s'est rendue dans la sous-préfecture de Paoua débat mars. Conclusion du rapport : "Il y a eu certes des tueries, mais la mission est incapable de donner des chiffres exacts n’ayant pu rencontrer tous les témoins du fait de la fuite des habitants dans la brousse et parce que les reporters ont été soupçonnés par certains habitants d’être des agents du régime."

Les rebelles et les coupeurs de route

Depuis la contre-offensive menée en janvier et février derniers par l’armée gouvernementale basée à Paoua contre les rebelles de l'ex-président Patassé (voir encadré), suivie du ratissage de la région sur un rayon de 50 km, de nombreux habitants de la ville et des villages ont fui pour se réfugier en brousse ou de l'autre côté de la frontière, au Tchad. "Les éléments de l'armée font des fouilles systématiques dans les maisons, confie un lycéen sous anonymat. Les jeunes sont accusés d’être de mèche avec la rébellion." "Des milliers de personnes qui sont en brousse se nourrissent de la cueillette et des fruits sauvages", confirme Victor Nadibé, fonctionnaire du ministère de l’Agriculture en service à Paoua.

Les rebelles s’en prennent aux agriculteurs et aux commerçants, empêchant ainsi l'approvisionnement sur les marchés. Craignant pour leur vie, les villageois ne se rendent plus dans leurs plantations pour cultiver ou pour récolter. Les activités agro-pastorales, la pêche et la chasse sont paralysées. La présence endémique de coupeurs de route ne facilite pas non plus les échanges. L’Ouham-Pendé, où fleurissaient les activités économiques, a été ravagée et le matériel agricole emporté par des hommes en armes.

La famine se profile. Martine Gotto, tout en attisant le feu sous une petite marmite de mil, à demi remplie, ne sait comment elle va pouvoir nourrir ses quatre petits enfants, qui la regardent d'un air triste. "Ce repas ne va pas satisfaire toutes ces bouches, confie-t-il, en désignant deux de ses petits-fils, squelettiques. "Aujourd’hui, poursuit-elle, chaque famille est obligée de se contenter d’un seul repas par jour." De plus, les gens doivent souvent partager leur maigre nourriture avec des éléments des Forces armées centrafricaines en patrouille dans la région. Luc-Apollinaire Dondon Konamabaye, député de Paoua, y voit "la manifestation de l’hospitalité légendaire des électeurs" alors que ceux-ci se disent contraints aujourd'hui de nourrir les loyalistes comme hier les rebelles.

Des appels et pas d'aide

Conséquence, les carences alimentaires s'accentuent. Les organisations humanitaires avancent le chiffre de 1930 kcal/jour, très en deçà des 2700 kcal/jour recommandées par le Fonds des Nations unies pour l’alimentation (FAO). Sur plus d’un million de Centrafricains vulnérables, selon la FAO, plus de 800 000 ont été recensés au nord du pays.

Les derniers affrontements n'ont fait qu'aggraver la malnutrition dans cette région en proie à des conflits armés depuis 2002. Le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) à Bangui estime qu'il faudrait "4 millions de dollars pour alimenter le groupe cible de 50 000 personnes pendant six mois et empêcher la tragédie humanitaire". Ce nouvel appel aura-t-il plus de succès que le précédent ? En avril 2003, la faible réponse des donateurs (à peine 17 % de l'aide demandée) n'avait pas permis aux populations de Paoua de combler leurs besoins en vivres ni en semences. Et depuis la situation n'a fait qu'empirer.
Gabriel Ngoulaka


De rébellion en rébellion

Le nord de la Centrafrique est depuis quatre ans le théâtre d'affrontements entre les loyalistes et les rebelles. En 2002, François Bozizé, l'actuel président, alors chef d’État major de l'ex président Ange Félix Patassé tombe en disgrâce et se replie dans le nord où il fonde une rébellion appuyée par des éléments venus du Tchad. Parti de cette région, Bozizé renverse Patassé le 15 mars 2003. C'est alors au tour des éléments restés fidèles au président déchu réfugié au Togo de se replier dans le nord. Cette nouvelle rébellion lance régulièrement des attaques contre les positions de l'armée gouvernementale dans la région. Ces affrontements pousseront les populations prises entre deux feux vers les camps de réfugiés au Tchad.
G. N.

Source : Syfia Internationale

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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 01:19

27/04 :Troupes françaises en Afrique,lois anti-immigrés ici, les deux bouts d’une même politique impérialiste

Malgré les affirmations du ministère de la Défense, niant la participation des troupes françaises aux combats qui, au Tchad, ont opposé le dictateur en place, Idriss Déby, à une rébellion armée, l’aide militaire française a été décisive pour sauver la mise au dictateur de ce pays d’Afrique, menacé jusque dans sa capitale.

En protégeant Déby, le gouvernement français prétend protéger le gouvernement légitime du Tchad. Mais la légitimité n’a rien à voir à l’affaire. Déby lui-même, ancien chef d’état-major du dictateur précédent Hissène Habré, est arrivé au pouvoir en 1990 en entrant en rébellion contre son patron avec l’aide des services secrets français.

La France s’était fort bien accommodée de Habré pendant dix ans, malgré le régime de terreur qu’il imposait à son peuple. Mais elle ne lui pardonna pas de se tourner vers les États-Unis.

Grâce à la France, ses armes et ses services secrets, Déby prit la place de Habré, et bénéficie depuis du soutien de Paris.

Le Tchad est un des pays les plus pauvres du continent africain, qui compte pourtant bien des pays très pauvres. Mais, même dans des pays où la population crève de misère, il y a de l’argent à gagner.

La France coloniale a imposé de force aux paysans du sud du Tchad la culture du coton au détriment de la culture vivrière. Marcel Boussac, le roi du textile dans les années cinquante, alors l’homme le plus riche de France et sans doute d’Europe, fit sa fortune en exploitant les 25000 ouvriers de ses usines de cotonnades en France, mais aussi les dizaines de milliers de paysans du Tchad qui lui fournissaient le coton.

Aujourd’hui, ce n’est plus le coton qui promet des profits plantureux mais le pétrole découvert dans le sous-sol. Dans la rivalité qui oppose des trusts pétroliers pour contrôler ce pactole, un «gouvernement ami», fût-ce un dictateur qu’il faut protéger contre son propre peuple, est un atout pour le trust Total-Elf.

Et puis, assurer la protection du dictateur du Tchad, c’est montrer aux autres gouvernements de l’ex-empire colonial d’Afrique que, partout où les capitalistes français ont des intérêts, les «gouvernements amis» peuvent compter sur la France et son armée.

Voilà pourquoi, quarante ans après la fin de son empire colonial en Afrique, la France maintient des bases militaires, de Djibouti à Dakar, au Sénégal, en passant par Libreville au Gabon, N’Djamena au Tchad et Abidjan en Côte-d’Ivoire. En protégeant les régimes locaux, l’armée française protège les groupes capitalistes qui pillent les richesses naturelles de ces pays, du pétrole du Gabon ou du Congo à la bauxite de la Guinée. Elle protège ceux qui s’enrichissent par l’exploitation des ouvriers aux salaires misérables et des paysans auxquels on rachète à des prix dérisoires leur coton, leur arachide, leur cacao ou leur café. Elle protège les banques qui exigent des peuples qu’ils remboursent les dettes faites par leurs dirigeants pour financer les travaux de prestige commandés à Bouygues ou pour acheter des armes.

L’Afrique est aujourd’hui le continent le plus pauvre. Il l’est parce que les richesses de ses pays ne profitent en rien à leurs peuples, mais seulement aux groupes capitalistes qui dominent leur économie et aux dirigeants locaux qu’ils corrompent.

Et lorsque l’espoir de trouver du travail et l’illusion d’une vie meilleure poussent à l’émigration des pauvres du continent, ils se heurtent d’abord aux barbelés dont l’Europe s’entoure, puis aux lois répressives qui frappent partout les immigrés.

Les relations entre la France et l’Afrique, c’est tout cela. Y mettre fin, ce serait mettre fin à un système économique et social fait pour polariser la richesse entre quelques mains en appauvrissant la majorité de la population. Les travailleurs n’ont pas à être rendus complices, même indirectement.

Troupes françaises, hors du Tchad et de toute l’Afrique! Non aux lois anti-immigrés: à celles que prépare Sarkozy et à celles décidées par ses prédécesseurs, de droite comme Pasqua ou Debré ou prétendument de gauche comme Chevènement!

Arlette LAGUILLER

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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 01:04
La Banque mondiale accusée de mensonge et de négligence
(Courrier International 26/04/2006)


L'institution financière internationale fait l'objet de critiques sévères concernant sa gestion de la lutte contre le paludisme, une maladie guérissable mais qui tue encore plus de 1 million de personnes par an dans le monde. Des experts indépendants dénoncent des erreurs fatales à l'occasion de la journée africaine de lutte contre le paludisme.

"Le 25 avril est la journée de lutte contre le paludisme en Afrique : vingt-quatre heures pour se souvenir que le monde a appris à vivre avec cette maladie." En effet, The Guardian donne des chiffres d'une maladie dont nous acceptons un lourd tribut en vies humaines chaque année. Un mort toutes les 30 secondes dans le monde, ou plus de 1 million de personnes chaque année, en grande majorité des enfants et notamment en Afrique, où 20 % de la mortalité des enfants sur le continent noir est due au paludisme.

Il s'agit d'une infection parasitaire transmise par la piqûre du moustique anophèle femelle et dont les symptômes se caractérisent par des accès de forte fièvre, accompagnés de douleurs diffuses et de troubles digestifs. Le parasite est présent dans les régions tropicales chaudes et humides. "Les patients ont besoin d'un traitement dans les vingt-quatre heures après l'apparition des symptômes, afin d'éviter le risque d'aggravation de la maladie qui a un fort taux de mortalité."

"Mais le véritable scandale est que le paludisme est une maladie guérissable et largement évitable par la prévention. Aborder le paludisme dans les classes est un moyen de rappeler qu'une résignation silencieuse envers cette maladie est inacceptable pour les citoyens à l'échelle mondiale", observe le quotidien britannique de gauche dans son supplément Education.

Son confrère The Independent souligne que "plus de 500 millions de personnes souffrent du paludisme, et le chiffre est en augmentation. Huit ans après que la Banque mondiale ainsi que l'Organisation mondiale de la Santé et le Fonds mondial des Nations unies ont lancé un programme de lutte commun visant à diviser par deux le nombre de morts en 2010. Au contraire, le nombre de victimes a augmenté d'un quart au moins, voire de moitié dans certaines régions."

La presse britannique rapporte les reproches formulés par un groupe de treize experts internationaux du paludisme à l'égard de la Banque mondiale, accusée de "tromperie et de négligence qui ont contribué à la mort inutile de centaines de milliers d'enfants", note The Independent. Dans un article publié par la revue médicale The Lancet, ces experts dénoncent la non-réalisation de l'engagement de la Banque mondiale de consacrer entre 300 et 500 millions de dollars dans la lutte contre la maladie en Afrique dans le cadre de sa campagne pour faire reculer le paludisme, lancée en 1998. Par ailleurs, la Banque mondiale est accusée d'"avoir gaspillé de l'argent" en "autorisant certains pays à acheter des médicaments contre le paludisme qui ne sont plus du tout efficaces", mais aussi d'avoir annoncé des chiffres erronés sur ses succès en matière de lutte contre le paludisme au Brésil et dans trois provinces de l'Inde.

"Le plus inquiétant est que la Banque mondiale ne sait pas combien d'argent elle dépense ou prête pour le paludisme. Aucune banque commerciale ne pourrait tenir des comptes sur ses clients de façon aussi imprécise sans risquer sérieusement des poursuites pour pratiques illégales et criminelles", estiment les auteurs cités par le Guardian.

D'après The New York Times, "la Banque mondiale concède, dans un courrier de réponse, que ses programmes sur le paludisme sont sous-affectés en termes de personnel et de moyens financiers, mais elle nie avoir livré de fausses statistiques ou d'avoir acheté des médicaments périmés. Au contraire, elle affirme avoir revitalisé son programme antipaludisme." De même, un collaborateur de la Banque mondiale souligne que l'article des experts rappelle des imperfections qui remontent à un an et que, à présent, la situation est différente.

Reste que, selon The Guardian, le groupe d'experts critiques conclut que la "Banque mondiale demeure inadaptée pour tout rôle opérationnel dans la lutte contre le paludisme" et devrait déléguer ces fonctions à d'autres agences, notamment le Fonds global de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Philippe Randrianarimanana

© Copyright Courrier International

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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 00:53

(Notre Voie 26/04/2006)


La résistance ivoirienne appelle les Africains à former un front unique contre l’impérialisme français
Les travaux du colloque international sur la problématique du patriotisme en Côte d’Ivoire se sont ouverts hier au Palais de la Culture de Treichville en présence de la Première Dame Simone Ehivet Gbagbo, marraine de ce forum. Tous les intervenants à la cérémonie d’ouverture ont appelé de toutes leurs forces à une union sacrée de tous les patriotes africains pour faire face au néocolonialisme français.

“Pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire, il faut que l’Afrique crie la vérité ivoirienne. Nous ne comptons pas sur les Européens ; nous ne comptons pas sur les Américains ; nous ne comptons pas sur les Asiatiques. Mais nous avons le droit de compter sur l’Afrique”.
Hier, à la tribune du colloque international sur le patriotisme africain et de façon plus précise sur la problématique du patriotisme ivoirien, la Première Dame Simone Ehivet Gbagbo a appelé les peuples africains dans leur ensemble à se montrer solidaires de la lutte des patriotes ivoiriens qui refusent la re-colonisation de leur pays et se battent depuis plus de trois contre l’occupant français pour avoir le droit à l’autodétermination reconnue à tout peuple. Pour Mme Gbagbo, cette solidarité que les Africains doivent manifester vis-à-vis des patriotes ivoiriens est d’autant plus importante qu’il y va de la sécurité de la Côte d’Ivoire, mais aussi des autres pays africains, y compris ceux qui ont déjà connu les guerres de libération. C’est que, pour la présidente du groupe parlementaire du Front populaire ivoirien (FPI, socialiste au pouvoir), la question qui se pose aujourd’hui dans ce pays est de savoir si les Ivoiriens ont le droit d’avoir une portion de terre à eux, pour eux et pour leurs descendances? Portion de terre sur laquelle ils peuvent établir à leur tête un des leurs et non un étranger comme le prescrivent les saintes écritures, et où ils peuvent établir des lois qu’ils respectent. “Le peuple ivoirien doit-il être un peuple singulier qui n’a pas le droit d’élever sur lui, qui n’a pas droit au respect”, s’est-elle interrogé. Pour Mme Gbagbo, dans un tel contexte, toutes les personnalités venues de l’extérieur ne viennent pas aider les ivoiriens à trouver des réponses à ces questions parce que les patriotes ivoiriens ont déjà les réponses. Ils doivent, de l’avis de l’oratrice, aider à entendre la voix des résistants ivoiriens. Parce que, insistera l’épouse du chef de l’Etat, “le sang des patriotes versé en Côte d’Ivoire crie vengeance comme le sang d’Abel” dans la Bible.
Le ministre Lazare Koffi Koffi, dans la même veine, a appelé à la constitution d’une internationale patriotique pour faire front devant le néocolonialisme français. Pour l’ancien ministre de la Jeunesse, face au capitalisme triomphant, l’Amérique latine a répondu par des révolutions progressistes, le Moyen-Orient par la violence sur fond religieux et la Côte d’Ivoire par la résistance patriotique. Une expérience qui doit être adoptée par toute l’Afrique si elle veut se donner une petite chance de peser sur le monde de demain.
Le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, président de la cérémonie, dans son style à lui, a fait un témoignage éloquent, sur le caractère historique de la résistance ivoirienne qui doit déboucher sur la vraie indépendance de la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire l’indépendance économique. Citant le président Félix Houphouet-Boigny, le président Fologo a dit que ce dernier leur disait souvent que ses camarades et lui avaient obtenu l’indépendance politique, mais que c’était une indépendance nominale et que le temps viendrait où les Ivoiriens se battraient pour leur indépendance économique. “Nous ne savions pas que le capitaine de ce combat s’appellerait Laurent Gbagbo” , a commenté l’enfant de Péguékaha dans un tonnerre d’applaudissements. L’ancien secrétaire général du PDCI s’est dit surpris par le mépris et la méchanceté gratuite de ceux qui attaquent la Côte d’Ivoire. Il s’est dit étonné que des gens pensants vilipendent la jeunesse ivoirienne alors qu’elle représente plus de 60% de la population. Sur la diabolisation de cette jeunesse combattante, le président du Conseil économique et social a là aussi marqué sa surprise. Parce que,pour lui, chaque fois que la jeunesse ivoirienne s’est retrouvée dans la rue, c’est à la suite d’une provocation grossière de la part de la France. Comme ce fut le cas après la conférence de Kléber où les rebelles ont déclaré avoir obtenu les ministères de la Défense et de l’Intérieur. Ce fut le cas quand l’armée française a détruit, dans une précipitation jamais vue dans le monde, toute la flotte aérienne ivoirienne. Ce fut enfin le cas quand, dans une quasi folie, le fameux Groupe de travail international a voulu dissoudre l’Assemblée nationale. Vu tout ce qu’il a cité, le président Fologo a lui aussi demandé aux participants au colloque de faire savoir la vérité à l’extérieur pour que les vraies victimes que sont les Ivoiriens qui aiment leur pays ne soient pas toujours présentées comme les bourreaux. Avant toutes ces plaidoiries, le président de l’ONG-Phénix Côte d’Ivoire, Didier Niamkey a souhaité la bienvenue à tous les participants et a souhaité qu’ils aident les Ivoiriens à ne plus être complexés dans la défense de leur patrie.
Après toutes ces allocutions pleine d’enseignements, l’ambassadeur de l’Angola en Côte d’Ivoire, Carlos Belli-Bello qui se présente comme un militant de la révolution africaine, a prononcé la conférence inaugurale sur le thème “les souverainetés nationales face aux impérialismes émergents”. Dans une communication magistrale, l’ancien compagnon d’Agostino Néto a dit que les Etats africains doivent se battre contre les échanges inégaux qui sont aujourd’hui les armes entre les mains des impérialistes pour perpétuer leur domination sur les nouvelles nations africaines. Parce que, pour l’ambassadeur Belli-Bello, l’impérialisme n’a fait que changer de visage, il n’a pas cessé. C’est pourquoi il conseille aux Africains de se battre pour leur souveraineté. C’est-à-dire pour être maîtres de leur destin et avoir le droit de diversifier leurs partenaires économiques. Et cela ne peut se faire, que selon lui, si les Etats africains se débarrassent du complexe de petites nations. Et refusent l’occupation de leur pays par des armées étrangères. Le professeur Dedy Séry, lui a prononcé la première communication du colloque. Répondant à la question de savoir si le patriotisme signifiait ultra-nationalisme, vandalisme, chauvinisme, xénophobie ou exclusionnisme, le conférencier a dit non. Pour lui, le patriotisme est consubstantiel à tout être vivant. De sorte que le patriotisme qui n’est autre que l’instinct de survie précède le nationalisme. Il en a donc déduit que la diabolisation des patriotes ivoiriens par la France procède d’une manœuvre d’intimidation. Pour faire face à cette diabolisation le Pr. Séry propose une “panthérapie du complexe d’infériorité” dont sont victimes les patriotes ivoiriens. Une opération de salut public qui passe par le changement de nom de la Côte d’Ivoire, l’instauration d’une deuxième langue officielle pour sortir les Ivoiriens de la domination spirituelle française. Les débats continuent aujourd’hui à la salle Christian Lattier du palais et ils promettent.

Guillaume T. Gbato

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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 00:40



Simone Gbagbo : “L’Afrique doit crier la vérité ivoirienne”

Mme Simone Ehivet Gbagbo, a fait hier, au Palais de la Culture, une importance déclaration à la cérémonie d’ouverture du Colloque international sur le partriotisme ivoirien. Nous vous proposons l’intégralité de cette contribution d’une densité remarquable.

“Mesdames et Messieurs, avant de commencer, je voudrais que nous rendions hommage à un patriote qui est tombé. Je suis arrivée en retard à cette cérémonie parce que justement, j’étais à sa messe de requiem. Un grand cinéaste que vous connaissez. Je souhaiterais que nous nous levions et que nous respections, pendant une minute de silence sa mémoire.
Monsieur le président du Conseil économique et social, président de la cérémonie, Monsieur le président de l’Assemblée nationale, patriote ô ! combien détesté, Messieurs les présidents des Institutions, mesdames et messieurs les ministres, Excellences Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et représentants du corps diplomatique, mesdames et messieurs les élus, mesdames et messieurs les membres du conseil économique et social, mesdames et messieurs les responsables des partis politiques et mouvements démocratiques et organisations politiques. Monsieur le président de l’ONG phénix Côte d’Ivoire, monsieur le ministre Koffi Koffi, mesdames et messieurs les responsables des organisations démocratiques et des organisations patriotiques, distingués invités venus de l’extérieur, honorables invités, mesdames et messieurs, je voudrais en commençant, exprimer mon émotion, ma gratitude à Koffi Koffi et au responsable de l’ONG phénix, à tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, ont contribué matériellement, financement à la réalisation de ce colloque. Mais particulièrement à tous mes amis venus de l’étranger pour nous aider dans cette réflexion-ci sur le patriotisme en Côte d’Ivoire, mais principalement en Afrique. Merci. La Côte d’Ivoire vit une crise depuis maintenant trois ans et demi. Et je vous assure qu’il y a des moments où on est troublé par des questions. On se demande qui nous opprime. En Côte d’Ivoire, nous n’avons pas ce droit-là qui est reconnu à l’humanité toute entière d’avoir un bout de terre pour soi et de désirer défendre ce bout de terre pour soi, mais également toute sa descendance. Si nous avions bien fait d’ouvrir nos cœurs aux étrangers qui frappent à nos portes que nous avons reçus chez nous massivement, on est troublés. On se demande si on fait bien. Si on a fait bien. Si on a bien entendu et bien interprété la parole de Dieu qui dit: “Je vous donne la terre. Dominez- la, peuplez -la de vos enfants”. Qui dit: Je vous donne cette nation, gardez-la, cultivez-la, développez-la. Qui dit: Cette terre que je vous ai donnée ce peuple que j’ai placé dessus est votre peuple. A la tête de ce peuple, placez un des vôtres et non un étranger”. Qui dit: Dans votre nation, prévoyez des villes où vous allez recevoir les étrangers pour les aider, pour les combler de votre amour, pour qu’ils puissent bénéficier de vos biens, des biens que je vous donne, pour les aider à survivre”. Qui dit: Ouvrez vos portes aux veuves et aux orphelins”. Qui dit: Cette terre que je vous donne, ce monde que je vous donne et eh bien faites en sorte qu’il y règne la justice. Qui dit: Vous n’êtes pas des sauvages, vous êtes des hommes créés à mes plumages. Et pour vivre sur cette terre en communauté, donnez votre loi, respectez-les, formez vos jeunes, instruisez-les à ces règles morales”. Et lui-même a pris le soin d’éditer un certain nombre de lois. Il a dit: vous ne tuez point”. Il a dit: “Vous ne convoiterez point le bien d’autrui. Il a dit: “Aimez-vous les uns les autres”. Quelquefois nous nous posons ces questions: est-ce que les Ivoiriens doivent faire exception dans cette humanité, devenir un peuple singulier, un peuple qui n’a pas le droit d’avoir un territoire, qui n’a pas le droit d’avoir sa souveraineté, qui n’a pas le droit d’élever lui-même ses propres lois et les respecter et qui n’a pas le droit au respect des autres communautés?
Frères, sœurs, vous êtes venus. Vous êtes venus nombreux pour nous aider non pas à répondre à ces questions parce que nous savons déjà les réponses. Ces réponses sont inscrites dans notre cœur, mais vous êtes venus pour nous aider à faire entendre notre voix. Peut-être que cette voix-là, on ne peut plus l’entendre en Europe. Peut- être que cette voix-là, on ne peut plus l’entendre à New York, à l’ONU. Mais, en Afrique, dans notre Afrique, est-ce qu’on n’entendra pas cette voix-là. Est-ce qu’on n’entendra pas la voix de la Côte d’Ivoire patriotique? Est-ce qu’on n’entendra pas la voix de la Côte d’Ivoire souveraine? Est-ce qu’on n’entendra pas la voixde la société ivoirienne? Vous êtes là. Merci d’être là. Les jeunes patriotes, merci d‘être des patriotes. Merci parce qu’aujourd’hui, être patriote, c’est être citoyen. Aujourd’hui, être patriote en Côte d’Ivoire, c’est être apôtre de la justice. Aujourd’hui, être patriote en Côte d’Ivoire, c’est être militant de la vérité. Aujourd’hui être patriote en Côte d’Ivoire Messieurs, Mesdames, mes frères et sœurs venus de l’étranger, être patriote en Côte d’Ivoire est tout simplement être un combattant pour la dignité pour l’Afrique entière. Nous allons réfléchir. Beaucoup de patriotes nous ont quitté mais le sang qui a été versé en Côte d’Ivoire, ce sang-là crie vengeance. Et c’est comme ça. C’est comme le sang d’Abel. Lorsqu’il a été versé, il a crié vengeance, parce que c’est le sang d’un juste. Quand le sang d’un juste est injustement versé, ce sang-là crie obligatoirement vengeance. Mais, c’est nos actes, nos décisions, nos propos qui peuvent calmer. C’est la manière dont nous qui demeurons, nous nous battons pour faire éclater la vérité, c’est de cette manière que nous pouvons faire taire ce cri de vengeance et ramener la paix, ramener la tranquillité, ramener la quiétude, ramener l’amour dans notre pays. Nous voulons compter sur vous pour que cet acte hautement spirituel, vous nous aidiez à l’accomplir aujourd’hui, pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire. Il faut que l’Afrique crie la vérité ivoirienne. Nous ne comptons pas sur les Européens, nous ne comptons pas sur les Américains, nous ne comptons pas sur les Asiatiques, mais nous avons le droit de compter sur l’Afrique pour que cette vérité éclate aux yeux du monde entier, pour que les Etats africains arrêtent de bégayer, de balbutier, pour que les lynchages médiatiques que la Côte d’Ivoire connaît, que d’autres pays ont connu en Afrique, que ce lynchage s’arrête. Il y va de la sécurité de la Côte d’Ivoire, il y va de la paix de la Côte d’Ivoire, mais je peux vous assurer qu’il y va de la sécurité de toute l’Afrique, y compris des pays qui sont déjà passés par-là. Les Blancs savent s’entendre quand l’un d’eux est en danger, mais nous les Africains… C’est grâce à ce conflit que la Côte d’Ivoire vit depuis quelques années que nous devions apprendre à nous soutenir par des actes, juste dire la vérité sur la crise ivoirienne. Pour moi, l’intérêt de ce colloque réside en cela. Qu’ensemble nous puissions, au cours de cet atelier, à la fin de ce colloque, produire des documents, exprimer des pensées fortes comme on l’a attendu tout à l’heure. C’est notre part d’actions, par nos témoignages comme tout à l’heure, nous l’avons entendu du grand Laurent Dona Fologo. Il passe de tribunes en tribunes pour faire son témoignage. Ce qu’il a dit toute l’heure, je l’ai déjà entendu de sa bouche, et il le dit toujours avec la même sincérité, avec la même force, avec la même puissance parce que ça sort de son cœur. Il faut que nous soyons capables en Afrique, non seulement d’être les témoins, mais décrire les faits et de porter témoignage. En Côte d’Ivoire, nous en avons besoin. Et mon souhait, c’est que ce colloque nous permette de rassembler des discours et des discours, des textes, et des textes mais également des documents filmés que nous allons pouvoir inonder dans le monde entier pour la manifestation de la vérité ivoirienne pour sauver l’Afrique toute entière. Je voudrais, avec votre permission, déclarer ouvert ce colloque sur le patriotisme africain avec le cas particulier du patriotisme ivoirien. Bon travail, bonne réflexion. Que Dieu lui-même vienne éclairer votre intelligence et vous donne la force, la puissance de réflexion, la sagesse. Et qu’il arme vos bouches, vos intelligences, vos cœurs pour donner à la fin de ce colloque la clé pour sauver l’Afrique toute entière. Je vous remercie”.



Propos recueillis par Allan Aliali allanaliali2005yahoo.fr



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26 avril 2006 3 26 /04 /avril /2006 14:13
 Gbagbo demeure intransigeant sur les programmes de désarmement et d'identification
CÔTE D'IVOIRE - 26 avril 2006 - XINHUA
Le président ivoirien Laurent Gbagbo réitère sa position selon laquelle le programme de désarmement doit précéder celui d'identification, en affichant son l'honnêteté dans l'application des accords déjà signés, dans un communiqué publié mardi par son porte-parole Désiré Tagro.

La polémique sur la priorité des programmes de désarmement et d'identification divise ces dernières semaines la Côte d'Ivoire, divisée en deux depuis un coup d'Etat manqué en septembre 2002. Le camp présidentiel pose le désarmement des rebelles comme préalable aux élections, tandis que la rébellion prône l'organisation de l'identification avant de se désarmer.

"Pour le président de la République, le désarmement puis le redéploiement de l'administration doivent donc précéder les audiences foraines. Ce n'est pas un préalable. C'est une simple question de bon sens et de logique", indique le porte-parole présidentiel.

Le désarmement, le redéploiement de l'administration et l'organisation et la tenue des élections relevant du Premier ministre Charles Konan Banny, le président Gbagbo, tout en "garant du fonctionnement régulier des institutions, accepte la concomitance de ces opérations de sortie de crise, parce que les personnes ou les organes chargés de leur mise en oeuvre l'ont acceptée", explique-t-il.

"Ce qui par contre est inacceptable, c'est de faire croire que la concomitance est contenue dans un quelconque accord ou communiqué qui aurait été signé par le président de la République", déclare M. Tagro.

Le 8 avril, le président en exercice de l'Union Africaine (UA), Denis Sassou Nguesso, en réunissant les cinq principaux leaders ivoiriens, avait déclaré à Abidjan que, les deux processus de désarmement et d'identification "soient engagés concomitamment, simultanément et sans tarder".

Sur cette déclaration, le président Gbagbo "informe ceux qui ignorent qu'aucun accord n'a été signé et qu'aucun communiqué final n'a sanctionné cette visite (de M. Sassou Nguesso). Les propos du président de l'UA sont les siens et n'engagent pas les personnes qu'il a rencontrées", selon le porte-parole.

Face aux accusations sur "la mauvaise foi et la malhonnêteté", le chef de l'Etat cite les exemples des acoords de Linas Marcoussis et de Pretoria pour clarifier son honnêteté et bonne foi dans l'application de ces accords.

"Il s'agit donc à présent d'appliquer avec honnêteté, courage et responsabilité les accords déjà conclus. Nous n'avons plus besoin de nouveaux accords. L'application honnête de ceux qui existent suffit à nous sortir de la crise", a conclu le porte- parole présidentiel.

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26 avril 2006 3 26 /04 /avril /2006 13:55
LES MAGISTRATS S'ELEVENT CONTRE LA POLITIQUE  D'EXCLUSION D'ELIE DOTE


On ne dira jamais assez, la République Centrafricaine est un pays qui ne peut marcher que sous pression tant toutes les revendications même légitimes sont souvent faites dans la rue et chacun à sa manière spécifique de faire parler la rue. Le pouvoir qui est aux abois ne sait pas sur quel pied danser. Les différents actes impopulaires qui sont posés par le gouvernement met le bas peuple miséreux sur ses ergots.
De ce fait, les magistrats centrafricains qui ne veulent pas subir cette politique de deux poids deux mesures, ont déclenché la semaine dernière une grève illimitée pour contraindre le gouvernement à appliquer la loi de 2002 qui revalorisait leur salaire. Avec l'abattement des salaires dont ils ont été parmi les victimes (variant selon les grades des fonctionnaires), ceux-ci n'arrivent pratiquement pas à joindre les deux bouts.
Selon nos sources, le Chef de l'Etat en tant que Président du Conseil Supérieur de la Magistrature a opposé une fin de non recevoir à la demande d'audience formulée par les représentants des magistrats afin de débattre de la question. Le Président de la République estimant que la conjoncture économique est difficile, il est hors de question de procéder à une quelconque revalorisation de salaires.
Ce refus catégorique du Chef de l'Etat n'est pas sans conséquence sur les activités de l'appareil judiciaire. A titre d'exemple, tous ceux qui ont voulu se faire délivrer des certificats de nationalité et autres papiers administratifs au tribunal sont contraints d'attendre l'issue de cette crise. De même, dans les geôles des commissariats et des brigades que des maisons carcérales, on pouvait observer un surnombre des détenus, faute d'un jugement.
Pour manifester leur mécontentement, les magistrats ont en fin de la semaine écoulée fait diffuser un communiqué radio à l'endroit de leurs collègues en poste dans les villes des provinces de descendre immédiatement à Bangui pour la mise en œuvre des stratégies de lutte.
Du coup, les prisonniers et les villes de province sont abandonnés à leur triste sort. Acheminons nous vers un Etat de barbarie ou une République bananière où la loi du Talion doit régner.
Eu égard à tout ce qui précède, il est clairement établit que ces revendications sont fondées dans la mesure où c'est le Premier Ministre Elie Doté qui a ouvert la boîte à pandore en réajustant le salaire des membres de l'Exécutif par un décret muet signé du Président de la République et ce en violation de la politique d'austérité qu'il s'est battue à faire imposer à une certaine catégorie de fonctionnaires de l'Etat. On se demande quels sont ceux qui sont bien placés pour se serrer les ceintures et ceux qui doivent se faire du beurre sur le dos des autres.
Le Chef de l'Etat qui ne mesurait pas les conséquences immédiates de cette décision d'augmentation de salaires des membres de l'Exécutif bien que passée sous cape doit prendre ses responsabilités pour trouver une solution à ce problème. Comme les hommes de loi ont pris le devant de la scène, il est fort probable que les autres catégories sociales leur emboîtent les pas pour revendiquer elles aussi, le déblocage des effets financiers stagnés depuis 1985, quand bien même le coût de la vie a entre temps augmenté.
En pratiquant une politique de deux poids deux mesures, le Président Bozizé et son Premier Ministre Elie Doté n'ont fait que ressusciter des problèmes qui demeuraient latents. L'avenir proche s'annonce très riche en rebondissements.


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26 avril 2006 3 26 /04 /avril /2006 12:59
  FOCUS SUR L'ACTUALITÉ

 

Donald Yamamoto évoque le report de la présidentielle au Tchad avec Idriss Déby
(A.P. 26/04/2006)


N'DJAMENA (AP) - Un haut responsable américain en visite au Tchad fait savoir mardi qu'il avait évoqué avec le président Idriss Déby l'éventualité d'un report de l'élection présidentielle, qui doit avoir lieu le 3 mai, maintenue par N'Djamena malgré l'instabilité que connaît le pays.

Le secrétaire d'Etat adjoint chargé des Affaires africaines, Donald Yamamoto, a discuté de la rébellion en cours dans l'est du Tchad et de l'attaque ratée du 13 avril sur la capitale, qui aurait fait 350 morts, selon N'Djamena. "Nous avons eu une discussion très directe et privée" sur la question d'un report du scrutin, a-t-il expliqué à la presse.

Arrivé au pouvoir par les armes en 1990, Déby a été élu en 1996 et 2001. L'année dernière, la Constitution a été modifiée par référendum pour lui permettre de se représenter pour un troisième mandat. L'opposition boycotte le scrutin du 3 mai et un groupe d'ONG a réclamé une table ronde nationale sur la réforme électorale, mais Déby a jugé la semaine dernière dangereux de reporter l'élection.

Donald Yamamoto est venu au Tchad principalement pour tenter de régler la querelle en cours sur le pétrole, N'Djamena menaçant de stopper sa production d'ici la fin de la semaine. Le Tchad exporte 160.000 barils/jours via un consortium américano-malaisien entre Exxon Mobil, Chevron et Petronas.

La Banque mondiale, qui a financé la toute jeune industrie pétrolière tchadienne en échange de l'affectation d'une bonne partie de ses revenus à la lutte contre la pauvreté, a gelé les royalties du Tchad et réduit son aide financière. D'où la menace tchadienne de couper les robinets d'ici le 30 avril si la Banque mondiale ne débloque pas les fonds. AP


© Copyright A.P.

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26 avril 2006 3 26 /04 /avril /2006 12:45
Nguesso et Boni condamnent l`attaque rebelle au Tchad/Le Conseil de sécurité appelle au respect mutuel de l'intégrité territoriale
(Alwihda 26/04/2006)


Le chef de l`Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, président en exercice de l`Union africaine(UA), et son homologue béninois, Yayi Boni, ont condamné lundi à Brazzaville, l`attaque rebelle survenue le 13 avril au Tchad visant à chasser du pouvoir le président Idriss Déby.

Dans un communiqué publié à l`issue d`une visite de quelques heures du président béninois, les deux dirigeants ont appelé "au respect de l`intégrité territoriale" du Tchad et à la "sauvegarde" de l`ordre constitutionnel du pays.

L`attaque, menée par le Front uni pour le changement (FUC), s`est soldée par un échec après trois jours de combats entre les rebelles et l`armée tchadienne.

Les présidents Boni et Nguesso ont par ailleurs, souhaité le retour rapide de la paix et de la stabilité en République démocratique du Congo (RDC), en Côte d`Ivoire et dans la région soudanaise du Darfour.

Au cours de sa visite, le président béninois s`est entretenu avec son hôte sur plusieurs sujets, dont le fonctionnement de l`Union africaine (UA) et la lutte contre la pauvreté, le sida et le paludisme en Afrique.

Ils ont aussi discuté de la mise en oeuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l`Afrique(NEPAD) et des moyens de faire de l`intégration africaine une réalité tangible.


Source: Alwihda - Angop

Le Conseil de sécurité appelle au respect mutuel de l'intégrité territoriale.

25 avril – Le Conseil de sécurité a exprimé aujourd'hui sa vive préoccupation face à l'insécurité et l'instabilité le long de la frontière du Tchad avec le Soudan, ainsi que des éventuelles répercussions de ces crises sur les pays voisins et toute la région.

« Le Conseil encourage le Secrétaire général à poursuivre ses consultations sur la question avec les parties pertinentes, en particulier l'Union africaine, et le prie de suivre de près la situation et de continuer à l'en tenir informé », a déclaré aujourd'hui son président pour le mois d'avril, l'ambassadeur de la Chine, Wang Guangya, dans une déclaration présidentielle.
Le Conseil a appelé au « dialogue politique et à une solution négociée à la crise en cours au Tchad », réaffirmant « la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale du Tchad et du Soudan ainsi que de tous les États de la région ».

Le Conseil de sécurité notamment demandé à « tous les États Membres de s'abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, ou de toute autre action incompatible avec les objectifs de l'Organisation des Nations Unies ».

« Le Soudan et le Tchad doivent s'abstenir de tout acte violant la frontière », insiste la déclaration.
Préoccupé par ailleurs par la situation des réfugiés provenant de la région soudanaise du Darfour et de la République centrafricaine ainsi que de la situation des milliers de personnes déplacées au Tchad, le Conseil de sécurité a lancé « un appel aux pays donateurs afin qu'ils fournissent des ressources supplémentaires pour faire face à la situation humanitaire d'urgence au Soudan et au Tchad ».


Source: Alwihda - ONU

 

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26 avril 2006 3 26 /04 /avril /2006 11:33
Bozizé aux magistrats : ''Je n'ai pas d'argent''
(Centrafrique-Presse 25/04/2006)


Bangui 25 avr. 2006 Le président centrafricain François Bozizé a sévèrement critiqué mardi le mouvement de grève entamé le 19 avril par les magistrats, qui exigent des hausses de salaires, jugeant "regrettable" qu’ils méconnaissent la situation financière catastrophique du pays.

"Je ne croyais pas que des intellectuels au niveau du doctorat en droit, ou de la maîtrise, agiraient de la sorte", a lancé M. Bozizé à une délégation des grévistes qu’il recevait à la présidence.

"Vous êtes bien placés pour connaître la situation de l’Etat centrafricain. S’il y a de l’argent caché quelque part, dites-le! S’il y a de l’argent pour tout le monde, nous allons le distribuer à tout le monde. La situation est la même pour tout le monde", s’est-il emporté.

"Certains pays ont compté sur leurs propres efforts pour s’en sortir (...) serrons-nous la ceinture, maintenons le cap, la situation va s’améliorer", a poursuivi François Bozizé, dont les propos étaient retransmis en direct par la radio nationale centrafricaine.

"Me demander de faire ce que je ne peux pas, cela me dépasse. La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a", a-t-il plaidé.

"Il est regrettable de constater cette agitation que je n’apprécie pas de la part des magistrats", a ajouté François Bozizé. "Les magistrats constituent le rempart, le refuge de chaque citoyen. S’ils se comportent comme ils le font, le pays est en danger. Un comité de déblocage est mis en place, attendons qu’il fasse son travail. Pas de brigandage", a-t-il conclu.

Avant le chef de l’Etat, le président de l’Amicale des magistrats Sylvain N’zas a défendu le "cri de détresse" de ses collègues qui, a-t-il insisté, "n’en peuvent plus". "On nous accuse d’être des corrompus, c’est bien. Mais nous aider à éviter d’être corrompus, c’est mieux", a-t-il estimé.

Les magistrats centrafricains ont entamé il y a une semaine une grève qui paralyse totalement le fonctionnement de l’institution judiciaire du pays, afin d’obtenir l’application, promise selon eux depuis quatre ans, d’une nouvelle grille salariale synonyme de meilleurs traitements.

Selon le ministre délégué aux Finances Nicolas Ganzé Doukou, cette nouvelle grille ferait bondir de 300 millions de francs CFA par mois (près de 460.000 euros) la masse salariale de l’Etat, qui traverse une grave crise financière qui l’empêche de payer régulièrement ses 20.000 fonctionnaires.



Auteur : La Rédaction

 

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