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7 mai 2006 7 07 /05 /mai /2006 12:15

L'Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) propose une médiation de l'Union africaine pour la tenue, avant le 30 juin 2006, des «concertations politiques» en vue d'un consensus de la classe politique congolaise autour d'une nouvelle prolongation de la transition liée à l'organisation des élections, selon le calendrier aménagé de la Cei, à partir du 30 juillet prochain.

«Nous proposons, avant le 30 juin prochain, des concertations politiques sous la médiation du président de l'Union africaine», a déclaré mercredi soir à Kinshasa le président du Comité national (parlement) de l'Udps, Valentin Mubake, sur une chaîne de télévision privée.

RDC, «JOKER» DE L'AFRIQUE

«M. Denis Sassou Nguesso, président de l'Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, qui a déjà offert ses bons offices dans la résolution de la crise politique en Rdc, est la personnalité la mieux indiquée pour aider les acteurs politiques à se mettre autour d'une même table pour débattre de l'après-30 juin», s'est-il justifié.

La proximité des capitales de deux pays et les liens de consanguinité de leurs peuples respectifs, qui partagent les mêmes joies et peines, constituent un autre motif de l'intérêt du chef de l'Etat du Congo-Brazzaville sur tout ce qui se passe en Rdc.

Dès lors, le choix que l'Udps porte sur l'Union africaine n'est pas un fait du hasard, son secrétaire général ayant déjà sollicité une «solution africaine» à la crise politique congolaise. «Nous souhaitons voir M. Konaré amener tous les principaux acteurs politiques congolais à se concerter rapidement en vue des élections apaisées», a affirmé Rémy Massamba le 17 avril dernier, à l'arrivée dans la capitale, de M. Alpha Oumar Konaré.

En effet, l'organisation panafricaine a toujours considéré la Rdc comme un «bon Joker» pour le continent, comme l'a de nouveau souligné le président de la Commission africaine. «Ce grand pays est l'un des Jokers pour l'Afrique. Et nous n'avons pas d'autre avenir que de jouer nos bons Jokers pour que l'Afrique soit», a déclaré Alpha Oumar Konaré le 19 avril dernier, à l'issue d'un séjour de 48 heures lui ayant permis de s'entretenir avec les autorités publiques et le président national de l'Udps, Etienne Tshisekedi.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (Ceeac) est également impliquée dans le processus électoral en Rdc, à en croire son secrétaire général au sortir d'un entretien avec le président de la Commission électorale indépendante (Cei). «Nous l'avons fait pour la Centrafrique, pour le Burundi et le Gabon. Le président en exercice, Sassou Nguesso, est venu ici à plusieurs reprises. C'était pour manifester cette implication», a expliqué Joachim Tiker-Tiker.

Une délégation d'observateurs de la Ceeac, conduite par l'ancien président burundais Pierre Buyoya, assistera aux prochaines élections, conformément à deux déclarations des chefs d'Etat réunis au sommet de Brazzaville en juin 2005, a-t-il indiqué.

TIRER LES LEÇONS DU PASSE

A l'analyse de la proposition de l'Udps, souhaitant une médiation africaine, des observateurs croient le moment venu, pour les acteurs politiques congolais, de prendre conscience de leur réelle capacité à «se concerter entre Congolais et à leur propre initiative».

S'il est concevable qu'il fasse appel à un arbitrage extérieur en cas de blocage intérieur avéré, il est tout aussi indécent que le politique congolais ne soit «pas maître de son destin»! Et pourtant, comme le rappelle une prise de position du Mpr-Fait privé, les exemples ne manquent pas en matière de «concertations politiques à l'initiative des Congolais».

Sous la première République, les acteurs politiques ont eu des concertations politiques «réussies» à l'Université de Lovanium (Unikin), à Tananarive (Madagascar) et à Luluabourg (Kananga) en toute responsabilité. En 1991-1992, la Conférence nationale s'est tenue «en toute souveraineté» à Kinshasa à l'initiative du président Mobutu Sese Seko, sous la direction successive du patriarche Kalonji Mutambayi et de Mgr Laurent Monsengwo. Et c'est aussi un Congolais, le président Laurent-Désiré Kabila qui a enclenché, dès fin 1998, le processus des négociations politiques intercongolaises qui ont mis un terme à la guerre en Rdc.

C'est dire qu'avec un brin de bonne volonté, les acteurs politiques peuvent surmonter leurs divergences idéologiques, en plaçant l'intérêt supérieur de la nation au-dessus des préoccupations personnelles et égoïstes.


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