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Demain dimanche 22 avril, la France choisira les deux candidats qui devraient s’affronter pour un second tour le 6 mai prochain. Ce premier tour de la présidentielle dont la campagne houleuse a été clôturée hier, vendredi 20 mars, a cela de particulier qu’elle semble encore plus ouverte que sa devancière du 21 avril 2002 avec son parfum de scandale électoral qui a mis fin à la carrière politique brillante de Lionel Jospin, suivi quelques jours plus tard, du plébiscite de Jacques Chirac contre son adversaire inattendu, Jean Marie Le Pen.
Un plébiscite de fin règne pour clôturer la fin d’une génération d’hommes politiques qui ont fait leur temps. Voilà la leçon du scrutin de mai 2002. On n’osait pas y croire, mais les 80% obtenus par Jacques Chirac au détriment de Jean Marie Le Pen, sonnait mal dans les oreilles de certains Français obligés de se débarrasser d’un candidat au profit d’un autre. La présidentielle de cette année, par rapport à sans devancière, est encore plus ouverte parce que deux hommes Nicolas Sarkozy (Ump) et François Bayrou (Udf) et une femme Ségolène Royal (Ps) devraient se partager les suffrages les plus importants au détriment sans doute d’un Jean Marie Le Pen toujours là, mais qui a vu son discours, approprié par presque tous ses adversaires du moment. La France semble avoir opté pour le changement d’hommes et de femmes quoi qu’il arrive.
Un changement d’homme et d’époque
Près de cinquante ans après les indépendances, africaines, beaucoup, dans les rapports avec les dirigeants français qui ont fait l’histoire récente des ex-colonies, ont changé. La première nouveauté de cette élection-là vient du changement de générations avec le départ du dernier nabab, Jacques Chirac, ami de certains dinosaures de la vie politique africaine au pouvoir depuis la fin des années 1960 et qui s’accrochent encore. Ils ont nom Omar Bongo du Gabon et Paul Biya du Cameroun pour l’Afrique francophone. On peut citer aussi dans le monde arabe et le Maghreb, le président Ben Ali de Tunisie et les héritiers de Hassan II, garant de la monarchie marocaine.
Aujourd’hui, que ce soit François Bayrou, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal ou encore Jean Marie Le Pen qui gagne la présidentielle, la France devrait changer d’époque dans ses approches diplomatiques et politique du continent, mais également avec le monde. Une génération d’hommes politiques tant en France qu’en Afrique, s’en va. Une autre arrive. Plus jeune, plus responsable, plus au fait des affaires de bonne gouvernance. Çà change du coup, les rapports entre l’ancienne métropole et les anciennes colonies d’une part, mais encore entre les pays de la Françafrique.
Depuis les régimes de Guy Mollet dans les années 50 en passant Pierre Mendez France jusqu’à De Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand et Jacques Chirac, la France a été très présente en Afrique tenant à bout de bras certains régimes de dictature, corrompus et caractérisés par l’absence de démocratie. Toutes choses à quoi on peut ajouter un certains nombre de scandales et de dérives qui ont contribué à affaiblir les positions françaises en Afrique de l’Ouest et dans le centre du continent.
La France d’abord…
Au delà du débat politique interne qui a été parfois violent et houleux, la France et ses leaders actuels ont choisi la France au lieu d’aller se jeter dans les mares boueuses du Zambèze et de l’Afrique. La France d’abord… « de toutes nos forces », pour paraphraser le candidat François Bayrou, là est l’enjeu.
Avec Ségolène Royal , Nicolas Sarkozy ou François Bayrou, ce sera avant tout la lutte contre les discriminations, le chômage, les problèmes de l’école et des enseignants, la recherche, le logement, l’immigration clandestine qu’il faudra stopper ou réduire à tous les coups. Voilà les vrais sujets. Tous les ont abordés avec leurs limites et leurs promesses. Mais, à court d’argent et très endettée, la France va se barricader sur ces questions là, même si c’est l’extrême gauche qui arrivait au pouvoir.
Les équations sont nombreuses sur cette question parce qu’aussi la France n’a plus le moyens de recevoir tous les ressortissants des pays de l’Union européenne qui le désirent surtout ceux de l’Est après l’élargissement de l’Union à 27 pays dont la Pologne, le Bulgarie, la Hongrie... Elle ne pourra non plus recevoir quelle que soient les promesses, tous les immigrés venus d’Afrique. La vérité est dite aussi sur ce point. Et dès son arrivée au pouvoir le 6 mai, le prochain président de la République française qui sortira vainqueur de ces deux matches du premier et du second tour, devrait hériter de ces dossiers brûlants auxquels on peut ajouter un dernier qui n’est pas une mince affaire, la gestion des banlieues, après les émeutes de l’année 2005 qui ont failli ébranler les bases de ce qui a fait jusque-là la réputation de la France : une certaine tolérance et une bonne qualité de vie.
Mame Aly KONTE
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Bangui, 17/04/07 (C.A.P) – L’annonce du décès le 16 avril courant à Paris du secrétaire général de la présidence Charles Hervé Wénézoui a fait à Bangui l’effet d’une bombe sur le clan bozizéen.
Sans chercher à s’informer sur les causes médicales ayant entraîné la mort d’une des têtes pensantes du clan bézambéen, quelques énergumènes de l’entourage de Bozizé se sont immédiatement mis en tête de rejeter sur le dos du directeur de cabinet de Bozizé, Jean Eudes Téya les raisons du décès.
Ce dernier mis au parfum des menaces sur sa personne a dû quitter son domicile dans la capitale pour se mettre à l’abri. Depuis, il ne peut même plus mettre pied à son bureau à la présidence de la République.
Les contradictions dans le camp bozizéen ont atteint un tel degré d’exacerbation que Jean Eudes Téya qui est officiellement le dircab de Bozizé ne détenait pas la réalité du pouvoir dans le cabinet présidentiel. C’était le défunt Charles Hervé Wénézoui qui était le véritable patron du cabinet présidentiel, faisant le beau temps et la pluie.
Depuis le déclenchement des ennuis de santé de ce dernier qui ont conduit à son évacuation en France au début de l’année 2007, le clan bézambéen accusait presque ouvertement le dircab Jean Eudes Téya de n’être pas pour rien dans ses problèmes de santé.
Avec Théodore Dabanga et Michel Koyt entre autres, Jean Eudes Téya fut un des créateurs de la Convergence KNK, instrument de propagande politique qui a permis au candidat François Bozizé d’être candidat et de prendre part à la mascarade électorale de 2005.
Les observateurs s’attendaient de voir Jean Eudes Téya prendre la direction de campagne de Bozizé mais c’est un outsider, Job Isima qui a été choisi. De même, contre toute attente, c’est Elie Doté que Bozizé a préféré nommer Premier ministre alors que presque tout le monde voyait Jean Eudes Téya.
Ce dernier qui a dû se contenter jusqu’ici que de lot de consolation quand bien même il fût nommé ministre d’état dans le gouvernement Elie Doté après l’investiture de Bozizé, doit garder quelque amertume quant à son engagement politique derrière Bozizé qui s’apparente de plus en plus à une pure et simple aventure ou un égarement.
Pour boucler la boucle et se faire un aperçu de l'ambiance qui règne dans la galaxie bozizéenne, le ministre d'état chargé de la communication Karim Meckassoua a quitté jeudi dernier Bangui pour Paris où il prétend se rendre pour des soins médicaux. Il n'en faut pas davantage pour qu'il soit soupçonné après son départ d'avoir fui et le clan est sur le qui-vive. Son domicile banguissois aurait même fait l'objet de fouille et serait à présent étroitement surveillé. La confiance règne