Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 13:57

Au sujet de la plainte contre lui : Gouverneur Kimbembe, « JP Bemba est un citoyen comme tout le monde... »



* Le dissident du Mlc est prêt à se constituer en témoin à charge lors du procès contre JP Bemba à la Cpi. * S’il a décidé de lever le voile, c’est parce qu’il avait constaté beaucoup de mensonges, d’ignorance et de contre vérité dans le chef de ceux qui défendent JP Bemba dans les médias. * On a dit que les auteurs des exactions étaient jugés et condamnés, comment les jeeps volées circulent-elles encore à Kinshasa ? * La colère du Mlc contre Joseph Kabila, tient au fait que le chef de l’Etat n’aurait pas dissuadé à Bozizé de classer ce dossier sans suite pour sauver le bon voisinage.

La vérité, disaient nos ancêtres, c’est comme un grain de maïs. Quand on l’enterre, il germe et produit plusieurs autres grains. Il y a quelques semaines, la cour de cassation de Bangui avait porté plainte contre l’ancien président de ce pays, Félix Ange Patassé.

Redonner à Kinshasa son visage d’antan, est un problème de moyens, mais aussi et avant tout celui des hommes. Tel est le constat que plus d’un Congolais ont fait depuis que Kimbembe Mazunga préside aux destinées de la ville-province de Kinshasa. Avec les mêmes moyens, il a abattu un travail appréciable qui se fait voir à travers les artères de cette ville qui se débarrasse progressivement des sachets et autres immondices. Le gouverneur de la ville, à l’occasion de cent jours de son administration, a convié la presse à une évaluation de la situation de la ville dans tous les domaines. Une évaluation qui s’imposait mais qui a cadré avec une actualité politique dominée par l’affaire Kuthino. Kimbembe dont ont connaît l’honnêteté intellectuelle, ne pouvait parler de cent jours de son administration sans y inclure les dossiers d’actualité. Et c’est sur ce dossier que la presse l’attendait. Avec la plainte déposée contre lui par le vice-président de la République en charge de la commission Economie et Finances, on s’attendait à ce que Kimbembe Mazunga verse dans la polémique, terrain de prédilection de ceux qui, souvent, sont à court d’arguments. Mais, c’est un Kimbembe serein qui a rencontré la presse en sa résidence de Ma Campagne dans la commune de Ngaliema.

Le gouverneur ne procède pas aux arrestations des gens Au sujet de l’affaire Kuthino, Kimbembe a apporté une précision de taille. Il ne revient pas au gouverneur d’arrêter quelqu’un. Cela veut donc dire que le gouverneur de Kinshasa n’a pas arrêté Kuthino. Ce qu’il sait, c’est d’avoir autorisé que le pasteur organise une réunion de prière au state Tata Raphaël. Le gouverneur sait également que l’autorisation accordée à Kuthino était assortie d’une condition essentielle, le maintien de l’ordre public. Il s’avère malheureusement que pendant le culte, Kuthino n’a pas respecté les termes du contrat. Il a tenu des propos susceptibles de troubler l’ordre public. En plus, a constaté le gouverneur, au sortir de la réunion, les fidèles de Kuthino ont commencé à jeter des projectiles contre l’église « Armée de la victoire » du pasteur Sony Kafuta. C’est à ce moment que la police est intervenue pour rétablir l’ordre. On a remarqué la présence de certains militaires dans les rangs. La perquisition opérée à la résidence de Kuthino et à sa présence a révélé l’existence des effets militaires et des armes de guerre. C’est un cas de flagrance. Et Kuthino a été arrêté par la police qui a fait rapport au gouverneur. Ce dernier a donné l’information à l’opinion. Si le gouverneur n’avait pas donné cette information, la thèse d’enlèvement intentionnellement diffusée par une certaine Ong, aurait jeté le trouble dans l’opinion. La rumeur aurait pris des proportions pouvant contribuer au trouble de l’ordre public. C’était visiblement le souhait de ceux qui condamnent le gouverneur d’avoir éclairé l’opinion sur base du rapport qui lui avait été adressé.

La passion quand tu nous tiens Pour avoir informé l’opinion, pour ce devoir de transparence, pour avoir joué un jeu démocratique, le gouverneur de Kinshasa se voit assigné en justice par le vice-président de la République en charge de l’Ecofin, le leader du Mlc, JP Bemba. Kimbembe a dit qu’il a appris cela comme tout le monde dans la presse. Il en est de même de la lettre que JP Bemba a adressée à ce sujet au procureur. Le gouverneur a dit l’avoir lue dans un journal de la place qui en avait publié l’intégralité. Qu’est-ce qu’il en pense ? Pas grand-chose. Kimbembe Mazunga estime que JP Bemba, vice-président de la République qu’il respecte, est un citoyen comme tout le monde. Il a le droit de saisir la justice lorsqu’il se sent lésé. Il revient à la justice de faire son travail. Car, il ne suffit pas de porter plainte, il y a une procédure. Et il faut arriver à étayer l’accusation par des preuves. Puisque c’est lui qui est accusé, Kimbembe estime que dans l’information qu’il a livrée à l’opinion, il n’avait aucune intention de nuire à qui que ce soit. Le vice-président aurait pu demander au gouverneur des explications afin d’en savoir plus sur l’élément de sa garde arrêté dans le groupe de Kuthino. Il a dit que dans le passé, donnant l’information suivant le rapport reçu, il avait stigmatisé le rôle de la garde républicaine dans des troubles dans une partie de la ville. Le commandant de la garde s’était informé auprès de la ville et l’affaire avait été tirée au clair. Les coupables étaient dénichés et punis. On a remarqué en ce qui concerne l’affaire Kuthino, qu’il y a eu beaucoup de passion voulue. Le gouverneur a regretté le comportement de certains demandeurs d’emplois auprès de JP Bemba qui, pour faire plaisir au leader du Mlc, ont redoublé d’ardeur en injures dans les médias. Kimbembe s’est refusé de les suivre sur cette voie. Il leur accorde son pardon. Puisqu’ils demandent de l’emploi à JP Bemba après les élections (maintenant tout a été distribué sans eux), Kimbembe estime que l’on se reverra. Il ne faut pas qu’en ce moment-là, on ait honte de se regarder dans les yeux. A ceux qui demandent des preuves de la présence des armes à la résidence de Kuthino, le gouverneur les appelle à la patience. Ces preuves seront données par ceux qui avaient arrêté le pasteur et qui avaient perquisitionné à sa résidence.

Cent jours pleins à Kinshasa Parlant du bilan de ses cent jours, le gouverneur Kimbembe avec l’élégance et l’honnêteté intellectuelle qui le caractérisent, a mis les résultats récoltés sur le compte de toute l’équipe avec laquelle il dirige la ville, à savoir lui et ses trois vice-gouverneurs. Dès qu’il avait été nommé, a-t-il rappelé, il s’est donné comme objectif, de ne pas être le gouverneur de la ville la plus sale du monde, comme dit dans certains médias. Mais aussi, la sécurité des personnes et de leurs biens, la réhabilitation des infrastructures, la lutte contre l’insalubrité, la récupération des enfants de rue... constituaient les quatre axes importants de son action. En ce qui concerne la sécurité, tout le monde est d’avis que Kinshasa est une ville paisible. Mégapole de plus de huit millions d’habitants, cette ville est l’une du monde où les crimes se comptent sur le bout des doigts d’une seule main. Le gouverneur a cité les rapports qui signalent des faits certes déplorables, mais qui ne sont pas à même de situer Kinshasa parmi les villes les plus insécurisées. En ce qui concerne l’insalubrité, tout le monde témoigne qu’en un court laps de temps, le visage de Kinshasa a changé. Quant aux enfants de la rue, Kimbembe Mazunga n’a pas voulu inventer la roue. Il a récupéré ceux qui avaient accepté de travailler avec lui. Il les a rendus utiles à la société. Les autres, il les oriente vers les structures d’encadrement existantes. Il y a, selon le gouverneur, 40 .000 enfants de la rue à Kinshasa. Les encadrer est un vrai problème. Le travail que la ville a fait jusque-là est fonction des moyens disponibles. Le gouverneur a reconnu que beaucoup de choses restent à faire. Mais ce qui a été réussi jusque-là, relève d’un miracle. Et pour le gouverneur Kimbembe, ce miracle s’appelle encadrement judicieux des recettes qui sont passées de 7 à 30 millions de francs congolais. Car, l’Hôtel de ville, dans son action, compte sur ses moyens propres. La ville aurait fait plus d’actions si des sinistres qui, par leur essence sont inattendus, n’étaient pas venus perturber les prévisions de la ville.

Quelques points chauds Le gouverneur a réservé des réponses claires et satisfaisantes aux questions des journalistes. Le spectacle désolant que présentent des cabanes dans lesquelles vivent quelques Congolais en pleine commune de Limete, est désolant, a constaté la presse. Qu’en pense le gouverneur ? A cette question, le gouverneur a dit qu’un terrain a été loti à Kinkole pour les accueillir. Le gouverneur n’a pas voulu mettre à leur disposition un terrain vague pour éviter que demain ils soient encore une fois des sinistrés. Il aménage le terrain notamment en construisant de bornes fontaines et en installant des tentes et des latrines. La ville le fait même si cela ne relève pas de sa compétence. La ville a-t-elle vendu une partie du marché ? Non, a répondu Kimbembe Mazunga. Mais, la ville a signé un contrat avec une société (Sapricom). A terme, cette société, pour un coût total de 10 millions de dollars, réhabilitera tout le marché et construira des magasins. La gestion lui sera confiée et 15 ans après, ces magasins reviendront à la ville. Au sujet de la démolition des constructions anarchiques, la presse a estimé que la ville est allée détruire là où on ne l’attendait pas. Dans son explication, le gouverneur a dit qu’il est en possession de la liste des sites à détruire. Pour ce faire, il fallait des moyens. Il a présenté son budget et il attend. En attendant, il y a des sites pour lesquels des moyens existaient, il a commencé par là. La ville ne fait pas de démolitions sauvages, a précisé le gouverneur. Elle avertit les occupants anarchiques afin qu’ils emportent ce qu’ils peuvent emporter. La dernière décision du Fmi de suspendre l’appui budgétaire au gouvernement de la transition a des conséquences sur le budget de la ville. Car, le gouvernement avait décidé de réduire l’assiette de rétrocession en faveur de la ville. Ainsi, le montant rétrocédé par le gouvernement à la ville est passé de 9 millions à 1 seul million. La presse voulait savoir si avec cette situation, la ville ne devrait pas renoncer à son programme. Le gouverneur a reconnu la situation. Mais il s’est montré optimiste dans la mesure où les démarches entreprises auprès du gouvernement et avec le soutien du chef de l’Etat, promettent d’aboutir. La diminution pourrait être de 20% seulement soit de 9 à 7 millions de francs congolais. Kimbembe ne craindrait-il pas de sauter comme son prédécesseur qui aurait laissé des plumes dans sa lutte contre les entreprises fabriquant des sachets en plastic ? Répondant à cette question, le gouverneur a parlé des pourparlers avec ses sociétés et celles qui produisent l’eau en sachet. Si elles n’acceptent pas les mesures que la ville va prendre, elles seront fermées. Si telle était la cause du départ de son prédécesseur, Kimbembe est prêt à partir lui aussi de la ville. Mais, il a affirmé qu’il ne connaît pas les raisons pour lesquelles Kimbunda est parti de la ville et pourquoi on l’avait choisi lui pour le remplacer. Enfin, le gouverneur Kimbunda avait signé un contrat avec la société GTM. Mais, avec l’arrivée de Kimbembe, tout semble gelé. La rumeur estime que le gouverneur chercherait à y voir clair, lui aussi, car, raconte-t-on, il s’agirait d’une affaire de gros sous. Kimbembe Mazunga a rejeté ces allégations. Il a expliqué que l’application de ce contrat exige de la ville le payement de la somme d’argent qu’il n’a pas encore réunie depuis qu’il est à la tête de la ville.

L’Avenir

 

© Copyright L'Avenir Quotidien

Partager cet article
Repost0

commentaires

Texte Libre

Recherche

A VOS PLUMES