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24 mai 2006 3 24 /05 /mai /2006 19:14

L'INDISPENSABLE DIALOGUE POLITIQUE




Au fil des jours, l'actualité politique nationale nous réserve beaucoup de surprises. Le peuple centrafricain qui pensait à tort qu'il avait été libéré du joug du tyran Patassé voit ses souffrances, ses douleurs en un mot sa pauvreté s'accroître. Ce qui le pousse à ne plus avoir confiance non seulement aux gouvernants mais aussi aux partis politiques qui ont tacitement par leur mutisme contribué à sa descente aux enfers. Puisque le Président Bozizé avait annoncé à l'issue de la marche de la jeunesse du 21 avril 2006 qu'il allait se concerter avec la classe politique centrafricaine, les partis politiques comme ADP, ASD, RDC, MLPC, MDREC, Association Londo et d'autres, ont convenu de se mettre ensemble pour bien débattre des préoccupations de l'heure. Certains acteurs politiques et pas des moindres ont mis la barre très haut pour exiger la démission du Président Bozizé et la dissolution de l'Assemblée Nationale afin d'ouvrir une seconde transition qui doit préparer des élections démocratiques, combattre l'insécurité, la mal gouvernance et mener des profondes reformes de l'économie nationale. Cette première vision est hypothétique dans la mesure où le Général Bozizé qui se croit toujours l'homme de la situation n'est pas prêt à démissionner moins encore à en entendre parler et que secundo, aucun bailleur n'acceptera encore injecter de l'argent pour l'organisation d'une nouvelle élection. Cependant, pour d'autres acteurs, ils proposent une solution intermédiaire c'est-à-dire, revenir aux scénarios de 1998 où les forces vives de la nation s'étaient réunies pour élaborer un Protocole d'Accord Politique (PAP) qui avait en son temps augmenté les prérogatives du Premier Ministre lui donnant ainsi une pleine capacité de bien animer les actions gouvernementales. Ce protocole aura aussi à redéfinir le profil du nouveau chef du gouvernement qui doit être une personnalité neutre afin de bien jouer son rôle d'arbitre entre le pouvoir, l'opposition et la société civile. De même, les acteurs politiques du pays doivent mettre en place un Programme Minimum Commun (PMC) pour le redressement de l'économie nationale afin d'impulser une nouvelle dynamique de développement. Le PAP et le PMC seront exécutés par un gouvernement d'union nationale lequel, constituera le fondement de la gestion consensuelle du pouvoir. C'est en quelque sorte le travail qui revient à l'opposition qui s'étant réveillée de sa torpeur, essaie au travers du document en cours de réalisation, de renouer avec l'animation de la vie politique nationale. Cependant, l'on s'interroge sur la position du locataire du Palais de la Renaissance qui semble relégué au second plan le dialogue qu'il a lui-même annoncé puisque aucun préparatif ne se fait dans ce sens. Par ailleurs, l'on se pose aussi la question de savoir sur ce que fait le Comité de Suivi des Actes du Dialogue National (CSADN) qui avait initié des rencontres avec les différentes couches sociales pour voir dans quel cas, relancer et pérenniser le dialogue souhaité par les lettres du dialogue national. Depuis lors, un silence cadenas s'observe du côté du CSADN qui ne cherche même pas à informer les acteurs politiques de la suite de l'action qu'il avait entamée. De même, à l'issue de la marche des femmes le 3 avril 2006, celles-ci ont rendu publiques certaines actions entre autres : discuter avec les élus de la nation et descendre sur le site des douloureux événements de Paoua. Ces actions semblent bloquées et on se demande quels sont les obstacles qui empêchent la mise en place de ces actions. Et comme la paix est extrêmement menacée, la société civile dans toute sa composante lors de la marche du 19mai 2006 qu'elle a organisée est allée plus loin pour résumer à travers 5 slogans « Tu ne tueras point ; non à la rébellion ; non à l'impunité ; non à la mal gouvernance, dialogue permanent =PAIX », les maux dont souffre le pays et interpeller le gouvernement d'instaurer un dialogue pour garantir la paix. En un mot, c'est le peuple qui sollicite ce dialogue et le Président Bozizé ne peut nullement le refuser tant cela fut son mot d'ordre lorsqu'il était en rébellion.
Etant donné qu'il réclamait impérativement de Patassé le dialogue, rien que le dialogue, Bozizé qui se trouve dans la même situation que son prédécesseur doit coûte que coûte prendre ses responsabilités et dialoguer non seulement avec l'opposition politique mais aussi l'opposition armée qui a élue domicile dans le Nord et le Centre Ouest centrafricain et qui est à l'origine de l'insécurité généralisée dans le pays.


Mercredi 24 Mai 2006
Harly - Schengen
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