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26 mai 2006 5 26 /05 /mai /2006 01:15

Sarkozy prône un "partenariat rénové" entre la France et l'Afrique

 

 

BAMAKO (AP) - Nicolas Sarkozy a plaidé jeudi à Bamako (Mali) en faveur d'un "partenariat rénové" entre l'Europe, la France et l'Afrique pour "chasser les vieux démons" du "paternalisme", du "clientélisme" et de "l'assistanat".

"Nous devons créer les conditions de relations adultes, responsables et décomplexées qui pourront s'épanouir en pleine lumière, sous le regard de tous", a déclaré le ministre français de l'Intérieur et candidat déclaré à l'élection présidentielle devant des représentants de la jeunesse et de la société civile maliennes, dans une critique en règle de la politique africaine du président Jacques Chirac.

"Ce dialogue et ce partenariat exigeant, ils doivent s'inscrire dans le cadre d'un échange équilibré entre nations souveraines et alliées, liées par des liens privilégiés", a-t-il ajouté.

Souhaitant que les relations avec l'Afrique représentent "l'une des orientations prioritaires" de la politique étrangère de la France, Nicolas Sarkozy a notamment proposé que la France et l'Afrique se fixent "une obligation de résultats et plus simplement de moyens" en matière d'aide publique au développement (APD). "La question de l'aide, ce n'est pas seulement: combien? C'est aussi: comment et pour quels résultats?", a-t-il expliqué.

"Nous ne devons plus accepter que l'aide au développement puisse devenir une prime à la mauvaise gouvernance et aux régimes prédateurs. Comme nous ne devons plus tolérer les détournements auxquels elle donne encore trop souvent lieu", a lancé le président de l'UMP, le parti conservateur de la majorité.

Dans une autre critique de la politique africaine de la France, il a souhaité que la corruption "cesse d'être regardée avec complaisance comme un mal nécessaire".

Nicolas Sarkozy a souhaité que l'APD serve à "alimenter la construction d'institutions publiques et privées efficaces" dans une logique de co-développement.

Pour ce faire, le ministre français de l'Intérieur veut mobiliser les "ressources considérables" issues de l'épargne des Africains vivant dans les pays développés.

Dans cet esprit, il a proposé la création en France d'une formule de "comptes-épargne développement" qui consisterait à exonérer d'impôt sur le revenu les sommes épargnées par les migrants "dès lors qu'elles auraient pour finalité de financer ultérieurement des projets économiques dans les pays d'origine".

Nicolas Sarkozy s'est à nouveau efforcé de lever les malentendus sur son projet de loi sur l'immigration "choisie", qui suscite la colère des Maliens.

Le ministre de l'Intérieur s'est défendu de tout racisme. "Les Maliens aujourd'hui comme hier seront demain toujours les bienvenus en France", a-t-il dit.

Il a mis en avant les 15.032 visas accordés l'an dernier par les autorités françaises aux Maliens, par rapport aux 400 reconduites à la frontière réalisées. "Quinze mille d'un côté, quatre cent de l'autre. Où est la xénophobie, le racisme, la fermeture, le refus de l'autre, la négation de l'histoire commune?", a-t-il demandé.

Nicolas Sarkozy a affirmé être "venu exprès" en Afrique au lendemain du vote de son projet de loi. "Si l'on a peur de venir, c'est qu'il faut faire un autre métier que responsable politique", a-t-il dit.

Alors que 200 personnes ont manifesté contre sa venue aux cris de "Sarkozy raciste", il a invité les Maliens à ne pas être "prisonniers d'idéologues qui n'ont jamais rien compris d'autre que de faire monter l'extrémisme". "D'après ce que j'ai vu sur quelques petites pancartes, des idéologues, il y a en aussi dans votre pays. Tant mieux, ça prouve que vous êtes aussi une démocratie. La preuve qu'on est dans une démocratie, c'est qu'on peut y dire des choses qui sont stupides", a-t-il ironisé.

"Je crois profondément à l'avenir de la relation entre l'Europe et l'Afrique", a conclu M. Sarkozy. "Cette relation, nous devons la bâtir avec le souci de l'égalité entre nous. Que nous soyons pas d'accord sur tout n'a strictement aucune importance. Débattons-en, mais comprenons que le développement de l'Afrique, c'est la stabilité de l'Europe." AP

egp/sop

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