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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 00:46

 

A quoi sert l’ordre constitutionnel en Afrique devant un coup d’Etat libérateur?

By DR FRAN MORRI T. SAMOURAH

La Constitution en Afrique n’est rien d’autre qu’un instrument ‘‘juridique’’ qui permet aux dictateurs de se maintenir ou de s’accrocher au pouvoir contre le gré des populations qu’ils prétendent diriger faussement au non de la « Démocratie ». Cette Constitution toujours taillée sur mesure est comme un chiffon pour les dirigeants africains, elle peut être déchirée et recousue à tout moment selon que très souvent les généraux autogradés veulent garder le pouvoir et le léguer à qui ils veulent le plus souvent à leurs proches ou fils comme le cas au Togo.

Or un président qui n'a pu réaliser ses ambitions pour le pays en cinq ou dix ans ne saurait les réaliser en quinze ans, voire plus. Ce faisant, il serait sage de laisser sa place à une nouvelle équipe plus inspirée et mieux aguerrie. Pour quoi laisser les dictateurs sanguinaires, vampires et affameurs de peuple régner des décennies sans aider la population à se débarrasser d’eux?

Les Ould TAYA de Mauritanie, Ben Ali de Tunisie, Lansana CONTE de Guinée, Omar BONGO du Gabon, Yoweri MUSEVENI d’Ouganda, ou encore Gnassingbé EYADEMA du Togo (jusqu’à sa mort) et récemment Idris DEBY du Tchad ont tous emprunté la même voie pour se maintenir au pouvoir au grand dam de nos populations qui sombrent de jour en jour dans la misère. Le tout se fait devant une Communauté Internationale, notamment l’Ua et la Cedeao, qui observe toujours un silence coupable.

C’est dans ce contexte d’incertitude que le Coup d’Etat est intervenu en Mauritanie. Que fera, en ce moment, la Communauté internationale, surtout l’Ua et la Cedeao, devant ce Coup d’Etat libérateur du Peuple Martyr de Mauritanie, un coup d’Etat salué par la population mauritanienne dans son ensemble?

La Cedeao et l’Ua se disent contre la prise du pouvoir par la force. Cette prise de position est une bonne chose, mais devant les modifications intempestives des constitutions, des élections truquées etc, elles restent muettes. C’est là où le bas blesse au sein de ces deux organisations, la supercherie de la plupart des chefs d’Etat Africains. Le manque d’alternance, les élections truquées, les modifications des constitutions… sont à la base des violences en Afrique y compris les coups d’Etat. Combattre les effets et laisser les causes se reproduire, voilà, c’est à ce ridicule que se prêtent la Cedeao et l’Ua en Afrique. C’est pour quoi elles sont incapables de régler les conflits qui sévissent dans notre cher Continent l’Afrique. Le problème Togolais en est un cas éloquent.

Quand la crise au Togo a commencé nous avons écrit dans l’une de nos déclarations, nous nous citons: «…l’Union Africaine et la CEDEAO doivent profiter de cette crise togolaise, faire une pierre deux coup, régler une fois pour toutes le «problème du pouvoir» en Afrique, car le malheur de l’Afrique passe par là. Nos Chefs d’Etat Africains ont pris goût de modifier intempestivement les Constitutions à leur guise pour s’accrocher au pouvoir, pour éliminer leurs adversaires potentiels dans la course aux présidentielles, d’organiser des mascarades électorales etc.

Par conséquent l’Union Africaine, la CEDEAO et les autres organisations régionales et sous-régionales doivent s’impliquer d’avantage pour convoquer dans un bref délais une Conférence Internationale des Chefs d’Etats africains sur «le pouvoir en Afrique» à l’issue de laquelle conférence sera mis sur pied un Code de Conduite tenant lieu de Loi, dite Charte de l’Afrique par exemple, dont tous les Chefs d’Etat Africains seront tenus à respecter. Nous estimons que c’est l’unique et meilleure façon de prévenir les conflits armés et corollaires en Afrique.

Il n’est pas normal que le Bénin et le Ghana acceptent les élections libres et transparentes et que leur voisin le Togo fasse exception. Ainsi que le Sénégal, le Mali, même la Sierra Leone et le Libéria qui viennent de sortir d’une guerre civile acceptent les élections libres et transparentes et que la Guinée du Général Lansana CONTE et la Mauritanie du Général Ould TAYA les refusent et continuent à organiser des élections truquées dont les résultats sont connus d’avance. Cela est inadmissible. »


Il faut absolument un code de conduite pour les chefs d’Etat Africains permettant l’alternance démocratique. Il faut d’abord commencer à discipliner les dirigeants africains pour qu’ils cessent les modifications fantaisistes des Constitutions. Sinon toute mesure sans ce préalable sera inexorablement vouée à l’échec. Rien ne sert à condamner les coups d’Etat après qu’ils aient été perpétrés et prendre des mesures draconiennes contre les commanditaires. Le médecin après la mort, sans être médecin légiste, a déjà joué son rôle.

C’est peine perdue. Dans tous les cas c’est le peuple qui sera toujours victime. Il faut prévenir les coups d’Etat et autres conflits armés par le mécanisme de prévention que nous venons de signaler plus haut.
Il est temps que nos Chefs d’Etat cessent de jouer à l’aveuglette. Ils doivent cerner mieux les maux qui rongent notre continent afin d’y apporter les solutions adéquates. Il faut aider à temps les peuples africains à se débarrasser des dictateurs sanguinaires corrompus et affameurs qui sucent leur sang à blanc. Les bandits chefs d’Etat sont connus de par leur comportement, il faut leur lancer l’ultimatum pour qu’il changent ou qu’ils quittent ou il faut les faire quitter.

Cela va de la crédibilité de la Cedeao et de l’Ua. Le cas mauritanien mérite une attention particulière, il mérite d’être suivi de prêt avant toute intervention inopportune. Pour nous, les Sans Voix, en ce moment de croisée des chemins nous soutenons fermement le Peuple Martyr Mauritanien dans la prise effective en main, en toute liberté, de son destin pour l’avènement d’un véritable Etat de droit en Mauritanie. Nous invitons la Communauté internationale à aider et à soutenir le Peuple mauritanien dans ce sens.

Vive le Peuple Martyr Mauritanien!
Vive l’Afrique démocratique!

EGALITE – PARTIOTISME – FRATERNITE
Fait à Conakry, le 03 Août 2005
Dr Fran Morri T. SAMOURAH
Président de l’Association Guinéenne des Sans Voix (Aguisav)
Conakry République de Guinée

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