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14 décembre 2006 4 14 /12 /décembre /2006 18:29

  FOCUS SUR L'ACTUALITÉ

L’Afrique centrale prise dans la tourmente
(L'Humanite 14/12/2006)
( 14/12/2006)


Centrafrique . L’intervention directe de l’armée française a permis au pouvoir de repousser les rebelles présents dans le nord-est du pays.

« L’opération de reconquête est terminée », a déclaré dimanche à l’AFP une source militaire française. Les Forces armées centrafricaines ont repris ce jour-là le contrôle de Ouadda Djallé, dernière ville tenue par l’Union des forces pour le rassemblement (UFDR), un mouvement armé apparu fin octobre dans le nord-est du pays, avec la prise de Birao. Commencée il y a quinze jours, la reconquête des localités tenues par la - rébellion n’a été possible qu’avec le soutien actif de l’armée française. À plusieurs reprises, les mirages F1 français ont ouvert le feu sur les rebelles, et des soldats français ont participé aux combats. Paris maintient ainsi à bout de bras le président Bozizé, arrivé au pouvoir en 2003 au terme d’une deuxième tentative de coup d’État contre le contesté président Patassé, mais légitimé depuis par des élections présidentielles relativement transparentes.

Bozizé a également bénéficié de l’engagement de l’armée tchadienne, pourtant aux prises avec sa propre rébellion. Dans la foulée de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui avait accepté de renforcer le dispositif de la Force multinationale en Centrafrique (Fomuc), N’Djamena a annoncé mi— novembre l’envoi de trou- pes pour secourir son voisin.

Déjà en 2003, ce sont les soldats du président tchadien, Idriss Deby, qui avaient porté Bozizé au pouvoir. Cette fois, les deux hommes se disent confrontés à un même ennemi. Ils accusent le Soudan voisin d’avoir artificiellement créé des groupes rebelles pour les déstabiliser et détourner l’attention de la crise du Darfour. Néanmoins, l’aide apportée par le Tchad aux groupes armés du Darfour opposés à Khartoum, est passée sous silence.

De nombreuses informations qui circulent depuis des mois - visite en début d’année à Khartoum du chef d’état-major de l’UFDR, atterrissage au printemps d’un avion soudanais à Birao, présence de Centrafricains dans la colonne rebelle qui a tenté en avril de prendre N’Djamena, tout comme la concentration des rébellions dans la zone frontalière entre les trois pays, ou encore l’armement des - rebelles, accréditent la thèse de l’implication soudanaise. Néanmoins, la Centrafrique, comme le Tchad, est un pays chroniquement instable, qui n’a pas attendu le Soudan pour être sujet aux coups d’État et à la guerre civile. Comme au Tchad, Paris n’a cessé d’y soutenir des régimes prédateurs, dont l’incapacité à travailler avec leur opposition a alimenté les mécontentements et les rebellions armés que le Soudan n’a plus aujourd’hui qu’à tenter de fédérer.

Camille Bauer
13 décembre 2006.



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