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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 16:29

Nigeria Fin de partie pour Olusegun Obasanjo

Le veto mis par le Sénat au projet d’autoriser l’actuel président à briguer un troisième mandat fait peser une certaine inceritude sur l’avenir politique du pays.

 

Au pouvoir depuis 1999 et réélu en 2003, Olusegun Obasanjo, considéré comme le «  Monsieur Propre » du Nigeria ne pourra briguer un troisième mandat. Le Sénat, où ses adversaires sont nombreux, a repoussé à une large majorité un amendement visant à modifier la Constitution. En bon démocrate, le Président a fait savoir qu’il s’inclinait devant l’échec d’un texte dont l’initiative revenait à certains de ses partisans.

Ceux-ci estimaient qu’un troisième mandat était nécessaire pour que leur champion continue à nettoyer les « écuries d’Augias » de la vie politique nugerianne et mène à son terme la lutte qu’il a entamée contre la corruption, ce mal endémique qui ronge la vie du pays. Son bilan est de ce point de vue exemplaire tout comme son action dans la sous-région. Il a ainsi joué récemment un rôle décisif dans la conclusion de l’accord de paix entre les factions rebelles du Darfour et le gouvernement de Khartoum. Grâce à ses efforts, son pays a pu ainsi solder ses comptes auprès du Club de Paris, qui réunit les principaux bailleurs de fonds internationaux, un expoit sans précédent.

D’avoir trop bien réussi lui a valu la rancune de ceux qui l’avaient jadis soutenu, lui le chrétien sudiste, à savoir les dirigeants politiques originaires du nord musulmans qui avaient voulu se débarrasser des généraux nordistes musulmans qui s’étaient affranchis de leur tutelle.

Ils avaient donc poussé la candidature d’Obasanjo, avant de déchanter. Celui-ci menait sa barque lui-même. Une attitude d’autant plus préjudiciable à ses ex-protecteurs que ceux-ci entendent avoir un homme à leur solde pour se partager les dividendes de la brusque flambée des curs du pétrole. Ils l’ont d’ores et déjà trouvé en la personne du vice-président, Atiku Abubakar, qui s’était opposé à la prolongation du mandat présidentiel, argiant que cela conduirait le pays à une « présidence à vie ».

Reste que cette décision du Sénat risque fort d’accentuer un peu plus le clivage entre le Nord et le Sud du pays et pose le problème de la poursuite de la « bonne gouvernance ». Car Atiku Abukakar n’est pas un modèle de vertu pas plus que le chef de l’opposition nordiste, Muhammudu Buhari.  Et l’on perçoit trop bien ce qui les guide aujourd’hui : une rapacité synonyme de régression
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