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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 18:49

ABAKAR SABONE SOUHAITERAIT QUE LE POUVOIR REVIENNE AUX MUSULMANS



ABAKAR SABONE, porte-parole de l'UFDR
ABAKAR SABONE, porte-parole de l'UFDR
Le Confident (LC) : Capitaine Abakar Sabone, vous étiez le compagnon de lutte du général François Bozize que vous avez porté au pouvoir le 15 mars 2003. Quelles sont les raisons de votre divorce ?
Abakar Sabone (A.S.) : Puisqu'il n'a pas respecté le pacte qui nous liait : il était question que nous prenons le pouvoir, qu'il gère la transition avec un premier Ministre Musulman dont aucun de nous qui sommes sur le terrain serait membre du gouvernement et que toutes les
régions de la RCA y soient représentées, qu'il organise les élections pour passer le pouvoir aux Civils. Mais il ne l'a pas respecté puisqu'il manifestait déjà le désir de se présenter au scrutin présidentiel. Évidemment,après maintes confrontations pour nous convaincre dans ce sens, cela n'a pas marché puisqu'il savait déjà que nous ne pouvons pas être d'accord. Pour concrétiser son ambition, il avait créé de toutes pièces, la situation du 17 avril 2004 pour nous faire quitter de force notre pays avec la complicité de la CEMAC pour une prétendue mission de bons offices de son excellence le Président DEBY du Tchad sur recommandation du Président Gabonais EL ADJ OMAR BONGO.

La deuxième raison, il n'a pas respecté les engagements qu'il a pris à savoir dédommager les invalides pour ceux qui veulent regagner la vie civile …et c'est cette deuxième raison qui est à l'origine de l'évènement de 17 Avril 2004.

Je suis intervenu personnellement ce jour sur ordre du Général BOZIZE à travers son fils Francis pour ramener le calme en ma qualité de chargé de mission au Ministère de la Défense.
Dès que je suis arrivé sur le terrain, le Général Président envoie sa garde présidentielle nous tirer dessus et tout de suite, j'ai compris que j'ai été envoyé pour être exécuté. C'est ainsi que j'ai rallié la cause des insurgés… pour légitime défense.

LC : Pour l'heure, la population centrafricaine est réticente pour soutenir une autre rébellion qui reprend les mêmes discours que la précédente. Cette population a peur d'assister à des exactions et pillages des entreprises, des projets de développement ainsi que des biens des particuliers. Que dites-vous à ce sujet ?

A S: C'était sur l'ordre de Francis BOZIZE de tout vendre, de tout détruire à son compte pour paralyser le Gouvernement de PATASSE selon son propre terme. Nous venons maintenant sur des nouvelles donnes. Son Excellence notre Président M. Michel DJOTODIA avait donné des instructions fermes quant à ce qui concerne la protection et la sécurisation des Entreprises publiques, privées et étatiques. Les Projets de développement ainsi que les biens des particuliers.

LC : Après l'attaque de la ville de Birao, le lundi 30 octobre 2006, les autorités centrafricaines ont indexé le Soudan comme étant le parrain de votre rébellion. D'autres personnalités voient la main de la Libye et font allusion à l'expansion de l'islam ou mieux à l'intégrisme musulman.
Partagez-vous cet avis ?


A.S. : Écoutez Monsieur le Journaliste, lorsqu'on veut noyer son chien, on l'accuse de rage. Et dites-moi s'il vous plaît les musulmans Centrafricains de Centrafrique n'ont – ils pas droit au pouvoir parce qu'ils sont musulmans, islamistes et représentent un danger pour la nation ? Les chrétiens ont gouverné 46 ans, où sommes nous? au paradis ? Non il faut reconnaître que la RCA notre pays est un Etat laïc et démocratique où doivent vivre en paix, toutes les confessions (Chrétiens, Musulmans, Animistes et Autres). Entre autres, si les pays précités étaient derrière nous, nous serions depuis longtemps à Bangui.

LC : Vous semblez ramez à contre-courant de la volonté de la communauté internationale et des recommandations du dialogue national qui interdisent la conquête du pouvoir par la force. Quelles sont les chances de réussite de votre entreprise ?

A.S. : Pour nous, ce n'est pas le suivisme. Ce n'est pas parce que BOZIZE est venu par la force au pouvoir, que nous voulons également suivre son exemple, non, non et non. Vous-même en tant que Centrafricain, vous viviez les méfaits de la mauvaise gouvernance de François BOZIZE. Ce dernier s'obstine à ne pas vouloir dialoguer. Que devrions-nous faire ? Nous vouer au destin ? Même dans les Etats les plus démocratiques, il faut se battre pour ses droits. Et c'est vrai, les combats sont différents. Le nôtre, c'est celui que nous vivons.
LC : Quelles sont vos relations avec les mouvements rebelles hostiles au régime de N'Djamena et avec ceux qui veulent renverser le pouvoir de Bangui, notamment Abdoulaye Miskine, Florian Ndjadder et les autres?
A.S. : Notre problème est Centrafricano - Centrafricain. Nous n'avons rien à voir avec les rebelles Tchadiens. Quand un réel problème se pose, BOZIZE et ceux qui le soutiennent d'une manière et d'une autre méconnaissent cette réalité. Vous dites bien ABDOULAYE Miskine, Florian N'DJADER et autres sont – ils des Centrafricains ou pas? Si oui, ils sont également touchés par le malaise BOZIZE.
LC : Quel est le bilan de votre assaut sur la ville de Birao et confirmez-vous le fait qu'il y a eu des victimes civiles?
A.S. : Nous nous battons pour tout le monde sans discrimination. Dans nos rangs, il y a des bandas, gbayas, mandjas, yakomas….et ceux de Birao. De notre côté, nous déplorons deux morts et deux blessés. Du côté des forces gouvernementales vingt morts, dix prisonniers et des dizaines des ralliés. Le Sous Préfet est bel et bien vivant en bonne santé et en liberté. Aucun membre de sa famille n'a été touché. Nous lui avons demandé de reprendre ses fonctions. Il est aussi victime de la mauvaise gouvernance de BOZIZE et sa famille. Esclave, il est comme bien d'autres « travailler pour ne pas être payé ».
LC : L'opposition politique centrafricaine, la jeunesse, les femmes et la société civile ont sollicité la tenue d'un dialogue en vue de résoudre durablement les crises qui secouent ce pays. Etes-vous prêts pour participer à ce dialogue, s'il devait avoir lieu ?

A.S. : L'UFDR informe l'opinion nationale et internationale de sa bonne volonté depuis toujours pour une solution pacifique avec le gouvernement. Mais, le mutisme et la fermeté du Président BOZIZE d'engager une solution armée plongera certes l'ensemble du pays dans le chaos. Afin d'éviter aux populations le calvaire et surtout pour éviter à notre pays ce qui se passe aujourd'hui en Côte d'Ivoire et en Somalie ou ce que le Rwanda avait connu, l'UFDR née de la fusion des trois mouvements politico-militaires, se dit favorable et ouverte au dialogue sans exclusif. Nous allons tout de suite vous dire que depuis deux mois, nous sommes en train de vouloir négocier avec Bangui par le biais du Gouvernement béninois qui a voulu nous aider dans ce sens. BOZIZE a toujours refusé le dialogue. Nous venons à peine deux semaines d'adresser une lettre à l'un des Présidents de la CEMAC pour nous aider à trouver une solution pacifique, BOZIZE refuse toujours. Fort de ce refus délibéré de François BOZIZE à dialoguer, nous sommes obligés de faire recours à ce que nous vivons aujourd'hui à BIRAO pour l'amener à écouter les cris et douleurs du peuple Centrafricain. C'est-à-dire, l'obliger par la force des armes à accepter le dialogue et tenir compte de la géopolitique de notre pays. C'est pour gagner la paix qu'on fait la guerre. On ne finit jamais une opposition armée par les armes mais plutôt par le dialogue. Cette table ronde de la réconciliation nationale définitive que nous exigeons doit regrouper les partis politiques de l'Opposition, les mouvements politico – militaires (UFDR, APRD, UFR…), les syndicats représentant toutes les institutions de l'Etat, les masses paysannes et surtout la jeunesse dont les gouvernants abusent toujours de la confiance pour les écouter et dégager ainsi l'essence des remèdes appropriées aux maux. Tout problème créé par l'homme trouve sa solution chez l'homme. Et toute maladie qui surgit dans la nature trouve ses remèdes appropriés dans la nature.

CONCLUSION
Ce ne sont ni les armes, ni les beaux discours politiques, ni les billets de banque qui sauveront notre très beau et riche pays.
Le remède le plus sûr et efficace est la vertu, la valeur morale des compatriotes intègres (je dis bien intègres) qu'il faut exhorter, mobiliser, conscientiser, sensibiliser et les responsabiliser afin de sauver le pays. Posez – vous la question : pays très très riche et peuple toujours très très pauvre pourquoi ? J'espère et je pense qu'à partir d'aujourd'hui, l'UFDR a cette responsabilité et elle y veille. Que le bon Dieu nous bénisse tous.




Propos recueillis par Jean Siopassa (Le Confident)
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