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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 21:41
  Le 13 octobre dernier, selon l'Agence France Presse, les  
  Représentants des Maliens de l'extérieur se sont retrouvés à  
  Bamako pour discuter avec les autorités de leur pays de l'«  
  Organisation et (la) gestion de la diaspora malienne », ou encore de  
  leur « implication dans la politique nationale de développement ».  
  Qu'en est-il de la RCA et de sa diaspora ?  
    
  Entre 1975 et 1988, le solde migratoire net s'établit en Centrafrique à 0,05%, c'est-à-dire que chaque année, il y a 0,05% de la population (soit environ 1800 personnes) qui émigre. Cela représente, au total depuis 1980, 28000 personnes. Cette estimation est à relativiser, compte tenu des importants mouvements de population qui ont eu lieu en RCA ces dernières années. Mais elle montre l'importance de cette partie de la population centrafricaine qui vit hors du territoire national. À l'inverse des Maliens cités ci-dessus en exemple, la diaspora centrafricaine, notamment celle de France, est mal organisée, voire complètement désorganisée.  
  Des tentatives d'organisation qui ont toutes échoué Suite au changement de régime politique intervenu en Centrafrique le 15 mars 2003, différentes tentatives d'organisation de la diaspora centrafricaine ont vu le jour, aussi bien en France (pays qui accueille le plus grand nombre de centrafricains) qu'en Centrafrique.  
  Ainsi, le 5 octobre 2003, à l'initiative de Mme Yvonne Mété-Nguemeu (Présidente de l'Association Centrafrique Sans Frontières), un groupe de compatriotes résidants en France s'est réuni à Paris pour jeter les bases d'une future fédération des associations centrafricaines. Un Comité ad hoc a été mis en place à l'issue de cette réunion, en vue de sensibiliser les différentes associations centrafricaines, dans le but de mettre en place une fédération de toutes ces associations.  
 Un calendrier a été adopté et l'assemblée générale constitutive de la fédération a été programmée pour mi-janvier 2004.  
  Le 25 octobre, un autre groupe de Centrafricains de la diaspora s'est  
  également réuni à Paris pour aborder la question de la représentativité des Centrafricains de l'étranger au sein des institutions de la transition et de leur participation à la mise en place des institutions démocratiques. Ce groupe, dit « du 25 octobre » voulait également se pencher sur la mise en place d'une commission chargée du recensement des Centrafricains et de l'organisation d'une élection démocratique des représentants de la communauté centrafricaine de l'extérieur. Les conclusions de ce groupe rejoignent complètement ceux du « Groupe du 5 octobre ».  
  Il a été décidé de mettre en place un « organe fédérateur et/ou représentatif des Centrafricains de l'étranger » et de convoquer l'assemblée générale constitutive pour le 29 novembre 2003. Même si la diversité est une richesse, on ne peut que déplorer le manque d'unité qui a caractérisé ces deux tentatives d'organisation. Des problèmes personnels et d'incompréhension mutuelle ont entraîné la démission d'Aristide Mblanendji, le Secrétaire-Général du Comité ad hoc du « Groupe du 5 octobre », tandis que des accusations de tentative de récupération de l'initiative par le Réseau Kodro étaient formulées. Tout cela, ajouté aux tensions qui prévalaient entre les membres des deux groupes, a créé un certain trouble chez les compatriotes qui étaient sollicités par les uns et les autres pour adhérer à ces initiatives.  
  Suite à une réunion organisée le 9 novembre 2003 par le « Groupe du 5 octobre » et à laquelle participait le « Groupe du 25 octobre », un communiqué de presse nous apprenait qu'« après avoir délibéré, les participants ont adopté le principe d'un regroupement des 2 Comités en vue de la mise en place d'un projet de Rassemblement des Centrafricains et Centrafricaines de l'Étranger. » On ne peut que se réjouir de voir nos compatriotes de la diaspora taire leurs divisions et divergences et enfin mener une action unitaire.  
  Entre-temps, un petit groupe de compatriotes s'est réuni à Bangui le 1er novembre 2003 pour lancer, sous prétexte de suivre les recommandations du Dialogue National, le Conseil Supérieur des Centrafricains de l'Étranger. À cette réunion participaient essentiellement quelques représentants de la diaspora au Dialogue National ainsi que certaines personnalités politiques qui sont en réalité d'anciens membres de la diaspora. Pour l'heure, ce groupe n'a publié aucun document de travail pouvant nous permettre de porter un jugement de valeur sur ses ambitions et ses actions prévues.  
  D'autres tentatives d'organisations de la diaspora centrafricaine  
  avaient eu lieu dans le passé, elles aussi sans grand succès.  
  Le 13 mars 1999 à Paris, des membres de la diaspora établis-en  
  France et au Canada parmi lesquels figuraient Henri Grothe (actuellement  
 Directeur adjoint du Cabinet du Premier ministre) et Joseph Kiticki-Kouamba (actuel Ministre de l'Environnement et de l'Écologie  
  nationale), après avoir dressé un constat catastrophique de la  
  situation en RCA « ont décidé d'informer, de sensibiliser et d'appeler la Diaspora centrafricaine partout où elle se trouve, à:  
  [- ] S'ORGANISER en un véritable GROUPE de pression, en une FORCE porteuse d'espoirs, afin de s'impliquer et de peser désormais sur tous les événements politiques, économiques et socio-culturels en RCA ;  
 [- ] S'ENGAGER résolument et sous toutes les formes de mobilisations solidaires et patriotiques, en appui aux NOUVELLES FORCES vives et démocratiques qui émergent et luttent pour la RENAISSANCE de la RCA ». Cette tentative n'a pas donné de résultats tangibles.  
 Début 1999, le GADEC (Groupe d'Action pour la Défense de la Démocratie en Centrafrique) , sous l'impulsion de Narcisse Komas,avait tenté d'organiser à Montréal, au Canada, un Congrès (Ier Congrès International des Centrafricains, CICA I) qui devait réunir pendant trois jours des « fils et filles du pays associés à tous ceux qui s'intéressent à la République Centrafricaine ».  
  Ce « CICA I » devait accueillir des « délégués sous des conditions spécifiques (réfléchir sur l'avenir économique, politique, social et culturel de la République Centrafricaine) » et devait « déboucher sur des propositions concrètes réalisables avec les moyens dont dispose essentiellement le pays ».  
 Malgré l'engagement et la mobilisation de ses initiateurs, ce congrès n'a jamais vu le jour.  
 Face à l'échec permanent ou annoncé de ces tentatives d'organisation de la diaspora centrafricaine, il nous semble urgent que l'État Centrafricain intervienne pour fixer un cadre légal dans lequel ses ressortissants vivants à l'étranger pourront s'exprimer sur différents aspects de la vie de leur pays d'origine, et prendre une part active au développement de ce pays, dans tous les domaines. Comment organiser la diaspora centrafricaine ? En s'inspirant de l'expérience des diasporas malienne, sénégalaise et française (Conseil Supérieur des Français de l'Étranger), nous proposons le schéma suivant pour essayer d'organiser cette diaspora centrafricaine qui peine à exister en tant qu'entité face aux autorités nationales. En premier lieu, il appartient à l'État, grâce aux services consulaires établis dans les pays amis, de recenser tous les Centrafricains inscrits sur leurs listes vivant dans les différents pays. Ensuite, l'État devra créer, de préférence à travers une loi adoptée par le pouvoir législatif, un organe représentatif des Centrafricains de l'extérieur. Étant donné que le Dialogue National recommande, dans le chapitre « Diplomatie », de «créer un Conseil National des Centrafricains de l'Étranger placé sous l'autorité du Ministère des Affaires étrangères et le doter d'une Direction de coordination », cela ne devrait pas poser de problème au législateur.  
 Ce Conseil National des Centrafricains de l'Étranger devra être souple et compter au maximum 20 membres élus par les Centrafricains de l'étranger, répartis entre les continents en fonction du nombre des compatriotes qui résident dans chaque zone géographique.Il sera co-présidé par le Ministre en charge des Centrafricains de l'étranger et par un co-président élu  
 par les membres du Conseil. Ce dernier devra siéger dans la nouvelle Assemblée Nationale ou au futur Sénat en tant que député ou  
 Sénateur des Centrafricains de l'étranger. Un des membres de ce Conseil devra être élu pour siéger au Conseil Économique et Social, si une telle institution venait à être créée par la future Constitution de la RCA.L'objectif de ce Conseil National des Centrafricains de l'Étranger sera d'assister les Centrafricains établis à l'étranger et de  
 défendre leurs droits vis-à-vis des pouvoirs publics. Ses membres seront élus au suffrage universel direct par les Centrafricains de l'étranger pour un mandat de 3 ans.Les élections devront être organisées dans la plus grande transparence par les services consulaires centrafricains établis dans le monde entier.  
 Une fois ce cadre légal défini par l'État, il appartiendra aux Centrafricains de la diaspora de s'organiser en union, fédération,  
  association, etc., pour solliciter les suffrages de leurs compatriotes.  
  La diaspora représente un potentiel important sur tous les plans :  
 économique, financier, humain, etc. Et donc, son organisation efficace est un enjeu majeur pour un pays comme la République Centrafricaine. La RCA traverse actuellement une période délicate de son histoire,et il faut profiter de cette période de transition vers de nouveaux horizons pour corriger les erreurs du passé et prendre une vraie option sur l'avenir.  
 La diaspora peine à s'organiser. L'État centrafricain doit définir un cadre légal pour permettre à cette diaspora d'exister en tant qu'entité et de se rendre plus utile.  
    

 N'DAMAS

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