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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 16:51
  • Dialogue Politique et Sagesse Centrafricaine


    Dialogue Politique, Dialogue national, Conférence nationale ou Rencontre de réconciliation, on a déjà tout vu. Aujourd'hui, un comité des sages circule hors et dans le pays à la recherche de dialogueurs. Ce comité de sage est passé sans sagesse en France ou vivent environ 10.000 citoyens Centrafricains. Au vu des contacts établis, il me semble que les sages se sont adressés en grande partie à leurs seuls cercles de connaissance et d'amis. La sagesse des sages n'aurait-elle pas été de communiquer la date d'un tel passage à tous les Centrafricains par le canal des médias ou de la représentation diplomatique pour s'assurer de la nature citoyenne de la consultation? L'organisation du prochain dialogue ne saurait se limiter à une rencontre de vieux amis et connaissances pour le partage de perdiems, ce qui serait contraire aux enjeux actuels, et contribuerait à l'éternel recommencement.

    1. Quel est le sujet principal inscrit au débat du dialogue
    2. Quels sont les Interlocuteurs
    3. Où se tiendra le dialogue pour écarter l'influence des uns et des autres

    Je pense sans sagesse que pour sortir des crises et rébellions qui secouent notre pays, la vraie réflexion doit porter sur les causes de leur apparition. Il est urgent et fondamental de s'attaquer dès aujourd'hui aux causes profondes de la stagnation de la RCA. En effet, tous les grands partis actuels ont présidé à la destinée de notre cher pays sans laisser de résultats dignes justifiant un renouvellement de confiance en eux de la part du peuple. Aucun des partis ayant gouverné notre pays ces dernières années ne peut valablement donner des arguments qui le placent mieux qu'un autre parti au centre de la démarche pour la défense des intérêts du peuple Centrafricain. Pour preuve, toutes les infrastructures actuelles de distribution d'eau, de l'électricité, des moyens de communication sont restées à l'état colonial mis à part quelques bricolages. On ne peut donc honnêtement penser à organiser un dialogue politique, donc exclusif car les partis politiques ont montré leur limite.

    La question qui préoccupe est celle de savoir si le pouvoir et ses partenaires ont une vision claire des enjeux et une volonté d'apporter des réponses adéquates aux maux qui minent le pays. Le problème de fond réside du côté de la gestion ou plutôt de la privatisation de l'Etat centrafricain depuis 25 ans? Tout porte à croire en ce moment que le sujet est déjà arrêté, en fonction d'un programme au déroulement préétabli basé sur des arguments de conclusion fixes. Les causes des dysfonctionnements des structures dans notre pays ne semblent guère et en aucun cas être la préoccupation des organisateurs et facilitateurs de ce dialogue entre Centrafricains si on retient cette formule. Qu'en est-il de la gestion de l'Etat Centrafricain depuis 25 ans? L'OCDE définit les principaux éléments de la bonne gouvernance comme suit:

    * L'obligation de rendre compte : les administrations publiques sont capables et désireuses de montrer en quoi leur action et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus.
    * La transparence : l'action, les décisions et la prise de décision des administrations publiques sont, dans une certaine mesure, ouvertes à l'examen des autres secteurs de l'administration, du Parlement, de la société civile et parfois d'institutions et d'autorités extérieures.
    * L'efficience et efficacité : les administrations publiques s'attachent à une production de qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l'intention des responsables de l'action publique.
    * La réceptivité : les autorités publiques ont les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l'évolution de la société, tiennent compte des attentes de la société civile lorsqu'elles définissent l'intérêt général et elles sont prêtes à faire l'examen critique du rôle de l'Etat.
    * La prospective : les autorités publiques sont en mesure d'anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d'élaborer des politiques qui tiennent compte de l'évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, par exemple).
    * La primauté du droit : les autorités publiques font appliquer les lois, la réglementation et les codes en toute égalité et en toute transparence.

    La bonne gouvernance ou la mauvaise gouvernance selon le point de vue de qualification de la méthode est également associé à des types de politiques publiques et/ou privées et se décline en fonction de différentes échelles territoriales d'intervention : de la gouvernance locale à la gouvernance nationale, celle de la bonne gestion des infrastructures, de l'aide public, de l'emploi, etc.

    Or si nous prenons tous les grands partis politiques ayant présidé au destinés de la RCA depuis le départ de BOKASSA, AUCUN n'a pratiqué la bonne gouvernance, pour preuve les multiples revendications salariales et corporatives et la déconfiture des infrastructures de l'Etat. Si elle existait, la coupe « MAUVAISE GOUVERNANCE » pouvait être attribuée sans contestation populaire aux grands partis qui sont le RDC et le MPLC, ainsi qu'à tous les partis politiques impliqués dans la gestion publique en République Centrafricaine depuis l'introduction de la démocratie multipartite comme méthode de gouvernement. En matière d'aide internationale, aucun gouvernement Centrafricain n'a brillé par la transparence et la bonne gestion de l'aide que nous apportent les pays amis.

    * Un exemple ayant déferlé les chroniques fut la gestion du don japonais ou les dignitaires du gouvernement qui ne pouvaient se prévaloir des critères fixés par le donateur se sont partager le gâteau.
    * Un nouvel exemple en matière de bonne gouvernance en matière de gestion de l'aide publique va concerner les deux dons Chinois à savoir, dans son volet 1 les revenus de la vente des tôles ondulées prévus pour financer la réhabilitation de casernes au profit de nos soldat et dans son volet 2 les revenus de la vente des maisons et villa prévus pour servir à construire des logements sociaux. Maintenant que la quasi-totalité de ces maisons est attribuée, le gestionnaire et son Ministre de tutelle devront démontrer la bonne gouvernance en lançant la construction de ces logements à prix modérés pour les bas salaires, financés avec les quelques 1 milliard de CFA de revenus.

    * Dans le domine de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, de l'environnement, des dons sont détournés de leur attributions initiales pour l'enrichissement personnels des responsables administratifs et des hommes politiques gérant ces structures.

    * Dans le domaine de la construction d'infrastructures publiques, d'édifices publiques, de structures administratives, aucune action n'a été entreprise pour moderniser ou reconstruire alors les registres du trésor public affichent le remboursement des sommes énormes alloués.

    * Dans le domaine de la gestion des ressources humaines, les nominations aux postes de responsabilités en dehors de critères de compétence, mais essentiellement basées sur des critères partisanes ou tribales ont abouti à l'aggravation des problèmes liés à la mauvaise gouvernance dans des sociétés comme UCATEX, ENERCA, PETROCA et tant d'autres qui étaient pourtant en situation de monopoles sur leur marché. Cette situation a contribué à la fragilisation de l'économie et à la destruction du pouvoir d'achat mettant des centaines de citoyens dans la précarité

    * En matière de politique gouvernementale, des ministères de récompense sont crées sans trop de cohérence avec la politique du gouvernement, or un ministère devrait matérialiser le programme politique pour lequel un exécutif a reçu mandat du peuple. Cette absurdité nous conduit parfois à un nombre de ministre par habitant dépassant toute logique politique. La dernière en date est la demande consistant à créer un nouveau Département Ministériel chargé des relations avec les Institutions (comprend celui qui veut).

    Pour revenir sur le sujet de l'objectif d'un débat entre Centrafricains, notons d'abord le caractère collectif de la responsabilité dans le mensonge politique, dans l'injustice et dans l'impunité qui contribuent à cette mauvaise gouvernance. En effet, la mauvaise gouvernance fait le lit des revendications corporatives et par ricochet de la rébellion armée en République Centrafricaine.

    * Les Sages sont mieux conseillés de réfléchir aux sujets qui ont traits à la vraie cause profonde du malaise Centrafricain, en occurrence la mauvaise gouvernance qui fait le lit de revendications et rebellions perpétuelles déstabilisant tout bon fonctionnement dans notre pays.

    * Les Sages sont mieux conseillés de réfléchir au mode de choix des participants pour ne pas créer un comité dont le seul refrain de participation sera motivé par les perdiems.

    * Les Sages et les facilitateurs de ce dialogue seront sur la juste appréciation s'ils proposent aux autorités de faire de la « BONNE GOUVERNANCE » le sujet central de ce dialogue et d'utiliser cette occasion unique pour débattre des méthodes et procédures politiques à mettre en place pour endiguer définitivement la mauvaise gouvernance conformément aux critères de l'OCDE en la matière.

    * Les Sages sont mieux placés pour conseiller les moins sages que la finalité n'est pas motivée par les seuls per-diems mais par la « BONNE GOUVERNANCE ».

    La question la dénomination de cette rencontre ainsi que la qualité des participants et le sujet à débattre doivent s'orienter sur la démarche à entreprendre par tous pour arrêter la déconfiture des structures de fonctionnement de notre pays. Un mauvais calcul aujourd'hui est une préparation du lit de la prochaine revendication source d'instabilité

    Paris le 28 Janvier 2007

    Jean-Pierre MARA

    29/01/2007
    Jean-Pierre MARA
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