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19 février 2007 1 19 /02 /février /2007 23:45
La charte qui divise - 27/1/2007
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) vont devoir se prononcer lors du sommet des 29 et 30 janvier à Addis Abeba sur une "charte africaine de la démocratie" qui divise les Etats membres.
 
"C’est l’un des gros dossiers du sommet, et il ne fait pas l’unanimité. Le +projet de charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance+ a déjà été débattu par les ministres, mais pour l’instant il n’y a pas de consensus", selon un responsable de la Commission de l’UA.
 
Les ministres ont d’ailleurs décidé de s’en remettre à la décision des chefs d’Etat et de gouvernement.
 
Selon une source diplomatique qui a suivi les débats, "il y a un clivage marqué entre les pays de l’Afrique du nord et les autres sur ce texte".
 
Le projet de charte réaffirme dans son préambule, "la volonté collective (des présidents africains) d’oeuvrer sans relâche pour l’approfondissement et la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit, de la paix, de la sécurité et du développement de nos pays".
 
Les Etats membres se disent également "soucieux d’enraciner dans le continent une culture d’alternance politique fondée sur la tenue régulière d’élections transparentes, libres et justes, conduites par des organes électoraux nationaux, indépendants, compétents et impartiaux".
 
Ce texte stipule que les Etats signataires devront "promouvoir et protéger l’indépendance effective de la justice, (...) la prévention et la lutte contre la corruption (...) l’équilibre entre hommes et femmes, ainsi que l’égalité dans les processus de gouvernance et de développement".
 
Un des points qui semble poser problème se trouve dans l’article 4 du chapitre 4: "les Etats parties considèrent la participation populaire par le biais du suffrage universel comme un droit inaliénable des peuples".
 
"Il s’agit ni plus ni moins que d’une Constitution supranationale pour l’Afrique, ce qui explique les réticences de certains, bien que pour l’instant aucun système de sanction pour les Etats qui ne respecteront pas ce texte n’ait été mis en place", note un observateur.
 
La projet prévoit néanmoins que "tout putsch ou coup d’Etat, toute intervention de mercenaires, (...) de groupes dissidents armés ou de mouvements rebelles pour renverser un gouvernement démocratiquement élu (...) est passible de sanctions appropriées de la part de l’UA".
 
Pami ces sanctions, le texte évoque la suspension de l’UA, voire des sanctions économiques dont les modalités d’application restent à définir.
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19 février 2007 1 19 /02 /février /2007 22:59
Reprise des cours - 15/1/2007
Le mouvement de grève des enseignants qui paralyse depuis deux mois les établissements scolaires du Gabon a été suspendu après l’ouverture de négociations avec le gouvernement, a-t-on appris lundi auprès d’un responsable du Syndicat de l’éducation nationale (Séna) gabonais.
 
"Le chef de l’Etat (Omar Bongo Ondimba) a accepté l’ouverture de négociations et la création d’une commission ad hoc, nous avions donc l’obligation de suspendre la grève jusqu’à la conclusion des discussions", a déclaré le secrétaire national du Séna, Guy Alain Nang Engo.
 
"Nous avons donc appelé tous nos adhérents à reprendre le travail dans leurs écoles à compter du mardi 16 janvier", a ajouté M. Nang Engo.
 
Le Syndicat de l’éducation nationale avait entamé la grève le 15 novembre pour obtenir du gouvernement l’ouverture de discussions sur le paiement des arriérés de salaires, l’intégration dans la fonction publique des jeunes enseignants et le versement d’une "prime logement" à certains agents.
 
Lancé à titre "d’avertissement", le mouvement s’était ensuite durci et transformé en arrêt de travail "illimité" pour dénoncer, selon le Séna, "l’attitude de mépris affichée par le ministre de l’Education nationale (Albert Ondo Ossa) vis-à-vis des enseignants et des syndicats".
 
Ce mouvement a très largement perturbé les écoles primaires et, à un degré moindre, les collèges et lycées du pays, faisant planer pour les élèves gabonais la menace d’une "année blanche", c’est-à-dire sans examen ou passage en classe supérieure.
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19 février 2007 1 19 /02 /février /2007 20:04
Pauvre Afrique que tu es ! Pauvres Africains que nous sommes !
(Leader Africa 19/02/2007)


Cannes d’apparence une grande ville Française, heureusement centre du reflet de la réalité du monde, coulisse qui nous dévoile le secret de notre monde où défilent des hommes, des femmes au visage humain. Bref ces critères identifiants dans lesquels se retrouvent bon nombre d’entre vous sont inconnus et loin d’être connus de mes modestes connaissances.

La marche silencieuse à Cannes, de ces chefs d’Etats caractérise beaucoup de choses, et tant de mauvais que de bon. Car reçu par un parrain incontournable d’un colonialisme idéologique en Afrique, tous les bandits des grands chemins et des longues dates se sont retrouvés pour deux à trois jours pour parler des crises Afro africaines dans un climat où nous avons retenu un constat fondé sur l’illusion et l’incertitude. Ces derniers nous ont démontré que l’attente du pauvre Africain reste toujours sur un terrain d’une relation Franco Africaine ; synonyme d’une longue tradition d’amitié et de fraternité, qui pour ma pauvre et digne Africanité et à mes yeux humains,signifie un non événement. Nous avons rituellement assisté à la monté excessive d’une prostitution idéologique des ces pauvres et indignes chefs des simulacres Etats africains, dont nous sommes ses enfants et ses ressources.
Cette marche qui a fait la une des média FRANCO-AFRICAINE nous indigne tous dans ce monde où la mondialisation frustre les Africaines et Africains, et à notre grand malheur l’Europe, l’Amérique et l’Asie étaient silencieusement au rendez-vous.

Face aux dynamismes des réseaux Euraméricaines le continent Africain semble perdu son intégrité territoriale, au profit d’une génération inconnue et méconnue de la génération Africaine.

Notre société est fascinante et fascine est confrontée à des multiples formes des malheurs affectant notre conscience continentale.
Notre Afrique que le reste du monde lui a confisqué ses enfants pour en faire des esclaves, ses terres pour des cultures des rentes et ses matières premières vouées à alimenter des véritables machines industrielles demeure abandonnée à son économie de subsistance à ses pauvres marchés locaux et à ses États détraqués. Aujourd'hui nul n'a besoin de l'Afrique; ni l'africain n'a aussi besoin que pour l'accompagner dans sa décadence.

Par ailleurs, ce que l’humanité doit retenir de cette promotion annuelle du capitalisme c’est qu’aucun problème ne serait résolu s’il n’y a pas une solution au déséquilibre Nord-sud. La paix dans le monde, n’était pas survenue à la fin de la guerre froide et ça ne peut se réduire seulement à la fin de la crise du Darfour.
L’assistance à l’étranger telle que nous l’avons connue semble transformer la notion de don à des pays moins développés qui doit laisser place à une coopération dans une relation mutuellement productive sur le plan économique. On ne compte plus aujourd’hui là où les situations ou les normes élémentaires des droits à la personne sont bafoués au nez et à la barbe de l’ONU et des Etats qui désormais coordonnent, idéalement, leurs efforts pour juguler ces drames humains.
Pour que l’Afrique puisse retrouver son Africanisme et sa dignité ses enfants doivent regagner le terrain de la révolte. Ils ou elles doivent s’initier aux valeurs et traditions du Sud, la contribution de chacune et chacun aux progrès de l’Afrique doit se faire par l’affirmation de son ardeur militante. Ces initiatives nous imposent le soulèvement de la diaspora Africaine dans son ensemble pour manifester, partout dans le monde, là ou sont confinées nos attentes pour le changement.
Nous allons dorénavant commencer par nous mobiliser au-delà des nos frontières artificielles engendrées sous le règne des colons et autres aventuriers des grands chemins. S’en prendre aux représentations mafieuses de nos semblant des Etats revient de plein droit à tous ceux qui croient en eux et que cela est susceptible d’apporter une prise de conscience générale pour que bientôt nos enfants pourront boire et donner à boire un bol de liberté, une gorgé de souveraineté et un soufflet de dignité.
L’opinion internationale sourde de nos cris de détresse et malvoyants des pratiques barbares infligées aux Africains est priée aussi de ne plus nous donner, ni des leçons, ni des directives qui nous détourneraient vers le silence, la résignation et le repli.
Nous sommes appelés à rompre avec le confinement total, le maintien et la mutilation de notre jeunesse dans un bunker suicidaire.
Cette mutilation permanente de nos engagements communs pour sauver l’Afrique doit être contrecarrée pour que cesse toute tentative d’agression gratuite prônée par les nations soi-disant démocratiques, civilisées et civilisatrices.
Les donneurs d’ordre doivent être rappelés à l’ordre, car nous détenons la raison de la masse Africaine, celle qui subie et souffre de tous gratuitement.

En conclusion, la situation actuelle de l'Afrique exige une réflexion et un engagement africain qui doivent être sincères et ambitieux dans tous les domaines car le sud de cet univers semble devenu orphelin du Droit et victime de l'exclusion. L’Afrique souffre, elle souffre d’indifférence et d’ignorance voir de l’immobilisme des Africains.

Vive la révolution Africaine pour que Vive l’Afrique Souveraine et Unie.
Mr Mahamat Adam Sultan
Opposant Tchadien
mbdoums@yahoo.fr
Tel: (0033) 633815779

© Copyright Leader Africa

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19 février 2007 1 19 /02 /février /2007 19:53
A qui profite l'"Afrique qui gagne" ?
(L'Orient- Le Jour 16/02/2007)


En écho au Sommet Afrique France, un forum s'est tenu à Paris pour saluer « une Afrique qui change, qui bouge, qui gagne » (déclaration de Monsieur Chirac).

Et il est vrai que beaucoup de pays africains ont des ressources naturelles : bois, diamants, bauxite, uranium, coltan, pétrole, qui devraient leur assurer une vie libérée de « la terreur et de la misère».

Gagnant le villageois ogoni ou ijaw du delta du Niger ? Son pays est le 7ème producteur de pétrole du monde, et il n'est crédité pour vivre que d'un dollar par jour ; ses terres sont polluées par le pétrole brut, son air par les torchères de gaz, et ses protestations se heurtent à la répression des forces de sécurité sous le regard impavide de la plupart des entreprises multinationales et le silence des autorités judiciaires de son pays.

Gagnant l'adolescent sierra leonnais qui peine à retrouver une vie normale après un enrôlement forcé dans l'armée « régulière » ou dans un groupe de rebelles, dans un pays où l'extraction des diamants a longtemps été synonyme de mort, de viol, de torture, de disparition, car exercée au profit d'un commerce d'armes florissant ?

Gagnante la Darfouri, qui a dû quitter sa terre, pouvant s'estimer heureuse de ne pas avoir subi de viols, et qui vit confinée dans un camp, abandonnée par un gouvernement qui ne remplit pas ses premières obligations : celles de protéger ses propres populations ?

Gagnant le paysan tchadien qui a eu la malchance de naître à la frontière soudanaise et de perdre tous ses biens, d'être abandonné par son propre gouvernement et de vivre dans la terreur d'une prochaine attaque par les janjawids ou les groupes rebelles ?

Non, les populations ne sortent pas gagnantes de ces situations et l'Afrique qui se rend à Cannes n'est pas celle avec laquelle nous sommes solidaires. Il existe dans tous ces pays des femmes et des hommes qui veulent prendre leur destin en main, qui se battent pour l'avenir de leurs enfants, de leurs concitoyens ; ils sont de plus en plus nombreux. Mais qui entend les syndicalistes, les journalistes, les défenseurs des droits humains dans tous les pays africains ? Qui les écoute ? Leur propre gouvernement, au mépris des textes internationaux qu'ils ont signés, les considèrent comme des ennemis. Ils sont harcelés, arrêtés, torturés, tués, contraints à l'exil.

"Notre organisation n'est pas persuadée que le Sommet Afrique France répondra d'une manière ou d'une autre à l'immense besoin de sécurité et de liberté de ces populations. Nous nous interrogeons sur le rôle qu'entend jouer la France pour répondre à la société civile plutôt qu'aux gouvernements de ces pays : il serait temps que le gouvernement français prenne en compte concrètement les aspirations des populations africaines, fasse le choix de placer les droits humains au coeur de sa politique étrangère et de coopération" a déclaré Geneviève Sevrin, présidente d'Amnesty International France.

La primauté donnée aux stratégies économiques et commerciales, en ignorant les besoins de justice et de respect des droits fondamentaux des individus ne peut, à terme, qu'aller à l'encontre des obligations de bonne gouvernance prônées par le gouvernement français.
----------------------------------------------------------------------Organisme: Amnesty International

News Press 16/02/2007 15:21:00

© Copyright L'Orient- Le Jour

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18 février 2007 7 18 /02 /février /2007 11:02
Editorial: Chirac et la stabilité africaine
(Le Matin 16/02/2007)


Le 24e Sommet France-Afrique s'est ouvert, hier à Cannes, en présence de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Afrique francophone.

Cette première journée a été marquée par l'allocution que le président Jacques Chirac a prononcée et dans laquelle il a souligné que " l'intégrité territoriale des Etats constitue un facteur de stabilité dans le continent africain ". Voici une profession de foi réaffirmée, non sans emphase, du haut d'un sommet franco-africain par un président qui s'apprête, après douze ans d'exercice, à quitter ses responsabilités présidentielles avec sérénité.

Après avoir souligné que " la France aime l'Afrique " et que lui-même la porte sur son cœur, après avoir exhorté également la chancelière Angela Merkel à inscrire l'Afrique à l'ordre du jour du prochain sommet du G8 et rendu un hommage à feu Houphouet-Boigny, Jacques Chirac a mis en évidence le lien entre " stabilité et solidarité ". Et d'annoncer avec force que " la stabilité, c'est également veiller à l'intégrité territoriale ". Quel Africain ne se reconnaîtrait-il pas dans ce propos animé par une conviction, chevillée au corps chez lui : l'unité nationale n'est jamais un fétiche.

L'énumération des conflits et des crises, latentes ou ouvertes qui handicapent le développement africain, ne relève pas d'une fatalité. Elle procède d'une démarche qui privilégie l'espoir. Les causes de l'instabilité sont connues : frontières mal ou pas définies du tout, absence de démocratie et mauvaise gestion qui confine souvent à la gabegie, créant un fossé entre les gouvernants et le peuple poussé au désespoir.

Or, le plus grave semble également provenir de la propension de certains à convoiter le leadership et de céder au démon de l'hégémonisme territorial. Le Maroc fait bel et bien les frais d'un tel syndrome. Les conflits territoriaux, nés d'une décolonisation cafouilleuse et souvent mal gérée, ont laissé des bombes à retardement comme le Biafra, les Grands Lacs, la Somalie, l'Erythrée et le Darfour.

Les Etats, y compris ceux réputés solides, sous la pression des tribalismes et des particularismes, ont volé tout simplement en éclats, accentuant les césures, mettant violemment face à face – comme au Rwanda – des ethnies. Le principe de l'intégrité territoriale n'a jamais été si malmené et continue de subir les Fourches caudines des impérialismes à vocation sous-régionale.

Le président français a cité, à juste titre, Kofi Annan :
" Pas de développement sans sécurité, pas de sécurité sans développement. Ni développement ni sécurité sans respect des droits de l'Homme ". Ce sont en fait les Etats démocratiques qui assurent à la fois la gouvernance, la stabilité et la sécurité.


| LE MATIN


© Copyright Le Matin

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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 23:43
  FOCUS SUR L'ACTUALITÉ

 

Corruption électorale : la violence tue
(La Libre 02/02/2007)
( 02/02/2007)


Heurts violents entre police et opposants au Bas-Congo.
En cause : "les élections de la corruption", qui ont écarté les candidats de l'opposition, localement majoritaires.
Comme on pouvait le craindre, la corruption lors des élections indirectes, par les députés provinciaux, des sénateurs nationaux et des gouverneurs et vice-gouverneurs de province, dénoncée par de nombreux acteurs politiques et ONG, a suscité des violences.

C'est au Bas-Congo que celles-ci ont éclaté - bien que le mécontentement soit sensible dans plusieurs provinces.

Le Bas-Congo avait eu la surprise de constater que, bien que la majorité présidentielle kabiliste soit minoritaire dans cette province, elle avait gagné les élections sénatoriales indirectes du 19 janvier dernier.

Même jeu le 27 janvier, pour l'élection des gouverneur et vice-gouverneur de la province. Celle-ci compte 29 députés provinciaux (élus au suffrage universel direct), dont 16 ralliés à la coalition d'opposition bembiste. On s'attendait donc à une victoire du "ticket" de l'opposition, soit Léonard Fuka Unzola comme gouverneur et Ne Mwanda Nsemi comme vice-gouverneur.

Secte politico-religieuse

Ce dernier est cependant une personnalité bien particulière. Elu député national comme indépendant, en juillet dernier, Ne Mwanda Nsemi est aussi le chef d'une secte politico-religieuse, Bundu dia Kongo.

Celle-ci se bat pour "l'émergence, en Afrique centrale, d'une civilisation particulièrement adaptée à la mentalité négro-africaine" et plus particulièrement pour le retour aux valeurs culturelles de l'ethnie Kongo (présente au Bas-Congo, à Kinshasa, au Congo-Brazzaville, à Cabinda et dans le nord de l'Angola); pour la préférence donnée aux ressortissants de la province dans l'attribution des postes (ce qui lui fait tenir souvent un discours xénophobe et hostile aux non-originaires); et pour le fédéralisme. Le tout est placé sous une référence à l'ancien royaume Kongo, entré en contact avec l'Europe dès le XVe siècle, ce qui octroierait à ses ressortissants un surcroît de "civilisation" par rapport aux autres Congolais.

A plusieurs reprises, ces dernières années, les membres de la secte se sont heurtés violemment à la police congolaise (généralement des non-originaires) et ces heurts ont déjà provoqué mort d'hommes. Certaines de ces violences ont été reniées par la direction de Bundu dia Kongo, d'autres non.

L'annonce de la victoire du candidat gouverneur kabiliste au Bas-Congo a accru le désarroi de l'opposition, qui s'est déjà vu fermer d'importantes voies d'expression lorsque la majorité présidentielle s'est attribué tous les postes au sein de l'assemblée nationale, contrairement aux usages démocratiques. Le représentant spécial de l'Union européenne pour la région, Aldo Ajello, a mis en garde contre une politique qui priverait l'opposition de l'espace nécessaire à son expression, "ce qui ne lui laisserait que la rue".

Pas la majorité absolue

Dimanche, l'Union pour la nation (UN, coalition bembiste) a annoncé qu'elle rejetait le résultat proclamé de l'élection au Bas-Congo. Ses avocats font valoir que, pour être remporté au premier tour, ce scrutin doit l'être à la majorité absolue, soit la moitié des voix plus une. La moitié de 29 étant 14,5, la majorité absolue est 15,5, arrondis à 16 et non à 15, argumente l'UN. Or le candidat gouverneur de la majorité présidentielle a été proclamé vainqueur avec 15 voix, contre 14 au tandem d'opposition. L'UN réclame un second tour de vote.

Ne Mwanda Nsemi, lui, a appelé, pour ce 1er février, à manifester contre "la démocratie de la corruption". Selon M. Fuka Unzola, interrogé par Reuters, les violences ont commencé mercredi soir, quand la police a fait irruption dans une auberge où avait logé Ne Mwanda Nsemi durant son séjour à Matadi. Selon le maire de la ville, les policiers voulaient perquisitionner l'endroit et ils se sont heurtés aux membres de Bundu dia Kongo, faisant plus d'une dizaine de morts.

Selon la publication de la secte, "Kongo Dieto", celle-ci dispose d'un "service d'ordre intérieur", les Mikengi, mot qui "veut dire les gardiens, les surveillants". Ceux-ci subissent des "entraînements" et des "exercices de self-défense", ajoute la revue.

Mercredi soir, les Casques bleus de l'Onu ont dû tirer en l'air pour dégager deux de leurs véhicules et leurs passagers, encerclés par 200 personnes hostiles, qui ont fini par brûler un des véhicules.

Jeudi, les violences se sont répandues dans plusieurs villes du Bas-Congo et Kinshasa a envoyé l'armée en renfort. Celle-ci n'a pas hésité à ouvrir le feu sur des manifestants à Moanda, où Bundu dia Kongo est particulièrement bien implantée. Selon le ministre de l'Intérieur, au moins sept policiers ont été tués, dont l'un décapité à Boma, autre place-forte de la secte.

Les agences de presse évoquaient jeudi soir un total d'une soixantaine de morts.



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© Copyright La Libre

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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 19:07
Bozizé à la rencontre des rebelles - 2/2/2007
Le président centrafricain François Bozizé est arrivé jeudi tard dans la soirée à Tripoli, où il doit poursuivre des discussions entamées fin janvier en Libye avec des responsables rebelles centrafricains, a annoncé vendredi la radio nationale.
 
Le président Bozizé a rejoint dans la capitale libyenne ses émissaires mandatés pour "continuer les discussions avec le chef rebelle Abdoulaye Miskine et l’ancien ministre André Ringui Le Gaillard" qu’il avait rencontrés à Syrte le 25 janvier en marge d’un sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad).
 
Parmi ces émissaires, figurent son conseiller politique Dieudonné-Stanislas M’bangot, le ministre de la Justice Paul Otto, et le pasteur Isaac Zokoué, président du Groupe des sages chargé de veiller à l’application du code de bonne conduite régissant la vie politique centrafricaine.
 
Abdoulaye Miskine, ex-chef d’une unité spéciale de l’armée centrafricaine sous le président déchu Ange-Félix Patassé, renversé en 2003 par M. Bozizé, se présente comme le chef d’état-major de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), qui avait conquis en novembre 2006 plusieurs localités du nord-est de la Centrafrique avant d’en être délogé un mois plus tard par l’armée appuyée par des soldats français.
 
André Ringui le Gaillard, ex-ministre de M. Patassé, est réputé proche de l’Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD), qui avait revendiqué plusieurs attaques contre des villes du nord-ouest centrafricain entre fin 2005 et début 2006.
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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 16:51
  • Dialogue Politique et Sagesse Centrafricaine


    Dialogue Politique, Dialogue national, Conférence nationale ou Rencontre de réconciliation, on a déjà tout vu. Aujourd'hui, un comité des sages circule hors et dans le pays à la recherche de dialogueurs. Ce comité de sage est passé sans sagesse en France ou vivent environ 10.000 citoyens Centrafricains. Au vu des contacts établis, il me semble que les sages se sont adressés en grande partie à leurs seuls cercles de connaissance et d'amis. La sagesse des sages n'aurait-elle pas été de communiquer la date d'un tel passage à tous les Centrafricains par le canal des médias ou de la représentation diplomatique pour s'assurer de la nature citoyenne de la consultation? L'organisation du prochain dialogue ne saurait se limiter à une rencontre de vieux amis et connaissances pour le partage de perdiems, ce qui serait contraire aux enjeux actuels, et contribuerait à l'éternel recommencement.

    1. Quel est le sujet principal inscrit au débat du dialogue
    2. Quels sont les Interlocuteurs
    3. Où se tiendra le dialogue pour écarter l'influence des uns et des autres

    Je pense sans sagesse que pour sortir des crises et rébellions qui secouent notre pays, la vraie réflexion doit porter sur les causes de leur apparition. Il est urgent et fondamental de s'attaquer dès aujourd'hui aux causes profondes de la stagnation de la RCA. En effet, tous les grands partis actuels ont présidé à la destinée de notre cher pays sans laisser de résultats dignes justifiant un renouvellement de confiance en eux de la part du peuple. Aucun des partis ayant gouverné notre pays ces dernières années ne peut valablement donner des arguments qui le placent mieux qu'un autre parti au centre de la démarche pour la défense des intérêts du peuple Centrafricain. Pour preuve, toutes les infrastructures actuelles de distribution d'eau, de l'électricité, des moyens de communication sont restées à l'état colonial mis à part quelques bricolages. On ne peut donc honnêtement penser à organiser un dialogue politique, donc exclusif car les partis politiques ont montré leur limite.

    La question qui préoccupe est celle de savoir si le pouvoir et ses partenaires ont une vision claire des enjeux et une volonté d'apporter des réponses adéquates aux maux qui minent le pays. Le problème de fond réside du côté de la gestion ou plutôt de la privatisation de l'Etat centrafricain depuis 25 ans? Tout porte à croire en ce moment que le sujet est déjà arrêté, en fonction d'un programme au déroulement préétabli basé sur des arguments de conclusion fixes. Les causes des dysfonctionnements des structures dans notre pays ne semblent guère et en aucun cas être la préoccupation des organisateurs et facilitateurs de ce dialogue entre Centrafricains si on retient cette formule. Qu'en est-il de la gestion de l'Etat Centrafricain depuis 25 ans? L'OCDE définit les principaux éléments de la bonne gouvernance comme suit:

    * L'obligation de rendre compte : les administrations publiques sont capables et désireuses de montrer en quoi leur action et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus.
    * La transparence : l'action, les décisions et la prise de décision des administrations publiques sont, dans une certaine mesure, ouvertes à l'examen des autres secteurs de l'administration, du Parlement, de la société civile et parfois d'institutions et d'autorités extérieures.
    * L'efficience et efficacité : les administrations publiques s'attachent à une production de qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l'intention des responsables de l'action publique.
    * La réceptivité : les autorités publiques ont les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l'évolution de la société, tiennent compte des attentes de la société civile lorsqu'elles définissent l'intérêt général et elles sont prêtes à faire l'examen critique du rôle de l'Etat.
    * La prospective : les autorités publiques sont en mesure d'anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d'élaborer des politiques qui tiennent compte de l'évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, par exemple).
    * La primauté du droit : les autorités publiques font appliquer les lois, la réglementation et les codes en toute égalité et en toute transparence.

    La bonne gouvernance ou la mauvaise gouvernance selon le point de vue de qualification de la méthode est également associé à des types de politiques publiques et/ou privées et se décline en fonction de différentes échelles territoriales d'intervention : de la gouvernance locale à la gouvernance nationale, celle de la bonne gestion des infrastructures, de l'aide public, de l'emploi, etc.

    Or si nous prenons tous les grands partis politiques ayant présidé au destinés de la RCA depuis le départ de BOKASSA, AUCUN n'a pratiqué la bonne gouvernance, pour preuve les multiples revendications salariales et corporatives et la déconfiture des infrastructures de l'Etat. Si elle existait, la coupe « MAUVAISE GOUVERNANCE » pouvait être attribuée sans contestation populaire aux grands partis qui sont le RDC et le MPLC, ainsi qu'à tous les partis politiques impliqués dans la gestion publique en République Centrafricaine depuis l'introduction de la démocratie multipartite comme méthode de gouvernement. En matière d'aide internationale, aucun gouvernement Centrafricain n'a brillé par la transparence et la bonne gestion de l'aide que nous apportent les pays amis.

    * Un exemple ayant déferlé les chroniques fut la gestion du don japonais ou les dignitaires du gouvernement qui ne pouvaient se prévaloir des critères fixés par le donateur se sont partager le gâteau.
    * Un nouvel exemple en matière de bonne gouvernance en matière de gestion de l'aide publique va concerner les deux dons Chinois à savoir, dans son volet 1 les revenus de la vente des tôles ondulées prévus pour financer la réhabilitation de casernes au profit de nos soldat et dans son volet 2 les revenus de la vente des maisons et villa prévus pour servir à construire des logements sociaux. Maintenant que la quasi-totalité de ces maisons est attribuée, le gestionnaire et son Ministre de tutelle devront démontrer la bonne gouvernance en lançant la construction de ces logements à prix modérés pour les bas salaires, financés avec les quelques 1 milliard de CFA de revenus.

    * Dans le domine de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, de l'environnement, des dons sont détournés de leur attributions initiales pour l'enrichissement personnels des responsables administratifs et des hommes politiques gérant ces structures.

    * Dans le domaine de la construction d'infrastructures publiques, d'édifices publiques, de structures administratives, aucune action n'a été entreprise pour moderniser ou reconstruire alors les registres du trésor public affichent le remboursement des sommes énormes alloués.

    * Dans le domaine de la gestion des ressources humaines, les nominations aux postes de responsabilités en dehors de critères de compétence, mais essentiellement basées sur des critères partisanes ou tribales ont abouti à l'aggravation des problèmes liés à la mauvaise gouvernance dans des sociétés comme UCATEX, ENERCA, PETROCA et tant d'autres qui étaient pourtant en situation de monopoles sur leur marché. Cette situation a contribué à la fragilisation de l'économie et à la destruction du pouvoir d'achat mettant des centaines de citoyens dans la précarité

    * En matière de politique gouvernementale, des ministères de récompense sont crées sans trop de cohérence avec la politique du gouvernement, or un ministère devrait matérialiser le programme politique pour lequel un exécutif a reçu mandat du peuple. Cette absurdité nous conduit parfois à un nombre de ministre par habitant dépassant toute logique politique. La dernière en date est la demande consistant à créer un nouveau Département Ministériel chargé des relations avec les Institutions (comprend celui qui veut).

    Pour revenir sur le sujet de l'objectif d'un débat entre Centrafricains, notons d'abord le caractère collectif de la responsabilité dans le mensonge politique, dans l'injustice et dans l'impunité qui contribuent à cette mauvaise gouvernance. En effet, la mauvaise gouvernance fait le lit des revendications corporatives et par ricochet de la rébellion armée en République Centrafricaine.

    * Les Sages sont mieux conseillés de réfléchir aux sujets qui ont traits à la vraie cause profonde du malaise Centrafricain, en occurrence la mauvaise gouvernance qui fait le lit de revendications et rebellions perpétuelles déstabilisant tout bon fonctionnement dans notre pays.

    * Les Sages sont mieux conseillés de réfléchir au mode de choix des participants pour ne pas créer un comité dont le seul refrain de participation sera motivé par les perdiems.

    * Les Sages et les facilitateurs de ce dialogue seront sur la juste appréciation s'ils proposent aux autorités de faire de la « BONNE GOUVERNANCE » le sujet central de ce dialogue et d'utiliser cette occasion unique pour débattre des méthodes et procédures politiques à mettre en place pour endiguer définitivement la mauvaise gouvernance conformément aux critères de l'OCDE en la matière.

    * Les Sages sont mieux placés pour conseiller les moins sages que la finalité n'est pas motivée par les seuls per-diems mais par la « BONNE GOUVERNANCE ».

    La question la dénomination de cette rencontre ainsi que la qualité des participants et le sujet à débattre doivent s'orienter sur la démarche à entreprendre par tous pour arrêter la déconfiture des structures de fonctionnement de notre pays. Un mauvais calcul aujourd'hui est une préparation du lit de la prochaine revendication source d'instabilité

    Paris le 28 Janvier 2007

    Jean-Pierre MARA

    29/01/2007
    Jean-Pierre MARA
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    2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 11:12

    Un ancien député centrafricain interpelle le Président Jacques Chirac sur la situation en Centrafrique

    Après la prise de pouvoir tant convoité, Bozizé a vite fait d'installer la terreur comme méthode de gouvernement : les arrestations massives et non moins abusives, les incarcérations sans procès et, parfois des exécutions sommaires des citoyens supposés fidèles au Président Patassé, notamment ceux appartenant à sa région et à sont ethnie, se sont banalisées. La flagellation publique des magistrats, des avocats et des centrafricains ordinaires se multipliaient.


    MAÏTART Djim-Arem
    07, Mail Alphonse de Lamartine Jouy Le Moutier le 23 novembre 2006
    95280 Jouy-Le Moutier
    France

    A Son Excellence Monsieur le Président de la
    République française
    55, Rue du faubourg Saint Honoré
    75008 Paris



    Objet : Situation en Centrafrique

    Monsieur le Président,

    J'ai l'honneur de vous adresser cette lettre pour lancer un cri de détresse au sujet de mon pays la République centrafricaine en proie à une situation difficile, faite de souffrances et des violations inadmissibles des droits humains, ignorées de la communauté internationale dont fait partie la grande France des droits de l'homme, votre pays. Ancien député de Paoua et ancien Vice-président de l'Assemblée nationale de la Centrafrique, j'ai eu la chance et l'honneur d'être accueilli et protégé par la France dont la tradition humanitaire ne se dément jamais. Mon statut ne me permet pas de mener, à partir du sol français, certaines activités qui nuiraient aux relations de la France et mon pays. Mais il est des moments où l'homme ne peut plus se taire devant tant d'évènements graves de son pays. C'est donc au nom de ce principe que je me permets de rompre le silence afin de vous exprimer ce qui suit et, partant, lancer un cri de douleur à vous et à travers vous tout le peuple français ami.

    Monsieur le Président,

    Le peuple français, dont vous présidez aux destinées, entretient des relations séculaires d'amitié et de fraternité avec le peuple centrafricain. Leurs destins sont inextricablement liés et il est du devoir de leurs dirigeants mutuels de faire en sorte que la prospérité, la paix civile et le bonheur règnent dans leur pays. Ce qui n'est point le cas en Centrafrique aujourd'hui. La République centrafricaine connaît sur toute l'étendue de son territoire une situation de violence, de maladie et de misère intolérables. En effet, depuis le coup d'état de monsieur Bozizé, après sa longue rébellion extrêmement meurtrière et dévastatrice, le 15 mars 2003, le peuple centrafricain, qui croyait à tort que sa situation allait enfin s'améliorer, vit un véritable calvaire, volontairement tu par les autorités issues de coup de forces et surtout par les chancelleries en postes en Centrafrique.

    La rébellion de Monsieur Bozizé qui s'était installée au nord de la Centrafrique avait, en 5 mois ravagé les préfectures de cette partie du pays. Les biens publics et privés avaient été pillés, les usines démontées pour être acheminés au Tchad comme rançon de guerre. De milliers de citoyens centrafricains ont été torturés et exécutés par les rebelles et mercenaires tchadiens à la solde de Monsieur Bozizé. Les Préfectures de l'Ouham-Péndé, de l'Ouham, de la Nana Gribizi, de la Kémo et la partie Nord-Est de l'Ombella-Mpoko avaient été ainsi mises à sac par les mercenaires tchadiens zagawa. A cette époque une certaine presse avait délibérément choisi d'ignorer ces faits d'une extrême gravité pour ne parler que d'une rébellion « à visage humain qui allait libérer les Centrafricains de le « tyrannie » du Président Patassé.

    Après la prise de pouvoir tant convoité, Bozizé a vite fait d'installer la terreur comme méthode de gouvernement : les arrestations massives et non moins abusives, les incarcérations sans procès et, parfois des exécutions sommaires des citoyens supposés fidèles au Président Patassé, notamment ceux appartenant à sa région et à sont ethnie, se sont banalisées. La flagellation publique des magistrats, des avocats et des centrafricains ordinaires se multipliaient. Depuis 1946, après la suppression de la chicote dans les colonies, cette pratique dégradante moyenâgeuse était inconnue des centrafricains. Cela se passait dans la plus stricte impunité et avec la bénédiction active de Bozizé lui-même. Beaucoup d'observateurs étrangers avaient choisi de mettre des bandeaux noirs pour ne pas voir ce qui, en occident ,susciterait de vives protestations. Les autorités centrafricaines parlaient très fort des prétendus forfaits de Patassé et les crépitements des AK des exécutions étaient tellement assourdissants que les cris du peuple centrafricain étaient étouffés.

    En juillet 2003, un proche de Bozizé avait déclaré à un officier que Bozizé bénéficie de votre soutien total et qu'il règlerait les comptes de tous les kaba, talé, souma (ethnies de la région natale de Patassé) une fois les élections (de 2005) passées et qu'ils devaient s'attendre à une situation pire que celle de Rwanda. On ne peut être plus clair et plus génocidaire. Ce qui fut annoncé fut fait. Le 30 janvier 2006, sous le fallacieux prétexte de lancer une « contre offensive » contre ce qu'il appelle improprement « des bandes armées non identifiées », Bozizé a lâché son escadron de la mort rondement conduite par le sinistre capitaine Ngaïkoïssé, un de ses proches parents, dans la Sous-Préfecture de Paoua. Des populations civiles (femmes, enfants et vieillards sans défense) ont été massacrées, les biens patiemment reconstitués après les razzias de Bozizé sont pillés, des villages sont pillés puis incendiés. Des jeunes filles et des femmes ont été violées. Des dizaines de milliers d'hommes et de femmes se sont réfugiés au sud du Tchad, d'autres abandonnent leurs villages pour se terrer en la brousse pour échapper à une mort programmée. Prises en étau pars l'armée tchadienne, discrètement introduite, à l'insu du Parlement centrafricain et de la presse, sur demande express de Bozizé d'une part, et la garde prétorienne de Bozizé d'autre part, ces malheureux subissent des vols, des viols et des exactions de toutes sortes sans que la communauté internationale ne lève le petit doigt pour obliger Monsieur Bozizé à arrêter les massacres. Les faits sont là pour qui veut en prendre connaissance !

    Les élus de la région ont lancé un vibrant appel, puis un autre à la communauté dite internationale lui demandant de diligenter une enquête indépendante pour établir la réalité des faits afin d'en informer largement l'opinion. Les organisations défendant les droits humains, les organisations humanitaires oeuvrant en Centrafrique en ont fait de même. Moi-même, j'ai saisi de mon côté le Président de l'Assemblée nationale française et les différents groupes parlementaires à ce sujet. Un seul Groupe parlementaire a eu la politesse de me répondre. Et la guerre contre les populations de Paoua de se poursuivre aussi meurtrière qu'avant. Les villages sont toujours désertés par leurs habitants qui continuent de se cacher en brousse ; les enfants ne vont plus à l'école, les organisations humanitaires n'arrivent que difficilement dans la région pour porter assistance aux populations qui manquent de tout. Elles viennent d'être sommées par la garde prétorienne de Bozizé de suspendre leurs activités jusqu'à nouvel ordre » ! La famine et la maladie s'installent avec leur corollaire naturel : la mort.

    Monsieur le Président,

    Le tableau sombre de mon pays que je viens de dresser est valable pour tout le pays où un drame humain inadmissible se joue à guichet fermé, « hors des yeux » de la communauté internationale. Monsieur Bozizé a lui-même créé toutes les conditions qui sont à l'origine de la naissance des rébellions qu'il tente d'imputer à un pays voisin. Il a semé le vent et commence à récolter la tempête ! Lorsqu'il était en rébellion, les Présidents de la CEMAC avaient convaincu le Président Patassé d'organiser un Dialogue sans exclusive comme seule alternative de sortie de crise. Une commission d'organisation de ce forum avait été constituée et place sous la haute autorité de son Excellence le Monseigneur Pomodimo. Mgr Pomodimo et son équipe, composée des hautes personnalités dont Maurice Maïdou, était à pied d'œuvre quand Bozizé, qui n'entendait pas dialoguer avec le Pouvoir de Patassé, renversa le Président Patassé. Pressé par la communauté internationale, il se résolut à organiser une mascarade de « dialogue » excluant les personnalités incontournables de l'échiquier politique centrafricain. Ensuite, il organisa une parodie d'élection aux seules fins de justifier à posteriori son coup d'état. La communauté internationale, habituée à pratiquer le principe de deux poids, deux mesures et toujours plus préoccupées par la « stabilité » des régimes que le sors des peuples, accorde à Bozizé le « certificat de démocratie », ce qui lui a permis d'avoir les mains libres pour mâter les populations jugées hostiles à son régime.

    Monsieur le Président,

    Tout peuple opprimé finit toujours par s'insurger pour se défaire de l'oppression. Le peuple français à ce sujet a été le premier au monde à montrer l'exemple en s'affranchissant de l'oppression de la monarchie pour prendre en main son destin. Il le montrera tout au long de son histoire cette incompressible volonté de vivre libre en dehors de toute oppression. Il l'a communiquée à ses colonies. Les Centrafricains suivent naturellement cet exemple magnifique. Monsieur Bozizé est conscient de la gravité de la situation qu'il a lui-même crée et qu'il ne peut que récolter ce qu'il a semé. Il sait pertinemment que les gens qui occupent aujourd'hui les villes du nord-est de la Centrafrique ne sont ni des étrangers, ni manipulés par le Soudan. Ils l'ont si souvent clamé. Les bruits de bottes se font entendre de Moungouba à la frontière avec le Congo Brazzaville, au sud Ouest à la frontière avec le Tchad. Au centre à Kaga Bandoro ( ex Fort-Crampel) est un des foyers de tension que les soldats de Bozizé n'arrivent pas juguler. Ces théâtres d'activités militaires rebelles, sont aux antipodes des régions proches du Darfour, par conséquent il est absurde superfétatoire d'en imputer la responsabilité au Soudan. Mais Bozizé sait aussi que la communauté internationale (ONU) n'est intéressée que par la question de la stabilité de ses membres pour se donner bonne conscience, peu importe la vie des peuples. Ainsi agiter l'épouvantail de l'agression extérieure est un moyen imparable de l'impliquer, surtout que la question du Darfour est une grosse préoccupation de l'ONU, cela marche à coup sûr. Il ne s'en est pas privé en accusant le Soudan, qui soit dit en passant, a été le premier pays à lui apporter un appui militaire significatif. La majeure partie du matériel militaire et logistique dont il se sert pour combattre cette rébellion provient du don soudanais !

    Monsieur le Président,

    Je comprends largement le souci de voir mon pays qui est un peu le vôtre se développer dans la paix et la stabilité. Mais la stabilité n'est vraie, la paix n'est définitive que si elles sont du et pour le peuple. Mais à l'heure actuelle les efforts de la communauté internationale au sein de laquelle la France joue naturellement un rôle de première importance, permettront raffermir le pouvoir despotique d'un homme qui ne sait pas pourquoi il a pris chef de l'état. Le soutien que votre pays apporte au régime de Bangui sera un soutien clair à l'oppression et au crime que Bozizé et les siens commettent quotidiennement contre les populations de Paoua, Markounda, Batangafo, Kabo …et de la Centrafrique. La seule aide possible que votre grand pays peut apporter au peuple centrafricain sera d'œuvrer pour amener Monsieur Bozizé à organiser sous la supervision de la France ( les chefs d'états de la sous-régions étant fortement impliqués en faveur de Bozizé) un Dialogue franc et sans exclusive avec tous les Centrafricains y compris ceux qui sont actuellement contraints à l'exil afin d'apurer tous les contentieux qui les opposent. Ensuite, encourager les entrepreneurs français à investir plus qu'ils ne l'ont fait depuis l'indépendance en 1960 afin de créer des emplois et de la richesse pour le plus grand bonheur des centrafricains et des français. Les armes et l'option militaire n'ont jamais rien réglé quant au fond. Il faut extirper les racines du mal en agissant directement sur les causes et non se contenter d'en éradiquer les effets. L'épouvantail « darfourien » qu'agite Bozizé pour sauver son régime ne changera rien. Aujourd'hui une large majorité souvent ignorée et sans voix de notre peuple, désapprouve absolument votre décision de voler au secours de son bourreau et estime que la France s'est laisser prendre dans piège du dictateur de Bangui. A Birao, à Paoua, à Markounda, à Kabo comme à Moungoumba et ailleurs, il n'y a que des centrafricains qui se battent ! Et rien ne les arrêtera.

    Bozizé avait pris des armes à l'époque contre un pouvoir établi par un peuple souverain en s'appuyant sur le soutien flagrant du Tchad pour parvenir au Pouvoir avec la bénédiction de la communauté internationale. En quoi son régime serait-il plus démocratique que celui du Président Patassé, étant donné que le sien est initialement issu d'un coup d'état proscrit, à cor et à cri, par la communauté internationale ? Vous avez tout pouvoir, j'en suis fort convaincu, d'arrêter les souffrances endémiques du peuple centrafricain dont j'ai ci-haut fait état. Tout le monde sait que Bozizé est le plus mauvais Président que notre pays ait eu. Monsieur le Président soyez du côté du peuple centrafricain en l'aidant à se défaire des serres de Bozizé et gardez-vous de lier votre nom au crime de Bozizé ; la France n'en a pas besoin.

    Veuillez excuser, Monsieur le Président, la longueur de ma lettre nécessitée par l'importance du sujet.

    Très haute considération.

    Djim-Arem MAÏTART

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    27 décembre 2006 3 27 /12 /décembre /2006 02:24

    LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE FACE A SON DESTIN

    Finies les gesticulations militaro-politiques?Qui ose aujourd'hui croire à un semblant de retour au calme dans un pays comme le notre aux frontières perméables et sans une armée d'élite capable de défendre elle même son territoire?

    Les soubressauts de ces derniers mois ont mis en exergue un véritable manque de volonté politique de nos dirigeants à vouloir mettre en place une une armée digne de ce nom et capable d'assurer sa fonction première la défense du territoire national...

    Un Pays sans une structure militaire efficace est voué à des répétitivités de tentavives de destabilisation de la part de ses voisins.

    La problèmatique actuelle est cette équation à plusieurs inconnues posée au sujet du départ imminent des troupes Françaises qui sont venues combattre à la place de nos éléments de la FACA.

    Le chef de l'état et Ministre de la défense a t'il trouvé la parade qui faciliterait la prolongation de la paix dans les régions secouées par les attaques des rebellions diverses?

    Une victoire militaire pour qu'elle soit pérenne doit d'abord s'appuyer sur une base solide de consensus national, ce que certains appeleront un dialogue national...

    Le précédent Dialogue a permis de recadrer de nombreuses erreurs d'appréciation des hommes du 15 MARS voulant absolument écarter tous les leaders politiques,la médiation de BONGO a changé les donnes...et les résultats des urnes jadis contestables, ne sont plus contestés.

    Plusieurs années de pratique font de BOZIZE et de son équipe aujourd'hui des véritables acteurs politiques du pays.

    Certes, cette première phase opérationnelle de reconnaissance internationale a été un succès, des nombreux contrats ont été signé et les institutions internationales ont joué le jeu, contrairement au régime défunt la France à mis la main à la pâte... 

    Il est grand temps de passer à la vitesse supérieure, c'est à dire de mettre en application la seconde phase opérationnelle celle de la bonne gouvernance, afin de faire profiter au peuple Centrafricain les fruits de cette dividende...

    Le peuple centrafricain a assez souffert de la gestion clanique, ethniciste et régionaliste de la chose publique...

     L'ESPOIR FAIT VIVRE ...

    MAIS ON NE PEUT PRETENDRE NOURRIR UN PEUPLE EXCLUSIVEMENT AVEC DE LA POLITIQUE...

    Lucé Raymond BOMONGO

    VOUS ÊTES DE PLUS EN PLUS NOMBREUX A NOUS FAIRE CONFIANCE, MERCI DE TRANSMETTRE CE MESSAGE A VOS CONNAISSANCES..

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