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26 mai 2006 5 26 /05 /mai /2006 00:21
Discours de Nicolas Sarkozy à Cotonou au Bénin
By APPA

Nicolas Sarkozy

Je suis venu vous dire aujourd'hui mon respect. Respect, parce que vous avez bâti en quelques années, au Bénin, une démocratie forte et vivante, prouvée par trois alternances réussies. Nous, les Français, qui sommes si fiers d'être la patrie des droits de l'Homme, il nous a fallu plusieurs siècles pour cela.


Le Bénin a été et reste plus que jamais un exemple pour l'Afrique toute entière. Vous avez été les premiers à tirer les conclusions de la chute du mur de Berlin, en tournant pacifiquement le dos au communisme dès 1989 (bien plus rapidement que certains intellectuels français !). Et c'est à la transition démocratique déjà engagée au Bénin que le président Mitterrand pensait lorsqu'il prononça son désormais célèbre discours de La Baule en juin 1990.

Chacun sait que les Béninois ont participé à près de 70% à l'élection présidentielle de mars dernier. C'est une nouvelle preuve de la vitalité de votre démocratie : votre peuple est profondément, fondamentalement démocratique. Personne n'a pu réussir à le manipuler. La lutte a été forte, car la démocratie c’est aussi la compétition, et le combat politique est parfois un combat rude. J'en sais quelque chose. Mais c'est librement que le peuple béninois a pu se déterminer entre des candidats de grande valeur.
J'ai déjà eu l'occasion de dire au président Boni Yayi toute l'admiration dans laquelle je tiens son engagement sincère de nommer aux responsabilités des hommes neufs, choisis pour leurs compétences. Avec lui, le Bénin a choisi de prendre le chemin de la bonne gouvernance, qui est la condition du
développement. Et vous, les Béninois, comme les Maliens ou les Ghanéens, vous avez asséné une solide leçon à tous ceux qui ne cessent de répéter que la démocratie n'est pas faite pour les Africains. Il n’y a pas d’exception africaine, pas de prétendue spécificité culturelle qui justifierait je ne sais quelle incompatibilité entre l’Afrique et la démocratie. Vous démontrez le contraire. Vous démontrez que la démocratie, ici comme ailleurs, est non seulement possible, mais surtout souhaitable. Seule la démocratie peut répondre aux aspirations des citoyens. Seule la démocratie peut permettre à un pays de se sortir d'une crise interne, aussi grave et longue soit-elle. Quoi qu'on ait pu penser pendant si longtemps, la dictature, ce n'est pas la stabilité. Seule la démocratie peut créer les conditions de la stabilité en profondeur. Qu'il me soit donné ici l'occasion de rendre hommage à Helen Johnson-Sirleaf, première femme élue présidente en Afrique, à qui les Libériens ont confié, avec une grande maturité politique, la si difficile mission de sortir leur pays d'une guerre civile de 15 ans, qui a fait 250 000 morts, et dont les effets se sont fait sentir dans toute la sous-région. Je veux lui dire que la France sera à ses côtés pour redonner l'espoir au peuple libérien.

La démocratie, vous et nous le savons bien, car nous le vivons, cela ne se résume pas à des élections. On ne peut s’arrêter à ce premier pas, sinon la démocratie reste de façade. Il faut aller plus loin : faire vivre la démocratie, c'est bâtir un état de droit, où l'administration est neutre, les circuits financiers transparents, où la presse est à la fois responsable et indépendante, où l'autorité judiciaire est libre de travailler sans influence extérieure. Et ce seul fait rend nécessaire une vigilance de tous les instants. Le projet démocratique place l’individu au cœur du projet de société : il impose le respect des libertés individuelles, le refus des communautarismes, et notamment de l’éthnicisme. Et vous, les Béninois, vous avez en plus montré qu'en Afrique, la démocratie n'a pas nécessairement de base ethnique. C’est aussi le principe de l’égalité des citoyens, et notamment la parité, et le respect de l’intégrité physique et morale des femmes, qui sont les égales des hommes et qui "portent l'Afrique sur leur dos", comme le dit un proverbe africain.

Alors, existe-t-il un lieu mieux choisi que Cotonou, le "quartier latin de l'Afrique", pour parler des relations que la France doit avoir avec l'Afrique ? Nos relations sont amicales, constructives, décomplexées : nous nous disons les choses franchement, et, je le crois, nous nous comprenons. Alors permettez-moi de vous parler très franchement, comme on ne le fait sans doute pas assez souvent entre Français et Africains.

Car en m’adressant à vous, vous qui faites vivre la francophonie, c’est à l’Afrique d’aujourd’hui et de demain que je veux m’adresser, à l’Afrique ancrée dans le XXIème siècle, qui refuse les archaïsmes et qui regarde l’avenir avec confiance. A l’Afrique qui sait que son destin est entre ses mains, et qu'elle est pleinement responsable de ses choix, de ses actes, et de son avenir. A l’Afrique qui a choisi d’assumer cette responsabilité et de relever les défis auxquels elle doit faire face.

Ces défis, quels sont-ils ?

- bâtir la démocratie, en respectant les échéances électorales, mais aussi l’état de droit et la bonne gouvernance ;
- construire des institutions solides ;
- construire une économie qui offrira à votre jeunesse, nombreuse, motivée, des débouchés et un avenir, la promesse d’une vie meilleure ; et chacun sait que c'est un défi majeur, car la moitié des Africains ont moins de quinze ans.
- s’insérer dans un monde globalisé, alors même que l’Afrique apparaît aujourd'hui comme le perdant de la mondialisation : cela passe par le développement du commerce intra-africain et l'émergence des marchés régionaux.
- faire la paix, en créant les conditions de la stabilité.

Ces défis ne sont pas minces. Mais ils sont à votre portée. La réussite, votre réussite, dépend d’abord et avant tout de vous-mêmes. La responsabilité du succès ou de l’échec est d’abord la vôtre. C’est cette responsabilité, celle de son destin, que le Bénin a choisi d’assumer. C’est un choix courageux, un choix lucide, un choix intelligent. C’est le seul choix viable : les autres options sont des impasses.

Mais si cette responsabilité est la vôtre, elle peut se nourrir du dialogue avec des partenaires. La France veut être le premier de ces partenaires.

La relation entre l’Afrique et la France est une relation ancienne et dense ; une histoire partagée, qui a aussi connu des épisodes de violence et parfois, des épisodes tragiques. Je le sais et je respecte le nécessaire devoir de mémoire que nous avons tous à l’égard de cette histoire commune, y compris de ses heures sombres. Ensuite est venu, pour les anciennes colonies françaises, le choix des indépendances, en 1960, il y a déjà près d’un demi-siècle. Ce passage à l’indépendance s’est fait dans le dialogue, dans la paix, dans la confiance. Il n’en pas été ainsi partout sur le continent : ailleurs, des indépendances ont été conquises dans le sang et dans les troubles. Je salue les qualités visionnaires du général de Gaulle, qui a su comprendre les aspirations de l’Afrique à l’autonomie puis à l'indépendance, les respecter et faire de l’ancienne métropole un partenaire, même si d'un côté comme de l'autre nous considérons que ce partenariat est imprégné d'une dimension affective qui est unique.

Il faut aujourd'hui refuser le poids des habitudes. La poursuite de relations fortes entre deux partenaires repose sur deux conditions de base : une volonté commune et un respect mutuel.

Au Bénin, je constate que l'Afrique aime la France. Mais malgré tout je ne veux pas esquiver mes responsabilités. Je veux aborder franchement la question des relations de la France et de l'Afrique.

Je crois indispensable de faire évoluer, au-delà des mots, notre relation. L'immense majorité des Africains n'ont pas connu la période coloniale. 50% des Africains ont moins de 17 ans. Comment peut-on imaginer continuer avec les mêmes réflexes ?

Il nous faut construire une relation nouvelle, assainie, décomplexée, équilibrée, débarrassée des scories du passé et des obsolescences qui perdurent de part et d'autres de la Méditerranée. Cela implique plusieurs changements de fond, dont certains sont heureusement à l'œuvre.

D'abord, cette relation doit être plus transparente. Il nous faut la débarrasser des réseaux d'un autre temps, des émissaires officieux qui n'ont d'autre mandat que celui qu'ils s'inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés.

Il nous faut aussi ne pas nous contenter de la seule personnalisation de nos relations. Les relations entre des Etats modernes ne doivent pas seulement dépendre de la qualité des relations personnelles entre les chefs d'Etat, mais d'un dialogue franc et objectif, d'une confrontation des intérêts respectifs, du respect des engagements pris.

Nous voulons dialoguer sur un pied d’égalité, entre partenaires responsables. Notre relation doit être décomplexée, sans sentiment de supériorité ni d’infériorité, sans sentiment de culpabilité d’un coté ni soupçon d’en jouer de l’autre, sans tentation de rendre l’autre responsable de ses erreurs. A nous Français de renier tout paternalisme, d'exclure toute condescendance à l'endroit des Africains. Et surtout plus de respect. Nous ne savons pas mieux que vous quel est le bon chemin. Je refuse la posture d’une France donneuse de leçons. Mais je refuse tout autant de transiger sur nos valeurs. Ces valeurs de démocratie, de respect des droits de l’homme, de bonne gouvernance, nous les défendons partout, en Asie comme en Amérique latine ou en Europe de l’Est. Nous devons les défendre en Afrique comme ailleurs : ces principes ne s’arrêtent pas aux portes du continent !
Les crises que nous voyons éclater sur le continent, dont les conséquences sont souvent si brutales, ne naissent pas sans cause. Elles se sont nouées parfois bien avant, provoquées par des dérives autoritaires, des écarts par rapport aux lois fondamentales ou par rapport à la morale, des politiques xénophobes, des comportements arbitraires, des humiliations… Pourquoi alors devrions-nous renoncer à nos valeurs et nous taire devant ces dérives ? Pourquoi désespérer les hommes et les femmes de bonne volonté, militants associatifs, hommes politiques d'opposition, entrepreneurs, responsables religieux, tous ceux qui luttent pour la démocratie et la bonne gouvernance, si nombreux mais parfois si vulnérables, qui espèrent dans l'angoisse un geste de soutien de notre part ? Au nom de quel principe supérieur ? Nous mettons-nous à ce point en danger en disant à haute et intelligible voix les torts que causent les excès d'un dictateur à son propre pays ? Mes chers amis, nous devons défendre les valeurs de la démocratie ici comme ailleurs parce que ceux qui luttent pour la démocratie doivent nous trouver à leurs cotés.

A nous aussi de débarrasser la relation Afrique-France de ses fantasmes et de ses mythes qui la polluent. Disons les choses clairement : la France n'a pas les intentions et l'influence qu'on lui prête. On lui prête la faculté de redresser les situations, de rechercher des intérêts économiques que nous n'avons pas et d'être capables d'assurer la stabilité ou de créer l'instabilité dans un pays. Bien souvent d'ailleurs, les deux fantasmes sont mêlés : la politique de la France en Afrique aurait pour seul objectif de s'approprier les ressources géologiques du continent. Où est la vérité ? A ceux qui pensent cela, je veux quand même rappeler qu'il n'existe plus de compagnie minière française, et que les entreprises françaises présentes en Afrique sont surtout spécialisées dans les services.

Il y a bien le pétrole, me direz-vous. Regardons bien les faits : les deux pays africains où Total réalise l'essentiel de sa production sont le Nigeria et l'Angola, deux pays qui ne sont pas parmi les plus proches de la France. Il n'y a en réalité qu'un petit nombre de grands groupes français qui réalisent une part importante de leur activité en Afrique : Bouygues, Air France, Bolloré, et quelques autres. Peut-être les choses ont –elles été différentes par le passé, mais ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui ces grands groupes français n'ont pas besoin de la diplomatie française pour exister et se développer en Afrique. S'ils y sont aussi dynamiques, c'est à l'ancienneté de leur implantation – ils ont cru à l'Afrique avant beaucoup d'autres-, au talent de leur management et de leurs collaborateurs qu'ils le doivent, et à eux seuls. Mais de leur côté, les Africains doivent comprendre que l'aide publique au développement ne peut rien sans les investisseurs privés. Et ceux-là, soyez-en sûrs, ne viendront durablement que si les pays d'Afrique peuvent leur garantir un climat serein et stable pour y mener leurs affaires.
L'immigration est devenue un autre enjeu majeur de la relation entre la France et l'Afrique. Le sujet ne doit plus être tabou. Il est absolument essentiel d'en parler entre nous. Si on laisse aux partis extrémistes le monopole du discours sur l'immigration, il ne faut pas être surpris de voir progresser la xénophobie et le racisme. L'immigration peut être un atout pour la France comme pour les pays africains. Mais elle sera une chance si elle est choisie et non subie. C'est tout le sens de mon projet de loi relatif à l'immigration et à l'intégration en cours de discussion au Parlement. L'immigration doit être pour la France une ouverture sur la diversité, le dialogue des cultures, la tolérance. Or le résultat de plusieurs décennies d'immigration subie est exactement inverse : aujourd'hui, les petits enfants des migrants qui ont la nationalité française se sentent moins français que leurs grands-parents qui n'avaient pas la nationalité française.

A côté de cette réalité, les Africains qui n'ont que des bonnes raisons de venir en France, pour des raisons d'affaire, d'études, de travail, rencontrent aujourd'hui les pires difficultés pour obtenir un visa. Il faut sortir de cette situation. C'est tout l'objectif de la politique d'immigration choisie que je suis en train de mettre en place. Le terme immigration choisie a été beaucoup caricaturé et utilisé à des fins de polémique. Dans mon esprit, immigration choisie ne signifie en aucun cas la mise en place d'un filtre destiné à faire venir les diplômés et à rejeter les autres. Quand je parle d'immigration choisie, c'est une immigration choisie aussi bien par le pays d'origine que par le pays de destination. Immigration choisie veut dire immigration régulée, organisée, négociée entre les pays d'origine et les pays de destination. L'émigration est une richesse pour l'Afrique. Les transferts d'épargne des migrants installés en France représentent une somme presque aussi importante que l'aide publique au développement. En outre, les migrants qui reviennent de France avec une formation et une expérience professionnelle peuvent jouer un rôle déterminant pour le développement de leur pays d'origine. Un grand chantier doit donc s'ouvrir entre la France et les pays d'Afrique pour mettre en place une politique commune définissant les nouvelles règles d'une immigration choisie. Nous devons favoriser la mobilité et la circulation des hommes tout en évitant le pillage des cerveaux. D'après un rapport récent de l'OMS, "l'Afrique supporte 24% du fardeau des maladies et ne possède désormais plus que 3% du personnel sanitaire". La plupart des médecins béninois exercent aujourd'hui en France. Nul ne peut se satisfaire de cette situation dont les conséquences sont catastrophiques pour les Africains. Il est donc urgent de mettre en place une grande politique de co-développement qui facilitera la mobilité des personnes et la réinstallation volontaire en Afrique de migrants. Et c'est ensemble que nous devons organiser les migrations pour sortir de l'impasse actuelle et en faire un véritable atout en faveur du développement, mais aussi de la tolérance et de l'amitié entre l'Afrique et la France.

Il nous faut enfin analyser avec sérénité cette idée obsessionnelle que la relation entre l’Afrique et la France serait une relation d’exclusivité. On ne cesse de dire : "la France perd ses positions en Afrique". Ce vocabulaire n'est pas respectueux des Africains ! Il ne s'agit ni de parts de marché, ni non plus de possessions. Ceux qui tiennent ce discours chez nous se croient des amis de l'Afrique. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils en ont une vision d'un autre âge.

Il arrive que des Africains tiennent également ce discours. Ils l'assortissent en général d'un autre commentaire : "les Américains, les Chinois et les Indiens s'installent partout"… Je vais peut-être vous surprendre, mais je considère que c'est une bonne nouvelle pour l'Afrique. D'abord, je ne vois pas la France dans une compétition pour savoir quel est celui qui aura la "meilleure place" en Afrique. L'Afrique est la patrie des Africains. Ceux qui se plaignent de l'arrivée de nouveaux investisseurs ont la vision passéiste de l'économie des comptoirs, une conception qui a au minimum cinquante ans de retard ! L'Afrique, pour eux, ce serait un gâteau que l'on partage, un champ clos et immuable. Pour tout dire, c'est l'inverse de la réalité africaine d'aujourd'hui, qui voit heureusement de nombreux pays afficher des taux de croissance que nous aimerions connaître en France : l’économie africaine est aussi une économie dynamique, malgré le sous-développement et malgré l’endettement.

Qu'il n'y ait pas de malentendu entre nous : je souhaite vivement que les entreprises françaises viennent en Afrique, qu'elles y investissent et qu'elles y prospèrent. Je souhaite qu'elles y restent les plus nombreuses, de la même façon que je crois à une relation privilégiée entre mon pays et les pays africains. Mais sincèrement, pour défendre nos intérêts commerciaux et nos parts de marché, comme partout ailleurs dans le monde, je fais confiance au savoir-faire et au dynamisme de nos entrepreneurs. C’est de leur talent que dépend notre puissance économique. L'Etat, notre diplomatie doivent les aider. La relation avec l'Afrique doit même constituer une priorité de notre action diplomatique. Mais il n'y a pas de chasse gardée.
La concurrence est plus forte aujourd’hui qu’hier ? Tant mieux ! C’est la preuve que l’Afrique intéresse, que l’Afrique s’insère dans la mondialisation. On ne peut expliquer que la concurrence est une bonne chose et ne pas l'accepter pour soi-même. La présence des Américains et des Chinois en Afrique n'est pas moins légitime que celle d'autres. Les besoins sont tels que chacun y a sa place.

Je souhaiterais néanmoins que nos amis américains élèvent le niveau de leur aide publique à celui des pays européens, pour montrer que leur approche de l'Afrique n'est pas uniquement motivée par le souci de faire des affaires.
Par ailleurs, tous les pays ne méritent pas d'être aidés de la même façon : le respect des droits de l'homme n'est pas un critère moins important que la localisation des matières premières.
Je ne suis pas ici pour esquiver les interpellations qui sont faites à la France. Je vois bien que certains pays d'Afrique, avec lesquels la France avait depuis toujours entretenu des rapports d'amitié, paraissent aujourd'hui la rejeter. Cette tendance est le plus souvent confuse et ambiguë : parfois les mots contredisent les actes : parfois on dit pis que pendre de la France mais en coulisses on lui demande une aide budgétaire supplémentaire. Parfois les actes contredisent les mots. La France doit reconnaître sa part des torts. Mais ceux qui s'en prennent à la France et l'accusent de tous les maux sont eux-mêmes dans le passé : ils semblent avoir besoin d'un bouc émissaire pour cacher leur propre incurie, et s'inventent par ce nouveau mythe une légitimité de façade.

Cela étant je prends cette évolution au sérieux et avec respect : je comprends tout à fait que certains de nos amis et partenaires aient pu être déçus. Qu'ils trouvent eux-mêmes leur chemin. Peut-être nous retrouverons-nous plus tard, quand les rancœurs réciproques se seront apaisées. Je veux simplement rappeler à ceux qui rejettent aujourd'hui la présence française que les Français d'Afrique dans leur grande majorité ont toujours considéré que ce continent était pour eux leur deuxième patrie, et qu'ils ont contribué à la développer par leur travail. Oui, ils ont travaillé durement et pris des risques qui n'ont pas toujours été payés de retour. Certains, nous le savons, ont souffert physiquement et ont tout perdu. Et aujourd'hui, j'ai une pensée pour les Français de Côte d'Ivoire qui ont été victimes de violences. Et c'est en pensant à eux que je dis ici que la France se fera respecter, et qu'elle n'entend pas que ses ressortissants soient pris à partie dans des pays où ils n'apportent que leur bonne volonté et leur travail.

Il y a d'autres questions dont nous devons parler franchement, entre partenaires et amis. La présence de nos bases militaires dans plusieurs pays du continent est une de ces questions. La première mission de ces bases, c'est d'aider l’Union Africaine, bel exemple d'une intégration africaine réussie, à construire une architecture de paix et de sécurité régionale, qui permettra au continent de disposer d’un outil pour mieux assurer, solidairement, sa sécurité et sa stabilité.

Dans la période actuelle, le fait d’être présent militairement dans un pays nous conduit parfois à devoir intervenir dans un conflit ou une crise interne, à titre humanitaire, pour préserver la sécurité des populations civiles, ainsi que celle des ressortissants étrangers (et pas seulement des Français). Ces interventions sont parfois mal comprises, en Afrique mais aussi en France. Ce sont toujours des décisions difficiles, qui consistent à choisir entre deux mauvaises solutions. Soit nous n'intervenons pas, et l'on nous accuse de manquer à nos engagements bilatéraux et d'abandonner des gouvernements souverains ! Soit nous intervenons, et l'on nous reproche d'intervenir dans les affaires intérieures d'un Etat souverain !

La vérité, c'est que nous sommes présents, et que nous avons une capacité à agir militairement : il est donc logique que l'on vienne nous solliciter pour rétablir l’ordre et éviter des drames. Car nous devons bannir toute tentative de prise du pouvoir par la force. Cela veut dire intervenir dans une crise qui bien souvent ne nous concerne pas. Nous le faisons pour préserver des vies humaines, et le plus souvent en concertation avec la communauté internationale, avec les Nations Unies et l’Union Africaine. On peut reprocher à la France son interventionnisme, mais je constate que rares sont les candidats pour venir en aide à des Etats d'Afrique en proie à une crise politico-militaire. Quelles qu'aient pu être les insuffisances de la politique suivie par la France au Rwanda avant le génocide, en 1994, il y avait beaucoup de gens pour dénoncer les atrocités et les massacres commis contre les Tutsis, mais bien peu pour intervenir directement afin d'arrêter ce crime contre l'humanité, comme le fit, seule, la France, sous l'autorité d'Edouard Balladur. Sans doute devons-nous réfléchir davantage aux moyens d’anticiper ces crises, aux moyens de les prévenir avec l’Union Africaine. Cela passe par le renforcement des capacités africaines de maintien de la paix, et c'est en cela que la présence militaire française en Afrique doit trouver toute son utilité. Vous les Béninois, avez justement pris vos responsabilités en envoyant des contingents au Libéria et au Congo.
Je le répète, prévenir les crises, cela suppose que nous n'attendions plus pour dire à nos partenaires africains que nous estimons que telle décision ou telle politique ne sont rien moins que des manipulations électorales ou des dérives autocratiques, et qu'à ce titre elles sont porteuses d'instabilité. L'autoritarisme, ce n'est pas la stabilité. Il n'y a pas d'issue hors de la démocratie. Et la conclusion, c'est que nous devons parler de tout, y compris de ce qui est sensible.

•••

Mesdames et Messieurs,

C'est en confiance et en toute amitié que j'ai voulu vous indiquer mes espérances dans la relation entre l’Afrique et la France. Je crois que l'Europe doit continuer à s'impliquer en Afrique, et que la France est la meilleure des passerelles entre nos deux continents. Notre relation est forte, ancienne, historique, elle est faite de sentiments qui dépassent le protocole, qui vont au-delà des relations habituelles entre les Etats. Notre relation est spéciale et doit le demeurer. La modernisation de notre relation, la responsabilisation de chacun permettront d’ouvrir de nouvelles pages, et de construire ensemble nos avenirs respectifs.

Pour avancer dans cette voie, nous disposons d'un outil commun particulièrement précieux : le français. C'est grâce aux Africains que le français reste une des grandes langues de communication internationale. 28 des 63 Etats membres de l'Organisation internationale de la Francophonie se trouvent en Afrique. Je veux saluer ici les efforts déployés par le président Abdou Diouf à la tête de cette Organisation. Je sais que les Africains attendent beaucoup de la Francophonie, sur l'éducation et l'enseignement, le développement des technologies de l'information et la promotion de la culture africaine. C'est aussi une exigence à laquelle nous devrons répondre.

•••

Vous le voyez, Mesdames et Messieurs, c'est à un renforcement de nos relations que j'appelle. Nos destins sont et resteront liés. Vous pouvez compter sur mon engagement pour que ce lien si particulier qui nous unit soit renforcé. Et, plus encore, vous pouvez compter sur mon amitié./.



APPA (Association de la presse panafricaine)

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24 mai 2006 3 24 /05 /mai /2006 19:14

L'INDISPENSABLE DIALOGUE POLITIQUE




Au fil des jours, l'actualité politique nationale nous réserve beaucoup de surprises. Le peuple centrafricain qui pensait à tort qu'il avait été libéré du joug du tyran Patassé voit ses souffrances, ses douleurs en un mot sa pauvreté s'accroître. Ce qui le pousse à ne plus avoir confiance non seulement aux gouvernants mais aussi aux partis politiques qui ont tacitement par leur mutisme contribué à sa descente aux enfers. Puisque le Président Bozizé avait annoncé à l'issue de la marche de la jeunesse du 21 avril 2006 qu'il allait se concerter avec la classe politique centrafricaine, les partis politiques comme ADP, ASD, RDC, MLPC, MDREC, Association Londo et d'autres, ont convenu de se mettre ensemble pour bien débattre des préoccupations de l'heure. Certains acteurs politiques et pas des moindres ont mis la barre très haut pour exiger la démission du Président Bozizé et la dissolution de l'Assemblée Nationale afin d'ouvrir une seconde transition qui doit préparer des élections démocratiques, combattre l'insécurité, la mal gouvernance et mener des profondes reformes de l'économie nationale. Cette première vision est hypothétique dans la mesure où le Général Bozizé qui se croit toujours l'homme de la situation n'est pas prêt à démissionner moins encore à en entendre parler et que secundo, aucun bailleur n'acceptera encore injecter de l'argent pour l'organisation d'une nouvelle élection. Cependant, pour d'autres acteurs, ils proposent une solution intermédiaire c'est-à-dire, revenir aux scénarios de 1998 où les forces vives de la nation s'étaient réunies pour élaborer un Protocole d'Accord Politique (PAP) qui avait en son temps augmenté les prérogatives du Premier Ministre lui donnant ainsi une pleine capacité de bien animer les actions gouvernementales. Ce protocole aura aussi à redéfinir le profil du nouveau chef du gouvernement qui doit être une personnalité neutre afin de bien jouer son rôle d'arbitre entre le pouvoir, l'opposition et la société civile. De même, les acteurs politiques du pays doivent mettre en place un Programme Minimum Commun (PMC) pour le redressement de l'économie nationale afin d'impulser une nouvelle dynamique de développement. Le PAP et le PMC seront exécutés par un gouvernement d'union nationale lequel, constituera le fondement de la gestion consensuelle du pouvoir. C'est en quelque sorte le travail qui revient à l'opposition qui s'étant réveillée de sa torpeur, essaie au travers du document en cours de réalisation, de renouer avec l'animation de la vie politique nationale. Cependant, l'on s'interroge sur la position du locataire du Palais de la Renaissance qui semble relégué au second plan le dialogue qu'il a lui-même annoncé puisque aucun préparatif ne se fait dans ce sens. Par ailleurs, l'on se pose aussi la question de savoir sur ce que fait le Comité de Suivi des Actes du Dialogue National (CSADN) qui avait initié des rencontres avec les différentes couches sociales pour voir dans quel cas, relancer et pérenniser le dialogue souhaité par les lettres du dialogue national. Depuis lors, un silence cadenas s'observe du côté du CSADN qui ne cherche même pas à informer les acteurs politiques de la suite de l'action qu'il avait entamée. De même, à l'issue de la marche des femmes le 3 avril 2006, celles-ci ont rendu publiques certaines actions entre autres : discuter avec les élus de la nation et descendre sur le site des douloureux événements de Paoua. Ces actions semblent bloquées et on se demande quels sont les obstacles qui empêchent la mise en place de ces actions. Et comme la paix est extrêmement menacée, la société civile dans toute sa composante lors de la marche du 19mai 2006 qu'elle a organisée est allée plus loin pour résumer à travers 5 slogans « Tu ne tueras point ; non à la rébellion ; non à l'impunité ; non à la mal gouvernance, dialogue permanent =PAIX », les maux dont souffre le pays et interpeller le gouvernement d'instaurer un dialogue pour garantir la paix. En un mot, c'est le peuple qui sollicite ce dialogue et le Président Bozizé ne peut nullement le refuser tant cela fut son mot d'ordre lorsqu'il était en rébellion.
Etant donné qu'il réclamait impérativement de Patassé le dialogue, rien que le dialogue, Bozizé qui se trouve dans la même situation que son prédécesseur doit coûte que coûte prendre ses responsabilités et dialoguer non seulement avec l'opposition politique mais aussi l'opposition armée qui a élue domicile dans le Nord et le Centre Ouest centrafricain et qui est à l'origine de l'insécurité généralisée dans le pays.


Mercredi 24 Mai 2006
Harly - Schengen
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23 mai 2006 2 23 /05 /mai /2006 10:43
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE   19/5/2006   18.32 RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
TROISIÈME MANIFESTATION CONTRE LES VIOLENCES DANS LE NORD-OUEST
Divers Divers, Brief

“Non à la rébellion”, “non à la mauvaise gouvernance” ont scandé aujourd’hui près de 3.000 personnes à Bangui, durant une manifestation contre l’insécurité du pays, alimentée par une ‘rébellion’ qui serait en train de se constituer et qui s’approcherait de la capitale. La tenue de la manifestation a été confirmée sur place par des sources de la MISNA, selon lesquelles les révélations faites hier par un quotidien local sur la présence présumée de mercenaires "blancs" et "noirs" auraient fait monter la préoccupation des habitants. L’armée centrafricaine aurait réquisitionné des véhicules pick-up à Bangui pour se déplacer vers le Nord. "L’insécurité ne connaît pas de trêve dans la capitale et dans les provinces, surtout dans le Nord-ouest. Nous voulons la paix, non la violence" a déclaré Noël Ramada, dirigeant du plus important syndicat du pays, se référant aux épisodes de violence, commises par des rebelles comme par des militaires, qui ont contraint 70.000 personnes à abandonner leurs habitations ces derniers mois. Les manifestants ont également demandé ce matin au gouvernement, accusé de maintenir l’impunité et la corruption, d’impliquer davantage la société civile dans les processus de décision : "certaines situations requièrent notre contribution" a commenté l’avocate Edith Douzima, "mais nous sommes souvent ostracisés". Au début du mois de mai, les évêques de la République Centrafricaine avaient eux aussi élevé la voix à travers un message, rappelant aux autorités les principes de la bonne gouvernance. La manifestation d’aujourd’hui est la troisième depuis le début de l’année : en avril, des centaines de femmes manifestèrent en faveur d’un dialogue entre le gouvernement et les rebelles du Nord-ouest, suivies quelques jours plus tard par des mouvements de jeunes. Les attaques et pillages de groupe armés – qui dans un premier temps étaient qualifiés de bandits et de coupeurs de route – se sont intensifiés depuis janvier, dans cette zone qui longe la frontière tchadienne.
[CC]

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 16:36

Ouganda. La dangereuse dérive de Yoweri Museveni

Considéré jusque-là comme un élève modèle du FMI et de la Banque mondiale, la volonté du chef d’Etat ougandais de briguer un nouveau mandat inquiète les Occidentaux.

 

Volontiers présenté comme le modèle du dirigeant africain adepte de la « bonne gouvernance », l’ancien chef de la National Resistance Army, au pouvoir sans interruption depuis 1986, n’est plus véritablement en odeur de sainteté auprès de Washington et de Londres, qui ne lui ménageaient pas leur soutien jusqu’à une date récente.

Ces deux capitales avaient fermé les yeux sur ses agissements dans la région et sur l’appui qu’il avait apporté aux rebelles du FPR rwandais, leur permettant de déclencher le conflit qui conduisit au tragique génocide de 1994. Elles n’avaient guère protesté lorsqu’il était intervenu dans la terrible guerre civile qui ravage la République démocratique du Congo.

Après tout, Yoweri Museveni avait combattu Idi Amine Dada et mis un terme à la dictature sanguinaire de Milton Obote. Appliquant strictement le plan d’ajustement structurel concocté par les Institutions de Bretton Wooods, il a rétabli l’économie de son pays et permis le retour des Indiens, chassés jadis par Idi Amine Dada.

Cela valait bien qu’on ferme les yeux sur son refus obstiné de mettre en œuvre le multipartisme et sur son attachement au « No Party System ». Les partis politiques existent mais n’ont pas le droit d’exercer leurs activités et de se présenter ès qualités aux élections.

Bill Clinton lui avait rendu visite et l’avait chaudement félicité, tout comme George Bush Jr, qui apprécie son implication dans la lutte contre le fondamentalisme musulman.

Reste que Yoweri Museveni a pris une initiative risquée. Il a décidé d’organiser, le 30 juin prochain, un référendum en vue de légaliser le rétablissement du multipartisme. Mais, dans la foulée, il a décidé de faire adopter par le Parlement, une modification de la Constitution l’autorisant à briguer un troisième mandat alors qu’il devrait normalement quitter ses fonctions en 2006.

L’ancien ambassadeur américain à Kampala, Johnnie Carson, a vivement réagi à cette décision critiquée par l’opposition ougandaise : « Alors que les réformes de Museveni ont conduit à la stabilité et à la croissance, la façon de gérer ces deux problèmes nationaux, le référendum et l’amendement constitutionnel, risque d’interrompre les progrès enregistrés par l’Ouganda depuis quinze ans…Si Museveni réussit à gagner un troisième mandat, on pourrait se retrouver avec un autre Mugabe », allusion peu aimable au dictateur zimbabwéen.

Quand à Londres, le gouvernement de Tony Blair a décidé de suspendre une aide de 7,3 millions d’euros en raison « des progrès insuffisants vers l’établissement d’une base juste pour un système multipartite ».

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 16:29

Nigeria Fin de partie pour Olusegun Obasanjo

Le veto mis par le Sénat au projet d’autoriser l’actuel président à briguer un troisième mandat fait peser une certaine inceritude sur l’avenir politique du pays.

 

Au pouvoir depuis 1999 et réélu en 2003, Olusegun Obasanjo, considéré comme le «  Monsieur Propre » du Nigeria ne pourra briguer un troisième mandat. Le Sénat, où ses adversaires sont nombreux, a repoussé à une large majorité un amendement visant à modifier la Constitution. En bon démocrate, le Président a fait savoir qu’il s’inclinait devant l’échec d’un texte dont l’initiative revenait à certains de ses partisans.

Ceux-ci estimaient qu’un troisième mandat était nécessaire pour que leur champion continue à nettoyer les « écuries d’Augias » de la vie politique nugerianne et mène à son terme la lutte qu’il a entamée contre la corruption, ce mal endémique qui ronge la vie du pays. Son bilan est de ce point de vue exemplaire tout comme son action dans la sous-région. Il a ainsi joué récemment un rôle décisif dans la conclusion de l’accord de paix entre les factions rebelles du Darfour et le gouvernement de Khartoum. Grâce à ses efforts, son pays a pu ainsi solder ses comptes auprès du Club de Paris, qui réunit les principaux bailleurs de fonds internationaux, un expoit sans précédent.

D’avoir trop bien réussi lui a valu la rancune de ceux qui l’avaient jadis soutenu, lui le chrétien sudiste, à savoir les dirigeants politiques originaires du nord musulmans qui avaient voulu se débarrasser des généraux nordistes musulmans qui s’étaient affranchis de leur tutelle.

Ils avaient donc poussé la candidature d’Obasanjo, avant de déchanter. Celui-ci menait sa barque lui-même. Une attitude d’autant plus préjudiciable à ses ex-protecteurs que ceux-ci entendent avoir un homme à leur solde pour se partager les dividendes de la brusque flambée des curs du pétrole. Ils l’ont d’ores et déjà trouvé en la personne du vice-président, Atiku Abubakar, qui s’était opposé à la prolongation du mandat présidentiel, argiant que cela conduirait le pays à une « présidence à vie ».

Reste que cette décision du Sénat risque fort d’accentuer un peu plus le clivage entre le Nord et le Sud du pays et pose le problème de la poursuite de la « bonne gouvernance ». Car Atiku Abukakar n’est pas un modèle de vertu pas plus que le chef de l’opposition nordiste, Muhammudu Buhari.  Et l’on perçoit trop bien ce qui les guide aujourd’hui : une rapacité synonyme de régression
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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 14:49

LETTRE OUVERTE: Bendounga taxe Michel Sallé de farouche ennemi de la
démocratie


Voulez-vous dissoudre : l'A.D.P, l'A.S.D, le M.L.P.C, le M.D.R.E.C et
le R.D.C parce que ces cinq partis politiques sur la demande du
M.D.R.E.C se concertent en vu de créer un cercle de travail ?






Monsieur le Ministre,
Le Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l'Évolution de
Centrafrique (M.D.R.E.C) vient de prendre connaissance de la
déclaration intitulée: «Déclaration du Ministre de l'Intérieur Chargé
de la Sécurité Publique ».

La lecture de cette déclaration incongrue et inopportune emmène le
MDREC à formuler à votre endroit, les observations suivantes pour
vous ouvrir les yeux, parce que votre manque de culture politique et
démocratique n'a d'égal en terre centrafricaine. Monsieur Michel
SALLE ignore-t-il la loi organique sur les Partis Politiques ? Ou
bien serait-il, le Ministre de l'insécurité publique ?

Malgré que le vent de la démocratie ait soufflé sur notre pays depuis
1990, cher compatriote, vous continuez à vous comporter comme par le
passé et cela nous rappelle un adage : « quand on chasse le naturel,
il revient au galop. » Vous ne vous étiez pas délesté de vos tares
des régimes antérieurs ? Un Front de l'Opposition pour la
Restauration de la Démocratie et de la Paix en Centrafrique est un
organe de lutte politique pacifique. Même votre patron, le Général
François BOZIZE, champion toute catégorie des putschistes avait
compris la nécessité de laisser le M.D.R.E.C, la seule opposition à
son crime imprescriptible du 15 mars 2003 de tenir des réunions
politiques.

Voulez-vous dissoudre : l'A.D.P, l'A.S.D, le M.L.P.C, le M.D.R.E.C et
le R.D.C parce que ces cinq partis politiques sur la demande du
M.D.R.E.C se concertent en vu de créer un cercle de travail ? Si tel
est le sens de votre déclaration, vous devriez être un farouche
ennemi de la démocratie et du multipartisme. Aussi, vous êtes plus
dangereux que les coupeurs de route et les rebelles qui écument nos
provinces. Un officier qui pense comme vous, comment puisse-t-il
exercer les hautes fonctions de greffier auprès du Tribunal Pénal
International pour le Rwanda ? Votre stratégie basée sur l'adage: «
Qui veut tuer son chien, l'accuse de rage » frise le ridicule. Il
sera considéré par les Centrafricains et les amis de notre pays,
comme un acte de pure délinquance gouvernementale.

Quels sont les partis politiques de l'opposition, dont le mauvais
caractère se traduirait par l'appel à la haine tribale et à la
violence et qui pire encore profèrent des déclarations virulentes à
l'endroit de votre patron le Général François BOZIZE et du
gouvernement ? Pourquoi ne les aviez-vous pas cités dans votre
déclaration ?

Cher ami, il est déjà révolu le temps où des aventuriers politiques
de votre rang puissent imposer leur dicta aux Centrafricains. Vos
informateurs, s'ils existent réellement doivent être des menteurs,
donc des délinquants que vous devrez limoger. Ou bien si vous aviez
rêvé alors, c'est un mauvais rêve. Vous devriez manger léger le soir
et ne pas arroser d'alcool votre repas pour bien dormir. Ce que vous
dites, le M.D.R.E.C est un conseil d'ami.
En s'entourant d'homme comme vous, le Général François BOZIZE dont la
capacité d'homme d'Etat vient de montrer ses limites conduira
inéluctablement la RCA dans un gouffre. Lisez cher Michel les
Proverbes ch.25 v.5: Ôte le méchant devant le roi, et son trône
s'affermira par la justice. Le M.D.R.E.C vous donne deux preuves :

1° Les évènements de FOUH, comment le ministère de l'intérieur chargé
de la sécurité publique n'avait pas pris des dispositions pour que
cela puisse avoir cette ampleur ?

2° Les événements de PAOUA, votre département qui a la charge de la
sécurité publique: comment se fait-il qu'il n'a pas pris des
dispositions pour anticiper sur les évènements ? Pire encore mon cher
Michel SALLE, votre déclaration erronée sur ces évènements est d'une
incohérence telle que vous devriez être limogé du gouvernement après
le compte rendu détaillé de la mission d'enquête de l'Union des
Journalistes Centrafricains à PAOUA.

Les Partis Politiques de l'opposition ont le droit de se réunir, de
débattre du pays et éventuellement d'envisager des stratégies et des
actions légales pour mettre un terme aux dérives du régime du Général
François BOZIZE.

Tout en vous souhaitant une bonne méditation du livre de Proverbes :
ch. 10 v.23 : Commettre un crime paraît un jeu à l'insensé, mais la
sagesse appartient à l'homme intelligent.

Veuillez croire Monsieur le Ministre, l'expression de nos sentiments
distingués.

Le Président du M.D.R.E.C

Démocrate Joseph BENDOUNGA



Démocrate Joseph BENDOUNGA

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 14:17

21/05 :L'union Européenne préconise la tenue d’un DIALOGUE NATIONAL sans contrainte au Tchad.

"Laver la tête d'un singe c'est gaspiller le savon!"

La démarche est certes à saluer et louable car, un véritable dialogue national et inclusif doit être un forum où tous les fils du Tchad viendront sur l'autel de la réconciliation nationale pour transcender leur divergence et en y associant toutes les forces vives du pays et de la diaspora.

Au Tchad, l’existence d’antagonismes pernicieux entre, les fils du pays, sudiste, nordiste, chrétien, musulman, agriculteurs, éleveurs, etc. et entre les acteurs politiques de notre pays, on peut s’interroger sur les motivations réelles et les chances d’un tel dialogue au regard des prétentions des différentes composantes de la classe politique et des aspirations profondes des citoyennes et citoyens du peuple Tchadien, longtemps mis en marge des décisions politiques, en considérant une assemblée nationale"comptée" et "corrompue" et les multiples remodelage anti constitutionnel des textes des lois.

Ce dialogue préconisé par les "experts" de l'Union Européenne est un sauf conduit pour les opposants Tchadiens a l'échafaud et ne présente aucune contrainte pour le régime despotique en place au Tchad, fort de l'appui incontesté de la France de Chirac, de Bongo et Sassou Nguesso.
Pour le commun des Tchadiens ce genre de gaspillage( avec DEBY c'est comme cette affirmation qui disait:laver la tête d'un singe c'est gaspiller le savon!", n’offre aucun gage de sécurité, de crédibilité et de sérieux pour l’avenir de notre cher pays et les participants seront liquidés systématiquement comme Abbas Koty Yacoub, Bissou Mamadou, Kette Moisse, Barde Frisson, une fois au bercail.

Pour ce dialogue, nous disons:"opposants à vos marques, partez vers la mort certaine et une liquidation systématique!", le seul dialogue avec DEBY, c'est la voie des armes!

Source: Alwihda

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 13:57

Au sujet de la plainte contre lui : Gouverneur Kimbembe, « JP Bemba est un citoyen comme tout le monde... »



* Le dissident du Mlc est prêt à se constituer en témoin à charge lors du procès contre JP Bemba à la Cpi. * S’il a décidé de lever le voile, c’est parce qu’il avait constaté beaucoup de mensonges, d’ignorance et de contre vérité dans le chef de ceux qui défendent JP Bemba dans les médias. * On a dit que les auteurs des exactions étaient jugés et condamnés, comment les jeeps volées circulent-elles encore à Kinshasa ? * La colère du Mlc contre Joseph Kabila, tient au fait que le chef de l’Etat n’aurait pas dissuadé à Bozizé de classer ce dossier sans suite pour sauver le bon voisinage.

La vérité, disaient nos ancêtres, c’est comme un grain de maïs. Quand on l’enterre, il germe et produit plusieurs autres grains. Il y a quelques semaines, la cour de cassation de Bangui avait porté plainte contre l’ancien président de ce pays, Félix Ange Patassé.

Redonner à Kinshasa son visage d’antan, est un problème de moyens, mais aussi et avant tout celui des hommes. Tel est le constat que plus d’un Congolais ont fait depuis que Kimbembe Mazunga préside aux destinées de la ville-province de Kinshasa. Avec les mêmes moyens, il a abattu un travail appréciable qui se fait voir à travers les artères de cette ville qui se débarrasse progressivement des sachets et autres immondices. Le gouverneur de la ville, à l’occasion de cent jours de son administration, a convié la presse à une évaluation de la situation de la ville dans tous les domaines. Une évaluation qui s’imposait mais qui a cadré avec une actualité politique dominée par l’affaire Kuthino. Kimbembe dont ont connaît l’honnêteté intellectuelle, ne pouvait parler de cent jours de son administration sans y inclure les dossiers d’actualité. Et c’est sur ce dossier que la presse l’attendait. Avec la plainte déposée contre lui par le vice-président de la République en charge de la commission Economie et Finances, on s’attendait à ce que Kimbembe Mazunga verse dans la polémique, terrain de prédilection de ceux qui, souvent, sont à court d’arguments. Mais, c’est un Kimbembe serein qui a rencontré la presse en sa résidence de Ma Campagne dans la commune de Ngaliema.

Le gouverneur ne procède pas aux arrestations des gens Au sujet de l’affaire Kuthino, Kimbembe a apporté une précision de taille. Il ne revient pas au gouverneur d’arrêter quelqu’un. Cela veut donc dire que le gouverneur de Kinshasa n’a pas arrêté Kuthino. Ce qu’il sait, c’est d’avoir autorisé que le pasteur organise une réunion de prière au state Tata Raphaël. Le gouverneur sait également que l’autorisation accordée à Kuthino était assortie d’une condition essentielle, le maintien de l’ordre public. Il s’avère malheureusement que pendant le culte, Kuthino n’a pas respecté les termes du contrat. Il a tenu des propos susceptibles de troubler l’ordre public. En plus, a constaté le gouverneur, au sortir de la réunion, les fidèles de Kuthino ont commencé à jeter des projectiles contre l’église « Armée de la victoire » du pasteur Sony Kafuta. C’est à ce moment que la police est intervenue pour rétablir l’ordre. On a remarqué la présence de certains militaires dans les rangs. La perquisition opérée à la résidence de Kuthino et à sa présence a révélé l’existence des effets militaires et des armes de guerre. C’est un cas de flagrance. Et Kuthino a été arrêté par la police qui a fait rapport au gouverneur. Ce dernier a donné l’information à l’opinion. Si le gouverneur n’avait pas donné cette information, la thèse d’enlèvement intentionnellement diffusée par une certaine Ong, aurait jeté le trouble dans l’opinion. La rumeur aurait pris des proportions pouvant contribuer au trouble de l’ordre public. C’était visiblement le souhait de ceux qui condamnent le gouverneur d’avoir éclairé l’opinion sur base du rapport qui lui avait été adressé.

La passion quand tu nous tiens Pour avoir informé l’opinion, pour ce devoir de transparence, pour avoir joué un jeu démocratique, le gouverneur de Kinshasa se voit assigné en justice par le vice-président de la République en charge de l’Ecofin, le leader du Mlc, JP Bemba. Kimbembe a dit qu’il a appris cela comme tout le monde dans la presse. Il en est de même de la lettre que JP Bemba a adressée à ce sujet au procureur. Le gouverneur a dit l’avoir lue dans un journal de la place qui en avait publié l’intégralité. Qu’est-ce qu’il en pense ? Pas grand-chose. Kimbembe Mazunga estime que JP Bemba, vice-président de la République qu’il respecte, est un citoyen comme tout le monde. Il a le droit de saisir la justice lorsqu’il se sent lésé. Il revient à la justice de faire son travail. Car, il ne suffit pas de porter plainte, il y a une procédure. Et il faut arriver à étayer l’accusation par des preuves. Puisque c’est lui qui est accusé, Kimbembe estime que dans l’information qu’il a livrée à l’opinion, il n’avait aucune intention de nuire à qui que ce soit. Le vice-président aurait pu demander au gouverneur des explications afin d’en savoir plus sur l’élément de sa garde arrêté dans le groupe de Kuthino. Il a dit que dans le passé, donnant l’information suivant le rapport reçu, il avait stigmatisé le rôle de la garde républicaine dans des troubles dans une partie de la ville. Le commandant de la garde s’était informé auprès de la ville et l’affaire avait été tirée au clair. Les coupables étaient dénichés et punis. On a remarqué en ce qui concerne l’affaire Kuthino, qu’il y a eu beaucoup de passion voulue. Le gouverneur a regretté le comportement de certains demandeurs d’emplois auprès de JP Bemba qui, pour faire plaisir au leader du Mlc, ont redoublé d’ardeur en injures dans les médias. Kimbembe s’est refusé de les suivre sur cette voie. Il leur accorde son pardon. Puisqu’ils demandent de l’emploi à JP Bemba après les élections (maintenant tout a été distribué sans eux), Kimbembe estime que l’on se reverra. Il ne faut pas qu’en ce moment-là, on ait honte de se regarder dans les yeux. A ceux qui demandent des preuves de la présence des armes à la résidence de Kuthino, le gouverneur les appelle à la patience. Ces preuves seront données par ceux qui avaient arrêté le pasteur et qui avaient perquisitionné à sa résidence.

Cent jours pleins à Kinshasa Parlant du bilan de ses cent jours, le gouverneur Kimbembe avec l’élégance et l’honnêteté intellectuelle qui le caractérisent, a mis les résultats récoltés sur le compte de toute l’équipe avec laquelle il dirige la ville, à savoir lui et ses trois vice-gouverneurs. Dès qu’il avait été nommé, a-t-il rappelé, il s’est donné comme objectif, de ne pas être le gouverneur de la ville la plus sale du monde, comme dit dans certains médias. Mais aussi, la sécurité des personnes et de leurs biens, la réhabilitation des infrastructures, la lutte contre l’insalubrité, la récupération des enfants de rue... constituaient les quatre axes importants de son action. En ce qui concerne la sécurité, tout le monde est d’avis que Kinshasa est une ville paisible. Mégapole de plus de huit millions d’habitants, cette ville est l’une du monde où les crimes se comptent sur le bout des doigts d’une seule main. Le gouverneur a cité les rapports qui signalent des faits certes déplorables, mais qui ne sont pas à même de situer Kinshasa parmi les villes les plus insécurisées. En ce qui concerne l’insalubrité, tout le monde témoigne qu’en un court laps de temps, le visage de Kinshasa a changé. Quant aux enfants de la rue, Kimbembe Mazunga n’a pas voulu inventer la roue. Il a récupéré ceux qui avaient accepté de travailler avec lui. Il les a rendus utiles à la société. Les autres, il les oriente vers les structures d’encadrement existantes. Il y a, selon le gouverneur, 40 .000 enfants de la rue à Kinshasa. Les encadrer est un vrai problème. Le travail que la ville a fait jusque-là est fonction des moyens disponibles. Le gouverneur a reconnu que beaucoup de choses restent à faire. Mais ce qui a été réussi jusque-là, relève d’un miracle. Et pour le gouverneur Kimbembe, ce miracle s’appelle encadrement judicieux des recettes qui sont passées de 7 à 30 millions de francs congolais. Car, l’Hôtel de ville, dans son action, compte sur ses moyens propres. La ville aurait fait plus d’actions si des sinistres qui, par leur essence sont inattendus, n’étaient pas venus perturber les prévisions de la ville.

Quelques points chauds Le gouverneur a réservé des réponses claires et satisfaisantes aux questions des journalistes. Le spectacle désolant que présentent des cabanes dans lesquelles vivent quelques Congolais en pleine commune de Limete, est désolant, a constaté la presse. Qu’en pense le gouverneur ? A cette question, le gouverneur a dit qu’un terrain a été loti à Kinkole pour les accueillir. Le gouverneur n’a pas voulu mettre à leur disposition un terrain vague pour éviter que demain ils soient encore une fois des sinistrés. Il aménage le terrain notamment en construisant de bornes fontaines et en installant des tentes et des latrines. La ville le fait même si cela ne relève pas de sa compétence. La ville a-t-elle vendu une partie du marché ? Non, a répondu Kimbembe Mazunga. Mais, la ville a signé un contrat avec une société (Sapricom). A terme, cette société, pour un coût total de 10 millions de dollars, réhabilitera tout le marché et construira des magasins. La gestion lui sera confiée et 15 ans après, ces magasins reviendront à la ville. Au sujet de la démolition des constructions anarchiques, la presse a estimé que la ville est allée détruire là où on ne l’attendait pas. Dans son explication, le gouverneur a dit qu’il est en possession de la liste des sites à détruire. Pour ce faire, il fallait des moyens. Il a présenté son budget et il attend. En attendant, il y a des sites pour lesquels des moyens existaient, il a commencé par là. La ville ne fait pas de démolitions sauvages, a précisé le gouverneur. Elle avertit les occupants anarchiques afin qu’ils emportent ce qu’ils peuvent emporter. La dernière décision du Fmi de suspendre l’appui budgétaire au gouvernement de la transition a des conséquences sur le budget de la ville. Car, le gouvernement avait décidé de réduire l’assiette de rétrocession en faveur de la ville. Ainsi, le montant rétrocédé par le gouvernement à la ville est passé de 9 millions à 1 seul million. La presse voulait savoir si avec cette situation, la ville ne devrait pas renoncer à son programme. Le gouverneur a reconnu la situation. Mais il s’est montré optimiste dans la mesure où les démarches entreprises auprès du gouvernement et avec le soutien du chef de l’Etat, promettent d’aboutir. La diminution pourrait être de 20% seulement soit de 9 à 7 millions de francs congolais. Kimbembe ne craindrait-il pas de sauter comme son prédécesseur qui aurait laissé des plumes dans sa lutte contre les entreprises fabriquant des sachets en plastic ? Répondant à cette question, le gouverneur a parlé des pourparlers avec ses sociétés et celles qui produisent l’eau en sachet. Si elles n’acceptent pas les mesures que la ville va prendre, elles seront fermées. Si telle était la cause du départ de son prédécesseur, Kimbembe est prêt à partir lui aussi de la ville. Mais, il a affirmé qu’il ne connaît pas les raisons pour lesquelles Kimbunda est parti de la ville et pourquoi on l’avait choisi lui pour le remplacer. Enfin, le gouverneur Kimbunda avait signé un contrat avec la société GTM. Mais, avec l’arrivée de Kimbembe, tout semble gelé. La rumeur estime que le gouverneur chercherait à y voir clair, lui aussi, car, raconte-t-on, il s’agirait d’une affaire de gros sous. Kimbembe Mazunga a rejeté ces allégations. Il a expliqué que l’application de ce contrat exige de la ville le payement de la somme d’argent qu’il n’a pas encore réunie depuis qu’il est à la tête de la ville.

L’Avenir

 

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 13:26

Réduction des gardes rapprochées des autorités de la transition: Possible aggravation de la crise au sein de l’espace présidentiel
¨

 

Tous les militaires commis à la garde des autorités de la transition confiés à la seule gestion administrative du chef d’Etat-major général des Fardc.
Le Conseil supérieur de la Défense a levé des options ce week-end. Si elles se concrétisaient elles marqueraient de la levée du dernier goulot d’étranglement pour une restructuration et une intégration complète des Fardc, d’une part, et d’autre part pour une sécurisation avant, pendant et après des élections. Toutefois, la question qui inquiète est celle de la bonne foi des ex-belligérants qui peuvent surprendre par une éventuelle résistance au brassage et à la réduction des troupes commises à leur garde ; méfiance quand tu nous tiens !

Le Conseil supérieur de la défense s’est réuni vendredi dernier au Palais de la nation sous la présidence du chef de l’Etat, Joseph Kabila. Au nombre des options prises par cette haute instance figure la poursuite du contrôle des hommes et matériels commis à la sécurisation des dirigeants de la transition, le respect des effectifs prévus pour chaque autorité suivant les accords signés à cet effet.

Pour rappel, il ressort des accords signés entre composantes et entités au Dialogue inter-congolais que les vice-présidents de la République devraient disposer d’une garde rapprochée dont le volume ne pouvait pas dépasser 25 hommes. Tandis que le président de la République se contenterait d’une brigade. Mais la taille de cette brigade avait bloqué la loi sur l’Armée au Parlement. A telle enseigne que cette question est restée en suspens malgré l’adoption de la loi sur l’Armée.

Or, le communiqué du Conseil supérieur de la défense indique que tout surnombre des gardes par rapport aux effectifs fixés devra être orienté vers les centres de brassage dont le Conseil a demandé l’augmentation ‘’en vue d’accélérer la sélection des militaires devant constituer la 3ème vague d’intégration’’.

Le Conseil supérieur de la défense précise aussi que tous les militaires commis à la garde des autorités de la transition seront dorénavant confiés à la seule gestion administrative du chef d’Etat-major général des Forces armées.

Selon plusieurs sources contactées à ce sujet, ce sont les gardes rapprochées des membres de l’espace présidentiel qui seraient le plus visées. Cela au regard de la multiplication d’incidents de ces derniers jours entre ces dernières.

Les mesures du Conseil supérieur de la défense visent ainsi à réduire la capacité de nuisance de ces contingents en détachement commis à la garde des membres de l’espace présidentiel. Empressons-nous de relever le gros de ces gardes rapprochées n’a pas encore été inscrit au programme de brassage en cours.

LE CONTROLE DES ARMES : UNE MISSION HYPOTHETIQUE

C’est dans ce sens que se justifierait la mise sur pied d’une commission chargée du contrôle des armes et des munitions non inventoriées . Celle-ci a déjà effectué son travail dans la province de l’Equateur et fait le rapport à la réunion du Conseil du week-end passé.

En outre, le Conseil supérieur de la défense dit attendre aujourd’hui lundi 22 mai le rapport final du contrôle des effectifs commis à la sécurisation des autorités de la transition. Par ailleurs, de l’avis de nombreux observateurs, ces incidents entre les gardes rapprochées des membres de l’espace présidentiel, dont les derniers en date sont ceux survenus sur la route de N’Sele et au quartier Moulaert de la Commune de Bandal sur la route menant vers la commune de Selembao, n’augurent rien de catholique. Ils seraient même considérés comme le prélude à un affrontement pouvant se généraliser de manière dangereuse jusqu’à perturber le processus électoral.

« Une bataille rangée entre les ex-belligérants a été évitée in extremis à chaque fois», note un témoin de l’incident du quartier Moulaert où les gardes de Jean-Pierre Bemba et ceux de Yerodia se sont mis à jouer à l’affût de la moindre étincelle.

Au-delà du bien-fondé des mesures prises par le Conseil supérieur de la défense ; d’aucuns restent sceptiques quant à la bonne foi des ex-belligérants à collaborer franchement sur la réduction du nombre de leurs gardes rapprochées. Ils font savoir que, selon certaines indiscrétions, les autres membres de l’espace présidentiel demeureraient circonspects concernant la réduction du nombre des gardes commis à leur garde en cette période tendue de pré campagne électorale où les uns seraient défavorisés par rapport aux autres.

Cette suspicion aurait pour effet d’aggraver la tension existante. Surtout lorsque l’on sait que la mise hors processus de brassage de ces troupes aujourd’hui concernées procédait du principe de « être en mesure de parer à toute éventualité ». D’où la concrétisation de cette démarche, qui bénéficierait de l’approbation de la Monuc et de l’Union européenne mais s’avèrerait hypothétique en cette fin de transition. Faut-il souligner que l’Union européenne ne voudrait rencontrer sur le terrain des forces dont aucune institution de la République n’aurait le contrôle. Au demeurant, mieux vaut tard que jamais, dit-on, pourvu que le contrôle amorcé ainsi que le brassage annoncé ne demeurent pas lettre morte comme beaucoup d’autres programmes et projets de lois.

Invité au cours d’un point de presse tenu dimanche 21 mai 2006 à commenter ces mesures du Conseil supérieur de la défense, le ministre des Affaires étrangères a répondu en ces termes : « Je ne parle pas au nom du Mlc, plutôt en tant que ministre des Affaires étrangères. Je ne peux pas commenter les recommandations du Conseil supérieur de la défense. Je précise que ce Conseil a mis en place une commission qui doit enquêter sur l’ensemble du territoire national sur les armes qui demeurent par-ci par-là. C’est dans ce cadre que ladite commission s’est rendue à l’Equateur avec l’accord de tout le monde, y compris celui du Mlc et celui du chef de l’Etat. C’est que personne n’avait rien à cacher. Partout où elle est passée, à Basankusu, Boende, Mbandaka, Gemena et Gbadolite, elle a trouvé des portes ouvertes pour vérifier ce qu’il y avait comme armements. Et le gros des armements sont ceux qui, pendant les combats qui l’ont opposé aux forces ex-gouvernementales, le Mlc a pu choisir quelques-uns. Ce sont ces armes que l’on a retrouvées. Sur l’aéroport de Gbadolite, ce n’est un secret pour personne, il y a une ou plusieurs bombes qui ont été larguées par les anciennes forces gouvernementales. Ces munitions qui n’avaient pas explosé, étaient toujours là. Certaines ont été détruites, d’autres pas. Il n’y a donc aucune arrière-pensée dans cela. C’est une opération tout à fait normale, menée par une commission militaire avec l’accord du Conseil supérieur de la défense. Mais il est évident qu’on a commencé par l’Equateur. Mais, l’opération devait se poursuivre sur l’ensemble du territoire national pour ramasser toutes les armes ; détruire celles qui peuvent l’être et donner à l’Armée d’autres qui peuvent encore servir. Donc, il n’y a aucun problème, aucune arrière-pensée.

Communiqué de presse du Conseil supérieur de la Défense

Réuni en sa 21ème réunion ordinaire sous la présidence du chef de l’Etat, Son Excellence Joseph Kabila, le Conseil supérieur de la Défense a émis les avis ci- dessous:

- L’acceptation du principe de déployer urgemment les SIX nouvelles Brigades ayant terminé leur brassage; - La multiplication par la Conader des Centres d’Orientation en vue d’accélérer la sélection des militaires devant constituer la 3ème vague d’intégration;

- L’amélioration par la Conader de son système de prise en charge des démobilisés pour une meilleure réinsertion;

- Suivant le rapport de la commission dépêchée à Gbadolite et Gemena, pour le contrôle des armes et munitions, le Conseil a demandé que ces armes soient récupérées par l’Etat-major général et que l’opération soit étendue sur tout le territoire national afin de déceler toutes les armes non inventoriées par l’Armée. Etant donné le contrôle partiel des hommes et matériels commis à la sécurisation des autorités de la Transition, le Conseil a opté pour:

- Continuer ce contrôle sur tout le territoire national ;

- Respecter les effectifs prévus pour chaque autorité suivant les accords;

- Tout surnombre devra être orienté vers les Centres de brassage;

- Tous les militaires commis à la garde des autorités de la Transition seront confiés à la seule gestion administrative du chef d’Etat-major général des Forces armées.

Le Conseil attend le rapport final du contrôle des effectifs commis à la sécurisation des autorités de la Transition pour ce lundi 22 mai 2006.

Pour le Conseil Supérieur de la Défense

Dr ONUSUMBA Adolphe

Ministre de la Défense



Par Le Potentiel

 

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 13:23

MISSION DE PAIX A PAOUA :

LE GOUVERNEMENT PRATIQUE LE RACKET DES BANQUES




L'on ne cessera jamais de parler des actes scandaleux et éhontés qui ternissent l'image du gouvernement Doté et l'affaiblissent jour après jour.
De sources dignes de foi, le gouvernement se trouvant dans l'incapacité de réunir les fonds nécessaires pour la mission de paix à Paoua, aurait ouvert une quête auprès des banques et des grandes maisons de commerce de la place. Ce dernier fait pression sur ces établissements pour qu'ils participent à la réussite de cette mission. Ce qui n'est autre qu'un racket officiel.
En effet, le gouvernement a mis en place des stratégies pour réussir cette mission de paix. Il compte organiser des manifestations avec des jeux concours pour mobiliser les populations à adhérer au succès de cette mission combien importante qui pourrait redonner confiance aux ressortissants de Paoua. Les libanais et autres musulmans de Kilomètre 5 seraient les plus visés par ce racket. Il n'y a que de véreux et irresponsables dont le souci majeur est de mettre au point de plans saugrenus pour s'enrichir par des gains faciles qui puissent s'offrir le luxe d'une telle imposture. Il est inadmissible et inconcevable qu'un gouvernement responsable puisse encourager et légaliser de telles pratiques qui déshonorent de plus en plus les institutions de la République. Ce qui remet en cause la souveraineté de l'Etat centrafricain qui apparaît comme un Etat mendiant.
S'agissant de cette fameuse mission gouvernementale de paix à Paoua, plus d'un centrafricain se posent la question de savoir si elle a encore son sens ? L'indifférence notoire du gouvernement et sa lassitude à apporter assistance à cette frange de la population centrafricaine durement éprouvée ont vite fait de l'amener à comprendre qu'elle est délaissée voire oubliée. Si vraiment Doté réussi à effectuer cette mission, quel scénario va-t-il réellement jouer ne fut ce que pour être accueilli par la population de Paoua et ses environs ? Quelles gymnastiques va-t-il faire pour réinstaurer la confiance et le dialogue entre la population elle-même, entre celle-ci et les autorités politico administratives et surtout militaires qui ont été à l'origine de ses souffrances? Que des équations à plusieurs inconnues. Comme le ridicule ne tue pas en Centrafrique, sans doute Doté va s'offrir ce luxe insultant. Attendons voir ce qui adviendra de ce pèlerinage.


Dimanche 21 Mai 2006
Kpogboti
 
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