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2 août 2007 4 02 /08 /août /2007 14:35

Télécommunications: Pourquoi les communications ne passent pas entre Bangui et l'extérieur? la réponse du ministre Fidèle Gouandjika

Comment les Opérateurs de Télécommunications des pays riches, en particulier ceux de l'Union Européenne, ASSASSINENT-ILS le Développement National des Télécommunications des Pays Africains?
Une re-colonisation annoncée : l'exemple de la Gateway Internationale Unique de la République Centrafricaine.


Notre gouvernement a pris une initiative originale pour relancer le développement des Télécommunications au niveau national, tout en assurant le développement de la concurrence, par la mise en place d'une « Gateway Internationale Unique ». Laquelle Gateway Internationale Unique offre à l'ensemble des opérateurs fixes et mobiles nationaux, ainsi qu'aux opérateurs internationaux un point d'accès unique et mutualisé pour l'ensemble des communications échangées avec l'international. Cette initiative résulte d'un constat économique qui tient, en premier lieu, à la situation des réseaux de Télécommunications Internationaux dans les pays enclavés comme la Centrafrique, et en second lieu, aux effets pervers qu'a produit dans ce pays la libéralisation brutale et non maîtrisée de l'accès aux Télécommunications Internationales :

-Le développement des investissements dans les réseaux nationaux est freiné du fait de la nécessité pour les opérateurs nationaux de réserver une partie importante de leurs ressources de financement dans des dépenses onéreuses d'équipements et de location d'accès satellitaires internationaux.

-La libéralisation de l'accès aux télécommunications internationales a conduit à une situation paradoxale d'appauvrissement général de l'ensemble du secteur des télécommunications de Centrafrique. Les pertes d'économies d'échelles liées au recours individuel des opérateurs à des solutions satellitaires n'ont pas été compensées par les gains d'efficacité promis par les économistes occidentaux, bien au contraire. Ces économistes, qui ont prôné ces réformes au niveau international, ont oublié que le développement des réseaux de télécommunications des pays en voie de développement, qui reste dramatiquement insuffisant, repose très largement sur les revenus d'interconnexion téléphonique entrante payés par les opérateurs internationaux, et notamment par les opérateurs des pays développés. En introduisant, une concurrence totale sur l'interconnexion internationale, nous avons en fait fragilisé la capacité de nos opérateurs à résister à l'écrasement des prix payés par les grands opérateurs internationaux. Les prix se sont effondrés et la stratégie des opérateurs des pays développés a été d'encourager cet effondrement en favorisant ainsi leur maison mère au détriment même de leur filiale locale: saviez-vous que dans la plupart des cas, il est plus cher pour un abonné français au téléphone fixe d'appeler un abonné mobile français que d'appeler un abonné mobile de Centrafrique ?

Le paradoxe économique est bien là : cette concurrence brutale et non maîtrisée sur l'accès à l'international a permis une baisse drastique des prix des appels internationaux au bénéficie des consommateurs des pays riches, mais en appauvrissant nos opérateurs nationaux. Cette concurrence continue de freiner les projets de déploiement des réseaux fixe et mobile sur notre territoire, et n'a même pas permis de baisse des prix pour les utilisateurs déjà raccordés aux réseaux existants.
Le maintien de cette situation est-il juste et équitable vis-à-vis des pays en voie de développement comme le nôtre ?

Notre réponse a été la mise en place d'une « Gateway Internationale Unique »: elle permet d'augmenter les tarifs des taxes de répartition appliquées aux opérateurs internationaux pour le trafic téléphonique à destination de la Centrafrique, cela pour les porter à des niveaux plus raisonnables et surtout comparables à ceux des autres pays africains. Elle permet ainsi de mieux rémunérer les opérateurs locaux. L'excédent de revenus étant affecté de façon transparente à des fonds spécifiques dédiés à des projets de couverture par un service universel des télécommunications. Ces fonds visent notamment à permettre le développement de la téléphonie et de l'accès à Internet dans les zones non couvertes par les réseaux de télécommunications, notamment en milieu rural.
Cette initiative est établie en concertation étroite avec les principales institutions internationales qui soutiennent le développement économique durable dans notre pays.
En outre, elle s'inscrit avec cohérence dans la logique des réformes du cadre réglementaire des Télécommunications et répond par la même occasion aux besoins de l'ensemble des opérateurs de téléphonie en Centrafrique. Il faudrait aussi rappeler qu'elle constitue une stratégie claire et transparente de développement d'une économique durable des offres de télécommunications dans notre pays, en incluant rapidement les services IP quasi inexistants, seule voie d'accès à l'économie mondialisée.

Or que voit-on ?
Des alliances officieuses, à l'image de celles des opérateurs mobiles de certains pays de l'Union Européenne récemment condamnés pour non-respect de la concurrence, refusent de payer le prix d'accès en Centrafrique et cherchent à écrouler le trafic en refusant délibérément d'acheminer les communications, des français par exemple, vers la Centrafrique. Il s'agit là, d'un assassinat en règle de tous les efforts que nous déployons par la mise en place des groupes puissants qui ont ruiné les économies des télécommunications de plusieurs pays africains, en pratiquant une concurrence déloyale et en ayant une attitude de re-colonisation souterraine intolérable, à l'heure de la mise en place d'une économie qui se veut équitable par les gouvernements des pays développés.

Aujourd'hui, l'ensemble des opérateurs de Télécommunications de la République Centrafricaine est connecté à la Gateway Internationale Unique et soutient ainsi l'action du gouvernement. Le tarif d'interconnexion a été relevé de 6 cts USD à 15 cts USD, le mardi 21 novembre 2006, et nous souhaitons que l'engagement des Gouvernements des pays riches à aider les pays africains se concrétise par l'acceptation et le respect de ce tarif par l'ensemble de leurs Opérateurs de Télécommunications.


Le Ministre des Postes et Télécommunications
Chargé des Nouvelles Technologies



Fidèle GOUANDJIKA
 

 
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26 juillet 2007 4 26 /07 /juillet /2007 13:08

Dialogue Politique et Sagesse Centrafricaine

Dialogue Politique, Dialogue National, Conférence Nationale ou Rencontre de Réconciliation


Dialogue Politique, Dialogue national, Conférence nationale ou Rencontre de réconciliation, on a déjà tout vu. Aujourd'hui, un comité des sages circule hors et dans le pays à la recherche de dialogueurs. Ce comité de sage est passé sans sagesse en France ou vivent environ 10.000 citoyens Centrafricains. Au vu des contacts établis, il me semble que les sages se sont adressés en grande partie à leurs seuls cercles de connaissance et d'amis. La sagesse des sages n'aurait-elle pas été de communiquer la date d'un tel passage à tous les Centrafricains par le canal des médias ou de la représentation diplomatique pour s'assurer de la nature citoyenne de la consultation? L'organisation du prochain dialogue ne saurait se limiter à une rencontre de vieux amis et connaissances pour le partage de perdiems, ce qui serait contraire aux enjeux actuels, et contribuerait à l'éternel recommencement.

1. Quel est le sujet principal inscrit au débat du dialogue
2. Quels sont les Interlocuteurs
3. Où se tiendra le dialogue pour écarter l'influence des uns et des autres

Je pense sans sagesse que pour sortir des crises et rébellions qui secouent notre pays, la vraie réflexion doit porter sur les causes de leur apparition. Il est urgent et fondamental de s'attaquer dès aujourd'hui aux causes profondes de la stagnation de la RCA. En effet, tous les grands partis actuels ont présidé à la destinée de notre cher pays sans laisser de résultats dignes justifiant un renouvellement de confiance en eux de la part du peuple. Aucun des partis ayant gouverné notre pays ces dernières années ne peut valablement donner des arguments qui le placent mieux qu'un autre parti au centre de la démarche pour la défense des intérêts du peuple Centrafricain. Pour preuve, toutes les infrastructures actuelles de distribution d'eau, de l'électricité, des moyens de communication sont restées à l'état colonial mis à part quelques bricolages. On ne peut donc honnêtement penser à organiser un dialogue politique, donc exclusif car les partis politiques ont montré leur limite.

La question qui préoccupe est celle de savoir si le pouvoir et ses partenaires ont une vision claire des enjeux et une volonté d'apporter des réponses adéquates aux maux qui minent le pays. Le problème de fond réside du côté de la gestion ou plutôt de la privatisation de l'Etat centrafricain depuis 25 ans? Tout porte à croire en ce moment que le sujet est déjà arrêté, en fonction d'un programme au déroulement préétabli basé sur des arguments de conclusion fixes. Les causes des dysfonctionnements des structures dans notre pays ne semblent guère et en aucun cas être la préoccupation des organisateurs et facilitateurs de ce dialogue entre Centrafricains si on retient cette formule. Qu'en est-il de la gestion de l'Etat Centrafricain depuis 25 ans? L'OCDE définit les principaux éléments de la bonne gouvernance comme suit:

* L'obligation de rendre compte : les administrations publiques sont capables et désireuses de montrer en quoi leur action et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus.
* La transparence : l'action, les décisions et la prise de décision des administrations publiques sont, dans une certaine mesure, ouvertes à l'examen des autres secteurs de l'administration, du Parlement, de la société civile et parfois d'institutions et d'autorités extérieures.
* L'efficience et efficacité : les administrations publiques s'attachent à une production de qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l'intention des responsables de l'action publique.
* La réceptivité : les autorités publiques ont les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l'évolution de la société, tiennent compte des attentes de la société civile lorsqu'elles définissent l'intérêt général et elles sont prêtes à faire l'examen critique du rôle de l'Etat.
* La prospective : les autorités publiques sont en mesure d'anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d'élaborer des politiques qui tiennent compte de l'évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, par exemple).
* La primauté du droit : les autorités publiques font appliquer les lois, la réglementation et les codes en toute égalité et en toute transparence.

La bonne gouvernance ou la mauvaise gouvernance selon le point de vue de qualification de la méthode est également associé à des types de politiques publiques et/ou privées et se décline en fonction de différentes échelles territoriales d'intervention : de la gouvernance locale à la gouvernance nationale, celle de la bonne gestion des infrastructures, de l'aide public, de l'emploi, etc.

Or si nous prenons tous les grands partis politiques ayant présidé au destinés de la RCA depuis le départ de BOKASSA, AUCUN n'a pratiqué la bonne gouvernance, pour preuve les multiples revendications salariales et corporatives et la déconfiture des infrastructures de l'Etat. Si elle existait, la coupe « MAUVAISE GOUVERNANCE » pouvait être attribuée sans contestation populaire aux grands partis qui sont le RDC et le MPLC, ainsi qu'à tous les partis politiques impliqués dans la gestion publique en République Centrafricaine depuis l'introduction de la démocratie multipartite comme méthode de gouvernement. En matière d'aide internationale, aucun gouvernement Centrafricain n'a brillé par la transparence et la bonne gestion de l'aide que nous apportent les pays amis.

* Un exemple ayant déferlé les chroniques fut la gestion du don japonais ou les dignitaires du gouvernement qui ne pouvaient se prévaloir des critères fixés par le donateur se sont partager le gâteau.
* Un nouvel exemple en matière de bonne gouvernance en matière de gestion de l'aide publique va concerner les deux dons Chinois à savoir, dans son volet 1 les revenus de la vente des tôles ondulées prévus pour financer la réhabilitation de casernes au profit de nos soldat et dans son volet 2 les revenus de la vente des maisons et villa prévus pour servir à construire des logements sociaux. Maintenant que la quasi-totalité de ces maisons est attribuée, le gestionnaire et son Ministre de tutelle devront démontrer la bonne gouvernance en lançant la construction de ces logements à prix modérés pour les bas salaires, financés avec les quelques 1 milliard de CFA de revenus.

* Dans le domine de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, de l'environnement, des dons sont détournés de leur attributions initiales pour l'enrichissement personnels des responsables administratifs et des hommes politiques gérant ces structures.

* Dans le domaine de la construction d'infrastructures publiques, d'édifices publiques, de structures administratives, aucune action n'a été entreprise pour moderniser ou reconstruire alors les registres du trésor public affichent le remboursement des sommes énormes alloués.

* Dans le domaine de la gestion des ressources humaines, les nominations aux postes de responsabilités en dehors de critères de compétence, mais essentiellement basées sur des critères partisanes ou tribales ont abouti à l'aggravation des problèmes liés à la mauvaise gouvernance dans des sociétés comme UCATEX, ENERCA, PETROCA et tant d'autres qui étaient pourtant en situation de monopoles sur leur marché. Cette situation a contribué à la fragilisation de l'économie et à la destruction du pouvoir d'achat mettant des centaines de citoyens dans la précarité

* En matière de politique gouvernementale, des ministères de récompense sont crées sans trop de cohérence avec la politique du gouvernement, or un ministère devrait matérialiser le programme politique pour lequel un exécutif a reçu mandat du peuple. Cette absurdité nous conduit parfois à un nombre de ministre par habitant dépassant toute logique politique. La dernière en date est la demande consistant à créer un nouveau Département Ministériel chargé des relations avec les Institutions (comprend celui qui veut).

Pour revenir sur le sujet de l'objectif d'un débat entre Centrafricains, notons d'abord le caractère collectif de la responsabilité dans le mensonge politique, dans l'injustice et dans l'impunité qui contribuent à cette mauvaise gouvernance. En effet, la mauvaise gouvernance fait le lit des revendications corporatives et par ricochet de la rébellion armée en République Centrafricaine.

* Les Sages sont mieux conseillés de réfléchir aux sujets qui ont traits à la vraie cause profonde du malaise Centrafricain, en occurrence la mauvaise gouvernance qui fait le lit de revendications et rebellions perpétuelles déstabilisant tout bon fonctionnement dans notre pays.

* Les Sages sont mieux conseillés de réfléchir au mode de choix des participants pour ne pas créer un comité dont le seul refrain de participation sera motivé par les perdiems.

* Les Sages et les facilitateurs de ce dialogue seront sur la juste appréciation s'ils proposent aux autorités de faire de la « BONNE GOUVERNANCE » le sujet central de ce dialogue et d'utiliser cette occasion unique pour débattre des méthodes et procédures politiques à mettre en place pour endiguer définitivement la mauvaise gouvernance conformément aux critères de l'OCDE en la matière.

* Les Sages sont mieux placés pour conseiller les moins sages que la finalité n'est pas motivée par les seuls per-diems mais par la « BONNE GOUVERNANCE ».

La question la dénomination de cette rencontre ainsi que la qualité des participants et le sujet à débattre doivent s'orienter sur la démarche à entreprendre par tous pour arrêter la déconfiture des structures de fonctionnement de notre pays. Un mauvais calcul aujourd'hui est une préparation du lit de la prochaine revendication source d'instabilité



Jean-Pierre MARA
 

 
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24 juillet 2007 2 24 /07 /juillet /2007 15:29
14 Juillet 07- Le 21e siècle requiert une nouvelle approche. L’Afrique doit s’y mettre

samedi 14 juillet 2007 : Le 21e siècle requiert une nouvelle approche. L’Afrique doit s’y mettre. Par Dr Djimé Adoum, tchadnews.info
Pour autant que les vieilles habitudes sont difficiles à abandonner, il est temps que l’Afrique fasse autrement. D’une manière générale, le continent africain n’a pas pu profiter du dernier millenaire. Bien que certains pays ont enregistré quelques progrès dans la démocratie, la bonne gouvernance, la gestion transparente de la chose publique et le développement, beaucoup des pays occupent les derniers rangs par rapport aux indices de développement humain, surtout les pays qui sont dirigés par des dictateurs. Les expériences enregistrées çà et là ne sont pas de nature à attenuer la crainte des peuples. Celle de la jeunesse est encore plus accablante, surtout leur expérience liée aux images qui font la Une des medias – jeunes africains (sénégalais, congolais, maliens, etc) récupérés par les bateaux de pêche espagnols dans les eaux marocaines. Cette jeunesse qui est prise dans un tourbillon de misère et abandonnée à son sort trouve plus défiant de mourir en cherchant ailleurs que de suffoquer dans les pays d’origine. Naturellement cet état de chose doit préoccuper à plus d’un titre. C’est ce qui a poussé le Président de la Commission de l’Union Africaine (UA) le Professeur Alpha Oumar Konaré à s’exprimer en termes très amers lors du sommet de l’UA en 2006 à Banjoul en Gambie :
« Les images terribles, dramatiques, choquantes, révoltantes, bien réelles de milliers de jeunes africains allant à l'assaut des côtes européennes nous interpellent et nous obligent à nous impliquer dans ce dossier.
Ces images illustrent le désespoir de la jeunesse africaine en même temps qu'elles expriment leur volonté de refuser la situation actuelle et leur volonté de se battre.
Prenons garde : ces images violentes sont porteuses de violences. La situation est grosse de toutes les violences.
Elle nous interpelle pour lutter contre les causes structurelles de la pauvreté, pour mettre en oeuvre les programmes de création de richesses et de promotion de l'emploi tels que recommandés par le Sommet extraordinaire sur l'emploi et la réduction de la pauvreté, tenu à Ouagadougou au Burkina en septembre 2004, conformément aux attentes des jeunes, conformément aux promesses faites aux jeunes. »
Revenons à la semaine du 5 au 13 juillet 2007 et passons en revue les dernières nouvelles peu flateuses qui circulent sur les toutes les antennes. Au lieu que les dirigeants africains prennent conscience de cette situation décrite en termes clairs par le Professeur Konare, c’est le contraire et l’arbitraire qui dominent dans beaucoup de pays. Citons quelques unes de ces expériences: la frustration des populations de la région pétrolière du Delta au Nigeria entraîne une rébellion armée qui prend en ôtage les travailleurs des compagnies pétrolières que ces populations accusent d’ignorer leur état de misère. Ces enlèvements ont atteint le summum ces derniers jours quand les bandes armées ont enlevé la jeune Margaret Hill agée de 3 ans dans le Delta du Niger à Port Harcourt. Un jeune garçon de 2 ans a été aussi enlevé et relâché dans les mêmes conditions que Margaret Hill. Des escarmouches ont lieu en République Centrafricaine. Guillaume Soro, premier ministre de la Côte d’Ivoire a échappé de justesse à un attentat contre sa vie. La situation socio-politico-économique n’augure rien de bon au Zimbabwe. L’inflation galopante de 4000 pourcent entraîne avec elle le refus des hommes d’affaires d’obtempérer aux mesures draconiennes prônées par « Tonton Bob. » Plus de 1300 hommes d’affaires et hommes politiques (rfi et bbc) incarcérés par le régime Mugabe parce qu’ils ont réfusé d’accepter les prix imposés par le régime. Les élections législatives au Congo Brazzaville se passent dans un climat de comédie qui n’amuse personne. Condamnation à mort de 38 membres de l’opposition en Ethiopie ayant crié à la fraude lors des élections de 2005 – élections contestées et qui ont occasionné 193 morts (rfi et bbc). Guerres fratricides au Soudan, au Tchad, en République Démocratique du Congo, en RCA, avec ses corollaires d’exploitation anarchique des ressources tant humaines que matérielles. Enfin bataille rangée entre la police régulière et la police portuaire à Monrovia, au Liberia.

Ces images donnent la mesure de l’enlisement du continent qui ne semble pas sortir de l’ornière. Les propos tenus par le Professeur Konaré lors du dernier sommet de l’UA à Accra en juillet 2007 sont encore révélateurs. Il nous apprend qu’il manque un minimum de confiance et de solidarité dans les instances dirigeantes de l’Afrique. Par rapport aux enjeux et aux besoins pressants des populations, il craint que les dirigeants africains « risquent de tourner en rond » Bien que ces propos montrent sa frustration par rapport au débacle autour du concept des Etats-Unis d’Afrique, il ressort de ce constat que les dirigeants africains n’iront pas loin s’ils font cavaliers seuls. Selon les termes du Président de la Commission, ceux qui voudront faire chemin seuls « iront tout droit au mur. »

Revenons maintenant aux exigences du 21e siècle. Les cinquante années d’indépendance sont riches d’expériences avec des résultats très variés à travers le continent. Certains pays ont finalement réussi à émerger de l’informel et ont réussi à établir un état de droit, de bonne gouvernance et de gestion orthodoxe des deniers publiques. D’autres s’enfoncent dans les dictatures et les présidences à vie avec les résultats que nous connaissons bien : déliquescence et corruption généralisée. L’Organisation de l’Unité Africaine a fait place à l’Union Africaine. Les expériences recueillies des deux derniers sommets ne sont pas de nature à rassurer le citoyen africain de la capacité des dirigeants africains à concevoir et mettre en application des mesures et outils nécessaires pour mieux compétir au 21e siècle. Il est temps que les dirigeants africains prennent conscience du fait que sans la participation active de la population, il est peu probable que l’on puisse enregistrer des progrès. L’absence de participation massive au jeu démocratique « n’est pas une bonne chose. » Il faut impliquer les populations africaines au nom desquelles beaucoup de dettes ont été accumulées sans résultats palpables. Le fait que les gouvernements n’aient pas de compte à rendre aux peuples sur leur gestion des ressources entraîne la déliquescence qui a pour conséquence la fuite des jeunes pour la recherche de meilleurs pâturages, ailleurs.

Qu’est-ce qui pourrait aider dans la mise en place des stratégies susceptibles d’aider les pays africains pour le 21e siècle : Pour mieux apprécier la signification de ce qui suit, remontons au Sommet de l’Union Africaine qui a eu lieu à Addis Abeba le 6 juillet 2004 et situons-nous par rapport à la phrase prononcée par le Président de la Commission de l’UA, le Malien Alpha Oumar Konare qui s’exprimait face à ses pairs en ces termes : « le manque de solidarité, de développement socio-politico economique, et le manque d’un monde juste et équitable conduira à la destruction ultime du contient Africain. »



Quelques lueurs d’espoir : L’élection du Président Sarkozy en France est une bouffée d’oxygène pour la démocratie. Il a maintes fois répété durant la campagne que les vieilles méthodes d’amitiés avec les dictatures seront révolues. Les jeunes africains, surtout francophones, attendent beaucoup de lui dans ce sens.

Les militaires mauritaniens ont fini la transition et ont organisé des élections dignes de fois. Les civils sont à la commande de la chose publique. Le président mauritanien s’est rendu au Sénégal pour revoir le problème des négro-mauritaniens qui se sont réfugiés au Senegal. C’est une action salvatrice et restoratrice de la dignité de ces mauritaniens. Leur retour dans leur bercail mettra fin à une épisode très difficile dans l’histoire de la Mauritanie.

Le parlement nigerien a réussi a déboulonner le premier ministre Amadou Hama. Au Tchad, le parlement a refusé de voter la loi d’habilitation qui devait permettre au Gouvernement de légiférer par ordonnance durant les vacances parlementaires. Ces quelques exemples méritent, non seulement d’être émulés pour aider à rétablir l’équilibre et redonner la chance aux gouvernés et aux gouvernants africains de se munir des outils susceptibles de faciliter la mise en place des mécanismes adéquats pour le 21e siècle, mais doivent être applaudis et encouragés. L’Afrique n’aura de véritable chance de s’en sortir que lorsque les peuples africains pourront demander des comptes à leurs dirigeants. Le salut est à ce prix.

 

Source: Alwihda - Alwihda
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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 11:06
Les rebelles de l'UFR dénoncent la nomination de deux ex-chefs de l'UFDR comme conseillers à la présidence
(Xinhuanet 17/07/2007) 
QUI A DIT QUE LES ARMES NE PROCURENT POINT A MANGER

Les rebelles de l'Union des forces pour le rassemblement (UFR) ont dénoncé lundi la politique du ventre des membres du groupe rebelle de l'Union des forces démocratique pour le rassemblement (UFDR) à la suite de la nomination de deux ex-chefs rebelles aux postes de conseillers à la présidence centrafricaine, a rapporté la Radio française internationale (RFI).

Ex-chef du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) Abdoulaye Miskine et Darmane Zakaria de l'UFDR sont nommés conseillers à la présidence dimanche dernier par le président centrafricain François Bozizé.

Ils le sont grâce aux accords signés avec les autorités centrafricaines respectivement le 2 février dernier à Syrte en Libye et le 13 avril dernier à Birao dans l'Extrême nord de la Centrafrique.

La Centrafrique vit dans une insécurité chronique depuis 2005 du fait des actions des groupes rebelles et des "coupeurs de route ". Une situation que le président centrafricain François Bozizé, entend éradiquer par une volonté de réconciliation des acteurs politiques du pays.


 

© Copyright Xinhuanet

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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 11:01
Sylvain Ndountingaï nommé ministre des Finances
(Agence Centrafrique Presse 17/07/2007) 




BRAVO MON PETIT CHRISO ET BON COURAGE

(ACAP)- Le Président centrafricain François Bozizé a nommé lundi 16 juillet 2007 le Lieutenant Colonel Sylvain Ndoutingaï au poste de ministre des Finances, des mines et de l'énergie et M. Jean Chrysostome Mékondongo, ministre délégué auprès du ministre des Finances, des mines et de l'énergie chargé des mines et de l'énergie.

Sylvain Ndountingaï était depuis mars 2003, ministère des Mines, de l'énergie et de l'hydraulique et M. Mékondongo était jusqu'à lors, coordonnateur de l'Agence du secteur électrique à l'Energie centrafricaine (Enerca).
Le président Bozizé avait limogé le 13 juillet dernier M. Elie Doté qui s'occupait du ministère des Finances et du budget et son ministre délégué Nicolas Nganzé Doukou.



Lundi 16 Juillet 2007 - 17:34
Dagoulou/ACAP
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30 juin 2007 6 30 /06 /juin /2007 23:21
Centrafrique
 
Bozizé, un président bâtisseur
Le président de Centrafrique, François Bozizé, a posé lundi sur une île située face à Bangui la première pierre d'un vaste complexe immobilier qui comprendra des logements, des hôtels de luxe, un hôpital et un centre commercial, a rapporté mardi la radio nationale. Baptisé "Cité kwa na kwa", du nom de la devise du chef de l'Etat qui signifie "le travail, rien que le travail", ce complexe d'un coût estimé à 300 milliards de francs CFA (environ 450 millions d'euros) sera bâti par des investisseurs du Golfe, notamment d'Arabie saoudite et de Bahreïn.
La maquette comprend des logements, un hôpital, trois hôtels, un centre commercial, des banques, des bourses de diamants, des centres de loisirs et d'affaires, des écoles, un commissariat de police ainsi que des casernes de gendarmes et de pompiers.

La cité doit voir le jour sur l'île Bongo Soua, où "île aux singes", au milieu du fleuve Oubangui qui sépare la Centrafrique de la République démocratique du Congo. Cette île, jusqu'ici très peu bâtie, n'est reliée à la capitale centrafricaine que par bateau.

La société privée Centrafricaine de développement et d'investissements (CDI) a été chargée de l'exécution des travaux, qui pourraient durer 4 à 5 ans, selon la ministre du Tourisme Yvonne Mboissona.

"La faible capacité des hôtels en République centrafricaine ne permet pas d'accueillir des visiteurs ou d'abriter des conférences internationales", a souligné la ministre.

Jadis surnommée "Bangui la coquette", la ville n'a pas connu de réalisations majeures en matière d'infrastructures depuis le règne de l'empereur Bokassa Ier (1965-1979).

Publié le 26 juin 2007.
 
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9 juin 2007 6 09 /06 /juin /2007 23:27
09 Juin 07- Idriss Deby ne veut plus lire le bimensuel Afrique Education

Très irrité que votre bimensuel ait révélé dans plusieurs numéros la façon dont Idriss Déby Itno gère autocratiquement le pouvoir au Tchad. Très fâché que le magazine livre des vérités à ses lecteurs sur son régime particulièrement sanguinaire et la manière dont il a chassé par les armes du pouvoir, le 15 mars 2003, le chef d’Etat centrafricain, Ange Félix Patassé, actuellement, en exil involontaire à Lomé, alors qu’il était démocratiquement élu, pour le remplacer par le général François Bozizé.

TCHAD : LA CHRONIQUE N° 4 DE LA CENSURE D’AFRIQUEDUCATION AU TCHAD
BIMENSUEL AFRIQUEDUCATION N° 229 du 01 au 15 Juin 2007
Très irrité que votre bimensuel ait révélé dans plusieurs numéros la façon dont Idriss Déby Itno gère autocratiquement le pouvoir au Tchad. Très fâché que le magazine livre des vérités à ses lecteurs sur son régime particulièrement sanguinaire et la manière dont il a chassé par les armes du pouvoir, le 15 mars 2003, le chef d’Etat centrafricain, Ange Félix Patassé, actuellement, en exil involontaire à Lomé, alors qu’il était démocratiquement élu, pour le remplacer par le général François Bozizé. Déstabilisé par l’indépendance d’ esprit et de ton du bimensuel AfriquEducation, le président Idriss Déby Itno n’a rien trouvé d’autre à faire que d’interdire la vente de votre magazine sur toute l’étendue du territoire tchadien. Idriss Déby Itno montre qu’il est réfractaire à la libre pensée et à la contradiction , en s’attaquant de la sorte à AfriquEducation. Parce que nous n’avons comme lui, ni orgue de Staline, ni missile Roland , ni Bréguet ni Mirage F1 français à lui opposer, nous avons décidé, tout simplement, de lancer une chronique sur sa personne , sur celle de sa 14e épouse, Hinda Déby Itno, et sur le Tchad, pays dont il accroît la pauvreté . Juste après les pages saumon de « Top Secret », cette chronique paraîtra dans chaque numéro , jusqu’à ce que ce général sanguinaire qui détient le record des assassinats au Tchad (plus de 40.000 personnes tuées directement ou indirectement par son fait) lève cette mesure d’un autre temps.
OU SONT PASSES LES 420 MILLIONS DE PETRODOLLARS RECEMMENT LIBERES PAR LES COMPAGNIES PETROLIERES ?

Dans la chronique n° 3 parue dans le numéro 228 du 16 au 31 mai, nous avions indiqué que le trésor tchadien n’avait pas vu la couleur de cet argent , ni aucun compte bancaire de l’Etat tchadien au Tchad. Une grosse partie de cette enveloppe , avions-nous indiqué, a transité par des banques françaises pour payer les avions, les hélicos, les véhicules et les grosses quantités d’armes et de munitions que Déby a achetés pour mettre la rébellion de l’Est hors d’état de nuire. Hinda, selon nos informations, avait exigé et obtenu « sa part » dans les 420 millions de dollars.

Combien ? AfriquEducation cherche activement l’ information sur cette question. Pour éviter le courroux de la Banque mondiale même si son ennemi numéro un au sein de cette organisation, Paul Wolfowitz, est partant fin juin prochain, il a injecté une vingtaine de petits millions de f cfa (35 millions de dollars environ) dans certains ministères dont celui des Infrastructures. Une véritable goutte d’eau par rapport aux besoins.

Le mécontentement augmente au niveau de la société civile avec comme objectif , le blocage du pays. L’exemple de l’intersyndicale guinéenne qui a fait plier le général Lansana Conté est en train de faire école . Après avoir fait grève pendant la première quinzaine de mai sans grand résultat, l’intersyndicale l’a reconduite pour la deuxième quinzaine du mois. Conséquence, l’organisation du baccalauréat prévu à partir du 5 juin est compromise, la Fédération des enseignants du Tchad (FET) appartenant en chair et en os à l’intersyndicale ayant demandé à ses adhérents de rester à la maison . A la FET, on souligne que certains enseignants gagnent 30.000 f cfa (45,73 euros ) par mois. Mais ce n’est un secret pour personne que même ce salaire minable n’est pas régulièrement payé. Les fonctionnaires cumulent plusieurs mois d’arriérés de salaire. L’essentiel des revenus pétroliers finance l’effort de guerre quand il n’est pas détourné par la famille et quelques dignitaires du régime. 14e épouse du président depuis moins d’un an, Hinda Déby Itno a compris qu’elle n’avait pas beaucoup de temps devant elle. Depuis qu’elle est au palais et secrétaire particulière de son mari de président, elle s’enrichit comme il n’est pas permis sans avoir froid au dos. Les Ndjamenois l’ont d’ailleurs surnommée « Madame 20% ».

Avec le départ de son mentor de l’Elysée, Jacques Chirac , Idriss Déby Itno changera-t-il de fusil d’épaule ? L’intersyndicale nous le dira peut-être.

 

Source: Alwihda - TchadForum
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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 01:06
LE MINISTRE CHARLES MASSI RENCONTRE DES COMPTRIOTES BORDELAIS CE DIMANCHE 3 JUIN  DANS LE CADRE DE LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE.....
L'OBSERVATOIRE CENTRAFRICAIN DE BONNE GOUVERNANCE AINS QUE LA PRESSE LOCALE VOUS ATTENDENT
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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 00:57
LA TRAÎTRISE: DAMANE REJOINT MISKINE
(Alwihda 30/05/2007)


De bonne foi, le Bureau politique de l’Union des forces Démocratiques et du Rassemblement en République Centrafricain (UFDR) avait pris acte de la signature du Zakaria Damane sur l’accord militaire de cessez le feu entre les forces de l’UFDR et celles du gouvernement actuel de Bangui en date du 13 avril 2007 à Birao (RCA). Pour l’UFDR un tel accord signifiait son engagement total aux préparatifs du dialogue national inclusif longtemps réclamé par toutes les forces vives du pays.

Aujourd’hui, Damane a rejoint non seulement le camp de Bozizé qui a rendu caduc cet accord de cessez le feu. mais surtout celui de la traîtrise de Miskine, mettant ainsi en danger la vie de milliers de nos concitoyens et ne fait plus ainsi partie de l’UFDR. Pour l’UFDR Bozizé n’est plus un interlocuteur crédible pour le défi du dialogue national voulu de tous.

L’UFDR dénonce cet acte de traîtrise de Damane et lui demande de cessez de propager du mensonge à l’encontre de ce mouvement national qu’est l’UFDR. L’UFDR n’a pas dans ses rangs des enfants soldats âgés de 13 à 17 ans, comme le prétend Damane. La liste de 400 noms qu’il a remise à l’Unicef est sa liste tout à fait imaginaire. L’UFDR défie tout le monde, en commençant par DAMANE, de venir voir la composition de nos combattants de la justice dans nos bases nationales qui sont opérationnelles et déterminés sur le terrain en Centrafrique pour déloger le régime sanguinaire, kleptocratique, népotiste de Bozizé au bénéfice du peuple centrafricain et ses amis.

Nous disons bien ceci : Toute tentative de salissage et d’espionnage à l’encontre de l’UFDR est vouée à l’échec. Nous avons un programme de donner les chances à tous les enfants de notre pays à s’épanouir. Nous tenons à aviser l’opinion nationale et internationale que dorénavant toutes les décisions politiques relatives à l’UFDR sont prisent par le bureau politique, seul habilité à représenter officiellement le mouvement.

Un des objectifs de l’UFDR est d’en arriver à la tenue du dialogue politique au pays, justement pour permettre, notamment, de dégager des solutions nationales durables aux problèmes de la jeunesse laissée pour compte par le gouvernement actuel de Bangui. Le Bureau politique de l’UFDR réitère qu’elle a un programme politique solide et un projet de société sérieux pour la République Centrafricaine.

Si Damane décide de mettre ses intérêts personnels pécuniaires sectaires au-dessus des intérêts de la nation, nous de l’UFDR et la majorité silencieuse de toutes les forces vives nationales sommes mobilisés plus que jamais pour bâtir notre pays, malgré les actes de traîtrise des uns et des autres.

Fait à Sam Ouandja, (RCA), le 29 mai 2007
Justin Kombo, Chargé de l’organisation
Pour le bureau politique (UFDR)

E-mail : justin.ufdr@yahoo.fr






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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 00:29
Intervention du MLC en République centrafricaine: La CPI resserre l’étau sur JP Bemba / Tous les calculs politiques de JP Bemba ont coulé à pic
(L'Avenir Quotidien 23/05/2007)


*La Cour Pénale Internationale a décidé hier d’ouvrir l’enquête sur les évènements d’octobre 2002 à mars 2003 en République centrafricaine qui ont mis aux prises les éléments du MLC aux rebelles du Général Bozizé qui tentait de prendre le pouvoir du président Ange Felix Patassé. *Cela est la suite logique des plaintes de plusieurs victimes civiles déposées contre les soldats de Jean Pierre Bemba accusés d’atrocités sur ces populations centrafricaines ; même si l’enquête de la CPI ne vise personne en particulier, il ne fait aucun doute que l’ancien Vice président congolais JP Bemba est le principal suspect et qu’il sera très certainement traduit devant la CPI, comme Thomas Lubanga. *Le passé politique tumultueux de JP Bemba est donc entrain de le rattraper, et son avenir politique paraît définitivement compromis. Le Procureur Luis Moreno-Ocampo est formel : la CPI sera implacable pour faire appliquer l’article 53 du Statut de Rome, en vue de dissuader les adeptes de la violence au service des ambitions politiques et de rendre justice aux milliers de victimes traumatisées à vie.

L’enquête du Procureur Luis Moreno-Ocampo de la Cour Pénale Internationale de la Haye sur la République centrafricaine est entrain de se matérialiser. Cette décision parfaitement irrévocable a été prise hier mardi 22 mai 2007 ; elle fait suite à une appréciation en profondeur par la Cpi, des évènements qui se sont passés dans ce pays au cours des années 2002 et 2003. Les évènements qui justifient aujourd’hui l’intervention de la Cour Pénale Internationale de justice ont eu lieu entre 2002 et 2003 en Centrafrique pendant le règne du président Ange Felix Patassé, l’homme à la barbe blanche et au parler saccadé.

Politiquement parlant, la Centrafrique est un des pays les plus instables d’Afrique. Depuis son indépendance ce pays a connu pas moins de sept présidents de la République, avec comme mode préféré d’accession au pouvoir, les coups d’Etat et les révolutions de palais. Donc en octobre et novembre 2002 la rébellion du Général Bozizé ancien chef d’Etat Major de l’armée, est aux portes de Bangui et menace de prendre d’assaut le palais présidentiel. Le régime Patassé est voué à une mort certaine, d’autant que la France, traditionnel allié de la Centrafrique semble ne pas vouloir intervenir. C’est alors que le tombeur de Kolingba fait appel au chef rebelle congolais Jean Pierre Bemba, qui campe avec ses troupes de l’autre côté des rives de l’Oubangui. Ce dernier qui combat le pouvoir en place dans son propre pays, la République Démocratique du Congo, est un des parents du président Patassé, ce qui l’oblige à se porter à son secours.

Une intervention d’une brutalité inouïe

L’intervention a lieu mais ceux qu’on appelle à Bangui « les Banyamulenge » n’y vont pas avec le dos de la cuillère. D’après les informations récoltées par la Cpi, en cinq mois de présence à Bangui, les éléments de Jean Pierre Bemba ont violé plus de 600 personnes, jeunes hommes, femmes, personnes âgées des deux sexes souvent dans des circonstances extrêmement graves – comme de violer les femmes en public, d’obliger les proches parents des victimes à y prendre part sans compter les pillages et les assassinats innombrables.

Les conséquences des crimes commis sur la terre centrafricaine par les éléments du congolais Jean Pierre Bemba, sur le plan social sont tout simplement dévastatrices, puisque de nombreuses victimes ont été indexées par leurs familles et bannies de la société, et qu’un nombre très important d’entre elles est aujourd’hui atteint de sida. La RCA est un Etat partie à la CPI depuis le 3 octobre 2001, date à laquelle le gouvernement de ce pays a signé le Statut de Rome qui est l’acte fondateur de la Cour Pénale Internationale. Mais bien que les crimes soient commis sur son territoire, leur ampleur ne permet pas à ses instances judiciaires de traiter l’affaire sur place, en Centrafrique.

Le dossier a donc été transmis de la façon la plus régulière à la CPI par la RCA avec tous les renseignements relatifs aux allégations de crimes et aux procédures engagées par la justice nationale. C’est en toute connaissance de cause que la CPI a jugé recevables les affaires ayant trait aux enquêtes menées et par la CPI en novembre 2005 et par la partie centrafricaine au lendemain des ces évènements. Ces derniers ont suscité au moment de leur commission, un effroi mêlé de fascination dans le chef des congolais en proie à la guerre civile, et dont Jean Pierre Bemba était un des fers de lance.

On aurait dit que cantonné dans sa province de l’équateur, le chef du Mouvement de libération du Congo entendait donner libre cours à ses mauvais instincts dans un autre conflit, beaucoup plus facile pour lui. Jean Pierre Bemba a incarné en Centrafrique le dicton qui affirme que les Africains ne connaissent que deux sortes de combat : le massacre et la fuite. Les milliers de civils centrafricains qui ont été sauvagement assassinés par des étrangers dans leur pays, n’avaient même pas compris pourquoi ils mouraient, car ils n’étaient pas des rebelles armés. Même le président Patassé qui avait appelé au secours, semblait décontenancé par la férocité de son protecteur congolais. Il s’est senti soulagé quand les rebelles de Bozizé ont été vaincus cette fois, et que JP Bemba est rentré dans son fief ; mais le mal était déjà fait, et les « exploits » des hommes de l’ancien Vice président congolais en Centrafrique ne pouvaient plus être ignorés par l’opinion publique, et partant par la justice internationale.

Tous les calculs politiques de JP Bemba ont coulé à pic

Tout homme politique autre que Jean Pierre Bemba aurait regardé à deux fois avant de plonger tête baissée dans le bourbier centrafricain. Les dividendes de cette intervention musclée ne sont jamais allées au de là des butins traditionnels des pirates professionnels. Rien à voir avec la fortune personnelle de M Bemba. Les observateurs pensent que Jean Pierre Bemba qui n’en était pas à une exaction près, s’était dit qu’il ne risquait pas grand-chose en s’attaquant aux populations civiles centrafricaines dont le pays était l’un des plus pauvres du monde. Il a en outre été convaincu de la victoire de son combat dans son propre pays qui devait théoriquement lui assurer une immunité à vie.

Quant à ses hommes armés habitués à ne pas être payés par le Chairman, ils étaient trop contents de faire d’une pierre deux coups : se servir sur les civils centrafricains et donner libre cour à leurs mauvais instincts dans l’impunité la plus totale. D’une certaine façon le Seigneur a exaucé leurs vœux, car ils risquent moins de subir les rigueurs de la justice de la même manière que leur président sur qui est désormais suspendue l’épée de Damoclès de la justice internationale. Celle-ci sera implacable, selon les propres termes du Procureur Moreno de la CPI, pour donner aux apprentis sorciers de la violence politique l’envie de ne pas suivre l’exemple de Jean Pierre Bemba. Tous ces calculs, fruit du mauvais génie de l’homme à l’ambition mégalomaniaque, n’ont eu aucun effet sur la recevabilité des plaintes de nombreuses victimes centrafricaines, si ce n’est de retarder un peu la marche de la justice en ayant l’élégance de ne pas contrarier les élections organisées en RDC par une enquête criminelle qui aurait pu donner l’impression de viser un des protagonistes de ces scrutins.

Toutes les analyses convergent vers la même conclusion : l’intérêt de la justice est grand dans cette malheureuse affaire qui rejoint d’autres du même genre qui sont imputées à JP Bemba tout au long de sa carrière politique. Il est vrai qu’à ce stade, l’enquête ne vise encore personne en particulier, mais est plutôt axée sur la collecte des renseignements qui prouveront la culpabilité de l’un ou l’autre protagoniste de ce conflit. Mais ce n’est même pas un secret de Polichinelle, ni un secret tout court de penser que Jean Pierre Bemba sera inculpé, arrêté, jugé et condamné comme l’auteur intellectuel des crimes commis par ses hommes. Il sera même plus condamné que son protégé Ange Felix Patassé bien au chaud dans son exil Togolais. Dans tout cela il est bien que les victimes soient dédommagées, et que l’effet soit le plus dissuasif possible sur ceux qui seraient tentés d’être des émules de Jean Pierre Bemba.

L’Avenir


Tous les calculs politiques de JP Bemba ont coulé à pic

Tout homme politique autre que Jean-Pierre Bemba aurait pu regarder deux fois avant de plonger tête baissée dans le bourbier centrafricain.
Les divi­dendes de cette intervention musclée ne sont jamais allées au-delà des butins traditionnels des pirates professionnels. Rien à voir avec la fortune per­sonnelle de M. Bemba. Les ob­servateurs pensent que Jean Pierre Bemba, qui n’en était pas à une exaction près, s’était dit qu’il ne risquait pas grand-chose en s’attaquant aux populations civiles centrafricaines dont le pays était l’un des plus pauvres du monde. Il a en outre été con­vaincu de la victoire de son com­bat dans son propre pays qui devait théoriquement lui assu­rer une immunité à vie.

Quant à ses hommes armés habitués à ne pas être payés par le Chairman, ils étaient trop contents de faire d’une pierre deux coups : se ser­vir sur les civils centrafricains et donner libre cour à leurs mauvais instincts dans l’impu­nité la plus totale. D’une certaine façon le Seigneur a exaucé leurs vœux, car ils ris­quent moins de subir les rigu­eurs de la justice de la même manière que leur président sur qui est désormais suspendue l’épée de Damoclès de la jus­tice internationale.

Celle-ci sera implacable, selon les propres termes du Procureur Moreno de la CPI, pour donner aux apprentis sor­ciers de la violence politique l’envie de ne pas suivre l’exemple de Jean Pierre Bemba. Tous ces calculs, fruit du mauvais génie de l’homme à l’ambition mégalomaniaque, n’ont eu aucun effet sur la recevabilité des plaintes de nombreuses victimes centrafricaines, si ce n’est de retarder un peu la mar­che de la justice en ayant l’élé­gance de ne pas contrarier les élections organisées en RDC par une enquête criminelle qui aurait pu donner l’impression de viser un des protagonistes de ces scrutins. Toutes les analy­ses convergent vers la même conclusion : l’intérêt de la jus­tice est grand dans cette mal­heureuse affaire qui rejoint d’autres du même genre qui sont imputées à JP Bemba tout au long de sa carrière politique. Il est vrai qu’à ce stade, l’en­quête ne vise encore personne en particulier, mais est plutôt axée sur la collecte des ren­seignements qui prouveront la culpabilité de l’un ou l’autre pro­tagoniste de ce conflit.

Mais ce n’est même pas un secret de Polichinelle, ni un secret tout court de penser que Jean Pierre Bemba sera inculpé, arrêté, jugé et condamné comme l’auteur intellectuel des crimes commis par ses hommes. Il sera même plus condamné que son protégé Ange Félix Patassé bien au chaud dans son exil togolais. Dans tout cela il est bien que les victimes soient dédommagées, et que l’effet soit le plus dissuasif pos­sible sur ceux qui seraient ten­tés d’être des émules de Jean Pierre Bemba.

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